Cétait pour une pièce de THÉÂTRE !!! - Page 8 Etoile ai l'impression de me faire draguer dans ce groupe de théâtre la dernière fois, ce fut peu fructueux faut que j'arrête de me
Il était réputé pour ses pièces provocantes affichant toujours complet. A Moscou, le Centre Gogol, théâtre transformé en nid de liberté par l'artiste aujourd'hui exilé Kirill Serebrennikov, a joué jeudi soir son dernier spectacle "Je ne fais pas la guerre."Des mots qui résonnent, dans le contexte de l'assaut russe en cours depuis plus de quatre mois contre l'Ukraine et qui a entraîné en Russie un nouveau tour de vis contre ceux qui ne pensent pas comme le salle est pleine, l'émotion forte, les applaudissements s'enchaînent. Sur scène, les acteurs interprètent des textes du poète et ancien soldat Iouri Levitanski 1922-1996, très apprécié de l' titre est tiré d'un vers emblématique "J'ai presque tout oublié, je veux tout oublier. Je ne fais pas la guerre, la guerre se fait en moi". Avant la représentation, des spectateurs ont déposé quelques roses devant le théâtre aux murs blancs, comme à des funérailles. "Ils ferment tout, ils bloquent tout", déplore Daria Kojevnikova, une enseignante de 36 ans. Elle marque une pause, puis un étrange sourire traverse son visage couvert de taches de rousseur "On sera bientôt tous enchaînés." Le directeur artistique du centre Gogol Alexeï Agranovitch G, qui avait remplacé en février 2021 son directeur historique Kirill Serebrennikov, éjecté de son poste par le pouvoir, après la dernière représentation, le 30 juin 2022, de ce théâtre fermé par les autorités / AFP Alors qu'un nouveau rideau de fer s'est abattu entre la Russie et l'Europe, le pouvoir russe accélère sa répression contre toute critique de l'offensive en Ukraine. A coup de fermetures d'organisations, d'amendes et de peines de maintenant au tour du Centre mairie de Moscou a annoncé que le théâtre, une scène municipale, allait changer de direction à la rentrée et retrouver son nom d'antan - Théâtre dramatique Nikolaï Gogol - celui d'avant l'ère Serebrennikov, quand on y jouait des pièces bien plus autre théâtre moscovite réputé, le Sovremennik, va aussi changer de direction. - "Symbole de liberté" -Entre 2012 et 2021, Kirill Serebrennikov a été le directeur artistique du Centre Gogol et en fait un pilier de la vie culturelle russe. On y montait des pièces endiablées mêlant performance, critique sociale, sexualité. On y invitait des artistes étrangers."C'est un endroit où ils avaient réussi à mêler la modernité, la mode et l'art. Un endroit qui montrait aux jeunes que c'est cool de faire de l'art", témoigne Alia Talibova, une Moscovite de 39 ans venue au dernier la dernière représentation, le 30 juin 2022 à Moscou, du Centre Gogol, théâtre connu pour son indépendance et fermé par les autorités, une spectatrice se fait prendre en photo tenant une pancarte disant "Je ne fais pas la guerre", ce qui est également le titre de la pièce jouée ce dernier soir / AFP En février 2021, Serebrennikov avait été éjecté de son poste, quelques mois après avoir été condamné dans une affaire de détournements de fonds dénoncée comme une punition du pouvoir. L'un de ses collaborateurs, Alexeï Agranovitch, avait pris le relais, avant d'être lui-aussi remercié cette semaine."C'est injuste, ça fait très mal et ça ne devrait pas arriver, surtout au XXIe siècle quand on prétend avoir un pays et une société civilisés", affirme à l'AFP Ilia Vinogorski, un acteur de 22 ans présent jeudi au Centre Gogol."Serebrennikov, c'est un symbole de liberté", abonde Liza Maximova, une étudiante de 19 ans. "C'est avoir le choix de parler de ce qu'on veut, de parler de l'être humain, de ce qui est important pour nous."Après le spectacle, des spectateurs boivent dans la pénombre un dernier verre dans le café du Centre Gogol. D'autres se prennent en photo en tenant un panneau où est écrit "Je ne fais pas la guerre."Opposé au conflit en Ukraine, Kirill Serebrennikov a quitté la Russie fin mars et vit désormais en exil en Allemagne. Cruel contraste, il met en scène en juillet le spectacle d'honneur du festival d'Avignon, dans le sud de la France, le plus grand festival de théâtre au monde. Dès l'annonce du remaniement du Centre Gogol, il a dénoncé "le meurtre" de son projet artistique. Puis il a pris la parole pendant la dernière représentation du Centre Gogol, par visioconférence, depuis la Cour d'honneur du Palais des Papes à Avignon. "Nous sommes des gens pas du tout agréables pour le pouvoir", a-t-il lancé à son public. "Mais on va vivre longtemps et j'espère qu'on verra, un jour ou l'autre, la fin de la guerre et le début d'une belle Russie tournée vers l'avenir."video-bur/ia
LaTour-de-Trême, salle CO2, vendredi 28 mars, «Ça va être bourré d’émotion» A la veille de Rideau!, ressentez-vous le même trac que pour une autre pièce ou une tension supplémentaire du fait que ce soit la dernière que vous montez au Théâtre des Osses? Véronique Mermoud: Ça va être bourré d Un projet enrichissant Monter une pièce de théâtre avec votre classe permet de travailler des compétences essentielles dans la transversalité production d’écrits, lecture, arts mais aussi confiance en soi et respect des autres. Voici comment j’ai mené ce projet fédérateur avec une classe de CM1 dans un quartier sensible. Tous les ans, j’apprécie de mettre en place avec mes élèves un projet commun mêlant diverses disciplines. Cependant, se lancer dans un projet quel qu’il soit, nécessite de se poser quelques questions essentielles. Le plus important est que ce dernier soit adapté aux élèves que nous avons. Faire du théâtre avec ma classe m’a semblé intéressant pour plusieurs raisons Donner l’occasion aux élèves de s’exprimer en dehors d’un cadre très restreint. Permettre une ouverture culturelle indéniable notre école était située dans un quartier très populaire et culturellement pauvre. Faire le lien avec des structures locales associations, troupes de théâtre. Fédérer la classe autour d’un projet artistique commun. Faire venir les parents à l’école pour la représentation de la pièce, beaucoup