LidĂ©e que les chevaux dorment toujours debout est un mythe. Voici la rĂ©ponse circonstanciĂ©e de google: "Pourquoi le cheval peut dormir debout ? Le cheval dort aussi bien debout que couchĂ©. La plupart du temps, il somnole debout, les yeux mi-clos, ce qui lui permet de prendre la fuite rapidement en cas de danger. Ce type de sommeil est Les chevaux, comme tous les animaux et en particulier les mammifĂšres, ont besoin de se reposer. Mais si c'est la premiĂšre fois que nous en avons, il y aura sĂ»rement beaucoup de doutes qui nous assaillent sur la façon dont ils dorment. Si vous souhaitez mieux prendre soin d'eux, en leur apportant la sĂ©curitĂ© dont ils ont besoin pour dormir, nous vous invitons Ă  lire cet article dans lequel je vais vous expliquer comment les chevaux dorment-ils. Sommaire1 Combien d'heures par jour un cheval dort-il2 Pourquoi les chevaux dorment-ils debout?3 Les chevaux rĂȘvent-ils? Combien d'heures par jour un cheval dort-il Contrairement aux fĂ©lins, qui sont des prĂ©dateurs et, par consĂ©quent, peuvent dormir profondĂ©ment pendant des heures par curiositĂ© de dire que le lion adulte bien nourri dort 24 heures ... ou plus, et la lionne environ 18 heures, les chevaux ne dorment pas. Ils peuvent donner ce luxe en Ă©tant des proies. Pour cette raison, souvent quand nous les voyons debout ou couchĂ©s, apparemment endormis, ils sont en fait sur leurs orteils. Si l'on tient compte de cela, il est difficile de savoir combien d'heures ils dorment, car cela dĂ©pend aussi beaucoup de leur Ăąge les plus jeunes dorment plus que les adultes. Mais en gĂ©nĂ©ral, nous savons qu'ils dorment comme suit Poulain repos une demi-heure de chacun qu'il y a un jour. À partir de six mois 15 minutes par heure. Adulte 3 heures rĂ©parties sur la journĂ©e. Pourquoi les chevaux dorment-ils debout? Pour Ă©viter d'ĂȘtre une proie facile, les chevaux ont dĂ©veloppĂ© un systĂšme anatomique dans le membre qui est maintenu en tension. Le dispositif de soutien rĂ©ciproque leur permet de maintenir le membre Ă©tendu avec peu d'effort grĂące Ă  une combinaison parfaite de tendons et de ligaments. De temps en temps, les animaux alternent la jambe allongĂ©e avec la jambe flĂ©chie. Mais en plus de dormir debout, ils le font aussi couchĂ©s. Bien sĂ»r, c'est rare, mais s'ils se sentent trĂšs Ă  l'aise et dĂ©tendus, ils s'allongeront sur le sol pour se reposer. Les chevaux rĂȘvent-ils? La vĂ©ritĂ© est que oui, pendant la phase REM, mais nous ne pouvons jamais savoir de quoi ils rĂȘvent exactement. Mais en plus, il est trĂšs important que nous les laissions se reposer, sinon leur santĂ© et mĂȘme leur vie pourraient ĂȘtre compromises. Que pensez-vous de ce sujet? IntĂ©ressant, non? 🙂 Article connexeCombien d'annĂ©es vit un cheval? Vous pouvez ĂȘtre intĂ©ressĂ©
Cequi est un signe de confiance les uns envers les autres puisque souvent pendant que deux chevaux dorment, le troisiĂšme reste debout et surveille les alentours. Je les ai Ă©galement beaucoup vu interagir entre eux : sĂ©ances de grooming (surtout entre Tim et Hermione, Dancer semble un peu plus timide), jeux et galopades tous ensemble. J’ai donc trouvĂ© ma

Si vous ne le savez pas encore, nos amis les chevaux sont de grands dormeurs. Eux aussi adorent faire la grasse matinĂ©e ! Comme tous les mammifĂšres, ils ont besoin d’un sommeil de qualitĂ© afin de permettre leur Ă©panouissement et leur croissance. Bien manger ne suffit Ă©videmment pas, le repos est essentiel pour que les chevaux restent en bonne santĂ©. Afin de mieux comprendre le monde de l’équitation, et notamment du sommeil des chevaux, voyons comment ils dorment et quelles sont les phases importantes de leur sommeil. Tout savoir sur le sommeil du cheval Pour le cheval, il y a une Ă©norme diffĂ©rence entre le repos et le sommeil. Aussi bien pour les chevaux que pour les autres espĂšces comme l’homme d’ailleurs, le sommeil se caractĂ©rise par diffĂ©rentes phases. Les Ă©tudes sur le sommeil Des Ă©tudes ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es pour dĂ©montrer comment ces animaux se comportent pendant le sommeil. On utilise un Ă©lectroencĂ©phalogramme pour vĂ©rifier l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale. A l’aide de l’électro-oculogramme et de l’électromyogramme, on observe le mouvement des yeux et on mesure la tension des muscles. Il s’agit des mĂȘmes tests effectuĂ©s avec les ĂȘtres humains, qui, Ă  priori reprĂ©sentent les mĂȘmes caractĂ©ristiques de sommeil que les chevaux. Les diffĂ©rents types de sommeil On distingue deux types de sommeil chez les chevaux. Le sommeil Ă  ondes lentes ou non REM et le sommeil paradoxal dit REM. Voyons en premier lieu ce qu’est le sommeil Ă  ondes lentes ou non REM. Le sommeil non REM constitue 4 phases qui se dĂ©roulent essentiellement pendant la pĂ©riode nocturne. La phase 1 qui est la phase de l’endormissement. Elle commence dĂšs que l’animal s’endort. Toutefois, elle peut se reproduire plusieurs fois dans la nuit en fonction de la profondeur du sommeil. Les ondes alfas interviennent dans cette premiĂšre phase, elles agissent dans le cerveau comme pour interrompre le sommeil. Les yeux du cheval commencent alors Ă  bouger, et il en est de mĂȘme pour les muscles. La phase 2 elle, correspond Ă  un sommeil plus profond, le cheval est dans la phase du sommeil lĂ©ger. On observe une diminution considĂ©rable de l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale et musculaire. Cette fois, les ondes thĂȘtas, beaucoup moins puissantes que les ondes alphas provoquent un sommeil profond. Elles se composent de complexe K et de spindles. Le complexe K a pour rĂŽle d’alerter le cerveau au moindre mouvement. La phase 3 et 4 oĂč les ondes lentes sont plus prĂ©sentes. Elles reprĂ©sentent les phases de sommeil profond. L’activitĂ© cĂ©rĂ©brale est moindre alors que le tonus des muscles est suffisamment Ă©levĂ©. Le corps du cheval est totalement au repos cette fois et n’agit pas au stimulus. Ces derniĂšres phases sont plus favorables aux somnambulismes. Voyons maintenant ce qu’il en est du sommeil paradoxal ou sommeil REM. Ce phase de sommeil est impressionnante ! Le mouvements rapides des yeux est frĂ©quent. Le cheval est complĂštement dĂ©tendu puisque les muscles au niveau du cou ou muscles squelettiques sont parfaitement relaxĂ©s. Ce qui aura pour effet un bon dĂ©veloppement cĂ©rĂ©bral pour les chevaux en pleine croissance. Les Ă©vĂ©nements cumulĂ©s pendant la journĂ©e sont comme stockĂ©s au cours du sommeil paradoxal. La durĂ©e de sommeil est donc courte Ă  ce moment. Les positions d’un cheval pour dormir L’écurie accueille les chevaux. C’est dans cet endroit qu’ils sont Ă  leur aise. C’est l’endroit idĂ©al pour le repos. Les chevaux dorment allongĂ© ou debout ! Comme les ĂȘtres humains, ces animaux ressentent le stress dans leur quotidien. Il suffirait bien d’un changement dans leurs habitudes pour qu’ils soient perturbĂ©s. Ce qui va provoquer par la suite des consĂ©quences nĂ©fastes sur le sommeil. Lorsqu’ils s’endorment, ils s’allongent et peuvent directement entrer en phase REM. Toutefois, un cheval qui dort debout n’est pas dans son sommeil profond. Il risquerait de tomber si c’était le cas. Les heures de sommeil Les chevaux sont des animaux dits de proie, par leur histoire Ă©volutive. Ce qui expliquerait leur capacitĂ© Ă  dormir debout, que ce soit pour faire la sieste ou pendant la nuit. En position allongĂ©, ils sont moins rassurĂ©s, comme s’ils Ă©taient programmĂ©s Ă  se dĂ©fendre pour assurer leur survie. Ces mammifĂšres sont toujours sur leur garde et sont prĂȘts Ă  faire face Ă  n’importe quel prĂ©dateur. Enfin, il faut savoir que les chevaux dorment en moyenne 3 heures par jour. Une Ă©curie adaptĂ©e aux chevaux Un cheval a besoin d’un espace assez large pour satisfaire ses besoins et bien profiter de ses heures de sommeil. La taille de l’écurie doit ĂȘtre de 3,5 mĂštres, pas moins. Le plus important est d’avoir une hauteur de plus de 2,3 mĂštres. Un cheval doit Ă©galement disposer d’un lit confortable pour l’accueillir. La paille est idĂ©ale pour composer un lit adaptĂ©. Il est pourtant possible d’utiliser des matĂ©riaux non comestibles qui s’avĂšrent plus rĂ©sistants et plus absorbants. C’est aussi parfait pour une hygiĂšne plus saine des animaux. La paille malgrĂ© sa praticitĂ© Ă  la longue, peut provoquer des coliques et nuire Ă  la santĂ© du cheval. De plus, pour les chevaux qui ont des problĂšmes respiratoires, la paille est dĂ©conseillĂ©e. Pour les hĂŽpitaux Ă©questres, la conception d’un meilleur lit pour cheval doit se faire dans les normes. Un repos optimal et un environnement sain Comme tous les animaux, le cheval a des besoins particuliers. La santĂ© mentale et physique de ces animaux est non nĂ©gligeable afin de garantir leur Ă©panouissement dans le milieu oĂč ils vivent. PrĂ©voir des balades La premiĂšre chose est de le sortir de temps en temps. Il n’est pas bon de le laisser enfermĂ© toute la journĂ©e dans son box. Il faut alors trouver du temps pour les promener un peu dans les champs afin qu’ils respirent l’air pur et profiter de la nature. C’est capital pour eux d’avoir des activitĂ©s permettant de travailler leurs muscles et tout le corps d’ailleurs. La marche prĂ©vient les problĂšmes de comportement tels que les stĂ©rĂ©otypies. Une petite balade favorise Ă©galement une bonne digestion. Le manque de mouvement pourrait ĂȘtre la principale cause d’un problĂšme de digestion par exemple. Il est donc primordial de veiller Ă  l’environnement de ces Ă©quidĂ©s ! Jouets pour chevaux Contrairement Ă  ce que l’on puisse penser, les chevaux ont besoin de divertissement comme les animaux domestiques tels que les chiens, les chats
Il est alors important d’intĂ©grer dans leur environnement des jouets. Si vous avez des chevaux, rendez-vous dans les magasins spĂ©cialisĂ©s pour dĂ©nicher leurs jouets prĂ©fĂ©rĂ©s. Selon une Ă©tude, les chevaux aiment particuliĂšrement les balles. Mais pour jouer aux balles, il faut une assez grande Ă©table afin qu’ils puissent faire Ă  leur aise. Avec la taille d’un cheval, l’endroit doit ĂȘtre amĂ©nagĂ© pour qu’il puisse rouler confortablement sur le sol et pourchasser la balle sans problĂšme. Friandises pour chevaux Vous allez ĂȘtre surpris ! Les chevaux aiment les friandises ! Eh oui, remplissez son espace personnel de bonnes choses pour inspirer Ă  vos animaux favoris la joie de vivre. TempĂ©rature de l’étable et emplacement de l’écurie N’oubliez pas, la tempĂ©rature Ă  l’étable doit ĂȘtre agrĂ©able. Son box doit ĂȘtre amĂ©nagĂ©e dans un coin calme oĂč rĂšgne la tranquillitĂ©. Il faut Ă©loigner les chevaux des bruits et des endroits qui pourraient entraĂźner le stress. Les chevaux doivent bien dormir et ont besoin de beaucoup de repos pour rester au top de leur forme. Aujourd’hui, vous avez tout pour ĂȘtre un bon cavalier. Si les chevaux vous passionnent, vous savez dĂ©sormais comment prendre soin d’eux, Ă  vous de tenir les rĂȘnes !

Lespoissons dorment pendant de courts intervalles, quelques minutes gĂ©nĂ©ralement. Il n’empĂȘche, on parle davantage de pĂ©riode d’ inactivitĂ© - pendant laquelle la rĂ©activitĂ© est rĂ©duite - que de vĂ©ritable sommeil. Bien souvent, les poissons diminuent leur frĂ©quence mĂ©tabolique. Leur cƓur bat plus lentement, ils respirent moins

Les vaches ne dorment pas debout. Pour se reposer, les vaches se couchent de l'une des deux maniÚres suivantes soit en se reposant sur le cÎté, soit avec la poitrine droite à la maniÚre d'un que les vaches dorment debout est principalement utilisée pour soutenir le mythe urbain connu sous le nom de basculement de la vache. Alors que de nombreuses personnes prétendent avoir renversé des vaches endormies alors que les animaux dormaient debout, selon la Manitoba Veterinary Medical Association, de telles vanteries se sont avérées fausses, car les vaches ne dorment pas debout comme le font les chevaux. Pousser une vache debout serait également trÚs difficile à accomplir pour une personne moyenne en raison du poids de la vache. D'autres articles intéressants

Etce n'est pas sans raison, car peu de gens ont réussi à voir un cheval couché dans un sommeil profond. La question se pose logiquement: "Comment les chevaux dorment-ils: debout ou couchés?" Les avis des scientifiques, qui les observent depuis longtemps, se sont installés sur le fait que les chevaux dorment, mais de maniÚre différente
En fait ce n'est pas vrai. Les chevaux dorment couchĂ©s comme des vaches ou Ă©tendus de tout leur long et rĂȘvent mĂȘme ! En troupeau, le cheval qui reste debout est celui qui veille sur le sommeil des autres, donc il ne dort pas complĂštement. Les chevaux ne se couchent qu'environ 4h/jour et par courtes pĂ©riodes 15/20 mn. Cela vient du fait que dans la nature ce sont des proies. La position allongĂ©e reprĂ©sente un danger pour eux puisque couchĂ©s dans les hautes herbes, ils ne voient pas venir les prĂ©dateurs et mettent en plus du temps Ă  se relever pour fuir. Les chevaux peuvent dormir debout malgrĂ© tout et ce, sans tomber. Comment font-ils? Pour dormir debout, un cheval a la facultĂ© de bloquer ses articulations. Pour comprendre, quand un cheval plie un postĂ©rieur, le muscle se contracte, le fĂ©mur, reliĂ© par un tendon, au mĂ©tatarse, fait plier la jambe et la rotule glisse sur l'articulation. Avant de s'endormir, le cheval bloque son articulation en plaçant sa rotule dans une cavitĂ© situĂ©e sur le fĂ©mur. Les ligaments sont tendus, ce qui empĂȘchera le fĂ©mur de bouger. Mais comme le fĂ©mur est reliĂ© au mĂ©tatarse, c'est toute la jambe qui est bloquĂ©e. Lorsqu'un cheval se tient debout sur trois jambes, c'est qu'il utilise son mĂ©canisme de blocage, ce qui lui permet de se reposer. Pour les antĂ©rieurs, c'est diffĂ©rent. Les tendons qui relient les os entre eux, agissent un peu comme des ressorts. Par consĂ©quent, il faut un poids Ă©norme, voir quelques centaines de kilos pour que la jambe flĂ©chisse. Comme au repos, une jambe ne supporte qu'environ 150 Kilos, ce n'est pas suffisant pour que la jambe cĂšde. Ainsi, un cheval peut donc dormir debout, et rester prĂȘt Ă  agir si une menace quelconque venait Ă  surgir.