d’entre eux ont un rapport à l’école distant voire inexistant… Et bien évidemment, d’un point de vue purement pédagogique, le projet théâtre est tellement riche qu’il peut s’inscrire dans la pluridisciplinarité maîtrise de la langue, littérature, histoire puisqu’en CM1 on fait les temps modernes donc impossible de ne pas évoquer notre cher Molière !, arts-visuels. Quelques conseils pour démarrer un projet théâtral Le plus important est de rendre ce projet plaisant tout en gardant en tête les apprentissages. Durant deux mois, nous avons fait de l’expression corporelle et des exercices de mise en voix à raison de deux séances par semaine. Ainsi les enfants ont appris à investir un espace, à se faire confiance mutuellement, à articuler, à se servir de leur corps et de leur voix pour faire passer des émotions. Ces exercices sont un préalable indispensable si vous voulez vous lancer dans le théâtre avec vos élèves. Ils vont leur permettre de se sentir plus à l’aise avec leur corps, de découvrir ce qu’il peut exprimer, mais également de maîtriser sa place physique dans l’espace. Bien sûr, la liste est loin d’être exhaustive, il s’agit là d’une sélection des activités qui ont le mieux marché avec ma classe de CM1, la plupart de ces activités sont tirées d’ouvrages et trouvées sur le net notamment chez Orphée. Exercice 1 La mise en route collective J’ai trouvé ce travail intéressant car il permet aux élèves les plus timides de participer tout en se fondant dans la masse, certains osent plus quand ils sont en groupe. Les élèves se répartissent dans la salle, et se déplacent en fonction de ce que l’enseignant dit. Le travail commence par une marche neutre, puis on fait varier le rythme très lent, rapide, petits pas, grands pas, etc. la façon de se déplacer sur la pointe des pieds, en sautant, jambes à demi pliées, etc. les sentiments colère, fatigue, joie, etc. Puis vient une histoire à vivre », l’enseignant raconte une histoire que chaque élève au sein du groupe doit vivre à la première personne, en la mimant sans bruit. Exemple Vous venez de vous réveiller d’une sieste, vous êtes très en retard. Vous prenez vite votre sac à dos, lacez vos chaussures et vous vous précipitez vers la porte. Une fois dehors, vous courez pour prendre votre bus… Pour prolonger cette activité, les élèves peuvent inventer en classe d’autres histoires à jouer. Exercice 2 Le travail en duo Travailler à deux est rassurant et enrichissant. Ces exercices permettent à chaque élève de prendre conscience du corps de l’autre, et surtout de prêter attention au camarade. La marionnette le marionnettiste doit faire bouger les membres de son camarade en attrapant les fils imaginaires. Le pantin peut être par terre. Les gestes doivent être très lents afin que les fils restent toujours de même longueur. Le sculpteur un modèle, un sculpteur. Le sculpteur doit donner une forme au modèle. Le miroir les deux élèves sont face à face, l’un d’eux doit imiter l’autre. Très lentement pour faire les gestes les plus semblables. But ne pas s’apercevoir qui dirige et qui est dirigé. Exercice 3 L’improvisation On pourrait croire que c’est le plus difficile, mais les élèves les plus à l’aise ne sont pas forcément ceux que l’on croit. On peut avoir de véritables surprises. L’objet détourné ici, on est dans l’improvisation purement gestuelle. L’enseignant choisit aléatoirement trois objets. À tour de rôle, chaque élève doit choisir un objet et le détourner de sa fonction, juste en mimant l’action. Exemple avec un double-décimètre, faire semblant de composer un numéro et de téléphoner. La ronde de l’improvisation les élèves forment une grande ronde. À tour de rôle, ils vont au centre de la ronde pour dire une phrase de leur choix, chaque partie de la phrase est associée à un geste. Exemple Je vais à l’école en vélo. Je vais bras en l’air À l’école mains sur les yeux En vélo accroupi. Improvisation classique l’enseignant donne un sujet et les élèves doivent improviser seuls ou à plusieurs en fonction de la consigne. Libre à eux d’interpréter le sujet comme ils le souhaitent, à condition de parler en articulant, avec une voix intelligible, en associant le ton et le geste au sujet donné. Exemple simuler une dispute avec son frère. Concernant la mise en voix, les techniques utilisées lors des chorales sont aussi bien utiles ! Ancrer le projet dans la réalité culturelle de sa ville Pour donner encore plus de sens à cette activité, nous sommes allés voir deux pièces de théâtre d’une troupe locale. Cette même troupe est également venue à l’école pour initier les élèves au travail de l’improvisation. Et notre pièce dans tout ça ? L’idéal est de faire écrire leur propre pièce aux élèves. Mais faute de temps, nous avons préféré prendre une pièce d’auteur. Difficile d’en trouver une avec assez de rôles pour faire jouer tous les enfants. Néanmoins il en existe ! Mais il faut bien les chercher ! Pour ma part, je cherché sur le site Ricochet » et j’ai écumé la liste de toutes les pièces à destination des 8-12 ans. Notre choix s’est porté sur La manifestation » de Grégoire Kocjan qui raconte le désarroi relatif d’une classe qui découvre un beau matin qu’il n’y a plus d’école. Nous avons recherché la dimension humoristique mais il est tout à fait possible de lier le théâtre à l’histoire ou l’éducation civique et morale. Ce travail de préparation aura duré 5 mois au terme desquels nous avons fait 3 représentations à l’école pour les élèves des autres classes et pour les parents du groupe scolaire. Ce fut un réel succès ! Les élèves se sont dépassés et les parents ont pu découvrir à cette occasion l’école dans laquelle ils ne rentraient jamais et l’aboutissement de notre travail. Pour certains, c’était la première fois qu’ils assistaient à une pièce de théâtre et ce fut celle jouée par leurs propres enfants… Un projet qui a donc pris tout son sens ! Une chronique de Céline P. celinep2 Je suis professeur des écoles depuis 2007. Passionnée par mon métier mais aussi par l'écriture, j’ai enseigné en milieu rural et urbain avec des publics variés allant de la maternelle au CM2. Mon mot d’ordre proposer une ouverture culturelle à travers des projets concrets dans lesquels chaque élève trouve sa place. Cétait quand la dernière fois ? Comédie. Quoi de plus efficace pour régler un problème que de s’en débarrasser définitivement ? Onex, Spectacles Onesiens - Salle Communale, Voir la map. De 20.00 à 48.00 CHF. à 20h Durée: Interroger la dichotomie homme-femme demeure un objet d’étude pour les sociologues, psychologues et féministes. Un sujet qui continue à faire couler beaucoup d’encre. Habituellement, la dichotomie homme-femme est abordée à partir de l’angle du désir ardent, la passion dévastatrice et/ou l’amour platonique. Mais voici que la comédienne et scénariste Wafa Taboubi interroge les dichotomies et non la dichotomie homme-femme dans sa pièce de théâtre intitulée La dernière » أخر مرة en langue arabe. Cette pièce de théâtre a meublé la soirée du 19 juillet de la 56ème édition du Festival international de Hammamet. Cette pièce de théâtre, qui triomphe pour toutes les femmes, jette un regard accusateur sur un système socio-économique qui broie la gente féminine, une mentalité rétrograde qui enchaine Eve de bout en bout. “La dernière” dissèque, les clichés misogynes, dévoile toute sorte de violence économique / psychologique / sentimentale / physique subit par les femmes. Une violence dont l’auteur n’est que l’homme/mâle et dont l’origine est un héritage culturel qui ne date pas d’hier. Cet héritage veut que l’homme soit le dominateur et que la femme soit la soumise. Ainsi, “La dernière”, qui a remporté le grand prix de la 22ème édition des Journée théâtrales de Carthage en décembre 2021, ne se contente pas de jeter un regard accusateur et enflammé sur cet héritage. Mais elle essaie de le démanteler et en dévoiler les mécanismes. C’est un cri de rage que pousse Wafa Taboubi. Un cri de rage qui s’entend pendant les 70 minutes de la pièce. A travers quatre tableaux différents qui semblent, à première vue, incohérents mais il n’en est rien. Wafa Taboubi a abandonné le schéma classique de la pièce de théâtre exposition, apogée et dénouement. Loin de cette démarche typique, la pièce présente quatre tableaux. Chaque tableau présente un couple homme/femme. Bien qu’il n’existe pas de relations narratives entre les quatre tableaux; le fil conducteur pour le spectateur est bel et bien clair la mise à nu des relations conflictuelles entre trois couples. Le premier tableau met en scène le rapport entre une secrétaire et son supérieur hiérarchique. L’exploitation économique, le harcèlement dans les milieux professionnels, la situation précaire de la femme prise entre le marteau de ses engagements familiaux et l’enclume de l’impératif d’atteindre ses objectifs professionnels. Si le premier tableau a décortiqué le processus de l’exploitation économique et la précarité de la femme, le deuxième tableau met le spectateur face à un autre couple. Il s’agit cette fois d’une femme avec fils âgé ou disons une mère contre son fils âgé. Une mère castratrice et couveuse qui tient à instrumentaliser toujours son fils devenu âgé et mature’ ayant comme seule arme les sacrifices qu’elle a faits et le refus de refaire sa vie après la fuite de son époux ». D’ailleurs, dans un monologue, elle relate ses désirs enfouis, sa frustration de femme à travers de longue année ». Son fils, s’est livré à l’oisiveté et l’alcoolisme et il demeure dans l’incapacité de couper le cordon ombilical. Une chose est sûre le conflit entre deux générations n’a pas pris fin. Il s’agit d’un conflit entre une génération qui veut encore imposer ses dictats et une autre qui veut se déchaîner et voler de ses propres ailes. Quant au troisième tableau, il expose une relation conflictuelle entre un couple où la femme prend le dessus et assume la responsabilité. Devant les yeux et le comportement nonchalant de son homme suite à plusieurs évolutions, la fin étant tragique pour ce couple. Wafa Taboubi a choisi un décor minimaliste et sobre pour sa pièce à savoir une table et deux chaises. Mais le jeu d’acteur de Oussama Kochkar et de Meriem Ben Hmida qui ont incarné les trois couples dans tous les tableaux a su animer la scène par le biais d’une belle scénographie et de mouvement rimant, dans chaque tableau, la violence ou l’émotion ou le conflit entre les personnages. Les deux comédiens ont maîtrisé à la perfection l’incarnation des trois couples. Une tâche qui n’est pas aisée étant donné que chaque couple a son profil psychologique, ses traits de caractères et son propre conflit. Lapièce de théâtre « Nathan », qui a pour point de départ l’assassinat du bourgmestre Alfred Gadenne, était jouée pour la première fois ce jeudi soir, à Arlon. De l’autre côté de la Wallonie, à Mouscron, l’œuvre est loin, très loin, de faire l’unanimité. L’avocat Me Rivière hésite entre la faute de goût et le manque d’honnêteté intellectuelle
Wajdi Mouawad est un personnage important dans le monde du théâtre québécois contemporain. Traitant, entre autres, de la question des origines, du cycle de la haine et de la violence inhérente à la guerre ainsi que du pouvoir de la connaissance, la pièce Incendies, sortie en 2003, deuxième volet de la tétralogie Le Sang des promesses, a connu un succès international. Incendies est donc une pièce importante dans le paysage du théâtre de l’extrême contemporain. C’est pourquoi nous avons décidé de nous intéresser de plus près à cette pièce. Wadji Mouawad Wajdi Mouawad est dramaturge et metteur en scène québécois[1]. Né au Liban le 16 octobre 1968 Coissard, p. 11, il devient enfant-soldat très jeune Coissard, p. 12. Il reste à la solde des miliciens jusqu’à ses huit ans, moment où ses parents décident de quitter le pays. Ils s’établissent alors en France. En 1983, lorsque Mouawad a 15 ans, la famille quitte la France pour le Québec. Au Québec, Mouawad obtient son diplôme de l’École Nationale de Théâtre du Canada en 1991. Après sa sortie de l’école, il cofonde le Théâtre Ô Parleur avec Isabelle Leblanc et débute immédiatement sa carrière de metteur en scène avec deux