Estce que les chevaux peuvent s’asseoir ? Un cheval assis comme un chien souffre de la rĂ©gion diaphragmatique. Le mal de dos est souvent difficile Ă  dĂ©tecter. Voir l'article : Comment savoir si je suis imposable. Le cheval est raide, refuse de travailler et est agitĂ©, rĂ©duit ses performances, rĂ©pond lorsque le cavalier le serre dans
Le deal Ă  ne pas rater Cartes PokĂ©mon sortie d’un nouveau coffret Ultra Premium ... Voir le deal NEW YORK CITY LIFE Archives Corbeille Bac de recyclagePartagez Aller Ă  la page 1, 2 AuteurMessageRobin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Ven 14 Oct - 2336 Bambi savait qu'il n'Ă©tait pas quelqu'un de bien, on le lui avait trop souvent rĂ©pĂ©tĂ© pour qu'il l'oublie. Encore aujourd'hui, une vieille femme avait cru bon de le lui signaler, dans le magasin oĂč il travaillait en tant que caissier et manutentionnaire. Il n'avait pas beaucoup de temps le matin pour penser Ă  aider chacun des clients qui se prĂ©sentait, et lorsque la dame en question s'Ă©tait approchĂ©e, il le lui avait simplement signalĂ© poliment. Vous n'ĂȘtes pas gentil. » Ă©tait la rĂ©ponse qu'il obtĂźnt. Bambi n'avait fait que hausser les Ă©paules et hocher la tĂȘte lĂ©gĂšrement. AprĂšs tout, non il n'Ă©tait pas gentil. S'il l'avait Ă©tĂ©, il n'aurait pas passĂ© des annĂ©es en maison de correction puis en prison. Il se concentra de nouveau sur le travail qu'il Ă©tait en train d'effectuer, avant de ne finalement aller reprendre son poste aux caisses. Cet emploi n'Ă©tait pas celui dont il avait rĂȘvĂ©, mais, en vĂ©ritĂ©, il n'avait pas le droit de s'en plaindre ni mĂȘme d’espĂ©rer mieux. On lui avait dĂ©nichĂ© ce job, et Ă©normĂ©ment de prisonniers libĂ©rĂ©s auraient aimĂ© qu'on en fasse de mĂȘme pour eux. Se retrouver lĂąchĂ© en pleine nature aprĂšs avoir Ă©tĂ© enfermĂ© pendant des mois, des annĂ©es, ce n'est pas bien simple. Aucun repĂšre, aucune personne Ă  qui se rattacher. En effet, il n'Ă©tait pas rare de perdre tous ses amis, et mĂȘme parfois sa famille, lorsque l'on se retrouvait coupable d'un crime. Et Bambi, accusĂ© Ă  torts de viol, n'avait pu Ă©chapper Ă  la rĂšgle. La plupart de ses connaissances lui avaient tournĂ© tout simplement le dos, si bien qu'il se sentait bien seul depuis huit mois. Huit petits mois qui le sĂ©paraient de sa vie en cellule...Mais le temps passait si difficilement ! En prison, il avait eu des camarades, des codĂ©tenus, ils s'Ă©taient mĂȘme fait quelques amis. A prĂ©sent, il n'y avait personne en vue, c'Ă©tait un vaste dĂ©sert qui s'offrait Ă  lui. Son ancienne famille adoptive ne voulait plus vraiment entendre parler de lui. A vrai dire, elle ne l'aiderait que s'il se retrouvait sous les ponts, et encore... Il leur avait créé trop d'ennuis et il s'en voulait. Il Ă©tait certain de pouvoir se repentir d'une certaine maniĂšre. Bambi deviendrait-il quelqu'un de sage ? Difficile Ă  affirmer, puisqu'il ne sait pas vraiment comment procĂšde une personne sage dans la vie de tous les jours. Il avait juste peur de retomber dans la dĂ©linquance, de pĂ©ter les plombs et de retenter un braquage. AprĂšs tout, c'Ă©tait tellement plus simple pour se faire de l'argent que tout ce qu'il faisait en ce moment!Il poussa un soupir en pensant aux heures de travail qu'il lui restait Ă  effectuer avant de pouvoir rentrer chez lui. D'ailleurs, rien que de penser au petit studio miteux oĂč il vivait, il avait la nausĂ©e. Il ferait mieux d'aller dans un bar passer la soirĂ©e, Ă  picoler et Ă  draguer, avant de ne rentrer que pour dormir, Ă  moins qu'il n'ait fait une bonne rencontre qui comblerait le vide de sa nuit. Dans tous les cas, il dĂ©sirait s'amuser un peu. Ce que la vie ne lui avait pas volĂ©, c'Ă©tait la folie des soirĂ©es ! Il avait Ă©normĂ©ment de temps Ă  rattraper. A vrai dire, l'alcool, la cigarette et les femmes lui avaient manquĂ© en maison d'arrĂȘt ! La prison l'avait dĂ©finitivement changĂ©, mais jamais il ne deviendrait rĂ©servĂ©. Un Bambi timide, cela n'existe pas. Pas pour l'instant. La journĂ©e s'Ă©coulait pĂ©niblement alors que le trentenaire cherchait Ă  s'Ă©vaporer un peu. Les fils d'attente de la fin de journĂ©e allaient bientĂŽt finir dilapidĂ©es et il pourrait enfin prendre le chemin de la rumba !Enfin, l'heure de quitter le magasin sonnait, et Bambi ne prit pas beaucoup de temps avant de s'en aller. Bien Ă©videmment, il n'oublia pas de saluer avec politesse et galanterie les caissiĂšres et le directeur encore prĂ©sents, ne serait-ce que pour se donner un air de petit ange. On l'avait embauchĂ© en connaissance de cause, aucun morceau de son passĂ© pĂ©nitentiaire n'avait Ă©tĂ© sautĂ© lors de la discussion qu'il avait eu avec son employeur, alors il devait bien se montrer quelques peu civilisĂ©. Rapidement, il enfila sa veste et se jeta dans le premier bus, direction le bar qu'il avait habitude de frĂ©quenter depuis quelques temps. Un endroit sympathique oĂč il s'Ă©tait fait quelques connaissances, des gens qu'il ne connaissait que la nuit, parfois sans mĂȘme vraiment savoir comment ils se prĂ©nommaient. Mais ce n'Ă©tait en aucun cas un souci, on peut s'amuser avec des inconnus, cela a tĂ© prouvĂ© !Ce fut sans vraiment rĂ©flĂ©chir qu'il se dirigea vers le comptoir, aprĂšs avoir franchi la porte d'un pas dĂ©cidĂ©. Ayant serrĂ© la main au barman, celui-ci lui offrit un Ă©trange sourire. Certainement Ă©tait-ce Ă  cause de la soirĂ©e au cours de laquelle il avait dansĂ© et chantĂ© sur le comptoir, totalement ivre !On lui avait mĂȘme rapportĂ© qu'il avait fait un strip-tease, mais il prĂ©fĂ©rait oublier un tel Ă©vĂ©nement. Bambi commanda une biĂšre pour commencer la nuit en douceur... Il lança ensuite un regard dans la salle, se demandant qui pourrait bien ĂȘtre son compagnon d'infortune en cette fraĂźche soirĂ©e d'automne. C'est Ă  cet instant que, tel l'oeil d'une camĂ©ra, son regard se figea sur une jeune femme blonde, accoudĂ© contre l'un des murs du fond de la salle. Il la connaissait, il la connaissait mĂȘme trĂšs bien. Ses yeux bleus restĂšrent ancrĂ©s sur la demoiselle, tandis qu'il hĂ©sitait Ă  s'approcher. Elle semblait ne pas l'avoir encore remarquĂ© et c'Ă©tait peut-ĂȘtre mieux ainsi. Bambi s'Ă©tait toujours promis de ne jamais toucher Ă  la drogue, pourtant, il avait fait un exception. Une fois, un seul petit joint. Pas de drogue dure. Et ce petit Ă©cart, il se l'Ă©tait accordĂ© Ă  cause d'elle. Lena. Lena Wates. Une petite blonde qui lui avait valu un coup au cƓur. En effet, elle l'avait souvent croisĂ©, elle l'avait souvent poussĂ© Ă  se droguer, comme si elle avait besoin de l'entraĂźner dans sa dĂ©bauche et dans sa chute. Il l'avait intriguĂ©, elle l'avait intriguĂ©. Et il avait finalement acceptĂ©. AprĂšs s'ĂȘtre shootĂ©s gaiement ensemble, les deux connaissances avaient finis dans le mĂȘme lit pour la nuit. Et c'Ă©tait en pleine conscience. Bambi se rendait bien compte qu'il se souvenait de chacune des Ă©tapes de leurs caresses... Et Ă  chaque fois qu'il y pensait, il avait la sensation de se sentir de nouveau sentit comme un espĂšce de frisson lui parcourir l'Ă©chine alors qu'il ne cessait de l'observer du coin de l'oeil. Bambi trempa ses lĂšvres dans la biĂšre qu'on venait de lui servir, avant de ne finalement laisser son verre sur le comptoir. Ses pas le guidĂšrent naturellement vers cette conquĂȘte d'une nuit, qu'il avait apprise Ă  connaĂźtre Ă  ses dĂ©pends. En effet, aprĂšs leur nuit torride, il avait eu idĂ©e de faire un tour de l'appartement de la blondinette. Il y avait trouvĂ© un tas de trĂ©sors...Un trĂ©sor sur son passĂ©. Toute la vie de la jeune femme s'Ă©tait offerte Ă  lui et il en aurait presque pleurĂ©, lui, l'insensible au cƓur de pierre. Elle n'avait pas Ă©tĂ© gĂątĂ©e, et son histoire familiale Ă©tait aussi tragique que celle de notre ancien dĂ©tenu, voire peut-ĂȘtre plus. Son cƓur battait fort, trĂšs fort alors qu'il s'approchait d'elle. Il avait souillĂ© son intimitĂ©, il lui avait arrachĂ© son passĂ©. La maniĂšre avec laquelle elle l'avait alors exclu de chez elle le lui avait bien prouvĂ©...Il se demandait donc si il faisait bien de la revoir. AprĂšs tout, ils frĂ©quentaient les mĂȘmes endroits, et si jusque lĂ  ils ne s'Ă©taient pas aperçus, c'Ă©tait certainement qu'elle le fuyait... Mais ses pas le guidaient naturellement, bien que son esprit lui demande de rebrousser chemin. Lorsqu'il s'arrĂȘta face Ă  elle, il ne produisit d'abord aucun son, avant de ne finalement ouvrir la bouche doucement Lena...bonsoir. » fit-il. Allait-elle le gifler ? Allait-elle tout simplement l'ignorer ou allait-elle lui parler ? C'Ă©tait une jeune femme en dĂ©perdition, qui tombait peu Ă  peu dans le gouffre, elle avait besoin de quelqu'un pour remonter la pente. Bambi avait trop connu cela, Ă©tait tombĂ© bien trop de fois pour ne pas s'en soucier...DerniĂšre Ă©dition par Bambi C. Kessler le Lun 23 Avr - 2322, Ă©ditĂ© 1 fois Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Sam 15 Oct - 2011 & SometimesLe cri s’échappa de ses lĂšvres malgrĂ© elle. Elle ne saurait dire si c’était cela qui l’avait rĂ©veillĂ© ou si ce n’était que son cauchemar. Sa main se porta Ă  sa bouche sans qu’elle y prenne rĂ©ellement conscience, ce n’était qu’un automatisme pour Ă©viter de rĂ©veiller tout l’immeuble en pleine nuit. Son hurlement ne voulait pas prendre fin et cela malgrĂ© la main qu’elle pressait contre sa bouche dans l’espoir d’étouffer cette horreur qui la faisait encore frĂ©mir. AprĂšs tout, il n’y avait pas rĂ©ellement de quoi hurler, ce n’était qu’un nouveau rĂ©veil en sursaut pour la jeune blonde. Elle en avait l’habitude et pourtant les rĂ©actions devenaient toujours plus excessives de jours en jours. La blondinette se redressa automatiquement dans son lit une fois que sa gorge n’avait plus la force nĂ©cessaire pour laisser Ă©chapper l’atrocitĂ© qu’elle avait vĂ©cue. Cette horreur, mĂȘme irrĂ©elle, mĂȘme fictive, restait poignante. Un regard paniquĂ© fut lancĂ© autour d’elle comme si elle s’attendait Ă  se retrouvĂ©e transportĂ©e en plein milieu de l’endroit de son cauchemar, comme si elle s’attendait Ă  ce que l’enfer prenne vie autour d’elle. PrĂšs de son pĂšre. Touchant cette horreur. Proche de la mort. Ne faisant qu’une avec la fin. Sa chambre. MalgrĂ© tout, sa respiration ne se calma pas pour autant. Il faisait noir et un regard sur le rĂ©veil lui permit de voir qu’elle s’était une nouvelle fois rĂ©veillĂ©e en plein milieu de la nuit. Soupirant, Lena passa une main sur son visage. Ses doigts tremblaient. Son cƓur cognait douloureusement dans sa poitrine comme si chaque battement Ă©tait une torture. Sa respiration se faisait haletante et ne se calmait pas si bien que chaque souffle passant dans sa gorge et entre ses lĂšvres devenait un vĂ©ritable supplice. La douleur Ă©tait violente et elle se trouvait partout. De ses doigts tremblant, la blonde remonta la couverture suite au froid qui l’assaillait soudainement. Elle avait froid, elle avait mal. Ses dents se mirent alors Ă  claquer comme si elle gelĂ© de l’intĂ©rieur. La blondinette avait l’impression de sombrer. Le froid engourdissait ses membres. La douleur l’aveuglait de façon violente tandis que le noir l’oppressait. Pourtant, elle demeurait dans le noir silencieuse comme si elle Ă©tait en train de mourir seule dans le calme le plus absolu. Seul le bruit de ses dents s’entrechoquant et de sa respiration saccadĂ© perçait le silence de la nuit. La jeune Wates dĂ©posa alors ses pieds sur le sol avant de se lever. Tout Ă©tait flou et elle avait l’impression de tomber. Lentement et manquant quelques chutes spectaculaires, la demoiselle finit par atteindre l’interrupteur et elle laissa son doigt s’attarder dessus. La lumiĂšre jaillit dans la piĂšce. Un soupir de soulagement passa entre ses lĂšvres et elle se laissa lentement glisser le long du mur. Une fois au sol, la blonde se rendit compte que sa respiration se calmait peu Ă  peu, lentement mais sĂ»rement. Sa gorge Ă©tait douloureuse, sans aucun doute Ă  cause du cri qui avait franchi ses lĂšvres quelques minutes auparavant. Bizarrement, Brian ne s’était pas prĂ©cipitĂ© dans sa chambre ce qui laissait donc penser qu’elle se trouvait seule dans l’appartement. Ses doigts continuaient de trembler dans le vide. La blonde se concentra sur un point en s’efforçant de respirer calmement. Son cƓur Ă©tait trop douloureux dans sa poitrine et sa respiration, toujours haletante, lui faisait un mal de chien avec sa gorge en feu. Lentement, la blondinette parvint Ă  se calmer et elle partit alors Ă  la recherche des souvenirs du cauchemar qui avait provoquĂ© une telle angoisse. La jeune fille ferma les yeux se laissant entraĂźner par ses souvenirs. Elle se souvenait du noir. Elle se souvenait de la pluie. Elle se souvenait de son pĂšre. Elle se souvenait du rire qu’il avait. Elle se souvenait des gĂ©missements et de la peur lui nouant les entrailles. Elle se souvenait de la douleur ressentie. MalgrĂ© elle, son front se plissa comme si l’effet de la concentration la prenait alors qu’en vĂ©ritĂ© c’était surtout, et avant tout, sous l’effet de la douleur qu’elle ressentait Ă  nouveau comme si celle-ci parcourait encore son corps, comme si celle-ci avait dĂ©passĂ© le stade de l’irrĂ©alitĂ©. Ce n’était pas vrai, elle le savait mais ne parvenait pas Ă  s’en convaincre complĂštement. Resserrant ses bras autour d’elle dans un mouvement de protection, la blonde ouvrit Ă  nouveau les yeux et se redressa dans l’instant. Lena restait tout de mĂȘme appuyĂ©e contre le mur au cas oĂč les vertiges la reprendraient. Son regard parcourut Ă  nouveau la piĂšce dans l’espoir d’y trouver un quelconque rĂ©confort. Mais rien. Il n’y avait rien hormis cette douleur qu’elle ressentait et qui brĂ»lait chaque parcelle de son ĂȘtre en gelant ses membres un Ă  un. La blonde serra les dents, ultime espoir pour faire taire le cri naissant Ă  nouveau dans sa gorge ainsi que pour mettre fin Ă  ses dents s’entrechoquant Ă  une vitesse folle. Elle se sentait terriblement mal comme si elle Ă©tait au bord du gouffre. Non, ce n’était pas possible. MĂȘme au bord d’un gouffre, la douleur n’aurait jamais Ă©tĂ© si violente. C’était plutĂŽt comme si elle Ă©tait dans le gouffre en train de sombrer Ă  une vitesse folle. Le simple fait de se remettre sur ses jambes la poussait Ă  se sentir comme un vulgaire morceau de viande qu’on s’amusait Ă  dĂ©couper, non pas pour le manger mais simplement pour la plaisir de saccager ce qu’il y avait. La blonde se laissa Ă  nouveau retomber sur le sol enfouissant son visage dans ses mains et ramenant ses genoux contre sa poitrine comme si cela pouvait l’aider. Espoir dĂ»t s’endormir Ă  nouveau car Ă  son rĂ©veil, la piĂšce Ă©tait baignĂ©e dans le soleil. Elle Ă©tait Ă  moitiĂ© allongĂ©e sur le sol et un mal de dos la faisait souffrir. Sa nuque Ă©tait douloureuse et toute engourdie si bien que la blondinette hĂ©sita longuement avant de bouger un tant soit peu par peur qu’une vague de douleur ne s’empare d’elle. Se redressant lentement dans un lĂ©ger gĂ©missement de douleur, la jeune fille s’appuya contre le mur avant de pousser un lĂ©ger soupir de soulagement. La douleur Ă©tait lĂ  mais elle Ă©tait supportable. Ses yeux paniquĂ©s cherchĂšrent Ă  nouveau le rĂ©veil, seize heures s’étaient Ă©coulĂ©es depuis son rĂ©veil durant la nuit. Elle avait passĂ© la journĂ©e Ă  dormir alors ? Comment Ă©tait-ce possible ? Elle ne savait pas, ne voulait mĂȘme pas le savoir. Avalant lentement sa salive, la demoiselle se rendit alors compte du mal qu’elle ressentait dans sa gorge. Le cri. Elle avait criĂ© cette nuit et sa gorge s’en Ă©tĂ© esquintĂ©e. Le soupir Ă©nervĂ© passa entre ses lĂšvres lui causant plus de douleurs que de bien-ĂȘtre. Rageant intĂ©rieurement, la jeune fille finit par quitter le sol pour rejoindre son lit. Son regard balayait la piĂšce Ă  une vitesse folle comme si la peur demeurait prĂ©sente en elle, comme si son cauchemar n’avait toujours pas disparu. Pourtant, maintenant, absolument bien rĂ©veillĂ©e et ancrĂ©e dans la rĂ©alitĂ©, la demoiselle n’avait absolument aucunes idĂ©es du cauchemar qu’elle avait fait. Il ne restait aucuns souvenirs hormis cette douleur qui lui collait Ă  la peau. Elle ne se souvenait pas du tout du sujet de son cauchemar et regrettait de n’avoir pas dessinĂ© la scĂšne lorsqu’elle s’était rĂ©veillĂ©e. Dessiner. Un sourire ironique passa sur ses lĂšvres. VoilĂ  pratiquement quatre mois qu’elle ne pouvait plus dessiner Ă  cause des tremblements incessants de sa main gauche. Le souvenir l’assaillit et une larme coula le long de sa joue. Unique trace visible de sa souffrance qu’elle balaya d’un geste de la main y prĂ©fĂ©rant l’autodestruction, plaçant une cigarette entre ses lĂšvres. La solitude Ă©tait pesante d’autant plus avec ce flou de cauchemar qui trainait encore dans sa tĂȘte comme un souvenir qui n’aurait pas Ă©tĂ© Ă  elle. Un frisson la parcourut en mĂȘme temps qu’elle Ă©crasait sa cigarette dans le cendrier. Une bonne douche chaude lui ferait du bien pour se sentir mieux et surtout dĂ©tendre ses muscles encore engourdies aprĂšs une nuit sur le sol. Ensuite, elle irait traĂźner dans un bar quelconque pour y trouver une distraction. Laissant tomber ses vĂȘtements dans les diffĂ©rentes piĂšces qu’elle traversait, la jeune fille se glissa sous le jet de la douche. L’eau Ă©tait froide glaçant ses membres et la poussant alors Ă  grelotter. L’eau Ă©tait si froide qu’elle avait l’impression de geler de l’intĂ©rieur. A moins que ce ne soit pas qu’une impression. La peur lui nouait l’estomac et ses doigts tremblaient. Elle augmenta la tempĂ©rature de l’eau. Le changement se fit sentir sur sa peau. Pourtant ses dents claquaient toujours comme si elle continuait Ă  geler Ă  l’intĂ©rieur. La peur s’emparait d’elle, la prenant aux tripes alors qu’elle sentait le vertige s’emparer d’elle peu Ă  peu. Elle coupa l’eau et sortit de la douche, passant nĂ©gligemment une serviette autour d’elle avant de s’appuyer contre le mur. Le contact entre sa peau brĂ»lante et le mur froid la fit frissonner en mĂȘme temps que cela la soulageait lĂ©gĂšrement, l’ancrant dans la rĂ©alitĂ© absolue. S’ancrer dans la rĂ©alitĂ©. C’était cela dont elle avait besoin, elle avait besoin d’ĂȘtre totalement dans la rĂ©alitĂ©. Sans mĂȘme rĂ©flĂ©chir, la blondinette se saisit de sa lame qui traĂźnait sur le lavabo. Une fois prĂȘte Ă  se couper, Lena marqua un temps d’hĂ©sitation. Les larmes courraient le long de ses joues en silence. La tĂȘte baissĂ©e, ses doigts tremblaient tenant la lame entre. Elle Ă©tait seule, elle avait le droit de craquer. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle n’avait pas touchĂ©es Ă  sa lame, elle l’avait mĂȘme dit Ă  Alexander, elle avait avouĂ© avoir cessĂ© de se faire du mal. C’était la vĂ©ritĂ©. Sur le moment. Mais maintenant que tout s’écroulait encore plus, elle Ă©tait lĂ  Ă  vouloir se faire du mal, Ă  vouloir reprendre cette pratique qu’elle avait abandonnĂ©e. VoilĂ  plusieurs semaines qu’elle progressait vers une guĂ©rison certaine ou tout du moins un problĂšme en moins. Elle ne devrait pas replonger car si elle replonge maintenant, elle ne s’en sortira plus du tout. Jamais. Alors que le mot rĂ©sonnait dans sa tĂȘte, la lame entrait en contact avec sa peau. Une grimace de douleur se peigna sur les traits de la blonde qui pourtant se sentit mieux une fois l’acte commis. Le sang coulait. Elle sentait ce liquide chaud glisser sur sa peau glacĂ© et elle en frissonnait de dĂ©lice laissant un sourire victorieux apparaĂźtre sur son visage. DĂ©posant la lame, Lena se dirigea Ă  tĂąton vers sa chambre. Le vertige Ă©tait plus prĂ©sent que quelques minutes auparavant, plus violent et plus rĂ©el alors qu’il aurait dĂ»t disparaĂźtre tout comme la peur lui rongeant les entrailles et le froid lui glaçant les os. Elle rencontra son lit, s’assit dessus comme dans un Ă©tat second avant de se saisir du sachet de drogue planquĂ© dans le placard Ă  cĂŽtĂ© de son lit. Elle se prĂ©para quelques rails Ă  tĂątons avant d’en prendre un, puis deux, puis trois et ainsi de suite jusqu’à ce que le vertige disparaisse. C’était toujours ça de gagner maintenant. Les secondes s’écoulaient, elle reprenait contenance, elle se sentait mieux. Tellement mieux. Mais elle avait replongĂ©, encore plus qu’avant et cette fois elle risquait de ne jamais s’en sortir. Lentement, sa respiration s’accĂ©lĂ©ra douloureuse et elle sentit son cƓur tambouriner plus fort. Elle avait mal. Elle n’en sortirait jamais. Alors pourquoi essayer ? Son regard se posa sur son armoire un peu plus loin, armoire oĂč se trouvait son flingue. Ça serait si facile. Trop facile. Non, hors de question d’oser faire ça. Pas maintenant, elle sa tĂȘte dans ses mains, Lena se rendit compte que le sang s’écoulait toujours le long de son bras. Elle sourit tristement, ironiquement. Sa respiration devenait saccadĂ©e. Son cƓur cognait trop fort, trop vite, trop brutalement. Lena quitta son lit pour rĂ©cupĂ©rer des bandeaux dans l’armoire. Elle en glissa un nĂ©gligemment entre ses doigts avant de l’appliquer sur sa blessure sans mĂȘme faire attention si cela Ă©tait bien fait ou non. Elle Ă©tait seule et elle n’en avait rien Ă  faire. Son ventre se tordit. Elle ne devait pas rester lĂ , ce n’était pas bon pour elle, pas du tout. Aller dans un bar, boire, parler, oublier, s’amuser. Oui, c’est ce qu’elle devait faire, c’est ce qu’elle allait faire. Elle retourna vers son armoire et enfila des vĂȘtements rapidement. Boxer, soutien-gorge, corset rouge, jupe noire, escarpins noirs. Elle enfila Ă©galement une petite veste noire Ă  capuche pour passer inaperçue dans la rue. Dans la salle de bain, la jeune fille se maquilla. Du noir autour de ses yeux, du noir sur ses paupiĂšres et du rouge sur ses lĂšvres. Elle mit Ă©galement peu de fond de teint histoire de masquer les marques de diverses batailles encore prĂ©sente sur son visage. Laissant ses cheveux dĂ©tachĂ©s, elle leur donna un coup de peigne rapide histoire de ne pas passer pour une folle dingue. De retour dans sa chambre, la blondinette prĂ©para son sac et en vĂ©rifia le contenu. Cigarette, briquet, portefeuille, argent, portable, lame, miroir. C’était tout bon. Elle faisait bien de ne pas emmener de drogue avec elle, ce n’était pas bon d’aller dans un endroit oĂč elle allait avec. Elle consulta l’heure. La soirĂ©e commençait tout juste. Parfait. En quelques minutes, elle se retrouva Ă  l’extĂ©rieur. Remontant la capuche sur sa tĂȘte, la jeune fille se mit en marche. Elle dĂ©sirait aller au Ginger’s Ă  pied histoire de se calmer et de se dĂ©tendre. Des sifflements retentirent plusieurs fois sur son passage mais elle faisait comme si elle n’entendait rien. Peut-ĂȘtre aurait-elle dĂ»t sortir plus couverte qu’elle ne l’était. Sans aucun doute mais il Ă©tait trop tard pour faire marche arriĂšre Ă  prĂ©sent. Elle avait soudainement conscience que la bandage sur son bras Ă©tait plus que visible Ă  travers sa veste noire transparente. Elle se perdait dans ses pensĂ©es, elle en venait Ă  se mordre la lĂšvre d’inquiĂ©tude. Plus les secondes passaient, plus ses dents pĂ©nĂ©traient dans sa lĂšvre. Elle se faisait du mal sans mĂȘme en avoir conscience. Sa lĂšvre s’ouvrait, le sang coulait. Ses doigts tremblaient, elle ne savait plus comment cacher le bandage sur son bras tandis que sa lĂšvre continuait de saigner. Alors qu’elle rĂ©flĂ©chissait Ă  tout cela, la blondinette poussa la porte du Ginger’s. Eden ne travaillait pas ce soir Ă  premiĂšre vue, un problĂšme en moins. Personne de connu dans les parages. Faisant un signe de la main au barman, il lui fit un clin d’Ɠil pour lui faire comprendre qu’il avait compris ce qu’elle voulait et elle se diriger dans le fond de la salle, s’appuyant contre un mur. Son verre fut apportĂ© trĂšs peu de temps aprĂšs et elle se mit Ă  siroter sa boisson en discutant avec un homme qui Ă©tait venu l’accoster. La premiĂšre question qu’il avait posĂ©e Ă©tait pour savoir ce qui Ă©tait arrivĂ© Ă  la lĂšvre de la demoiselle. Elle avait balayĂ© la question de la main pour ensuite le laisser jacasser en Ă©coutant vaguement. Elle Ă©tait simplement perdue dans ses pensĂ©es, tellement perdue qu’elle ne remarqua pas l’homme qui venait de rentrer dans le bar, l’homme qui Ă©tait prĂšs du bar Ă  la dĂ©visager. Elle aurait dĂ»t le voir et s’enfuir au lieu de ne rien voir. C’était mauvais, trop pour elle. Une ombre passa sur le visage de la demoiselle, quelqu’un Ă©tait en face d’elle. Une voix rĂ©sonna, une voix qu’elle connaissait trop bien malgrĂ© qu’elle ne l’ait pas entendu souvent. Elle leva les yeux vers Bambi avant de congĂ©dier l’autre homme du regard. Il avait comprit qu’il ne valait mieux pas rester lĂ . Elle se redressait, hĂ©sitait. Il ne valait mieux pas faire de scĂšne ici tout de mĂȘme. Attendre d’ĂȘtre dehors. Attendre. Elle se força Ă  respirer calmement avant de rĂ©pondre de plus. Rien de mieux. Rien de mal. Juste ça. Sa voix Ă©tait faible, encore enrouĂ©e du cri de cette nuit. Sa voix Ă©tait trop faible et ne ressemblait pas Ă  ce qu’elle aurait dĂ»t ĂȘtre dans une telle situation. Ses doigts tremblaient faisant trembler le contenu de son verre par la mĂȘme occasion. Elle frissonnait. Maintenant qu’elle avait parlĂ©, le sang s’écoulait Ă  nouveau de sa lĂšvre blessĂ©e. Pourtant, elle n’y prĂȘtait pas d’attention. Son bras ouvert la faisait soudainement souffrir comme l’avertissant de ne pas montrer cela Ă  la personne en face d’elle. Pourtant, sa veste transparente laissait entrevoir ce bandage. Elle ne parvenait mĂȘme pas Ă  bouger. Son cƓur Ă©tait douloureux dans sa poitrine. Sa respiration Ă©tait difficile Ă  saisir et pourtant elle se tenait debout, se sentait comme rĂ©confortĂ© par la prĂ©sence de la personne en face d’elle. Bambi. Elle ne connaissait rien de plus sur lui. Rien. Pourtant, il y avait tant de choses. La blondinette l’avait repĂ©rĂ© un soir ici. AprĂšs plusieurs soirs d’observation, la jeune fille Ă©tait venue vers lui lançant une sorte de dĂ©fi, de marchĂ©. De la drogue contre ce qu’il voulait. Il avait refuser et cela pendant plusieurs soirs. Elle avait fini par le faire craquer Ă  force d’insister. Ils avaient alors finis la nuit ensemble et ils en Ă©taient parfaitement conscients. C’était voulu, c’était dĂ©sirĂ© et ça avait Ă©tĂ© une nuit fabuleuse, diffĂ©rente. Pourtant, le conte de fĂ©e avait rapidement prit fin lorsque la blonde avait vu le jeune homme fouillĂ© dans son appartement. Elle avait compris qu’il savait tout sur son histoire, sur son passĂ©. Elle l’avait virĂ© de chez elle et depuis ce matin lĂ , la rebelle avait rĂ©ussi Ă  l’éviter. Apparemment, elle ne pourrait pas courir ce soir, elle ne parviendrait pas Ă  l’éviter. Le danger Ă©tait prĂ©sent. Elle devait ĂȘtre ferme, mĂ©chante et partir. Sans attendre plus longtemps, elle releva le regard et n’as pas eu suffisamment d’informations dis-moi ?! Ta chasse au trĂ©sor n’est pas totalement complĂšte et t’aimerais revenir chez moi pour fouiller encore plus dans mes affaires ?! Un sourire mauvais se dessina sur ses lĂšvres laissant ensuite place Ă  une grimace. Elle avait voulu se redresser totalement appuyant son bras ouvert contre le mur ce qui avait eu le don de la faire souffrir. Dans le mĂȘme genre, le sourire qu’elle avait fait avait poussĂ© sa lĂšvre Ă  saigner plus. Pourtant, elle n’enlevait pas le sang coulant le long de sa lĂšvre. Elle demeurait immobile, fiĂšre et mĂ©chante, froide et inaccessible. Levant les yeux au ciel, la demoiselle eut l’envie de fuir maintenant parce qu’elle risquait de craquer, trop vite. Sa tĂȘte lui disait de fuir, son cƓur la suppliait de rester. Elle avança d’un pas, puis de deux avant de se retrouver pratiquement collĂ©e Ă  Bambi. Seuls quelques millimĂštres la sĂ©paraient de lui. Elle frissonnait de dĂ©sir, son cƓur battait trop vite et elle avait envie de cĂ©der Ă  cette envie. Elle s’approcha des lĂšvres du semi-inconnu mais dĂ©via sa trajectoire pour aller murmurer Ă  l’oreille de l’ ne risque pas de marcher cette fois-ci, je ne me laisse pas avoir. Va complĂ©ter ta collection avec d’autres, tu as dĂ©terrĂ© suffisamment de secrets et tu ferais mieux de les oublier, de m’oublier avant que ta vie ne soit menacĂ©e. Crois-moi je suis capable du lĂ©ger rire filtra entre ses lĂšvres alors qu’elle bouscula lĂ©gĂšrement le jeune homme avant de s’éloigner de lui. A peine lui eut-elle tournĂ© le dos que son sourire s’effaça. Elle ferma les yeux. Son cƓur battait trop vite, trop fort mais c’était tellement agrĂ©able. Il y avait cette sensation de bien-ĂȘtre totale, de plĂ©nitude excellente. Elle frissonnait d’envie, de dĂ©sir. Elle avait tellement envie de se retrouver Ă  nouveau dans les bras du jeune homme, elle dĂ©sirait Ă  nouveau ces lĂšvres et ces caresses. Elle le dĂ©sirait encore et tellement. Ça ne pouvait pas ĂȘtre juste un jeu. Ça ne pouvait pas juste ĂȘtre sexuel. Non, c’était tellement plus fort et mille fois plus dangereux. C’était une passion sans possibilitĂ© de s’en sortir. Une passion dangereuse qui pouvait conduire Ă  un amour dont elle serait prisonniĂšre. Oui, c’était mieux pour elle d’agir de la sorte quand bien mĂȘme elle en souffrait. Au lieu de quitter l’endroit, la blonde s’installa au bar et commanda un autre verre. Ses doigts tremblaient, sa lĂšvre saignait, son bras la torturait, sa gorge lui faisait mal rendant le fait de parler encore plus douloureux. Son cƓur battait trop fort, trop vite. Sa respiration Ă©tait douloureuse, dure Ă  saisir. Sa tĂȘte la torturait. Elle se saisissait de son nouveau verre tentant d’effacer de sa tĂȘte ces sensations qu’elle avait eu en frĂŽlant Bambi, elle essayait de tout effacer. Le liquide lui brĂ»lait la gorge aussi fortement que toutes ces sensations qu’elle ressentait prĂšs de lui. Elle sentait Ă  nouveau sa prĂ©sence prĂšs d’elle. Elle bouillonnait, elle avait envie de retrouver ce corps Ă  corps. Et, au lieu de cela, elle se retournait rapidement et giflait le jeune homme. Elle l’avait giflĂ© avec moins de force qu’elle n’aurait voulu car, comme une cruche, elle l’avait frappĂ© avec son bras blessĂ© s’infligeant une douleur par la mĂȘme occasion. Un air de triomphe sur le visage, elle porta son verre Ă  ses lĂšvres en l’ t’ai prĂ©venu. Et ce n’est qu’un trĂšs lĂ©ger avant-goĂ»t de ce dont je suis au fond, n’était-ce pas elle qui Ă©tait mal en point ? Elle qui Ă©tait prise au piĂšge ? Elle qui ne pouvait pas fuir ? Mon dieu
. Dans quoi c’était-elle embarquĂ©e ? Et, lui, comment allait-il rĂ©agir ? Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Sam 15 Oct - 2313 Les yeux du trentenaire parcoururent totalement le corps de son interlocutrice, de haut en bas et de bas en haut, avec un appĂ©tit farouche. Il ne put que remarquer les divers tremblements qui Ă©manaient de son ĂȘtre frĂȘle et fragile. Oui, c'Ă©tait une jeune femme vraiment trĂšs fragile, il en Ă©tait intĂ©rieurement persuadĂ© Ă  vie. Lena jouait les rebelles, venait passer ses soirĂ©es Ă  boire et Ă  fumer dans les bars, mais ce n'Ă©tait qu'une façade, une façade pour cacher sa douleur enfouie au plus profond de son esprit, de son Ăąme tourmentĂ©e. Bambi en avait appris des choses sur elle, sans qu'elle ne sache rien sur lui, et il Ă©tait clairement Ă©vident qu'elle avait besoin d'aide. Il doutait quant au fait d'ĂȘtre celui qui pourrait lui venir rĂ©ellement en aide, lui qui n'avait fait que se pourrir lui-mĂȘme la vie, jusqu'Ă  finir en prison. Son regard se posa un instant sur le bras de la demoiselle, la veste bien transparente qu'elle avait enfilĂ© ne pouvait que laisser transpercer le bandage mal fait qu'elle avait autour du poignet. Bambi sentit alors son cƓur se briser, se serrer comme si une douleur venait lui arracher les tripes du plus profond de son ĂȘtre, comme si une force lui donnait l'envie soudaine de serrer son interlocutrice dans les bras, de lui dire qu'il allait tout faire pour elle. C'Ă©tait Ă©tonnant pour ce trentenaire qui se voulait avoir un cƓur de pierre. Depuis qu'il s'Ă©tait retrouvĂ© seul, depuis que personne n'Ă©tait venu le voir en prison, depuis qu'il avait Ă©tĂ© simplement abandonnĂ© par les ĂȘtres chers, il n'avait plus envie de croire que quelqu'un pourrait l'accepter dans sa vie. D'ailleurs, il ne voulait mĂȘme plus ĂȘtre acceptĂ© dans la vie de qui que ce soit. Pourtant, dĂšs lors qu'il voyait Lena, c'Ă©tait comme si son cƓur n'Ă©tait plus le mĂȘme, comme s'il s'adoucissait devant cette puretĂ© souillĂ©e. Il se souvenait parfaitement de la nuit qu'ils avaient passĂ© ensemble sous les draps blancs et frais de la demoiselle, il se rappelait la moindre parcelle de sa peau, la moindre sinuositĂ© et courbe de son corps. Il s'Ă©tait mĂȘme surpris une fois Ă  fermer les yeux et Ă  les redessiner du bout des doigts. Il en avait eu des conquĂȘtes depuis qu'il frĂ©quentait les bars, mais cette jeune femme, c'Ă©tait autre chose. Ce n'Ă©tait pas comme toutes ses femmes qu'il avait mises dans son lit afin d'assouvir un manque de sexe ou juste afin de combler cette solitude qu'il dĂ©sirait supporter malgrĂ© l'insupportable. Non, elle n'avait rien Ă  voir, c'Ă©tait quelque chose de pleinement diffĂ©rent. Et il avait appris toute sa vie, ce qui l'attendrissait d'autant plus. Il se disait que s'il l'avait rencontrĂ©e plus tĂŽt, peut-ĂȘtre qu'il aurait fait moins de conneries, car il aurait eu un ange sur qui veiller. Une personne de qui prendre soin, une personne Ă  aimer tout simplement. Mais, Ă  prĂ©sent, qu'il voulait changer du tout pour le tout et reprendre le droit chemin, Bambi ressentait le devoir de lui venir en il retĂźnt ses pulsions et ne la serra pas dans ses bras. Ses yeux passĂšrent du bandage avant de remonter, s'attarder sur sa poitrine, qu'il ne pouvait s'empĂȘcher de se remĂ©morer, ayant un petit cĂŽtĂ© pervers dans le fond, avant de s'accrocher aux lĂšvres rosĂ©es de Lena. Elle n'avait pas encore dĂ©goiser un mot, et c'Ă©tait pourtant la seule chose qu'attendait son interlocuteur. Il ressentait soudainement le besoin pressant d'entendre la voix de la jeune femme se tenant face Ă  lui, d'entendre simplement ce son. Elle ne lui avait pourtant susurrĂ© aucun mot doux pendant l'acte charnel dans lequel ils s'Ă©taient tous deux adonnĂ©s, mais son Bonsoir » lui donna des frissons. Lorsqu'elle s'arrĂȘta Ă  quelques millimĂštres de ses lĂšvres, Bambi eut presque l'Ă©lan de l'embrasser, mais il ne le devait pas, cela ne ferait qu'empirer les choses. De plus, il ne put s'empĂȘcher de constater qu'elle saignait de la lĂšvre, et d'une maniĂšre plutĂŽt abondante. Les paroles qu'elle prononça lui firent du mal et il fit mĂȘme un pas en arriĂšre, comme pour fuir. Fuir Ă©tait quelque chose de tellement plus simple que d'affronter la vĂ©ritĂ© en face, que de voir rĂ©ellement ce qu'il voulait voir. Il dĂ©glutit bruyamment, sans mĂȘme se dĂ©fendre, sans mĂȘme encore rĂ©agir. Seul son regard venait de trahir la flĂšche qu'il avait au cƓur. Lena serait-elle un coup de cƓur, un coup de foudre absolu ? Le coup d'un soir qu'elle reprĂ©sentait lorsqu'ils s'Ă©taient retrouvĂ©s dans son lit s'Ă©tait Ă©vaporĂ©, et sans qu'il ne l'ait revu depuis, il pensait Ă  elle. Pourtant, il n'avait aucune envie de le montrer. Il risquait vraiment de dĂ©truire la demoiselle, de la fragiliser encore plus qu'elle ne l'Ă©tait dĂ©jĂ . Lui faire du mal, beaucoup de mal. Il le savait qu'il n'Ă©tait pas quelqu'un de bien, alors il devait s'y faire et ne pas polluer le reste. Pourtant, quelque chose au plus profond de son Ăąme lui soufflait