pièces écrites par son frère, soit Al Malja en 1991 et L’Exil en 1992 Coissard, p. 12-13. De cette époque à aujourd’hui, Mouawad monte une foule de pièces de genres variés, dont des pièces qu’il a écrites lui-même Coissard, p. 14. Dès 1991, il met en scène un texte à lui, soit Partie de cache-cache entre deux Tchécoslovaques au début du siècle Coissard, p. 14-15. MOUAWAD, Wajdi, Incendies Le sang des promesses, 2, Montréal, Leméac/Actes Sud, coll. Babel », 2011. Cependant, Mouawad est principalement connu pour sa tétralogie théâtrale Le Sang des promesses. Ainsi, c’est en 1997 avec Littoral, première pièce de sa tétralogie Coissard, p. 7, qu’il acquiert la reconnaissance de la critique et du public ainsi qu’une renommée internationale Coissard, p. 15. Cela lui permet de retourner en France dans le cadre de la présentation de sa pièce. Incendies, la deuxième pièce du Sang des promesses, sort le 14 mars 2003 au théâtre Hexagone et est publiée la même année aux éditions Leméac/Actes Sud Coissard, p. 7. La pièce obtient un immense succès et est adaptée en russe en 2007 au théâtre Et cetera à Moscou Coissard, p. 15. En 2009, soit trois ans après la sortie de Forêts, le troisième volet de la tétralogie Coissard, p. 7, le metteur en scène retourne pour une dernière fois à l’univers du Sang des promesses en concevant une nouvelle version de Littoral et en créant Ciels, le quatrième et ultime volet Coissard, p. 15. La même année, Incendies est rééditée dans la collection de poche Babel Coissard, p. 7. En 2010, Denis Villeneuve adapte la pièce au cinéma sous le même titre[2]. Le film est présenté pour la première fois à la 67e Mostra de Venise et est nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. De plus, il remporte neuf prix à la 13e cérémonie des Jutra. Présentation d’Incendies Genèse de l’œuvre Dans la postface de l’édition de Babel parue en 2009, on apprend qu’à l’origine de la pièce Incendies il y a la prison Khiam[3]. Au début de l’année 2001, Mouawad invite Josée Lambert à un lundiduda », des représentations organisées chaque mois au théâtre de Quat’Sous par Mouawad lui-même p. 137. Photographe engagée, Lambert, au cours d’un voyage au Liban en 1995, prend en photo la prison de Khiam. Au lundiduda, Lambert raconte l’histoire de la prison à Mouawad, qui n’en avait jamais entendu parler. Il s’agit d’une ancienne caserne française convertie en base de l’armée, puis en prison en 1985 p. 138. Au cours de la guerre, des milliers de Libanais et de Palestiniens sont emprisonnés de manière arbitraire. Ce n’est qu’en 2000 que la prison est finalement abandonnée, lorsqu’Israël se retire du Liban p. 138-139. Au fil de son récit, Lambert en vient à raconter l’histoire de Souha Bechara, emprisonnée à Khiam pour avoir tirée deux balles sur Antoine Lahad, le chef de l’Armée du Liban-Sud ALS p. 139. À la suite de sa rencontre avec Josée Lambert, Mouawad se plonge dans l’histoire du Liban p. 143. Au fil de ses recherches, il découvre les films documentaires de Randa Chahal Sabbag, une Libanaise vivant à Paris qui s’intéresse à la guerre civile au Liban. Plus précisément, l’un de ces documentaires, intitulé Souha, survivre à l’enfer, s’attarde, comme le titre l’indique, à la résistante libanaise Souha Bechara. Mouawad écrit alors à Sabbag et celle-ci lui fait parvenir une copie du film p. 144. En découvrant Souha Bechara, Mouawad se dit qu’elle est ce qu’il aurait pu être s’il était resté au Liban, qu’il pourrait être son jumeau p. 145. Il se rend alors à Paris pour rencontrer Sabbag, où cette dernière lui propose une rencontre avec Souha Bechara. Quand Mouawad se retrouve en présence de Bechara, il n’a pas encore lu son livre Résistante qui détaille son expérience p. 149. Il mentionne à la résistante qu’il ignorait tout de Khiam avant tout récemment et qu’il a été choqué d’apprendre que les bourreaux de Khiam vivaient au Canada aujourd’hui. Il parle aussi de l’histoire qui lui est venue de tout cela l’histoire d’une jeune fille amoureuse qui tombe enceinte et à qui on enlève son enfant p. 150. Cette jeune fille quitte son village, s’instruit, et devient journaliste. Quand la guerre éclate, elle se joint à la résistance. Lors d’une opération, elle est capturée et enfermée. Quand les autres se font torturés, elle chante, et obtient alors le surnom de la femme qui chante. En prison, elle est violée plusieurs fois, tombe enceinte et accouche d’une fille. Quand elle est libérée, elle quitte le pays avec son enfant. Plus tard, elle apprend que son violeur est le fils qu’elle cherchait. Quand elle l’apprend, elle cesse de parler. C’est en quittant Bechara que Mouawad se dit qu’il serait intéressant pour la résistante d’avoir des jumeaux plutôt qu’une fille p. 151. Ici, ceux qui ont lu Incendies reconnaîtront facilement les germes de ce qu’allait devenir la pièce. On comprend ainsi que la rencontre de Mouawad avec Josée Lambert, puis avec Souha Bechara, a été une grande inspiration. Résumé de la pièce MOUAWAD, Wajdi, Incendies Le sang des promesses, 2, nouvelle édition, Montréal, Leméac/Actes Sud, coll. Acte Sud Papiers », 2009. Quand Nawal Marwan meurt, Hermile Lebel, son ami, notaire et exécuteur testamentaire, présente son testament à ses enfants, les jumeaux Jeanne et Simon Marwan. Selon les dernières volontés de Nawal, une enveloppe est confiée à chacun d’eux. Jeanne doit remettre la sienne à leur père inconnu; Simon doit remettre la sienne à leur frère dont ils ignoraient jusqu’alors l’existence. Tandis que Simon refuse d’abord de se prêter au jeu, Jeanne, elle, part en quête de ses origines au Liban. Là-bas, au fil des rencontres, elle apprend que sa mère a été emprisonnée à la prison de Kfar Rayat par le passé, qu’elle était connue sous le nom de la femme qui chante » et que son père n’est nul autre qu’Abou Tarek, le gardien de la prison qui a violé sa mère. Après cette découverte, Simon part finalement en quête de leur frère, accompagné d’Hermile Lebel. Sa quête le mène auprès d’un individu nommé Chamseddine, qui lui révèle que leur frère, Nihad Harmanni, n’est pas l’enfant né du viol de Nawal par Abou Tarek, que c’est Jeanne et lui qui le sont. Il apprend qu’ils ont été d’abord recueilli par Chamseddine lui-même, qui les a appelé Janaane et Sarwane, et que Nihad, leur frère, est aussi Abou Tarek, leur père. La vérité révélée, les jumeaux s’acquittent de leur dernière tâche, remettant les deux lettres à Nihad/Abou Tarek. Enfin, Hermile Lebel, sous les instructions de Nawal, leur remet une lettre de la part de leur mère, qu’ils lisent. Personnages Incendies comporte un total de 15 personnages, dont trois personnages piliers Nawal, Jeanne et Simon, trois personnages secondaires importants Hermile Lebel, Sawda et Nihad Harmanni/Abou Tarek et neuf personnages que l’on dira transitoires ». Nous nous attarderons davantage aux personnages centraux. Les autres personnages seront mentionnés ou décrits par rapport à la relation qu’ils entretiennent avec les personnages piliers. Nawal Marwan Nawal Marwan est le personnage central par excellence, car toute l’intrigue s’articule autour d’elle, aussi bien dans le passé que dans le présent. Nawal naît au Liban. À l’adolescence, elle entretient une relation amoureuse avec Wahab et tombe enceinte. Jihane, sa mère, refuse qu’elle garde l’enfant et elle est donc forcée de le donner à sa naissance. Peu de temps après, Nazira, sa grand-mère, meurt, mais pas avant de lui prodiguer des conseils. Bien qu’elle apparaisse dans peu de scènes, Nazira a une influence fondamentale sur l’avenir de Nawal. C’est en effet sur son conseil que celle-ci apprend à lire et à écrire, entre autres pour pouvoir graver le nom de sa grand-mère sur sa tombe, mais aussi pour rompre le cycle de la violence et de la haine par la connaissance. Après avoir gravé le nom de sa grand-mère, Nawal part à la recherche de son fils, accompagnée de Sawda. En chemin, elle éduque la jeune femme et devient son amie. Elle est finalement enfermée à la prison de Kfar Rayat pour le meurtre du chef des milices, où elle devient la femme qui chante », en mémoire de Sawda qui chantait tout le temps. Elle est violée par le gardien de prison Abou Tarek, qu’elle ignore alors être son fils, et tombe enceinte de Jeanne et Simon. Elle accouche en prison. Plus tard, après la guerre, les jumeaux sous sa garde, elle découvre en suivant le procès d’Abou Tarek que son violeur est aussi son fils perdu, ce qui la plonge dans le silence. Au début de la pièce, Nawal vient juste de mourir. Elle a nommé Hermile Lebel comme exécuteur testamentaire et confie aux jumeaux, à travers son testament, une ultime quête. Jeanne Marwan Jeanne Marwan, fille de Nawal et sœur jumelle de Simon, enseigne les mathématiques, et plus précisément la théorie des graphes, à l’université où elle prépare son doctorat. Elle est très affectée par la mort de sa mère et décide rapidement de partir à la recherche de son père et en quête de ses origines. Au fil de son parcours, Jeanne croise plusieurs personnages. D’abord, il y a Antoine, l’infirmier qui s’occupait de Nawal à la fin de sa vie et celui qui a entendu ses derniers mots. Après la mort de Nawal, il va travailler pour un théâtre. Quand Jeanne vient le voir, il l’aide du mieux qu’il peut pour orienter ses recherches et lui remet les enregistrements qu’il a faits du silence de sa mère. Jeanne rencontre ensuite Abdessamad, qui vient du même village que Nawal. Ensuite, il y a Mansour, le guide de la prison de Kfar Rayat transformée en musée. Il la met sur la piste de Fahim, ancien gardien de la prison, reconverti en concierge. Il a été épargné après la guerre quand on a appris ce qu’il avait fait pour la femme qui chante. Quand celle-ci a accouché, plutôt que de noyer son enfant il croit qu’il n’y en a qu’un seul comme il le faisait pour les autres, il le remet à un paysan du nom de Malak. Malak, bien qu’il n’apparaisse que dans une seule scène, joue un rôle pivot. En effet, c’est lui qui apprend à Jeanne que l’ancien gardien de prison n’a pas sauvé un seul bébé, son frère inconnu, mais deux bébés, soit Simon et elle, qu’il a nommé Janaane et Sarwane. Il s’agit donc du personnage apprenant à Jeanne l’identité de son père, soit Abou Tarek, celui qui dirigeait la prison où sa mère était retenue. Simon Marwan Simon Marwan, fils de Nawal et frère jumeau de Jeanne, est un boxeur qui cherche à en faire une carrière professionnelle. Il en veut à sa mère pour avoir sombré dans le silence et refuse d’abord d’aller à la recherche de son frère. Finalement, après avoir lu le témoignage de sa mère dans le cahier rouge, Simon décide de se lancer, aidé d’Hermile Lebel. Hermile Lebel est le notaire et ami de Nawal, qui l’a désigné comme exécuteur testamentaire. Il est très affecté par sa mort et est bien décidé à faire respecter ses dernières volontés. Dans la pièce, il est mentionné qu’il a récemment changé de bureau. À noter, ce personnage permet l’introduction d’une touche d’humour dans la pièce, entre autres par le détournement d’expressions communes. Au terme de sa quête, Simon rencontre Chamseddine, le chef de la résistance du Sud. Tout comme pour Nazira ou Malak, ce personnage, bien que peu présent physiquement », joue un rôle clé dans la pièce, puisque c’est lui qui révèle à Simon que son frère perdu, Nihad Harmanni, est également son père, Abou Tarek. Nihad Harmanni / Abou Tarek Le lecteur ou spectateur en vient donc à concilier les deux hommes qui ne font qu’un. Nihad Harmanni, nommé ainsi par ses parents adoptifs Roger et Souhayla Harmanni, devient tireur d’élite sous les ordres de Chamseddine. Il prend ensuite la route du Nord pour retrouver sa mère, mais faute de succès, est recruté par l’armée étrangère où il devient un tireur d’élite cruel, qui prend en photo ses victimes et qui se fait des faux spectacles dans un pseudo-anglais. Quand il est promu au poste de chef de la prison, Nihad devient Abou Tarek. Fasciné par la femme qui chante, il se garde de la tuer et la viole à répétition. À son procès, il évoque le petit nez de clown, seule chose qui lui reste de sa mère, et c’est ainsi que Nawal, suivant les procédures, apprend que son violeur est