qu'il serait capable d'aider Lena Ă  remonter la pente. C'Ă©tait si contradictoire comme sensations qu'elles en devenaient presque douloureuses. Bambi voulut dĂ©goiser un mot, ouvrir la bouche pour rĂ©pondre qu'il sentit cette main s'abattre violemment contre sa joue. Une gifle. Une bonne baffe qui le sortit de sa torpeur. Se massant nerveusement la joue, le trentenaire regarda la jeune femme, surpris par la rapiditĂ© du geste, mais pas vraiment Ă©tonnĂ© qu'elle ait dĂ©cidĂ© de le faire. Au moins, cela prouvait qu'elle avait encore quelque chose Ă  faire de sa vie et des gens avec qui elle dĂ©cidait de la partager... Au moins, cela montrait qu'elle avait un quelconque sentiment envers lui, ne serait-ce que de la haine, de la haine de lui avoir arrachĂ© son passĂ©. AprĂšs quelques secondes de questionnement intĂ©rieur, il finit par rĂ©pondre, doucement, sur un ton sobre Bon d'accord, je l'ai mĂ©ritĂ©e celle-lĂ , j'en ai mĂȘme mĂ©ritĂ© 10 000 fois plus dans ma vie... Lena, j'ai juste envie que tu saches que...Je suis dĂ©solĂ©, je sais que je n'aurais jamais dĂ» fouiller ton appart'. Je suis tombĂ© par hasard sur une lettre sur ton bureau, j'ai pas pu m'empĂȘcher de la lire...C'Ă©tait irrespectueux de ma part. Et je peux te dire que je suis vraiment nul en excuse, alors j'arrive mĂȘme pas Ă  croire que je le fais... »Il poussa un soupir avant de se rapprocher de nouveau de la demoiselle. Le sourire mauvais qu'elle venait de lui envoyer montrait clairement ses intentions. De mauvaises intentions. Mais elle avait besoin qu'il la prĂ©serve contre elle-mĂȘme. Le fait est, Lena... Que j'ai tout appris de toi, de ta vie. Et ce que j'ai dĂ©couvert, c'est une vie déçue, une vie de torture... » souffla-t-il encore, prenant son temps pour chercher les moindres paroles qu'il pourrait faire sortir du fond de sa gorge serrĂ©e. Il ne croyait pas lui-mĂȘme Ă  ce qui Ă©tait en train de se produire, il Ă©tait lĂ  devant une demoiselle qui avait plus de dix ans de moins que lui et il cherchait ses mots pour ne pas la froisser...Il les cherchait pour obtenir son pardon. C'Ă©tait fou ! Cela ne lui Ă©tait vĂ©ritablement jamais arrivĂ© car il n'avait jamais demandĂ© pardon Ă  personne, mĂȘme aux pauvres gens qu'il avait braquĂ©s, bien qu'il Ă©prouve des regrets Ă  ce sujet. Se passant nerveusement la main dans les cheveux, il envoya un pĂąle sourire Ă  son interlocutrice. Tu sais, je peux comprendre parfaitement ce que tu ressens...Je peux la comprendre ta vie. » ajouta-t-il presque timidement. Et voilĂ , il se lançait dans l'aventure, il se lançait Ă  l'assaut de la profondeur de Lena, Ă  la recherche d'un tout petit soupçon d'Ăąme qui la pousserait Ă  se vider, Ă  lui dire simplement qu'elle avait besoin d'aide. Il fallait qu'elle se l'avoue pour ensuite parvenir Ă  se venir elle-mĂȘme en aide. Sans vraiment rĂ©flĂ©chir, Bambi s'approcha d'elle et l'embrassa. Ce n'Ă©tait pas vraiment un baiser en soi, c'Ă©tait plutĂŽt une lĂ©chouille, comme pour arrĂȘter le sang qui s'Ă©chappait de la lĂšvre de la demoiselle. Et cela eut l'air de fonctionner car le goĂ»t ferailleux de fer sanguin envahit la bouche du jeune homme, mais le liquide ne coulait plus. Certaines personnes trouveraient cela vraiment Ă©cƓurant que l'on boive le sang d'un autre ĂȘtre humain d'une telle façon, mais cela ne gĂȘnait nullement Bambi, bien au contraire. Ce contact lui fit beaucoup de bien, il sentit mĂȘme son dos en frissonner. C'Ă©tait doux, c'Ă©tait bon, c'Ă©tait fort. Un peu comme leur nuit torride. Il s'Ă©carta ensuite d'un coup et baissa les yeux. Non pas qu'il ait honte ou qu'il soit intimidĂ©, mais il se demandait ce qu'il pourrait encore dire vis-Ă -vis de la jeune femme. Son corps tremblait intĂ©rieurement comme une feuille prĂȘte Ă  tomber de l'arbre, ballotĂ©e par le vent. VoilĂ ... ça c'est rĂ©glĂ©... Par contre, pour ton bras, il faudrait peut-ĂȘtre passer Ă  la pharmacie... Parce que ton bandage, il est rudement mal fait. »Il avait bien Ă©videmment devinĂ© qu'elle s'Ă©tait blessĂ© elle-mĂȘme, mais il ne fit aucune remarque Ă  ce sujet. Aucun jugement. Il savait ce que c'Ă©tait d'entendre les gens juger, et dĂ©blatĂ©rer des propos alors qu'au fond, ils n'y connaissaient rien. Il en avait Ă©normĂ©ment souffert. Il avait Ă©tĂ© montrĂ© du doigt, traitĂ© comme un sale violeur, comme une ordure. Bambi avait entendu les remarques que les journaux avaient fait Ă  propos de lui dans la rubrique des faits divers. Il avait eu mal, trĂšs mal. Et il ne dĂ©sirait absolument pas que Lena souffre. Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Dim 16 Oct - 2249 Bambi. Bambi. Bambi. Bambi. Bambi. Le prĂ©nom se rĂ©pĂ©tait en boucle dans sa tĂȘte, dans son cƓur, dans son corps. Elle frĂ©missait. Son cƓur s’accĂ©lĂ©rait. Son esprit partait ailleurs, dans des rĂȘves, dans des fantasmes, dans des envies. Il Ă©tait tout ce dont elle rĂȘvait depuis cette nuit, elle avait ce dĂ©sir de se retrouver Ă  nouveau dans un corps Ă  corps avec lui, aussi intense que la derniĂšre fois. Y penser la faisait frissonner. L’observer la rendait dingue. Ça ne pouvait pas n’ĂȘtre que du sexe, ça ne pouvait pas ĂȘtre juste une nuit, juste un coup d’une nuit. Non, c’était tellement plus fort, tellement plus intense et plus dangereux que la demoiselle ne voulait mĂȘme pas en connaĂźtre l’origine ni mĂȘme en comprendre les consĂ©quences trĂšs probables. DĂšs le dĂ©but, elle avait sut qu’elle ne pourrait pas Ă©ternellement le fuir quand bien mĂȘme elle espĂ©rait que cela soit possible. Malheureusement pour elle, Bambi et Lena avait l’habitude de frĂ©quenter les mĂȘmes endroits car ils avaient un mode de vie assez semblable. Pourtant, elle avait rĂ©ussi Ă  l’éviter plusieurs semaines. L’avait-elle pour autant oublier ? Non certainement pas. La jeune fille couchait avec diverses personnes sans engagements, juste pour une nuit, juste pour le fun, juste pour ne pas demeurer seule dans son grand lit. Elle se souvenait des prĂ©noms de quelques personnes, certains visages demeuraient prĂ©sent Ă©galement. Mais hormis cela, au fil des jours, des mois, les souvenirs s’effaçaient. Elle avait espĂ©rĂ© que la mĂȘme chose se produirait concernant sa nuit avec Bambi. Mais rien n’y faisait. Plus le temps passait, plus les souvenirs demeuraient et plus l’envie s’intensifiait. Elle se souvenait de son sourire, elle se souvenait de ses yeux, elle se souvenait parfaitement de son corps. Elle se souvenait des caresses qu’il lui avait offertes, elle se souvenait de ces baisers tendres et passionnĂ©s qu’ils avaient Ă©changĂ©s. Elle se souvenait de son souffle. La rebelle parvenait mĂȘme Ă  se remĂ©morer la façon dont il avait prononcĂ© son nom le lendemain matin alors qu’elle l’avait trouvĂ© fouillant dans ses affaires. S’il n’avait pas fouillĂ© dans ses affaires, oĂč en seraient-ils aujourd’hui ? Certainement pas au mĂȘme point. Pourtant, la blondinette Ă©tait persuadĂ©e que, mĂȘme sans cet incident, elle n’aurait jamais pĂ»t faire sortir l’homme de sa tĂȘte, non jamais. Elle Ă©tait persuadĂ©e que c’était tellement plus qu’un flirt ou qu’un inconnu pris pour combler une nuit et une envie. L’amour ? Le vrai ? Etait-ce possible que cela se produise de cette façon d’autant plus si c’était avec quelqu’un qu’elle ne connaissait mĂȘme pas plus que cela. AprĂšs tout que savait-elle de lui ? Il s’appelait Bambi, il Ă©tait plus ĂągĂ© qu’elle, il buvait, traĂźnait dans les bars mais ne prenait pas de drogue Ă  moins d’y ĂȘtre rĂ©ellement contraint. A croire qu’aprĂšs cette nuit passĂ© avec lui, toutes les observations qu’elle avait faite auparavant avait disparue, comme si elles s’étaient effacĂ©es. C’était impossible. Elle devait juste se creuser la tĂȘte. Il approchait sans qu’elle ne s’en doute, elle entendait sa voix et son corps rĂ©agissait avant tout. Un apaisement soudain, nouveau, inĂ©dit comme si elle demeurait certaine que tout irait mieux maintenant qu’il Ă©tait prĂšs d’elle. Son cƓur s’affolait, sa respiration Ă©tait difficile Ă  saisir. Les frissons couraient sur sa peau, elle frĂ©missait, elle frissonnait. De peur ? De dĂ©sir ? Elle-mĂȘme ne comprenait plus ce qu’il lui arrivait. L’amour. Elle avait bien des fois ressenties des choses pouvant ce rapprocher de ce concept purement physique, biologique plutĂŽt d’ailleurs. Mais, au fond, la rebelle avait toujours fuit ces sentiments parce qu’elle refusait de s’attacher. Deux raisons principales venaient pour confirmer que cette fuite Ă©tait la meilleure solution autant pour elle que pour les autres. La premiĂšre Ă©tait qu’accepter l’attachement, c’était accepter de prendre le risque de tout perdre et de souffrir comme pas possible. La blonde avait suffisamment souffert et elle ne voulait plus que cela arrive alors elle prĂ©fĂ©rait ne pas s’attacher, pousser les autres Ă  s’enfuir et garder une lĂ©gĂšre souffrance de surface plutĂŽt que de prendre le risque de souffrir extrĂȘmement et de devoir supporter un mal encore plus puissant que celui qui s’acharnait en elle jusqu’à prĂ©sent. La seconde raison Ă©tait qu’elle n’était pas quelqu’un de bien. Personne ne le lui avait jamais dit en face si ce n’était les diverses personnes qui lui avaient servis de parents au cours de son enfance mais cela demeurait des jugements sans importances, des jugements dont elle se fichait Ă©perdument et qui ne changeait absolument rien pour elle. Elle n’était pas quelqu’un de bien car il y avait un risque immense qu’elle devienne comme son pĂšre. Elle en avait conscience, elle le savait et elle se voyait jours aprĂšs jours devenir comme lui sans qu’elle ne puisse y Ă©chapper. Elle risquait de finir comme lui, elle risquait d’ĂȘtre capable de tuer les personnes qu’elle pourrait aimer. Lena refusait de prendre ce risque, elle refusait de faire du mal Ă  autrui. C’était pour cela qu’elle se devait de fuir et de repousser tout le monde sans cesse. C’était le mieux Ă  faire, c’était la solution prĂ©fĂ©rable. MĂȘme face Ă  lui. Face Ă  face. Elle frissonnait. Elle ressentait l’envie d’aller se blottir dans les bras du semi-inconnu, juste le temps d’un instant, juste le temps de retrouver ces sensations. Elle en mourrait d’envie, elle en mourrait sur place. Le dĂ©sir Ă©tait si intense que sa tĂȘte avait beaucoup de mal Ă  prendre le dessus sur les pulsions qu’elle ressentait. Pourtant, elle se retenait et elle se remettait dans son rĂŽle, elle se remettait Ă  jouer pour se protĂ©ger elle et pour le protĂ©ger lui, surtout lui. Elle pouvait gĂ©rer mais elle ne voulait rien infliger aux autres, plus maintenant. Surtout pas Ă  lui qui lui avait fait tant ressentir lors d’une seule nuit. Elle refusait de dĂ©truire cette personne qu’elle ne connaissait mĂȘme pas. Premier signe d’un amour certain qu’elle prĂ©fĂ©rait pourtant distante, mĂ©chante, diffĂ©rente, elle avait annoncĂ© la situation clairement et de la façon la plus simple du monde avançant d’une certaine maniĂšre qu’il ferait mieux d’aller jouer ailleurs s’il ne voulait pas mettre sa vie en danger. Un avertissement sans arriĂšre pensĂ©es, un avertissement pur et simple pour qu’il s’éloigne d’elle de son propre grĂ©. Jamais elle ne pourrait s’éloigner de lui s’il ne faisait pas le premier pas vers cette distance. Jamais elle ne parviendrait Ă  l’oublier, Ă  vivre sans ces souvenirs de cette nuit fabuleuse. Jamais elle ne parviendrait Ă  ne plus le dĂ©sirer. Elle le savait, elle en avait conscience et elle Ă©tait prĂȘte Ă  souffrir silencieusement. Il fallait simplement qu’elle le pousse loin d’elle, trĂšs loin d’elle. La rebelle avait toujours Ă©tĂ© trĂšs douĂ©e pour jouer un rĂŽle et, d’une certaine façon, pour entuber les autres. Certaines personnes ne marchaient jamais mais cela demeurait des cas assez rares et elle espĂ©rait que Bambi ne verrait pas le jeu ni le mensonge qu’elle dissimulait. Il en avait appris tant sur elle qu’elle ne pouvait pas prĂ©voir la suite de la scĂšne. Il fallait prier, espĂ©rer et tenter de l’envoyer au loin, Ă  l’abri. Elle avait rĂ©cupĂ©rĂ© un nouveau verre espĂ©rant ainsi se calmer et calmer les tremblements la parcourant. Des tremblements de son dĂ©sir mal cachĂ©, de sa colĂšre mal dissimulĂ©e. Elle lui en voulait d’ĂȘtre lĂ , elle lui en voulait de ce face Ă  face trop imprĂ©vu Ă  son goĂ»t. Mais, elle n’avait pas pĂ»t retenir ce qu’elle ressentait plus longtemps et la gifle Ă©tait partie toute seule, comme lorsqu’on agit sans rĂ©ellement comprendre comment tout cela Ă©tait arrivĂ©e. Un sourire froid et ironique accrochĂ©e sur ses lĂšvres, la blonde observait son interlocuteur se masser nerveuse la joue. Il ne s’était sans doute pas attendu Ă  ce qu’elle le frappe. S’y Ă©tait-elle attendue ? Elle Ă©tait violente, elle le savait mais pas sans raisons, pas avec des gens qu’elle ne connaissait que trĂšs peu. Pourtant, il ne s’énerva pas. Cherchait-elle cette colĂšre ? La blonde savait simplement que lorsque la colĂšre apparaissait, tout semblait plus facile sur l’instant et c’était peut-ĂȘtre de cette façon qu’elle cherchait Ă  le repousser. Ça serait tellement plus simple. Pourquoi ne cĂ©dait-il pas tout simplement Ă  cela ? Il lui rĂ©pondit alors. Elle frĂ©mit en entendant sa voix ne sachant mĂȘme plus comment rĂ©ussir Ă  ĂȘtre plus forte que cela. Il l’avait mĂ©ritĂ©e celle-lĂ , il en avait mĂ©ritĂ© plusieurs fois dans sa vie. Bien, au moins, il ne blĂąmait pas son geste. Mais, ce n’était pas bien. Que devait-elle faire pour le pousser Ă  s’enfuir ? La blonde refusait de lui faire du mal et pourtant elle commençait Ă  penser que c’était la seule solution possible pour mettre fin Ă  tout ce qui risquait de se produire, Ă  ce piĂšge qui risquait de se refermer sur elle. Il prononça son prĂ©nom, elle frĂ©mit. Les frissons de plaisirs glissaient sur son corps. Elle le dĂ©sirait si soudainement, si violement qu’elle ignorait comment elle faisait pour ne pas bouger. La blonde serrait si fortement son verre dans ses mains que celle-ci blanchissait. Si elle serrait encore plus, elle risquait de briser le verre, elle en Ă©tait persuadĂ©e. Comment le simple fait qu’il dise son prĂ©nom pouvait la retourner comme ça ? PrĂ©fĂ©rant ne pas trouver une rĂ©ponse Ă©vidente Ă  cette question, la rebelle se concentra sur ce qu’il disait. Il avait envie qu’elle sache qu’il Ă©tait dĂ©solĂ©, qu’il n’aurait jamais dĂ»t fouiller son appartement. Bien, des excuses. Il Ă©tait tombĂ© par hasard sur une lettre se trouvant sur le bureau de la blonde et il n’avait pas pĂ»t s’empĂȘcher de la lire. CuriositĂ© malsaine. C’était irrespectueux de sa part. TrĂšs en effet. Il Ă©tait nul en excuse et ne parvenait mĂȘme pas Ă  croire qu’il le faisait. La demoiselle tentait de voir s’il mentait ou pas. Il n’avait pas l’air de mentir et elle voulait tant le croire. Elle voulait simplement lui dire que tout Ă©tĂ© pardonnĂ© et qu’elle s’en fichait. Elle voulait retrouver les bras de Bambi qui semblait l’appeler, elle voulait retrouver ces lĂšvres qui la faisaient rĂȘver, elle voulait retrouver ces caresses qui la faisaient rĂȘver. Pourtant, la rebelle demeurait muette et immobile. Il s’approchait, elle reculait comme un automatisme. Il reprenait la parole, elle se concentrait sur ce qu’il disait pour ne pas penser Ă  l’idĂ©e qui venait d’atterrir dans sa tĂȘte. Elle Ă©tait amoureuse. Non. Se concentrer sur ce qu’il disait. Elle ne pouvait pas aimer un inconnu comme cela. Secouant la tĂȘte, la blondinette se concentra Ă  nouveau sur les dires du jeune homme. Il avait tout appris d’elle, de sa vie et il avait dĂ©couvert une vie déçue, une vie de torture. Alors qu’il lui jetait les mots Ă  la figure, la demoiselle reculait encore comme si elle ne pouvait pas supporter cette vĂ©ritĂ©. Elle ne le pouvait pas d’ailleurs. Il ne semblait pas remarquer et il continuait. Il pouvait comprendre ce qu’elle ressentait, il pouvait comprendre sa vie. Faux pas. Elle aurait sans doute pĂ»t lui pardonner en se laissant amadouer par les mots qu’il prononçait, par ce qu’il lui disait, par la mĂ©lodie de sa voix. Mais dĂšs lors qu’elle avait entendu ces derniers mots, la demoiselle ne se laissait plus abattre et rĂ©pondait en secouant la tĂȘte. Non, non, non, non, non