aussi le fils qu’elle a tant cherché, car elle avait laissé à ce dernier un petit nez de clown. Analyse dramaturgique Notre analyse portera sur les éléments dramaturgiques de la pièce qui appartiennent au courant de l’extrême contemporain. Nous sommes toutefois conscient qu’Incendies peut avoir des affinités avec certains autres courants comme la postmodernité ou le théâtre d’Artaud. Nous avons ici fait le choix de nous concentrer sur son appartenance à l’extrême contemporain. Pour être plus précis, notre analyse s’articulera autour de quatre caractéristiques de l’extrême contemporain se retrouvant dans la pièce de Wajdi Mouawad le retour du récit et du personnage, le refus de la catharsis, le rôle central du traitement de la langue et l’éclatement du temps et de l’espace. Retour du récit et du personnage Avec l’extrême contemporain, on assiste à un retour du personnage et du récit, lesquels avaient été délaissés au cours de la postmodernité. En ce qui concerne le personnage, cela signifie qu’il est de nouveau doté d’une épaisseur psychologique. Ainsi, chaque personnage a sa personnalité propre; le personnage n’est plus interchangeable. Dans Incendies, on différencie effectivement les personnages les uns des autres. Mouawad va même plus loin dans le développement de ses personnages principaux, puisqu’il s’intéresse à la quête des origines de Jeanne et Simon et au parcours de vie de Nawal. Pour ce qui est du retour du récit, on mentionnera simplement que la pièce rompt avec la postmodernité par le simple fait qu’elle raconte une histoire, ce qui la classe dans l’extrême contemporain. Ce qui caractérise normalement le récit de l’extrême contemporain, c’est l’absence d’une fin bien définie, l’histoire étant plutôt laissée en suspens pour que le spectateur soit libre de formuler sa propre fin. Toutefois, Incendies s’éloigne de l’extrême contemporain en offrant une clôture plutôt conventionnelle, puisque la pièce s’achève sur la fin du parcours initiatique des jumeaux et que ces derniers ont obtenu les réponses à leurs questions relativement à leur origine. Refus de la catharsis Dans le théâtre de l’extrême contemporain, qui est pourtant parfois très violent, la catharsis n’opère pas. C’est parce que la catharsis nécessite la représentation claire d’une figure du bien » et d’une figure du mal ». Dans le théâtre traditionnel, le spectateur peut facilement identifier le héros du méchant, si bien qu’il peut aisément reconnaître l’exemple à ne pas suivre, ce qui est nécessaire pour que la catharsis fonctionne. Cependant, dans le théâtre de l’extrême contemporain, il est impossible de distinguer un héros ou un méchant au sens habituel, car l’extrême contemporain porte l’idée que tout le monde est à la fois bourreau et victime. Incendies illustre bien cette idée, puisqu’elle nous présente plusieurs personnages apparemment rangés » dans le présent, mais qui ont été coupables d’atrocités par le passé. On pensera notamment à Fahim et Chamseddine. Quant à Nihad/Abou Tarek, s’il est devenu cruel, on apprend toutefois que ce sont les circonstances de la vie qu’il a mené après que Nawal ait été forcée de l’abandonner qui l’ont rendu comme il est, si bien qu’on ne peut le voir simplement comme un vilain. D’autre part, l’idée que tout le monde est victime et bourreau est bien représentée dans la pièce par la formulation du cycle de la violence à la scène 17 p. 60-64, où un médecin explique à Nawal et Sawda que depuis des années et des années, un camp commet des atrocités pour se venger des atrocités commises par l’autre camp qui se vengeait lui-même et ainsi de suite. Ici, ils sont donc tous bourreaux et victimes. Et c’est parce que tout le monde dans Incendies est bourreau et victime, que personne n’est bon » ou mauvais » au sens traditionnel du terme et que la catharsis n’opère pas dans la pièce. Rôle central du traitement de la langue La langue du théâtre de l’extrême contemporain ne se veut pas réaliste, c’est-à-dire qu’elle ne cherche pas à imiter la réalité. Il s’agit plutôt d’une langue particulièrement travaillée, qui est sculptée, poétique, théâtrale. Notamment, Incendies comporte plusieurs longues tirades et longs monologues témoignant de la primauté du texte. Une autre caractéristique relativement au travail de la langue de l’extrême contemporain est l’emploi de tous les registres langagiers et de différentes langues. Dans la pièce, Mouawad écrit tantôt en français québécois familier – qui inclut des insultes proprement québécoises – tantôt dans un français standard soutenu. La scène 2 p. 15-26 de la pièce met bien en évidence ce contraste, présentant d’abord le testament de Nawal rédigé dans un parfait français, puis la tirade de Simon, qui parle dans un français québécois populaire parsemé de jurons. De même, l’anglais et le français se côtoient dans le texte. L’exemple le plus marquant est la scène 33 intitulée Les principes d’un franc-tireur » p. 115-116, où Nihad/Abou Tarek imite un présentateur américain dans un anglais approximatif contaminé par le français. Toutefois, c’est généralement l’anglais qui vient contaminer le français, puisque le français québécois, parlé par les personnages de Jeanne et Simon, est naturellement émaillé d’anglicismes. Enfin, le travail de la langue se manifeste aussi dans Incendies d’une manière qui lui est propre à travers le personnage d’Hermile Lebel, notamment par sa déformation des expressions courantes. Dès la première page du texte, plutôt que de dire la mer à boire », il dit la mer à voir » p. 13. Ainsi, Mouawad, grâce à ce personnage, peut non seulement jouer avec la langue à loisir, mais peut également insérer une touche d’humour dans un récit autrement très grave. Éclatement de l’espace et du temps Incendies, dans la lignée de l’extrême contemporain, présente un espace éclaté, c’est-à-dire que le lecteur/spectateur ne sait pas très bien où se déroule l’action. Cet effet d’abstraction est notamment créé par une absence de nomination. Ainsi, jamais les pays ne sont nommés p. 151. Le Liban, par exemple, n’est jamais mentionné textuellement p. 153. On l’appelle plutôt “le pays natal”, “le pays”, “le pays de votre mère” », etc. De plus, la description du pays en elle-même est très abstraite, puisqu’on situe les lieux en fonction des points cardinaux. Par exemple, Nabatiyé est simplement un village sur la route allant vers le Sud. Il faut noter que l’abstraction est maintenue même si l’auteur évoque quelques noms de lieux réels comme Nabatiyé et Kfar Matra, car il le fait en sachant qu’il écrit pour un public québécois n’ayant aucune connaissance de la géographie libanaise p. 153-154. Il s’agit donc plus de clins d’œil que d’autre chose. Enfin, on remarquera qu’aucune appartenance nationale ou religieuse n’est nommée directement dans le texte. On se contente de les désigner de manière générique par les réfugiés », les miliciens », la résistance de la région de Sud » et l’Armée du Sud » p. 154, ce qui contribue à l’abstraction générale. L’espace n’est pas la seule chose qui soit éclatée dans Incendies, le temps l’est aussi. D’abord, le temps est éclaté dans le sens qu’il ne s’écoule pas de façon linéaire. Ainsi, on ignore sur combien de temps s’échelonne l’histoire et on ne sait pas combien de temps s’écoule entre les différentes scènes. De même, il faut mentionner que la chronologie globale de l’histoire ne correspond pas à celle de la guerre du Liban p. 155. De plus, Mouawad brouille encore un peu plus les repères temporels en évitant de fournir des dates précises p. 156. Le temps de la pièce est donc un temps dilaté, à la signification symbolique p. 157, tel qu’illustré par des repères temporels abstraits comme Nous sommes au début de la guerre de cent ans » p. 76. Enfin, Mouawad achève d’éclater le temps en entremêlant les époques, alternant le récit de Nawal au passé et le récit des jumeaux au présent. Allant encore plus loin, il fait parfois se rencontrer les deux époques dans une même scène. Par exemple, dans la scène 14 Frère et sœur » p. 53-57, non seulement on alterne entre Nawal/Sawda et Jeanne/Simon, mais Nawal et Sawda croisent Jeanne sur scène. Jugement général Selon nous, Incendies est l’une des meilleures pièces d’extrême contemporain des dernières années, car Wadji Mouawad parvient à tirer le maximum des procédés propres à l’extrême contemporain, notamment en ce qui concerne l’éclatement de l’espace et du temps et le travail de la langue. Ainsi, le dramaturge mélange habilement passé et présent, toujours de manière à apporter une plus grande profondeur symbolique, sans que les transitions soient abruptes. Quant à la langue, non seulement Mouawad offre un texte bien rythmé et très poétique, mais il exploite aussi pleinement le potentiel que lui offre un milieu comme le Québec, une province bilingue qui parle un français fortement influencé par l’anglais. Mouawad n’hésite donc pas à utiliser tout le matériel langagier à sa disposition pour rendre son texte efficace, combinant français standard, français québécois, anglais, langue populaire et langue soutenue selon l’agencement le plus harmonieux. Se procurer Incendies [1] Françoise Coissard, Wajdi Mouawad Incendies, Paris, Honoré Campion, collection Entre les lignes littératures Sud », 2014, p. 7. Désormais, les références à ce texte seront indiquées entre parenthèses à la suite des citations, avec la mention Coissard ». [2] Allociné, Incendies », page consultée le 12 septembre 2018. [3] Wajdi Mouawad, Incendies – Le sang des promesses 2, Montréal, Leméac/Actes Sud, coll. Babel », 2011, p. 136. Désormais, les références à ce texte seront indiquées entre parenthèses avec le numéro de page pertinent.
Superpièce de théâtre. Le décor est très joli. Les comédiens formidables. Moi j adore virginie Hocq alors là maintenant suis encore plus fan. Le seul bémol c’est le titre de la pièce : impossible de le retenir. Même 10mn après être sortie du théâtre. Très compliqué pour faire du bouche à oreille. Mais encore une fois bravo
06 avril 2012 Pour le spectacle de fin d’année ma collègue et moi avons décidé de mêler théâtre et mythologie grecque, puisque c’était notre thème annuel à toutes les deux. La pièce sera tiré du recueil Pièces mythologiques présenté à gauche. Plusieurs des pièces proposées font envie mais nous optons pour La Gorgone aux cheveux de serpents » car nous allons travailler avec nos deux classes, il nous faut donc une pièce à rôles nombreux. Présentation Ce recueil propose neuf pièces inspirées de la mythologie gréco-romaine. Riche en intrigues et en personnages, celle-ci est en effet une source inépuisable pour construire de multiples histoires. Ici revisités, souvent avec humour, les mythes donnent naissance à des pièces originales et pleines de rebondissements. Sont ainsi mis en scène des mythes et personnages célèbres Zeus, Apollon, Hercule et ses douze travaux, Ariane et son fil, Pandore et sa boîte… et d’autres moins connus Polydectès, la reine Alceste, le roi Midas… grâce à des textes de longueur et de styles variés. Les enfants pourront découvrir des histoire à suspens Thésée et Ariane, La Gorgone aux cheveux de serpents ; des pièces qui interrogent sur la curiosité La boîte de Pandore, la fidélité La reine Alceste revient, la jalousie La vie ne tient qu’à un fil, la cupidité Le roi aux oreilles d’âne, la perfidie Le piège de Vulcain ; des pièces drôles Le jugement de Pâris, Les douze travaux d’Hercule. Un ouvrage qui donne l’occasion aux enfants de mieux connaître le patrimoine mythologique tout en prenant plaisir à interpréter des personnages souvent hauts en couleurs. Bilan Nous avons réparti les rôles de manière à faire participer 32 élèves. Côté mise en scène, le choeur composé à chaque fois de 3 ou 4 élèves restait durant toute la durée de la scène sur le côté. Ils étaient habillés tout en noir avec des masques blancs. Le rôle principal Persée, ainsi que les rôles d’Hermès et Athéna ont été attribués à 3 élèves. Pour les autres rôles Polydectès, Diodore, les trois grées il y avait à chaque fois 2 élèves qui se partageaient le rôle ils ont fait 1 scène chacun. La pièce a énormément plu aux enfants, comme aux parents !