Ce n’était qu’un murmure, ce n’était que des mots prononcĂ©s comme cela pour elle-mĂȘme comme si elle refusait d’y croire. Stupide litanie, stupide rĂ©pĂ©tition. Il avait fait un faux pas Ă©norme et intense, il le remarquerait tout seul, elle en Ă©tait certaine. Lorsqu’on apprenait une histoire, on ne pouvait jamais avancer comprendre ce que l’autre avait vĂ©cu. On pouvait tenter de comprendre mais on n’y parvenait jamais car on n’avait jamais eu Ă  le vivre. Sans le vivre, on ne comprenait pas. Son faux pas avait au moins eu le don de rĂ©veiller la jeune fille de la transe dans laquelle elle s’était laissĂ©e bercĂ©e, cette transe dans laquelle elle se sentait bien avec lui et seulement avec lui. Dans cette transe oĂč elle Ă©tait prĂȘte Ă  tout pardonner. Il s’approcha Ă  nouveau, elle demeurait immobile jusqu’à ce qu’ils soient rĂ©ellement proche, trop proche. Un baiser ? Non, ça ne l’était pas rĂ©ellement en soi. C’était simplement comme s’il cherchait Ă  faire en sorte que la lĂšvre de la demoiselle cesse de saigner. Comme s’il dĂ©sirait prendre soin d’elle et faire attention Ă  tout autour d’elle. Comme une sorte de chevalier dans les contes de fĂ©e. Ridicule idĂ©e. Elle aurait pĂ»t le repousser et pourtant non. Sa main se glissait dans le cou de Bambi. Elle frissonnait, son cƓur s’accĂ©lĂ©rait. C’était impossible que simplement cela produise autant. Elle se sentait bien, atrocement bien. Puis, il s’écarta d’un coup la laissant lĂ , Ă  bout de souffle sans mĂȘme comprendre, le cƓur battant Ă  tout rompre et le corps tremblant de dĂ©sir. Elle lui jeta un regard, hĂ©sitante. Elle dĂ©sirait Ă  nouveau ces lĂšvres. Non, elle ne devait pas. Non. Se concentrer sur le faux pas qu’il avait fait. Il reprit alors la parole. Ça s’était rĂ©glĂ©. Il disait cela comme si c’était un problĂšme et quelque chose dont il avait le devoir de s’occuper. Cela importunait la blonde alors qu’il continuait. Mais pour son bras, il faudrait passer Ă  la pharmacie parce que son bandage Ă©tait mal fait. Elle esquissa un sourire froid Ă  cette remarque. Elle n’avait pas besoin de s’occuper de son bras, pas maintenant en tout cas. La demoiselle attrapa la main du semi-inconnu. Lentement, la blonde l’attirait vers elle tandis que son propre dos rencontrait le mur. Il Ă©tait prĂšs d’elle maintenant, trop prĂšs d’elle. Elle frissonnait. Ses yeux se perdaient sur les lĂšvres de Bambi et elle n’avait qu’un seul dĂ©sir. Pourtant, elle relevait les yeux, lĂąchait la main de son interlocuteur et rĂ©pondait lentement dans un murmure presque envouteur et pourtant tellement froid qu’il pouvait faire trop crois qu’aprĂšs avoir fouillĂ© dans mon passĂ© et avoir tout dĂ©couvert Ă  travers des mots, tu comprends ce que je ressens, tu comprends ma vie ou tu comprends ce que je ressens encore aujourd’ rire mauvais filtra entre ses lĂšvres. Et, sans qu’il s’y attende, sans mĂȘme qu’elle lui laisse le temps de rĂ©agir, elle bougea de telle façon Ă  faire en sorte que le dos de Bambi heurte le mur et qu’elle se retrouve, si l’on peut dire, en position dominante face Ă  lui. Elle avait agit si violement et avec tant de rage que des regards s’étaient tournĂ©s vers eux, curieux. Le barman semblait mĂȘme prĂšs Ă  intervenir comme si la situation dĂ©rapait. Etait-ce le cas ? Devenait-elle dingue ? Elle Ă©tait heureuse en tout cas d’agir comme cela dans un endroit plein de monde comme cela, en cas de quelconques problĂšmes, on l’arrĂȘterait avant qu’elle ne commette une immense bĂȘtise. C’était prĂ©fĂ©rable au moins pour lui. Elle Ă©tait si diffĂ©rente, si froide, si renfermĂ©e, si mĂ©chante. Pourtant, dans son regard, la dĂ©tresse demeurait encore plus intense certainement. La demoiselle dĂ©posa ses mains de chaque cĂŽtĂ© du visage de son interlocuteur. Elle approchait ses lĂšvres de l’oreille de Bambi, elle hĂ©sitait. Elle ne savait comment agir. Si proche et pourtant si loin. Elle aurait aimĂ© l’embrasser simplement, elle aurait aimĂ© que les regards curieux cessent. Pourtant, elle ne prĂȘtait plus attention Ă  tous ces yeux et elle prenait alors la ne peux rien comprendre et tu ne le pourras jamais alors ne vient prĂ©tendre le contraire devant moi. Tu as lu des mots, tu as dĂ©couvert des choses mais dans le fond tu ne sais absolument rien, rien du tout crois-moi et pire encore tu ne pourras jamais comprendre, me mots Ă©taient comme du venin qu’elle lui lançait Ă  la figure. Du venin. Oui. Elle Ă©tait comme un serpent qui cherchait Ă  effrayer sa proie pour Ă©viter que celle-ci ne soit mangĂ©e en entier. Aussi dangereuse et imprĂ©visible, aussi incontrĂŽlable. Elle ne savait mĂȘme plus comment s’en sortir. Le simple fait d’ĂȘtre aussi proche de lui lui montait Ă  la tĂȘte si bien qu’elle se demandait si son discours avait rĂ©ellement un sens. Elle frissonnait Ă  cette pensĂ©e et pourtant elle reprenait sans m’en fiche de tes excuses, je n’en veux mĂȘme pas. Retourne jouer avec tes petites conquĂȘtes et ta petite chasse au trĂ©sor chez les inconnus pour dĂ©couvrir leurs plus sombres secrets. Tu auras plus de chance avec d’autres car avec moi tu as mis les pieds au trĂšs trĂšs mauvais endroit et tu risques de le payer cher. Elle l’observait sans ciller et elle continuait toujours aussi froidement. Ma torture m’appartient, ce que je m’inflige Ă  moi-mĂȘme Ă©galement. Mon passĂ© est Ă  moi et tu ne pourras jamais comprendre ce que je ressens car tu n’as pas vĂ©cu ma vie ! Je ne t’ai rien demandĂ©. Je ne le ferais jamais d’ailleurs. On a couchĂ© ensemble et mĂȘme si cette nuit Ă©tait fabuleuse, cela ne nous engage Ă  rien de plus. Sous la colĂšre, son poing s’abattait contre le mur Ă  cĂŽtĂ© du visage du trentenaire. Elle ne l’avait pas touchĂ©, elle aurait pĂ»t sans aucuns problĂšmes. Elle le savait et il devait le savoir Ă©galement. Le simple fait d’avoir prĂ©fĂ©rĂ© se faire du mal Ă  elle plutĂŽt qu’à lui prouvait Ă  quel point elle Ă©tait attachĂ©e Ă  lui. Cela prouvait qu’elle Ă©tait aussi incapable de lui faire du mal rĂ©duisant alors Ă  nĂ©ant l’ensemble de ses mots amplis de colĂšre et de froideur, amplis de haine et de diffĂ©rence. AussitĂŽt, les gens autour rĂ©agirent se dirigeant vers eux. Du moins, le barman avait rĂ©agit et deux autres personnes. Ils semblaient vouloir l’éloigner de Bambi craignant plus pour lui que pour elle. Elle ne les laissa cependant pas la toucher. Elle levait les mains en l’air comme pour dire qu’elle ne faisait rien de mal et elle reculait d’un pas, puis de deux les bras toujours levĂ©s. Elle serrait le poing avec lequel elle avait frappĂ© n’osant pas ouvrir sa main. Le sang coulait et elle ressentait une lĂ©gĂšre douleur. Elle savait qu’en ouvrant la main, la douleur serait encore plus atroce d’autant plus qu’elle avait frappĂ© avec le bras sur lequel elle s’était mutilĂ©e. La rebelle se laissa tomber sur une chaise soudainement prise de vertige. Elle se saisit de son verre et le porta Ă  ses lĂšvres. Elle tremblait. Le sang battait Ă  ses oreilles, son cƓur cognait douloureusement. Elle Ă©tait essoufflĂ©e. Le sang s’écoulait de son poing blessĂ©. Le sang s’écoulait de sa mutilation glissant sur son bras vers son poing, formant plus de sang avant de s’écouler sur le sol. Elle avait mal et pourtant elle ne disait rien gardant ses yeux rivĂ©s sur lui, dĂ©sireuse de le voir fuir. Elle avait choisi de souffrir pour ne pas faire de mal Ă  Bambi. Pourtant, elle cherchait Ă  le faire fuir Ă  travers l’ensemble des mots qu’elle prononçait. Tout Ă©tait si contradictoire. Elle Ă©tait prise au piĂšge de l’amour et ne savait plus comment fuir. Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Lun 17 Oct - 1927 Les excuses qu'il avait formulĂ©es n'avaient rien d'excuses en vĂ©ritĂ©. Cela ressemblait davantage Ă  une sorte de remise en question. Voulait-il vraiment que son interlocutrice lui pardonne ou avait-il simplement envie de se donner bonne conscience ? Parfois, il lui arrivait de se poser cette question. AprĂšs tout, Bambi avait toujours eu la sensation de se ficher des autres. Pourquoi cela serait-il diffĂ©rent avec Lena ? Pourquoi lui faisait-elle cette impression si agrĂ©able et dĂ©sagrĂ©able Ă  la fois ? Pourquoi le faisait-elle vibrer rien qu'avec son regard ? MĂȘme le sourire mĂ©chant qu'elle lui envoyait lui faisait un effet monstre, comme si une force situĂ©e en elle l'appelait vers elle. C'Ă©tait comme si son corps rĂ©agissait Ă  des dĂ©charges Ă©lectriques, provoquant en lui d'immenses frissons, de torrides coups de chaleur. Bambi ne parvenait plus Ă  dĂ©tacher son regard de la demoiselle, sentant encore contre ses lĂšvres la chaleur du baiser partagĂ©. Un faux baiser, mais quelque chose de si intense en mĂȘme temps... Plus les secondes dĂ©filaient, plus il se disait qu'il ne s'agissait pas vraiment d'un devoir qu'il ressentait envers son interlocutrice. C'Ă©tait autre chose, quelque chose de nettement plus profond, de nettement plus pur et douloureux Ă  la fois. C'Ă©tait comme une immense lueur d'espoir au bout du tunnel. Elle allait mal, il voulait qu'elle aille bien. Il n'avait rien Ă  y gagner et pourtant, il damnerait son Ăąme pour qu'elle se sente mieux, pour que Lena oublie ce satanĂ© passĂ© merdique et qu'elle sourit un peu, qu'elle rit face Ă  la vie. Elle Ă©tait si jeune ! Quel Ăąge pouvait-elle avoir ? Vingt-cinq ans, au grand maximum ? L'Ăąge auquel il avait cru reprendre le bon chemin, l'Ăąge auquel il avait de nouveau dĂ©rapĂ©. Mais Lena, elle, n'avait aucunement le droit de dĂ©raper. Elle devait aimer le monde, aimer la vie. Posant son regard azurĂ© sur la jeune femme, Bambi finit par lui fournir un simple sourire timide, attendant qu'elle ne rĂ©agisse. AprĂšs tout, il y Ă©tait allĂ© peut-ĂȘtre un peu fort ? Peut-ĂȘtre avait-il mal trouvĂ© ses mots ? La lueur qu'il avait vue dans les iris de Lena semblait le lui montrer... Comme si un mot ou une phrase qu'il avait prononcĂ© l'omnibullait. Le jeune homme commençait vraiment Ă  avoir peur, Ă  ressentir de la crainte en ce qui concernait la suite des Ă©vĂ©nements. C'Ă©tait en toute amitiĂ© qu'il s'Ă©tait approchĂ© de la demoiselle, mais celle-ci ne paraissait pas vraiment vouloir lui pardonner quoi que ce soit. Aurait-il rĂ©agi de la mĂȘme maniĂšre s'il avait Ă©tĂ© Ă  sa place ? Se serait-il Ă©nervĂ© ? Il n'Ă©tait pas Ă  sa place, alors, il ne pouvait pas vraiment savoir. Probablement aurait-il pleurĂ©. Oui, vous avez bien compris, il aurait pleurĂ©. Pleurer qu'une personne Ă  laquelle il venait de s'attacher ne sache ce qu'il avait fait...Connaisse les moments les plus terrifiants de son infime et insignifiante existence. Peut-ĂȘtre que son interlocutrice avait rĂ©agi de la mĂȘme maniĂšre... Sauf que ce n'Ă©tait pas vraiment la mĂȘme chose Lena, quant Ă  elle, n'avait rien fait de mal. Ce n'Ă©tait pas un crime de perdre ses parents, ni mĂȘme de vivre dans diverses familles d’accueil, bien au contraire. Elle avait toujours Ă©tĂ© la victime dans l'affaire, et encore Ă  prĂ©sent, elle en souffrait. Autodestruction. VoilĂ  le mot qui la caractĂ©risait parfaitement aux yeux de Bambi. Elle se faisait souffrit intĂ©rieurement, en secret, pour fuir la rĂ©alitĂ©... Lui, il avait rĂ©sistĂ© Ă  la tentation si allĂ©chante de passer par ce stade de la dĂ©pression, et pourtant, il aurait pu. Un suicidĂ© de plus ou de moins en cellule, ce n'Ă©tait pas grand chose, surtout aprĂšs le bizutage qu'il avait endurĂ© Ă  son arrivĂ©e dans les geĂŽles. Pour quelqu'un qui avait juste eu la bĂȘtise de commettre des vols, c'en Ă©tait presque totalement impensable. Il s'Ă©tait senti tellement dĂ©shonorĂ©, souillĂ©. Il avait alors pensĂ© Ă  changer de nom dĂšs sa sortie de la maison d'arrĂȘt, dĂšs la sortie de son enfer interne. Non plus parce que Bambi Ă©tait un prĂ©nom absolument niais et franchement stupide, mais parce qu'il ne dĂ©sirait plus ĂȘtre lui. Lui, cet homme au cƓur de pierre, lui qui avait fait du mal aux gens qui l'aimaient... Sa famille d’accueil aurait pu ĂȘtre sa vraie famille, elle aurait pu ĂȘtre Ă  ses cĂŽtĂ©s, s'il n'avait pas dĂ©cidĂ© de merder. Si seulement il n'avait pas dĂ©cidĂ© de suivre les mauvaises personnes ! Si seulement il avait appris les bonnes leçons de son passage en maison de correction. Si seulement. Mais voilĂ , avec des si, on mettrait Paris en bouteille. Alors, Ă  prĂ©sent, Bambi n'avait plus qu'Ă  vivre au jour le jour, en tentant d'oublier toutes les choses dĂ©sagrĂ©ablement sordides de la vie et du monde. Il ne pouvait pas changer le passĂ©, il ne pouvait mĂȘme plus le cacher aux yeux de tous, alors il devait s'y faire, il devait l'accepter. Ses yeux azurĂ©s se posĂšrent de nouveau sur la jeune femme se tenant face Ă  lui et le jeune homme fronça les sourcils. Entendre de nouveau le son de la voix si mĂ©lodique de son interlocutrice le fit frĂ©mir. Des frissons de plaisir. Elle n'avait mĂȘme pas besoin de le toucher pour qu'il ressente une immense sensation de bien-ĂȘtre. Leurs esprits seraient-ils reliĂ©s l'un Ă  l'autre ? Serait-il possible qu'ils soient ce que l'on appelle deux Ăąmes sƓurs ? Ils paraitraient que, souvent, l'on ne croise jamais le chemin de celui qui a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© pour ĂȘtre notre Ăąme sƓur, notre alter ego, la personne de nos rĂȘve. Bambi n'aurait jamais cru se l'avouer, mais le souvenir de sa nuit passĂ©e avec Lena Ă©tait si intense et si prĂ©sent chaque seconde de sa vie qu'il se demandait s'il ne tombait pas amoureux. Ou alors, s'il n'Ă©tait pas dĂ©jĂ  tout bonnement amoureux. Cette pensĂ©e le faisait trembler. En effet, il ne sentait pas avoir le droit d'aimer et surtout pas celui d'ĂȘtre aimĂ©. VoilĂ  pourquoi, il n'avait aucunement dans l'intention de sĂ©duire son interlocutrice. Il voulait juste l'aider. Entrer dans sa vie un instant pour l'aider, pour lui faire remarquer ses erreurs et tout ce qu'elle Ă©tait en train de perdre Ă  se refermer sur elle-mĂȘme. Ensuite, il quitterait son espace vital comme il y Ă©tait entrĂ©, un peu comme une Ăąme vagabonde, il s'en irait, il la laisserait vivre heureuse. Lui, il n'avait plus d'avenir, elle, elle avait la vie entiĂšre devant elle. Lui, il terminerait sa vie seule, dans son coin, aprĂšs avoir plus ou moins rĂ©ussi se racheter aux yeux de la sociĂ©tĂ©. Elle, elle ferait de grandes choses. VoilĂ  bien le destin qui se traçait devant ses deux esprits si diffĂ©rents et pourtant si semblables. Deux esprits qui n'auraient jamais dĂ» se rencontrer, mais Ă  prĂ©sent qu'ils se faisaient face, ne pouvait que se dĂ©lecter l'un de l'autre. Lena avait l'air si fragile et si forte Ă  la fois. C'Ă©tait une guerriĂšre qui gagnerait certainement la plus bestiale de toutes les batailles, elle avait juste besoin d'y croire. Mais comment rendre la foi Ă  quelqu'un qui n'avait plus aucun espoir ? Pire encore, Ă  quelqu'un qui avait durement dĂ©cidĂ© de ne plus jamais croire en rien... La vie devait sembler bien fade pour cette demoiselle dont la moindre lueur apparaissant dans les iris Ă©tait celle d'une tristesse infinie. Bambi se perdait pue Ă  peu de nouveau dans ses pensĂ©es, cherchant tant bien que mal un quelconque aperçu de ce qu'elle pourrait bien lui rĂ©pondre. Lorsqu'elle releva les yeux vers lui, il ne put retenir un soupir de tension. Elle lui faisait peur d'une certaine maniĂšre, et elle l'envoĂ»tait follement d'une autre façon. Il se sentait si bien Ă  ses cĂŽtĂ©s... Il aurait aimĂ© lui dire qu'il la dĂ©sirait, lĂ , tout de suite. Puis, il la prendrait dans ses bras et la guiderait jusqu'Ă  un endroit discret, oĂč ils pourraient ensemble s'adonner Ă  de fastes fantasmes et plaisir, aprĂšs s'ĂȘtre embrassĂ©s comme deux fauves dĂ©sirant se dĂ©vorer l'un l'autre. Mais il n'en fit rien, toujours pendu aux lĂšvres rosĂ©es de la jeune femme, dĂ©sirant ardemment entendre de nouveau sa voix. Et lorsqu'elle l'attira Ă  elle, aprĂšs lui avoir saisi la main, il eut un espoir. L'espoir qu'elle laisse de cĂŽtĂ© ce regard si froid et si noir, mais ce dont il rĂȘvait ne se produisit pas. Elle ne quitta aucunement sa position, et ce fut d'une voix suave, mais agressante qu'elle lui rĂ©pondit. Bambi laissa son regard bleu s'ancrer dans celui de son interlocutrice, de maniĂšre Ă  lui montrer qu'il n'avait pas peur de son intimidation, non. Ce n'Ă©tait qu'une femme qui se dĂ©fendait face Ă  ce qu'elle ne pouvait Ă©viter. Elle avait besoin d'aide, elle avait besoin de quelqu'un pour la sortir de l'obscuritĂ©. Et tĂŽt ou tard, elle le saisirait. Bon sang ! ArrĂȘte tes menaces Ă  deux sous ! Vas-y frappe-moi si tu le veux vraiment, ça ne me pose aucun problĂšme, j'adore le contact de ta main, mĂȘme quant tu me gifles ! » finit-il par rĂ©pondre sur un ton envoĂ»teur, posant un sourire lĂ©gĂšrement pervers contre ses lĂšvres. Les traits de son visage n'Ă©taient plus aussi doux qu'auparavant et il provoquait ouvertement la jeune femme. Il laissa mĂȘme Ă©chapper un petit rire, davantage nerveux que sadique, mais il ne savait absolument pas comment le prendrait son interlocutrice. Si bien qu'il prĂ©fĂ©ra ensuite se taire un instant. Un instant d’inattention qui lui valut un grand Ă©tonnement. A peine avait-il eu le temps de bouger que Lena fit un mouvement brusque. Soudainement, il se retrouva plaquĂ© contre l'un des murs de la piĂšce, sans aucune possibilitĂ© de reculer. Pas moyen de fuir Ă  prĂ©sent. Il s'Ă©tait embarquĂ© dans l'aventure, il devait l'accepter et avancer malgrĂ© la tempĂȘte. Son dos lui avait fait mal tant la jeune femme semblait avoir mis de la haine dans ce geste violent. Pourtant, tout en elle semblait vibrer. Il avait l'intime conviction qu'elle ne dĂ©sirait pas lui faire du mal, bien au contraire. Leurs regards se croisĂšrent de nouveau et leurs souffles se mĂȘlĂšrent. Encore une fois, les pulsions enfouies souhaitaient faire surface et Bambi fut Ă  deux doigts de s'emparer des lĂšvres de son interlocutrice. Il l'aurait fait, il aurait cĂ©dĂ© Ă  la tentation si celle-ci n'avait pas dĂ©cidĂ© subitement d'ouvrir de nouveau la bouche, alors qu'elle venait de se positionner de façon dominante par rapport Ă  lui, encadrant son visage de ses mains. Son air d'amazone prĂȘte Ă  frapper sembla attirer l'attention des clients du bar car aussitĂŽt d'innombrables paires de yeux se tournĂšrent vers les deux jeunes gens. Lena sembla y prĂȘter un instant attention, mais Bambi, quant Ă  lui, Ă©tait bien trop concentrĂ© sur celle se tenant en face de lui pour le remarquer. Il buvait ses mots. Encore une fois, elle lui racontait qu'il ne pouvait rien comprendre. Cela, elle venait de le dire Ă  l'instant. Bambi crut un moment ĂȘtre un vĂ©ritable masochiste car il songea qu'elle Ă©tait magnifique lorsqu'elle se fĂąchait. Elle avait de la classe et de la prestance. Il resta un instant Ă  l'observer, alors que, fĂ©line, elle semblait vouloir le griffer jusqu'au sang, le dĂ©pecer, lui enlever la moindre parcelle de sa peau jusqu'Ă  ce qu'il en meure. Elle se rapprocha encore davantage de lui, abattant finalement son poing contre le mur, Ă  cĂŽtĂ© de lui. Elle s'Ă©tait fait mal... Pourquoi ne lui avait-elle pas briser le nez plutĂŽt que de s'autodĂ©truire ? Pensait-elle Ă  lui comme il pensait Ă  elle ? Sentait-elle aussi ce sentiment si profond qui les liait ? Se rendait-elle compte qu'il avait trouvĂ© leur nuit comme Ă©tant la plus belle de sa vie ? Avait-elle deviner que, lors de