Lesrebondissements se feront ainsi multiples tout au long de la pièce, ce qui fait de C’était quand la dernière fois ? une véritable comédie rocambolesque. Il y a dans ce C’était quand la dernière fois ? quelque chose d’un tango infernal. Le rire se veut sardonique mais franc. Le décalage est abyssal entre la monstruosité de l
Culture Scènes En dépit de sa voix de velours et de sa présence unique, le comédien, mort vendredi à 91 ans, n’aura réussi son grand rendez-vous avec la scène qu’au soir de sa vie, avec la forme des récitals. Article réservé aux abonnés Il commence comme un enfant resté seul J’entends mon cœur qui bat, c’est maman qui m’appelle. » Jean-Louis Trintignant sait qu’il n’en a plus pour longtemps quand il choisit de dire ces mots de Jules Laforgue 1860-1887, le 28 janvier 2018, à Radio France. Ce soir-là, l’acteur fait un enregistrement public, dont le CD paru en juin 2018 restera comme son testament. Daniel Mille est à l’accordéon, Grégoire Korniluk au violoncelle, Diego Imbert à la contrebasse, ils jouent des musiques d’Astor Piazzolla, et Jean-Louis Trintignant les écoute comme il écoute battre son cœur au rythme des poètes libertaires qu’il aime, Boris Vian, Robert Desnos, Guillaume Apollinaire… Lire aussi Jean-Louis Trintignant, l’acteur qui voulait rester clandestin, est mort D’Aujourd’hui je me suis promené, de Robert Desnos, à Je voudrais pas crever, de Boris Vian, en passant par Mon ptit Lou adoré, de Guillaume Apollinaire, et Cher frère blanc, de Léopold Sédar Senghor, c’est un cœur vivant, à gauche, amoureux et revenu de tout qui nous parle, de cette voix magnifique dont le temps n’a pas altéré l’élégante mélancolie. Une voix qui se souvient, qui va et vient entre hier et aujourd’hui, dans l’instant frémissant du très grand âge. Chaque jour, Jean-Louis Trintignant disait qu’il allait mourir et, chaque jour, il semblait trouver une lueur de bonheur, comme dans celle de faire connaître un poème de son petit-fils Paul Cluzet, Je dors à l’ouest, que l’on entend dans l’ultime CD. S’oublier en s’exposant Lire aussi Jean-Louis Trintignant Le vin et la poésie sont toujours liés » L’acteur vivait la vieillesse comme une expérience contemplative, et il aimait s’oublier en s’exposant devant des spectateurs, au théâtre, à qui il disait merci d’être venus », comme s’il s’excusait d’être là pour dire ses poèmes préférés. Il y aurait eu une coquetterie dans cette attitude si Jean-Louis Trintignant n’avait pas tout connu, et s’il ne lui était pas resté un fond de la timidité qui le tétanisait quand il apprenait le métier, dans sa jeunesse. C’était à Paris, dans l’immédiat après-guerre. Et c’était arrivé d’une manière banale un jeune homme suit mollement des cours de droit, en province. Un comédien passe dans la ville, il va le voir. Et lâche le droit, parce qu’il a compris que sa voie était sur scène. Ainsi fit Jean-Louis Trintignant, à Aix-en-Provence, après que Charles Dullin 1885-1949 y eut joué L’Avare. Il monta dans la capitale, apprit, se trouva mauvais. Mais il avait une présence que les metteurs en scène ont aussitôt repérée. Dès 1950, Jean-Louis Trintignant s’aguerrit dans les petites salles de la rive gauche où s’invente le théâtre d’art. Il est encore un débutant » quand Le Monde le remarque dans une pièce de Robert Hossein, Responsabilité limitée, en 1954. Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
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Au lendemain de la mort de Bernard Tapie, BFMTV diffuse un échange inédit enregistré en avril 2021, entre Alain Delon et l'homme d'affaires. Ensemble, ils avaient évoqué la mort."Une étape dans l'existence." C'est ainsi que Bernard Tapie voyait la mort. L'homme d'affaires, décédé ce dimanche à l'âge de 78 ans, l'avait expliqué à Alain Delon lors de leur dernière conversation téléphonique, en avril dernier. Un échange capté par Cyril Viguier, à qui l'acteur avait accordé une longue interview pour TV5 Monde, mais jamais diffusé jusqu'à ce jour à la télévision."Je ne me permets pas de conseiller quelque chose qui appartient à chaque personne", livrait Bernard Tapie, invité à donner sa vision de la mort à Alain Delon. "Pour ma part, la mort, c'est une étape de l'existence. Je continue de penser que c'est une étape seulement. Et que l'existence, elle va bien au-delà. Quand Brigitte Bardot va partir, plein de gens, dont moi, vont être très malheureux. C'est le cas d'Alain Delon."Visiblement touché, l'acteur avait répondu "Merci Bernard, c'est très beau tout ce que vous dites. Et c'est tristement très juste.""Une peine atroce""J'espère qu'on aura l'occasion de prendre un café un de ces jours", avait ajouté Bernard Tapie... "Avant de partir tous les deux", avait complété Alain deux hommes avaient l'un pour l'autre une estime et une admiration mutuelle. Lorsque Bernard Tapie jouait au théâtre, la pièce Vol au dessus d'un nid de coucou, Alain Delon était venu l'applaudir."Ça m'a fait une peine atroce", a déclaré Alain Delon ce dimanche, sur LCI, réagissant à la disparition de l'homme d'affaires. "Je l'aimais beaucoup, on s'adorait, on se parlait souvent, l'un aidait souvent l'autre et ça m'a fait une peine atroce. J'espère qu'il est parti dans son sommeil, qu'il n'a pas souffert, qu'il n'a rien senti."La messe pour les obsèques de Bernard Tapie sera célébrée ce vendredi à 11h00 à Marseille, à la Major, la cathédrale sainte Marie-Majeure. À la veille des obsèques, les Marseillais pourront venir jeudi au stade Vélodrome, le berceau des exploits de l'OM, pour le saluer une dernière fois. Une chapelle ardente y sera installée, au lendemain d'une première messe hommage organisée à Paris.

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  • c Ă©tait quand la dernière fois pièce de théâtre