leurs Ă©bats, il ne lui avait pas seulement donnĂ© son corps, mais aussi toute son Ăąme ? Bambi avait le souffle court tant il Ă©tait stressĂ© par la situation. Jamais il n'avait Ă©tĂ© si sincĂšre et si doux avec quelqu'un. Jamais. Jamais il n'avait ressenti et vibrer au son de la voix d'une femme... Peut-ĂȘtre avait-il connu quelques demoiselle qu'il s'Ă©tait plu Ă  appeler petites amies » mais jamais encore il n'avait rĂ©ellement aimĂ© un ĂȘtre de cette planĂšte. Lena Ă©tait la premiĂšre et il ne comprenait pas ce qui se produisait. C'Ă©tait comme si son cƓur dominait sa raison. Finalement, sans respirer, le trentenaire finit par ouvrir la bouche. Il se devait de rĂ©pondre, lĂ  tout de suite. Parce qu'elle tord. Absolument tord. On pouvait comprendre la vie des autres, mĂȘme si l'on avait pas vĂ©cu exactement la mĂȘme chose. Tu as raison, chĂ©rie, je n'ai pas vĂ©cu ta vie, mais j'ai vĂ©cu la mienne. J'ai peut-ĂȘtre eu plus de chance, peut-ĂȘtre moins, mais ce n'est pas le propos. » finit-il par susurrer, dĂ©terminĂ©. Elle s'autodĂ©truisait. Il s'Ă©tait dĂ©truit lui-mĂȘme. Le rĂ©sultat de leur vie Ă©tait le mĂȘme. Il avait foutu la merde, il s'Ă©tait fait du mal, il avait rĂ©duit Ă  nĂ©ant toute ses chances. MĂȘme son don pour le piano, il l'avait jetĂ© aux oubliettes. Si Bambi avait cru bon de suivre les conseils qu'on lui avait donnĂ©, s'il avait cessĂ© de faire l'idiot, certainement serait-il mariĂ© et aurait-il une famille aimante en cet instant. Et non. A trente-six ans, il se trouvait lĂ , dans les bars, Ă  boire de l'alcool et Ă  draguer n'importe qui pour finir dans les bras de n'importe qui, n'importe oĂč. VoilĂ  le sort de ceux qui s'autodĂ©truisait. Il ne menait qu'au malheur, au dĂ©sespoir et Ă  la pauvretĂ©. On dit que les tricheurs et les voleurs gagnent toujours, et bien, dans le cas de notre homme, ce ne s'Ă©tait pas passĂ© ainsi, bien au contraire. Il s'Ă©tait lui-mĂȘme dĂ©coupĂ© les veines au ciseau, si l'on peut utiliser une telle expression face Ă  ce que faisait Lena en rĂ©alitĂ©. Elle tentait de faire sortir toute sa douleur par la souffrance physique. Mais ce n'Ă©tait pas comme cela que l'on trouvait la bonne voie. Ce n'Ă©tait pas comme cela que l'on retrouvait la joie de vivre. Loin en fallut. Lena et Bambi avaient deux Ăąmes parfaitement semblables en fin de compte. Ils Ă©taient tous deux tourmentĂ©s et espĂ©rait une dĂ©livrance Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes. Sauf que Bambi voulait remonter la pente et Lena paraissait dĂ©cidĂ©e Ă  la descendre en courant. Finalement, elle s'Ă©carta, voyant que le barman commençait Ă  s'agiter. Certainement Ă©tait-il inquiet pour l'un de ses clients fidĂšles et favoris. Il faut avouer que Bambi passait plus d'heures dans ce coin que la moitiĂ© des convives prĂ©sents. Elle levait les mains, en signe de paix, comme pour prouver Ă  tout le monde qu'elle ne lui ferait aucun mal. Le trentenaire la regarda faire quelques pas en arriĂšre, restant adossĂ© au mur frais, se demandant s'il avait enfin le droit de bouger ou si elle reviendrait Ă  l'assaut. C’était fou comme elle lui faisait peur et comme elle l'attirait d'un cĂŽtĂ©. Deux choses en totale contradiction... Elle venait en mĂȘme de lui prouver ses dires et en mĂȘme temps de les rĂ©duire Ă  nĂ©ant. Si elle dĂ©sirait rĂ©ellement lui faire du mal, c'Ă©tait le moment ou jamais et elle l'avait laissĂ© filer sans la moindre remarque. La pensĂ©e qu'elle se soit attachĂ©e Ă  lui fit frissonner notre ex-dĂ©tenu, qui ne baissa pas les yeux, ne cessant de suivre la demoiselle du regard. Et si... Et si elle avait elle aussi eu un coup de foudre ? Diantre ! Cela ne serait pas un point positif et n'arrangerait guĂšre les choses. Si elle l'aimait, elle serait vite déçue. Si elle l'apprĂ©ciait, mais l'apprĂ©ciait seulement, lĂ , il pourrait lui venir en aide. AprĂšs avoir poussĂ© un lĂ©ger soupir en l'apercevant s'asseoir, il finit par faire quelques pas hĂ©sitant Il lança bien Ă©videmment un regard au barman afin de rassurer celui-ci, mais ne fit pas un geste de plus. Il se demanda s'il ferait mieux de la laisser un moment seule, le temps qu'elle reprenne sa respiration, mais dĂšs que son regard se posa sur son bras, il ne put retenir un sursaut. Elle devait souffrir Ă©normĂ©ment. Cette plaie qu'elle avait au bras devait la dĂ©truire d'une certaine façon... Il remarqua de nouveaux tremblements envahir peu Ă  peu le corps frissonnant de cette histoire d'un soir qui s’était transformĂ© en fantasme permanent... Elle devait avoir froid. Froid de crainte, froid de colĂšre ou froid simplement Ă  cause de ce sang qui s'Ă©coulait lentement de son poignet. Il jeta un coup d'oeil sur le bar, oĂč l'attendait sa biĂšre. Peut-ĂȘtre ferait-il mieux de dĂ©guerpir. Mais il ne parvenait pas Ă  se focaliser sur autre chose que le bras mutilĂ© de Lena. Cela lui serrait le cƓur. Il lui sembla sentir des fourmis dans son propre bras, comme s'il ressentait exactement sa douleur, avec une intensitĂ© croissante. Il ne la lĂącha plus des yeux Ă  partir de cet instant... Bambi s'approcha d'elle sans bruit, Ă  petits pas. Elle devait se demander pourquoi il ne fuyait pas aprĂšs sa grande scĂšne de théùtre... Mais il ne cilla pas d'un poil et s'approcha encore et encore. Jusqu'Ă  venir s'arrĂȘter face Ă  lui, avec un sourire contre les lĂšvres, un sourire se voulant rassurant. Il n'avait rien d'intimidant, rien de sadique. C'Ă©tait comme si le jeune homme tentait d'envoyer Ă  la demoiselle des ondes de bien-ĂȘtre. Si seulement c'Ă©tait aussi simple ! Le cƓur battant alors que chaque pas le rapprochait de la pulsion amoureuse qu'il Ă©prouvait, le jeune homme sentait son bras tremblait. Il ressentait vraiment la souffrance de l'interlocutrice. Tu te trompes Lena.... Je sais parfaitement ce que ça fait d'avoir l'impression de devenir un monstre. Mieux, je sais ce que c'est d'en ĂȘtre un. » dĂ©clara-t-il d'une voix grave. De cette voix et ce ton qu'il prenait lorsqu'il Ă©tait convaincu de ce qu'il disait. Ce genre de ton qui fait que tout l'auditoire possĂšde subitement l'envie de le croire profondĂ©ment. C'Ă©tait comme une illumination qu'il avait eu lorsqu'il avait vue Lena assise lĂ , sur cette chaise, Ă  demi affalĂ©e elle avait peur d'elle-mĂȘme. C'Ă©tait pour cela qu'elle se faisait du mal... Elle ne s'aimait pas, elle avait la crainte de devenir une ordure. D'aprĂšs ce qu'il avait compris de sa vie...Son pĂšre n'avait pas Ă©tĂ© quelqu'un de bien, et il avait tuĂ© sa mĂšre avant de se suicider. Peut-ĂȘtre possĂ©dait-elle la crainte de devenir comme lui ? Bambi sentait ses jambes faiblirent alors que des pensĂ©es telles que celle-ci pleuvaient dans son Ăąme. Pourquoi n'y avait-il pas pensĂ© plus tĂŽt ? Pourquoi ne s'Ă©tait-il pas rendu compte plus tĂŽt que Lena Ă©tait effondrĂ©e face Ă  la crainte de finir comme son gĂ©niteur. Lui aussi il avait connu cet effroi, celui d 'ĂȘtre un monstre, d'ĂȘtre un dĂ©gueulasse. Et c'Ă©tait dĂ©jĂ  fait il avait tuĂ© sa mĂšre. Et cela, jamais il ne se le pardonnerait. Jamais. C'Ă©tait un accident. Mais pour lui, c'Ă©tait un drame. C'Ă©tait un meurtre. Et c'Ă©tait lui qui l'avait commis. Lena pensait qu'il ne pourrait jamais comprendre ce qu'elle ressentait, mais il le vivait depuis dĂ©jĂ  des annĂ©es. S'il ne s'Ă©tait ni mutilĂ© ni fait du mal physiquement parlant, c'Ă©tait juste parce qu'il prĂ©fĂ©rait se dĂ©truire moralement. Mais c'Ă©tait, au fond, le mĂȘme combat. Je t'en prie, donne-moi ton bras, que j'y jette un Ɠil... » dit-il doucement, presque tendrement. Il n'avait rien d'autre Ă  ajouter en ce qui concernait les sentiments intĂ©rieurs de la jeune femme. Pas tout de suite, pas lĂ , dans ce bar, devant tout le monde. Ils s'Ă©taient dĂ©jĂ  tous deux donnĂ© bien trop en spectacle et surtout, le sang qui s'Ă©chappait du bras de Lena n'Ă©tait pas passĂ© inaperçu. DĂ©jĂ  des clients du bar l'observait, se demandant qui Ă©tait cette folle... Et qui Ă©tait cet homme qui l'accompagnait, ce type qui n'avait pas du tout l'air net. Viens. » ajouta-t-il finalement, la saisissant par le bras oĂč elle n'avait pas de mal. Sans qu'elle ne puisse donner son avis, il la tira vers la sortie. Cependant, il n'oublia pas d'envoyer un clin d'oeil au barman afin de lui signaler qu'il reviendrait payer les consommations plus tard. Lorsqu'ils furent devant la porte, il souleva doucement la manche de Lena et observa la plaie, l'air inquiet. Jamais encore il n'Ă©tait tant inquiĂ©tĂ© pour quelqu'un d'une telle maniĂšre... Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Mar 18 Oct - 1705 Ne pas penser, ne pas se laisser dominer par de simples Ă©motions, ne pas prendre le risque de glisser dans un nĂ©ant oĂč elle n’aurait aucuns pouvoirs. Ce nĂ©ant oĂč l’amour rĂ©gnait, oĂč la passion prenait le dessus, oĂč l’attachement Ă©tait tout ce qui pouvait rendre un humain meilleur et plus heureux encore. Oui, la rebelle avait toujours vu l’amour de cette façon mĂȘme si, au fil des annĂ©es, son mauvais opinion n’avait cessĂ© de s’intensifier. Petite, elle n’avait pas crut au prince charmant, elle n’avait pas crut Ă  cet amour Ă©ternel et Ă  ce bonheur absolu. On ne lui avait jamais laissĂ© l’occasion de croire en de telles histoires. L’horreur avait prit le dessus la poussant Ă  des opinions radicaux, souvent mauvais, sur l’ensemble du monde l’entourant. L’amour n’était qu’un piĂšge, un moyen de la faire redevenir humaine. Il y avait eu des tentations et elle n’avait jamais cĂ©der quand bien mĂȘme elle savait ce qu’elle pouvait gagner en devenant Ă  nouveau humaine. Humaine elle serait alors diffĂ©rente de son pĂšre et le monstre ne pourrait jamais avoir le dessus sur elle. Elle le savait et pourtant elle demeurait lĂ  Ă  rester cachĂ©e, Ă  s’enfuir sans cesse et Ă  fuir tous ces sentiments. Elle acceptait le monstre en faisant ça, elle acceptait de laisser de cĂŽtĂ© sa nature humaine. Et le pire dans tout cela Ă©tait qu’elle n’avait absolument aucuns contrĂŽles sur ce comportement qu’elle adoptait. C’était ainsi et elle ne pouvait pas le changer, elle ne le dĂ©sirait nullement d’ailleurs. L’amour n’était pas pour elle. Elle ne mĂ©ritait pas ce sentiment si pur et si intense. Les autres ne mĂ©ritaient pas qu’elle les condamne Ă  une vie sortie droit dans l’enfer. C’était tout ce qu’elle avait Ă  offrir. La demoiselle avait certes appris comment s’attacher aux gens, comment se dĂ©tacher d’eux mais elle ne savait guĂšre comment leur apporter quelque chose de positif. Evidement elle le pouvait sans problĂšme dĂšs qu’elle se glissait dans un rĂŽle qui ne correspondait pas au sien, dĂšs qu’elle jouait cette fille parfaite chez qui tout allait parfaitement bien. Dans ce rĂŽle, elle pouvait s’abandonner Ă  apporter des choses positives aux autres. Mais lorsqu’elle n’était plus que Lena Wates, que pouvait-elle donner ? Que pouvait-elle offrir de positif lorsqu’il n’y avait aucune lueur dans sa propre vie ? Comment pouvait-elle ĂȘtre bien pour quelqu’un alors qu’elle ne savait que s’autodĂ©truire incessamment pour fuir ce qu’elle Ă©tait rĂ©ellement ? Elle ne mĂ©ritait que cette souffrance, c’était Ă©crit. Il y avait des millions de raisons qui poussaient la rebelle Ă  renvoyer les autres, Ă  les pousser Ă  fuir. Elle aurait pĂ»t en discuter des heures, on aurait pĂ»t la contredire des jours. Pourtant, rien ne changerais. Non, absolument rien. Face Ă  Bambi, elle aurait pĂ»t craquer. Il avait absolument tout pour la faire craquer. De plus, il y avait ce quelque chose indescriptible entre eux deux comme s’ils Ă©taient deux Ăąmes sƓurs. Hahahaha. Stupide idĂ©e. Les Ăąmes sƓurs c’est bon pour les contes de fĂ©e et encore ça fait trĂšs clichĂ©. Dans la vrai vie, il n’ya avait pas d’ñmes sƓurs, pas de prince charmant. Le mot lui Ă©tait venu comme ça en tĂȘte lorsqu’elle avait pensĂ© Ă  tout ce qu’il provoquait chez elle mais c’était stupide, ridicule. Elle aurait mĂȘme pĂ»t rire de la situation si seulement elle n’était pas dĂ©cidĂ©e Ă  demeurait aussi froide et mĂ©chante envers lui. Elle lui ferait du mal ou peut-ĂȘtre pas. AprĂšs tout quelles Ă©tait les intentions de son interlocuteur Ă  son Ă©gard ? Certainement une simple envie de s’excuser Ă  cause d’une prise de conscience mais rien de plus. Si ça trouve, il n’y avait qu’elle qui ressentait ce sentiment troublant. Ne plus penser Ă  ça, se concentrer, le pousser Ă  fuir et retourner s’enfermer chez elle pour s’infliger la souffrance interne qu’elle ressentait. Trois, deux, un. Le combat commençait. Direct, mĂ©chante, froide. Pourtant, il demeurait lĂ  immobile. Il n’était pas impressionnĂ© par elle. Il n’avait nullement peur, il n’avait nullement envie d’abandonner ou de s’enfuir. Elle avait lu cela simplement dans ce regard qu’il lui avait lancĂ© aprĂšs les premiĂšres paroles qu’elle avait prononcĂ©es. Ce regard bleu dans lequel elle Ă©tait aspirĂ©e, noyĂ©e et pourtant tellement heureuse de l’ĂȘtre. Elle avait ce dĂ©sir de demeurait Ă  fixer ces yeux pendant des heures. Elle avait ce dĂ©sir de se laisser totalement engloutir par cette couleur qui la faisait rĂȘver. Elle se laissait attendrir par un simple regard. Mon dieu ! Bambi Ă©tait-il un sorcier ou autre chose du genre ? Comment pouvait-il parvenir Ă  l’attirer autant avec un simple regard ? Comment pouvait-elle le dĂ©sirer aussi fort alors qu’il ne la touchait mĂȘme pas ? L’avait-il hypnotisĂ© ? Ridicule idĂ©e qu’elle balaya de son esprit en secouant la tĂȘte reprenant Ă©galement contact avec la rĂ©alitĂ©. Elle ne devait pas se laisser attendrir par cet ĂȘtre qui pourrait corrompre tous les plans qu’elle s’était fixĂ©s depuis toujours. Il dĂ©barquait, elle Ă©tait intriguĂ©e, elle jouait, elle couchait et maintenant il balayait tout simplement en Ă©tant lĂ . Elle ne savait plus comment sortir de cette impasse qui se dressait devant elle. Ton envouteur, sourire pervers, il avait alors lancĂ© qu’elle devait cesser ses menaces Ă  deux sous et le frapper si c’était ce qu’elle voulait vraiment. Ça ne lui posait aucun problĂšme, il adorait le contact de sa main mĂȘme lorsqu’elle le giflait. Si la blondinette n’était pas autant Ă©nervĂ©e, elle aurait sans doute levĂ© les yeux au ciel devant ces mots. Mais il la provoquait ouvertement aprĂšs avoir osĂ© prononcer des mots qu’il ne fallait pas et la jeune fille rĂ©agit au quart de tour. Un court instant et elle avait agit brusquement poussant le dos de son interlocuteur Ă  heurter le mur violement tandis qu’elle dominait, les mains encadrant le visage de Bambi. Elle prononçait Ă  nouveaux des mots, sans vĂ©ritable sens. Sous la colĂšre qui bouillonnait en elle, elle laissa son poing s’abattre sur le mur Ă  cĂŽtĂ© du trentenaire. Il rĂ©pondait sans plus attendre autre chose qui la mit hors d’elle. Elle avait raison. Non, ce n’était pas cette partie de la phrase qui la mettait en rogne. Il continuait avant qu’il n’avait pas vĂ©cu sa vie mais qu’il avait vĂ©cu la sienne avec plus ou moins de chance avant de clamer haut et fort que ce n’était pas le propos. Il osait dire qu’il la comprenait pour ensuite affirmer qu’il n’avait pas vĂ©cu sa vie. Il osait fouiner dans ses affaires, dĂ©couvrir son passĂ© et venir lĂ  jouer le monsieur qui savait tout. TrĂšs craquant d’ailleurs, trop sans doute au point de faire monter la tempĂ©rature en quelques secondes seulement. Mais ce n’était pas le propos, pas du tout. Stop les fantasmes, stop le dĂ©sir et on reprend la dispute. MalgrĂ© elle, la demoiselle laissa Ă©chapper un rire lĂ©gĂšrement ironique avant d’articuler prĂ©tend pas connaĂźtre quelque chose dont tu ne sais rien
 Lire ne permet pas de connaĂźtre et encore moins de comprendre, les mots n’ont pas cette force
 Les mots Ă©taient froids, violents. Elle Ă©tait Ă  bout de souffle si bien que les mots s’entrechoquaient sans sens dans sa tĂȘte. Elle tremblait, elle le savait. Elle avait commis une bĂȘtise en laissant son poing s’abattre sur le mur. Qu’avait-elle fait ? A croire que Bambi la rendait complĂštement dingue au point de n’ĂȘtre plus qu’obnubilĂ©e par lui. Il n’y avait que lui. Dans sa tĂȘte, dans ses pensĂ©es, dans son cƓur, dans son corps, contre sa peau, dans son souffle, dans ses envies, dans ses dĂ©sirs, dans sa vie. Puis soudainement, violement, la rĂ©alitĂ© reprenait le dessus. Le barman s’agitait. Logique Ă©tant donnĂ© qu’elle risquait de provoquer une bagarre et qu’il valait mieux tout arrĂȘter maintenant avant que la police ne soit obligĂ©e de se ramenait. Elle s’écartait, mains en l’air, innocente et coupable. A bout de souffle, tremblante, prise de vertige, diffĂ©rente, Lena s’était laissĂ©e tombĂ©e sur la premiĂšre chaise qu’elle avait trouvĂ©e. Le sang s’écoulait de son poing et de son bras, elle n’osait le bouger, elle n’osait ouvrir le poing. Elle s’était Ă©loignĂ©e les mains en l’air comme coupable, comme responsable. Elle ne l’aurait pas touchĂ©, elle le savait, il le savait sans doute Ă©galement. Quelle image cela renvoyait ? Qu’elle tenait Ă  lui. Foutaise. Elle pourrait faire croire Ă  n’importe quel mensonge ça serait mille fois mieux. Elle avait fait exprĂšs de frapper Ă  cĂŽtĂ© alors qu’elle aurait pĂ»t sans problĂšme lui faire du mal Ă  lui et Ă  lui uniquement. Pourquoi ? Pourquoi diable avait-elle agit de cette maniĂšre ? Parce qu’elle le voulait, parce qu’elle dĂ©sirait ne faire aucun mal Ă  Bambi quand bien mĂȘme elle dĂ©sirait le poussait Ă  fuir, elle refusait de lui faire physiquement du mal, psychologiquement c’était prĂ©fĂ©rable. Elle refusait de dĂ©truire quelqu’un encore une fois. Elle ne voulait pas blesser physiquement, elle refusait d’ĂȘtre ce monstre. Tout son semblait avoir disparu de son champ auditif, elle entendait simplement son propre cƓur se rĂ©percuter Ă  ses oreilles oĂč le sang battait fortement. Elle avait mal, si mal mĂȘme en demeurant immobile. Il ne fallait pas qu’elle reste ici, il ne fallait pas qu’elle reste ici ainsi. Pourtant, la blondinette se sentait absolument incapable de bouger, pas encore. Elle le sentit approcher avant mĂȘme de l’entendre, comme une sorte de connexion entre eux. Comme s’ils ne pouvaient plus exister l’un sans l’autre, comme s’ils savaient toujours rester en contact avec l’autre. Elle gardait les yeux baissĂ©s sur la tĂąche de sang se formant Ă  ses pieds comme si cela pouvait la calmer alors que ça n’en faisait rien, accentuant son angoisse grandissante. Lorsqu’elle sentit sa prĂ©sence trop prĂšs d’elle, elle leva les yeux. Il Ă©tait face Ă  elle avec ce foutu sourire de Dieu sur le visage. VoilĂ  qu’elle le comparait Ă  Dieu maintenant. Elle Ă©tait vraiment fĂȘlĂ©e. Elle croisa son regard et parvint, une nouvelle fois, Ă  lire dedans. C’était comme s’il avait envie qu’elle aille mieux et que tout se passait dans l’esprit. Il prenait alors la parole et, comme une idiote, elle sursautait Ă  ce son pourtant sublime. Elle se trompait. Comment ça ? MalgrĂ© elle, un sourcil s’arqua. Elle ne suivait plus. Seule sa douleur comptait pour le moment, le temps qu’elle la surmonte. Il savait ce que ça faisait d’avoir l’impression de devenir un monstre. Hein, quoi ? Comment ? Comment avait-il comprit cela ? Comment avait-il sĂ»t ? Mon dieu. Elle ne put rĂ©primer le frisson qui traversa son corps. Avait-il lu ça quelque part ? L’avait-il devinĂ© tout seul ? Elle ne savait pas et elle avait trop peur de la rĂ©ponse pour oser le questionner. La blonde Ă©tait trop certaine de n’avoir jamais Ă©crit clairement cette peur, jamais. Ça ne se devinait comme mĂȘme pas comme ça. Un nouveau frisson la parcourut et elle sursautait en entendant Ă  nouveau la voix de Dieu. Il savait ce que ça faisait d’en ĂȘtre un. Elle ne comprenait toujours pas, encore moins et elle frissonnait. Il lui fallait plus de temps, il lui fallait de l’air, il fallait qu’elle reprenne contenance et qu’elle se montre supĂ©rieure Ă  nouveau. Mais, sa main, son bras Ă©tait douloureux. La douleur remontait jusque dans sa tĂȘte et elle ne parvenait plus Ă  rĂ©flĂ©chir. Plus rien. Le nĂ©ant. Comment fait-on lorsque quand on se regarde dans le miroir, on voit juste ce monstre qu’on va devenir parce que ça demeure dans nos gĂšnes ? Comment on vit avec ça ? Comment on surpasse cette sorte de peur ? Comment on fuit notre identitĂ© ?Les questions lui avait Ă©chappĂ©, fusant Ă  travers ses lĂšvres dans un murmure enfantin ampli d’espoir Ă  l’idĂ©e qu’il y ait une quelconque solution Ă  cette horreur qu’elle supportait. La blondinette Ă©tait rĂ©ellement ailleurs pour oser formuler ces questions Ă  voix haute encore plus devant lui. Ce n’était pourtant pas sa tĂȘte qui avait cognĂ© le mur et, nĂ©anmoins, ça semblait tout comme. Elle devait se reprendre, elle devait rĂ©agir et cesser de se laisser attendrir par cette voix qui la berçait et la rassurait alors qu’elle se sentait brĂ»ler. Elle aurait aimĂ© hurler sa douleur, elle aurait aimĂ© crier Ă  en perdre la voix mais, mĂȘme sa gorge ne semblait pas vouloir rĂ©pondre Ă  cet appel dĂ©sespĂ©rĂ© qu’elle lançait silencieuse. Elle ne savait plus, elle ne comprenait plus, elle ne rĂ©agissait mĂȘme plus. La blondinette Ă©tait tellement prise dans sa torpeur qu’elle ne rĂ©agit pas lorsqu’il la pria de lui donner son bras pour qu’il jette un Ɠil. Non, elle n’était pas devenue sourde ou complĂštement dingue au point de se couper du monde extĂ©rieur. Elle avait parfaitement entendu ces mots, elle avait parfaitement saisit la tendresse y demeurant et pourtant elle n’agissait pas. Elle ne bougeait pas, laissant son bras pendre dans le vide, le sang y glissant dans un murmure lent et douloureux. Elle ne rĂ©agissait mĂȘme pas si bien qu’il ajouta un autre mot, comme une suggestion, un ordre qui n’en Ă©tait pas un. Et elle se laissait guider comme ailleurs, comme morte. Elle le suivait sans protester, sans rien dire, comme hypnotisĂ©e. Quelques secondes aprĂšs, elle se retrouvait dehors. L’air frais lui chatouilla la peau et elle fermait les yeux comme par peur de se voir Ă  nouveau ancrĂ©e dans la rĂ©alitĂ©. Sa manche glissa, elle rĂ©agit au quart de tour, frissonnant et se raidissant automatiquement par peur de la vague de douleur. Rien cependant. Non, rien du tout. Elle ouvrit les yeux et remarqua que Bambi se contentait d’observer son bras blessĂ©. AussitĂŽt, la situation se remit en place dans sa tĂȘte. AussitĂŽt, elle reprenait sa place comme soudainement rĂ©veillĂ©e et au courant de tout. Elle rĂ©pliquait alors simplement comme pour qu’il cesse d’observer son n’est rien
Elle qui se voulait rassurante, c’était fichu, sa voix tremblait totalement au point qu’elle dĂ©rapait dans un murmure trop aigu. Il faisait plus froid que lorsqu’elle Ă©tait arrivĂ©e un peu plus tĂŽt dans la soirĂ©e et un frisson de froid la parcourut. Mais qu’importait, ce n’était pas cela qui comptait. Le froid elle le supportait parfaitement. La douleur en revanche Ă©tait une toute autre affaire. Et, encore, la rebelle Ă©tait trĂšs loin de la douleur absolue qu’elle aurait dĂ»t ressentir si elle desserrait son poing. Son regard se perdit le long de son bras. La blondinette desserra alors lentement son poing blessĂ©. Un cri naissait dans sa gorge face Ă  cette douleur insupportable se propageant dans son corps entier. Elle se mordait la lĂšvre pour le taire, pour se taire. Une grimace naissait sur son visage. Elle avait mal, si mal. Le vertige la reprenait de plus belle, le sang s’écoulait plus maintenant qu’elle ne faisait plus pression. Sa peau devenant rouge. L’enfer devant ses yeux. Elle observait son poing, le bougeant lĂ©gĂšrement, retenant des cris Ă  chaque fois, des bouts du mur semblaient ĂȘtre prĂ©sents Ă  travers le sang. Elle risquait gros, non seulement elle risquait une quelconque infection mais elle perdait beaucoup plus de sang qu’elle n’aurait pĂ»t le penser. Elle en perdait encore plus depuis qu’elle ne faisait plus pression en serrant le poing. Elle n’avait pas mĂ©nagĂ© sa force au moins. Le liquide chaud sur sa peau parvenait pourtant Ă  la rassurer, Ă©trangement. Elle Ă©tait en mauvais point, trĂšs mauvais. Pourtant relevant les yeux, elle affirma Ă  nouveau croisant le regard de son n’est rien du tout
 Je n’ai pas besoin de points ni rien, c’est supportable, ça va mensonge, mensonge, mensonge. Enfin peut-ĂȘtre pas pour les points, elle demeurait persuadĂ©e de ne pas avoir besoin de voir un mĂ©decin. De toute façon, mĂȘme en Ă©tant obligĂ©e d’en voir un, elle n’irait pas car elle devrait alors expliquer comment elle s’était fait cela et l’hĂŽpital psychiatrique l’accueillerait Ă  bras ouvert lorsqu’il saurait et qu’il verrait l’ensemble des autres cicatrices marquant tantĂŽt ses bras, tantĂŽt ses jambes. Tout irait bien, elle devait faire avec, elle n’avait pas le choix Ă  moins de dĂ©sirer encore pire. Cependant, la situation ne serait sans doute jamais aussi pire qu’elle l’était actuellement. Les vertiges l’assaillaient d’un coup et elle manqua de se dĂ©rober. Jamais encore elle n’avait faillit s’évanouir en se faisant du mal. C’était la premiĂšre fois. Elle s’appuyait contre le mur derriĂšre elle, fermait les yeux en se rĂ©pĂ©tant intĂ©rieurement qu’elle devait se calmer et respirer. Se calmer, respirer. Se calmer. Respirer. Elle se calmait, sa respiration s’en ressentait pourtant tout demeurait lĂ . Elle retirait soudainement sa main d’entre celle de Bambi. Elle avait agit si soudainement et violement qu’un lĂ©ger gĂ©missement lui avait Ă©chappĂ© face Ă  la douleur ressentie. Un gĂ©missement parfaitement audible malgrĂ© son envie qu’il demeure silencieux. Elle bougeait sa main blessĂ©e comme si ça n’avait plus d’importance alors qu’elle retenait un cri Ă  chaque fois. Ses doigts cherchĂšrent une cigarette qu’elle glissa rapidement dans sa bouche. La demoiselle laissait Ă  nouveau sa main blessĂ©e pendre dans le vide, le sang formant une flaque non loin d’elle. Elle se saisit de son briquet, allumait son dĂ»t, aspirait la fumĂ©e, la recrachait avant de demander au tu dis que tu sais ce que c’est d’ĂȘtre un monstre ?La question Ă©tait posĂ©e de but en blanc, froide et intense alors qu’elle plongeait son regard dans celui de son interlocuteur. Elle reprenait sa force, sa froideur, son esprit. La cigarette l’aidait ou la faisait plonger encore plus, elle ne savait pas rĂ©ellement. La drogue aurait effacĂ© la douleur lui permettant de passer outre quelques heures mais une simple cigarette n’avait pas ce pouvoir. Et, malheureusement pour elle, sa drogue demeurait chez elle. Lena devait donc se contenter de cette cigarette entre ses doigts tremblants. Cette cigarette qui n’effacerait rien. Cette cigarette qui lui donnait simplement un apaisement incertain, irrĂ©el. Cette cigarette qui la replaçait dans la rĂ©alitĂ© lui permettant de retrouver tout ce qu’elle avait perdu depuis le coup portĂ© au mur. Elle s’était laissĂ©e attendrir, elle avait Ă©tĂ© faible mais c’était fini. Totalement fini maintenant. Elle n’était pas faible, elle ne voulait pas l’ĂȘtre. Et, malgrĂ© cette douleur dĂ©chirante, elle accomplirait son devoir avant d’aller s’échouer chez elle. Il ne fallait pas traĂźner en revanche car plus le sang s’écoulait, plus elle prenait des risques de finir au sol trĂšs rapidement. Le silence demeurait. Elle ne pouvait pas supporter ne pas avoir de rĂ©ponse, elle refusait de perdre plus de temps et sans mĂȘme attendre plus longuement, la demoiselle reprit alors toujours aussi froide et renfermĂ©e. Je suppose que tu dis cela parce que tu as Ă©tĂ© un monstre
 Enfin, je crois sinon tu ne dirais pas ça. Si tu as Ă©tĂ© un monstre, tu as un but maintenant. Alors que cherches-tu Ă  faire Bambi ? Te racheter auprĂšs de la sociĂ©tĂ©, auprĂšs de Dieu en aidant quelqu’un que tu crois voir en dĂ©tresse ?Croire. Oui, elle avait bien dit croire jouant une nouvelle fois le rĂŽle de la fille parfaitement bien, aucunement en dĂ©tresse. La fille qui n’avait pas besoin d’ĂȘtre aidĂ©e et qui s’en sortirait toute seule sans problĂšme. Elle jouait ce rĂŽle et elle mentait, elle lui mentait, elle se mentait. Pourtant, c’était la seule façon qu’elle connaissait pour en finir trĂšs rapidement, sans doute trop rapidement. Mais, plus vite les ponts seraient coupĂ©s, plus vite ils pourraient Ă  nouveau retourner Ă  leur vie sans plus de questionnements. Plus elle y rĂ©flĂ©chissait, plus la jeune Wates avait l’impression d’ĂȘtre prise pour un objet, une sorte de carte qui pourrait jouer un rĂŽle dans la vie de Bambi comme si elle lui permettait soudain de se racheter une conscience ou une Ăąme. La rage montait en elle, se trahissant par la façon dont elle fumait trop rapidement. S’énerver n’était pas bon pour elle, elle se sentait dĂ©faillir Ă  nouveau, perdre tout. Pourtant elle n’arrĂȘtait pas de sitĂŽt et reprenait la parole ne suis pas ton bon pour le paradis ou une nouvelle place ici. Je peux ĂȘtre ton bon pour t’envoyer directement en enfer ou dans une tombe mais c’est lui lançait un nouveau regard, un regard de dĂ©fi, de haine. Pourtant, il demeurait cette lueur humaine pleine de dĂ©tresse au fond de son regard. Cette lueur qu’elle tentait vainement de masquer. Dans un tel Ă©tat, mieux vallait ne pas trop lui en demander. Elle croisait son regard. Elle visait juste. Il avait Ă©tĂ© un monstre, il pensait peut-ĂȘtre encore en ĂȘtre un mais elle ne parvenait pas Ă  savoir s’il l’utilisait simplement ou s’il Ă©tait sincĂšre avec elle. AprĂšs tout ces soirs Ă  l’observer, Ă  le tenter, la demoiselle avait envie de dire qu’il ne pouvait pas s’attacher comme ça aux gens car il Ă©tait un peu comme elle Ă  errer, Ă  chercher une prĂ©sence mais sans rien de plus, sans attachement comme s’il pensait que ce n’était pas pour lui. Ainsi, il ne pouvait pas ĂȘtre sincĂšre avec elle ni mĂȘme trop humain et elle Ă©tait rĂ©ellement tentĂ©e de penser qu’il agissait ainsi uniquement pour un but prĂ©cis. Sans rĂ©flĂ©chir plus, sans tenter de comprendre, d’ailleurs aurait-elle rĂ©ellement pĂ»t ?, la demoiselle reprenait la ne suis pas un objet ou une quelconque carte que tu peux utiliser pour te reconstruire une vie. Je ne peux rien pour toi, pour ta conscience ou pour ton Ăąme ou Dieu sait quoi et je ne pourrais jamais rien alors oublis absolument tout mon passĂ©, oublis mon identitĂ© et oublis moi. Je suis juste une fille que tu as baisĂ©e une fois et basta. C’était comme si elle annonçait un au revoir sans plus de discussions pourtant elle se savait incapable de rentrer chez elle. Elle se savait incapable de se dĂ©tacher du mur contre lequel elle s’appuyait. Elle s’y risqua une fois mais Ă  peine eut-elle quittĂ© son appui qu’elle manqua de tomber, s’appuyant Ă  nouveau contre ce mur. Elle ferma alors les yeux s’efforçant de respirer calmement. Elle avait soudainement chaud, trop chaud. La cigarette se consumait entre ses doigts, elle se sentait incapable de la porter Ă  ses lĂšvres. Son bras la tuait lentement mĂȘme si elle n’en laissait rien paraĂźtre, hormis ces grimaces incontrĂŽlables s’installant sur son visage parfois, et la douleur se rĂ©percutait dans tout son ĂȘtre au point de lui en donner des vertiges. Elle ouvrait Ă  nouveau les yeux. Il Ă©tait toujours lĂ  devant elle. Il ne semblait pas vouloir partir et encore moins la laisser, la fuir. Aurait-elle mal vu ? Aurait-elle mal comprit ? C’était fort possible qu’elle se soit simplement embrouillĂ©e aprĂšs tout elle parlait sans rĂ©flĂ©chir depuis la question qu’elle lui avait posĂ©. Elle savait simplement qu’elle avait mal et qu’elle se trompait. Elle en Ă©tait tellement certaine maintenant qu’elle l’observait si bien qu’un murmure se glissa entre ses lĂšvres. Humain, trop rĂ©el et trop sincĂšre, en contradiction total avec tout ce qu’elle avait dit auparavant autant au niveau de la contenance qu’au niveau de l’attitude qu’elle prenait. Elle ne jouait plus, elle ne s’amusait plus avec lui. Non, elle Ă©tait simplement elle et elle ajoutait, une larme glissant le long de sa joue tout comme le sang qui glissait encore le long de son suis dĂ©solĂ©e
 Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Mar 18 Oct - 2054 Son pouls devenait de plus en plus rapide alors que Bambi s'approchait de la jeune femme. La douleur dans son propre bras Ă©tait grandissante. Etait-il rĂ©ellement possible d'aspirer la souffrance d'un autre ? Etait-ce rĂ©aliste de se donner le droit mĂȘme de penser Ă  une chose pareille ? Pourtant, Bambi se surprenait Ă  croire cela plausible, Ă  le dĂ©sirer plausible plus que n'importe quoi d'autre. S'il le pouvait, il saignerait Ă  la place de la demoiselle, s'il le pouvait, il souffrirait et croulerait sous la douleur Ă  sa place. C'Ă©tait davantage prĂ©fĂ©rable au fait de la voir ainsi recroquevillĂ©e, reprendre difficilement sa respiration sous le poids de la souffrance intĂ©rieure comme extĂ©rieure. Il le ressentait, il ressentait avec une force extraordinaire ce que la jeune femme pouvait bien sentir, c'Ă©tait comme s'il ne formait qu'un soudainement. VoilĂ  pourquoi il tentait tant bien que mal de garder son calme, de paraĂźtre zen. S'il pouvait s'approprier la douleur de son interlocutrice, elle pourrait tout aussi simplement s'approprier le sienne. Du moins, c'Ă©tait ainsi que Bambi imaginait le fil invisible les liant depuis leur premiĂšre rencontre. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce Ă©goĂŻste d'un cĂŽtĂ© car il ne supportait plus de la voir ainsi, sans parvenir Ă  se l'avouer... Mais Lena avait besoin d'une Ă©paule sur laquelle se tenir, d'une main Ă  rattraper avant de ne sombrer dans le nĂ©ant, dans le vide, dans la dĂ©pression finale. Bambi n'y avait Ă©chappĂ© que par miracle, il ne saurait dire comment et pourquoi. Peut-ĂȘtre parce que ce qu'il avait vĂ©cu Ă  l'Ăąge de douze ans avait Ă©tĂ© la douleur la plus insupportable, celle surpassant les autres Ă  des milliers de degrĂ©s. Ainsi, il Ă©tait certain de ne jamais connaĂźtre pire, de ne plus jamais voir autre chose de si terrifiant. Il avait gardĂ© la douleur enfermĂ© dans son petit corps frĂȘle, mĂȘme pas encore celui d'un adolescent... Juste une petite enveloppe refermant une Ăąme si jeune et pourtant si torturĂ©e. La souffrance avait Ă©tĂ© d'une telle intensitĂ© qu'il n'avait mĂȘme pas pu la crier, alors il avait cessĂ© de parler. Le mutisme dans lequel il avait dĂ©cidĂ© de s’enfermer lui-mĂȘme Ă©tait totale et incomprĂ©hensible. Les pĂ©dopsychiatres chez qui les assistantes sociales l'avaient envoyĂ© n'avait rien pu faire. Eux non plus il n'avait pas compris. Il avait tuĂ© sa mĂšre, il Ă©tait un monstre. Un accident ? Tout le monde disait que ce n'Ă©tait qu'un accident, qu'il n'y Ă©tait pour rien. Pourtant, c'Ă©tait lui qui avait tenu ce couteau, et il l'avait gardĂ© Ă  la main jusqu'Ă  l'arrivĂ©e de la police. Ce couteau, il sentait entre sa prĂ©sence entres ses doigts, chaque nuit. Chaque nuit et chaque jour, il ne passait pas une heure entiĂšre sans y songer. Certainement devrait-il en parler, extĂ©rioriser. Mais Ă  qui et comment ? Ce n'Ă©tait pas simple d'aller voir quelqu'un et de lui dire qu'on avait tuĂ© sa propre mĂšre. C'Ă©tait comme annoncer que notre Ăąme Ă©tait damnĂ©e pour l'Ă©ternitĂ©. Peu importe ce que l'on ferait, peu importe oĂč l'on irait, aucune voie ne pourrait nous mener au paradis. Aucune. Il n'y avait plus rien sauf la terre et l'enfer. La damnation Ă©ternelle. Et Bambi pensait que Lena ne mĂ©ritait pas cela, loin s'en fallut. Elle n'avait rien fait de mal de sa vie. Du moins Ă  sa connaissance. Et il connaissait presque tout. Ce n'Ă©tait pas elle la meurtriĂšre, c'Ă©tait son pĂšre. Et l'on ne peut pas juger quelqu'un en jugeant ses parents... La preuve en Ă©tait lorsque l'on observait notre trentenaire ses parents adoptifs avaient tout pour le rendre heureux, il s'Ă©tait enfui du bonheur, il avait choisi le chemin des suppliciĂ©s lui-mĂȘme, Ă  leur plus grand drame. Ils pensaient venir en aide Ă  un orphelin, ils n'avaient fait que couver un monstre, un extraterrestre qui ne mĂ©ritait aucunement qu'on n'y prenne fut les yeux empli d'un certain Ă©clat qu'il s'arrĂȘta face Ă  elle, avant de ne murmurer, puis d'annoncer ce qu'il avait Ă  dire. Si peu. Une phrase. Mais tout tenait dans cette phrase. Tout. Tout ce qu'il avait dĂ©couvert, tout ce qu'il avait compris. Absolument tout. Il Ă©tait en train d'affirmer Ă  Lena qu'elle n'Ă©tait pas la seule dans ce cas. Il y avait des tas de gens comme elle qui dĂ©sirait fuir leur situation, qui pensait qu'en fuyant la rĂ©alitĂ©, ils Ă©viteraient de devenir les monstres qu'ils sont ou qu'ils ont la crainte de devenir. Mais ce n'Ă©tait aucunement un Ă©chappatoire. Plus ils le faisaient, plus leur humanitĂ© en pĂątissant, dĂ©sertant finalement leur Ăąme. Ils plongeaient ainsi tous doucement vers le nĂ©ant, vers la faillite personnelle. Bambi tentait Ă  prĂ©sent de remonter la pente, d’escalader les murs abruptes qui entouraient le gouffre de sa vie. Mais ce n'Ă©tait pas gagnĂ©. Lena n'Ă©tait pas encore si bas. Elle se faisait du mal Ă  elle-mĂȘme, mais les autres n'avaient pas Ă  en souffrir. Il Ă©tait donc encore temps de lui tendre la main, voire les deux mains pour la hisser vers un avenir meilleur. Il Ă©tait lĂ , il suffisait juste qu'elle l’attrape. Finalement, elle reprit la parole, mais son regard s'Ă©tait fait vide alors qu'elle venait de lever les yeux vers celui qui avait partagĂ© sa couche lors d'une seule nuit. Elle semblait perplexe et les questions qu'elle venait de poser paraissaient sortir de nulle part, d'ailleurs, mais ne pas parvenir de sa gorge. C'Ă©tait comme si un autre cĂŽtĂ© de sa personnalitĂ© parlait Ă  sa place... Non, c'Ă©tait comme si la vraie Lena se questionnait. Comme si la vraie Lena reprenait enfin les reines de son esprit. Plongeant son regard dans le sien, l'observant comme s'il essayait de comprendre ce qui se passait, Bambi en resta bouche-bĂ©e quelques instants. Serait-il possible que la demoiselle ne se soit enfin attendrie ? Pourtant, elle n'avait plus l'air elle-mĂȘme, certainement Ă©tait-ce la douleur qui la faisait divaguer. Mais certainement avait-elle eu un coup en cƓur en s’apercevant que son interlocuteur, ce semi-inconnu, avait dĂ©couvert le fin fond de sa crainte. Elle n'en avait parlĂ© nulle part, pas mĂȘme dans une de ses lettres, ou dans son journal intime, et le trentenaire l'avait compris. Posant un regard interrogateur sur elle, il ne parvĂźnt plus Ă  bafouiller ne serait-ce qu'un petit mot. C'Ă©tait comme si son esprit s'Ă©tait bouchĂ©. Les questions qu'elle venait de poser, il n'en avait pas les rĂ©ponses. Il avait soulevĂ© ce point, et il ne pouvait pas vraiment lui rĂ©pondre. En effet, il n'avait jamais su comment surmonter tout cela, il vivait avec. Parfois, il en souffrait, mais il acceptait la situation. Seulement, de temps Ă  autres, il finissait par se remettre en question, et trouvait que sa vie n'Ă©tait pas aussi lamentable que cela. Bambi avait finit par croire en une seconde chance. Une chance qu'il ne pouvait plus se permettre de laisser filer. Encore une faute, ou ne serait-ce qu'une erreur, et c'en Ă©tait fini de sa vie, de son bonheur fragile, si l'on pouvait appeler cela un bonheur. Il n'avait pas de vrais amis, seuls quelques uns, et il n'avait plus aucune famille. Pouvait-il encore trouver son existence digne de celle d'un ĂȘtre humain ? Lena semblait encore dans sa transe et tant mieux, car, ainsi Bambi put occulter les nombreuses questions qu'elle venait de soulever. Il n'aurait pas eu la force de lui dire qu'il fallait juste vivre ». Il n'en avait pas le droit. Car ce n'Ă©tait pas une explication, ce n'Ă©tait pas non plus un conseil miracle. Ce ne serait qu'une bribe de phrase, une expression qui donne de l'urticaire Ă  l'entendre dans certaines situations. Un peu comme la phrase c'est la vie ». Ce genre de mots ne devraient pas exister. Ce n'Ă©tait que des foutaises. Ce n'Ă©tait que des noix. Il profita du moment de torpeur de la jeune blonde pour la saisir doucement par la main, tendrement. Le contact de sa peau contre la sienne lui fit tellement de bien qu'il eut un moment l'envie de se retourner et de l'embrasser, avant de ne quitter le bar. Mais il n'en fit rien, et les deux jeunes gens quittĂšrent les lieux sous le regard Ă©tonnĂ© et lĂ©gĂšrement accusateur du tenancier. Heureusement qu'ils Ă©taient des habituĂ©s, sans quoi certainement aurait-on appelĂ© la police. Parmi les paires de yeux s'Ă©tant focalisĂ©s sur eux, il y en aurait bien une appartenant Ă  quelqu'un possĂ©dant un excĂšs de zĂšle. VoilĂ  bien la raison qui avait poussĂ© Bambi Ă  quitter les lieux, Ă  ne demander de l'aide Ă  personne. Ce qui Ă©tait en train de se produire, c'Ă©tait entre Lena et lui, personne d'autre. Et ils avaient tout Ă  fait le droit de garder cette intimitĂ©, comme ils avaient partagĂ© leur corps dans une chorĂ©graphie folle et envoĂ»tante toute une soirĂ©e durant. Alors que le trentenaire tenait la jeune femme par la main, il ne pouvait s'empĂȘcher de repenser Ă  chacune des caresses qu'elle avait exercĂ© sur son corps, aux frissons qui l'avaient parcourus Ă  ce moment-lĂ . C'Ă©tait comme s'il Ă©tait en train de les revivre, si bien qu'il retĂźnt sa respiration jusqu’à ce qu'ils se retrouvent tous deux Ă  l'extĂ©rieur du bar. Le bras de Lena Ă©tait rĂ©ellement dans un Ă©tat inquiĂ©tant, et Bambi avait le cƓur serrĂ© rien que sous le fait de la pensĂ©e que cette plaie pourrait conduire Ă  quelque chose de plus grave. Jetant un Ɠil sur le visage de la demoiselle, il voyait bien qu'elle n'Ă©tait pas vraiment en pleine forme. Elle lui avait dit que ce n'Ă©tait rien, elle le lui avait murmurĂ© comme une supplication, comme un mot tendre. On aurait dit qu'elle le suppliait rĂ©ellement de ne pas y prĂȘter attention. Il faut vraiment s'en occuper, Lena... C'est trĂšs moche. Je le sens, dans mon bras...ça fait mal. » finit-il par dire doucement. Le trentenaire ne s'Ă©tait mĂȘme pas rendu compte qu'il venait d'avouer Ă  mi-voix Ă  son interlocutrice qu'il avait mal pour elle, qu'il pouvait sentir la douleur augmenter au fil des secondes et remonter doucement jusqu'Ă  son Ă©paule. Il se mordit la lĂšvre lorsqu'il comprit son erreur, baissant pour la premiĂšre fois rĂ©ellement le regard face Ă  elle. Lena avait sortit une cigarette. Fumer ne l'aiderait nullement pourtant. Encore un vain Ă©chappatoire face Ă  la situation, face Ă  la vie, face Ă  la douleur. Encore. Encore. Encore. Le cƓur battant, Bambi crut lĂącher une larme face Ă  la question puis aux paroles de la demoiselle. Il n'avait pas rĂ©pondu, il ne pouvait pas rĂ©pondre. Comment lui dire qu'il avait tuĂ© sa gĂ©nitrice ? Comment lui dire qu'il Ă©tait un homme aussi terrible que l'avait Ă©tĂ© ce pĂšre qu'elle craignait tant, ce pĂšre qui la hantait ? Son cƓur se serra, sa gorge devĂźnt soudainement trĂšs sĂšche. Une boule s'y former, il avait l'impression qu'il allait vomir. Comment pouvait-elle lui faire tant de mal par ses propos ? Le simple fait qu'elle l'accuse de se servir d'elle, de la voir comme un vulgaire objet, comme un passe vers le paradis, lui crispait les dents. Elle le fusillait, elle le tuait. Il posa mĂȘme une main contre sa poitrine, tant il retenait sa respiration, tant la douleur se faisait de plus en plus intense, tant les paroles de son interlocutrice lui devenaient insupportables. Mais il envoya un simple sourire, un sourire comme pour montrer que rien ne l'atteignait. Non, il avait dĂ©jĂ  fait un faux pas, elle ne devait pas savoir ce qu'il ressentait, elle ne devait pas savoir qu'il...qu'il Ă©tait amoureux d'elle. Il n'avait plus aucun doute sur cette pensĂ©e. Lena possĂ©dait ce petit quelque chose qui faisait qu'il l'aimait plus que toutes les autres personnes peuplant cette terre, elle avait cette Ă©tincelle qui le faisait vibrer. Et il fallait avouer qu'elle Ă©tait excellente au lit. Ils se connaissaient Ă  peine tous les deux, mais au fond, c'Ă©tait comme s'il aimait la demoiselle depuis toujours. Me racheter....Ce que j'ai fait, je ne peux mĂȘme pas me le pardonner Ă  moi-mĂȘme, alors Dieu... Dieu, il est bien loin de tout cela. Dieu, il n'existe pas dans ce genre de situation, jamais je n'aurais son pardon. » finit-il par souffler doucement, presque timidement, entre ses lĂšvres sur lesquelles s'Ă©tait fixĂ© un petit sourire taquin. Mais Lena continua sur sa lancĂ©e. Encore cette idĂ©e d'objet, de carte qu'il avait en main pour sauver son Ăąme. Si elle le conduisait Ă  la tombe, il aurait aimĂ© qu'elle le conduise avec elle. Il aimerait rester Ă  ses cĂŽtĂ©s toute l'Ă©ternitĂ©. Elle lui faisait peur. Il avait peur pour elle. Et pourtant...Pourtant, Ă  ses cĂŽtĂ©s, il ne pouvait que ressentir une immense quiĂ©tude, une immense douceur. Lena s'Ă©tait adossĂ© au mur, difficilement... Et Bambi ne put que la retenir lĂ©gĂšrement, l'enlaçant, l'empĂȘchant ainsi de tituber davantage. Je ne t'ai pas baisĂ©e...Je.. Je 
 on a fait l'amour. »finit-il par affirmer, sans vraiment encore comprendre lui-mĂȘme ce que les mots qu'il prononçait pouvait bien laisser paraĂźtre. Ce qu'il venait de dire, c'Ă©tait presque une dĂ©claration d 'amour. Heureusement que Lena n'Ă©tait pas vraiment en Ă©tat de s'en rendre compte, sans quoi, il aurait tout ratĂ©. Absolument tout. Elle aurait compris son attachement et ils en auraient tous deux souffert. Il la sentit sangloter avant mĂȘme qu'une larme ne couleur sur sa joue, au rythme du sang dĂ©goulinant de sa blessure. Un mot sortit d'entre les lĂšvres rosĂ©es et engourdies par la cigarette de la jeune femme dĂ©solĂ©e ». Bambi ne put en croire ses oreilles. A quoi demandait-elle pardon ? A qui ? Pourquoi ? Pour avoir pensĂ© qu'il pourrait ĂȘtre de ceux qui se servent d'elle ? Pour avoir pensĂ© autre chose sans le dire ? Pour l'avoir fait trembler, l'avoir fait souffrir ? Peut-ĂȘtre avait-elle remarquĂ© son teint blĂȘme et sa douleur lorsqu'elle avait commencĂ© Ă  l'accuser ? Sans hĂ©siter davantage, il l'enlaça tendrement contre lui, la forçant Ă  lĂącher sa cigarette, qui tomba contre le bitume sale de la rue oĂč se trouvait le Ginger's Bar. Il la serra si fort contre lui, huma son parfum, se laissa aller doucement, tendrement. Si bien qu'il eut tĂŽt fait de poser une main contre sa joue, de la caresser doucement afin d'essuyer les larmes. Ses gestes se firent lents et plein d'intensitĂ©, comme lors de leurs prĂ©liminaires, lors de cette fameuse nuit qui les hantait chaque soir, Ă  chaque moment de solitude. Encore un peu, et Bambi aurait pu lui murmurer un je t'aime » fatidique et chaud, torride comme de la sĂšve toxique qui nous empoisonne jusqu'au bout des ongles. Mais il ne laissa pas un seul mot sortir du fond de sa gorge, emprisonnant les paroles dans cette prison buccale. Pas question de faire du mal Ă  son interlocutrice. A la place, il la plaque doucement contre le mur contre lequel elle s'Ă©tait adossĂ© quelques instants auparavant avant de ne l'embrasser d'abord chastement, puis langoureusement. Leurs lĂšvres valsaient alors que le trentenaire ne pouvait que s'adonner Ă  une extrĂȘme douceur, Ă  une tendresse Ă  laquelle il n'Ă©tait plus habituĂ©. Une maniĂšre comme une autre de lui donner du courage sur le moment, de lui faire oublier sa large tristesse, de lui faire comprendre qu'il Ă©tait lĂ  pour elle, en cet instant, qu'il voulait l'aider elle, et non s'aider lui-mĂȘme. Il n'y avait que Lena qu'il embrassait ainsi. Ses autres conquĂȘtes, celles qu'il n'avait que baisĂ©es », et bien il ne rencontrer leurs lĂšvres que d'une maniĂšre sauvage, bestiales. Il mit finalement un terme Ă  cet envoĂ»tant Ă©change, presque trop brusquement, si bien que cela fut une dĂ©chirure extrĂȘme pour son Ăąme. Ce fut tendrement qu'il souleva sa partenaire, la prenant dans ses bras, comme un enfant. Elle n'Ă©tait pas bien lourde et pas bien grande... Il put donc la transporter doucement, sans faillir sous sa masse corporelle. Le contact Ă©tait intense, si doux, si fort. Il ne prenait pas garde Ă  ce qu'elle lui disait, Ă  ses railleries, au fait qu'elle veuille qu'il la lĂąche. Comme une jeune mariĂ©e, il la portait dans ses bras chauffĂ©s par l'Ă©motion. Tu penses vouloir mourir mais en rĂ©alitĂ© tu veux ĂȘtre sauvĂ©e. » lui souffla-t-il d'une façon on en peut plus torride dans le creux de l'oreille gauche, alors qu'il tentait tant bien que mal de retenir le sang en serrant son bras, serrant les dents en pensant Ă  la douleur qu'elle devait ressentir Ă  ce contact brutal. Comme un amant conduisant son Ă©pouse jusqu'au lit nuptiale, il transporta ainsi la demoiselle jusqu’à ...une pharmacie de garde. Heureusement qu'il en connaissait une, suite Ă  une mĂ©saventure ayant eu lieu dans ce mĂȘme bar, sans quoi il aurait eu l'air fin Ă  la porter ainsi dans la rue jusque dans le Bronx. Il n'aurait peut-ĂȘtre pas tenu, car son bras lui faisait de plus en plus mal. A croire qu'il Ă©tait rĂ©ellement en train d'aspirer, d'apprivoiser la souffrance de Lena. Lorsqu'ils franchirent enfin le pas de la porte de l'Ă©tablissement, la personne prĂ©sente leur lança un regard interrogateur avant de ne finalement quitter son comptoir pour venir voir la blessĂ©e. C'est ma sƓur, elle est Ă©pileptique, elle a fait une crise, et elle s'est fait mal en tombant, elle a cassĂ© un verre dans sa chute. On aurait besoin d'un bon bandage, et de quoi dĂ©sinfecter surtout...Faut arrĂȘter le sang. » annonça-t-il bien fortement. Excellent menteur. Il avait compris que Lena ne voudrait pas voir de mĂ©decin. Sa blessure semblait grave, mais peut-ĂȘtre que le pharmacien pourrait les aider avant qu'ils ne soient vraiment obligĂ©s d'appeler une ambulance. Bambi lança donc un regard Ă  la blondinette, la suppliant ainsi de garder connaissance...Pour lui. Pour ne pas qu'il s'inquiĂšte. Son regard en disait long, tellement long ses yeux paraissaient lui rappeler le baiser qu'il venait de lui voler avidement et surtout leur nuit si magnifique. Alors que le pharmacien les avait rejoint, Bambi se perdait dans ses pensĂ©es... Devait-il la laisser lĂ  et fuir ? Il ne pouvait s'y rĂ©soudre. Elle Ă©tait sa flamme. Son Ăąme sƓur. On a tord de ne pas y croire. Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Mer 19 Oct - 1643 Se blesser. Se dĂ©truire. S’automutiler. Chercher Ă  fuir sans cesse. La blonde en avait toujours prit l’habitude incessamment comme l’unique refuge qu’elle pouvait trouver, le seul endroit oĂč elle Ă©tait quelqu’un de diffĂ©rente, le seul moment oĂč elle n’était plus ce dĂ©mon dans le miroir, l’unique instant oĂč son pĂšre ne la transportait pas dans un horrible cauchemar. Se blesser la ramenait Ă  la vie en un sens, d’une certaine façon, d’une drĂŽle de maniĂšre. Cette destruction prenait son humanitĂ© mais en mĂȘme elle se sentait mille fois plus humaine en se blessant, en s’infligeant du mal, en se torturant. C’était un peu comme lorsqu’on ne voulait pas tomber dans les pommes et pourtant qu’on y Ă©tait si proche au point de ne plus rĂ©ellement pouvoir lutter. On s’efforçait de se faire du mal, de s’occuper pour Ă©viter de tomber dans les vapes. Pour la blondinette, le raisonnement Ă©tait le mĂȘme concernant la mutilation qu’elle ne cessait de s’infliger jours aprĂšs jours. Elle se mutilait pour ne pas tomber dans le nĂ©ant lorsqu’elle s’y sentait prĂšs. Ce n’était pas tout les jours, ce n’était pas tout le temps. Ça pouvait ĂȘtre souvent en fonction des pĂ©riodes et de l’instant. Elle Ă©tait parvenait Ă  cesser cette destruction quelques semaines mais guĂšre plus. NĂ©anmoins, maintenant qu’elle venait d’y replonger, elle n’en sortirait que lorsque la mort viendrait la libĂ©rer. La mort
 Elle l’attendait les bras ouverts. Elle dĂ©sirait mourir mais ce n’était pas ce qu’elle faisait lĂ . LĂ , elle se contenter de crever et ça faisait un mal de chien. Lena avait toujours vu la mort comme la seule chose douce, agrĂ©able et rapide qui la libĂ©rerait de tout. Mais, mĂȘme la mort semblait la fuir, prĂ©fĂ©rant la torturer jours aprĂšs jours, nuits aprĂšs nuits. Alors elle continuait incessamment de se mutiler, elle continuait incessamment de se faire du mal simplement pour fuir, pour exister, pour demeurer diffĂ©rente. La demoiselle aurait pĂ»t lancer un SOS et vivre une vie parfaite maintenant mais elle ne l’avait jamais fait. Elle avait toujours rejetĂ© l’aide, elle avait toujours repoussĂ© les personnes qui semblaient croire qu’elle avait besoin d’aide. Car non, la jeune Wates n’avait pas besoin d’aide. Elle allait bien et elle savait parfaitement se contrĂŽler. Dans ce cas, il Ă©tait totalement stupide de continuer Ă  s’infliger de telles tortures et de rejeter toutes ces personnes autour d’elle qui l’aimaient simplement. Et pourtant, elle continuait incessamment Ă  le faire protĂ©geant et gardant pour elle les terribles secrets qu’elle avait enfouie en elle. C’était son fardeau, c’était sa torture. Jamais personne ne pourrait comprendre. Jamais personne ne devait savoir. C’était ce qu’elle avait prĂ©vu. C’était ce qui avait Ă©tĂ© balayĂ© par une seule personne en trĂšs peu de temps. Bambi avait dĂ©barquĂ© dans sa vie comme un jeu, un simple amusement pour une tentation et une nuit magique. Si seulement elle avait vu le piĂšge, se serait-elle pour autant lancĂ©e dans la gueule du loup ? Non, certainement pas. Quoique
 Elle n’aurait guĂšre pĂ»t lui rĂ©sister, elle n’aurait pas pĂ»t se contenter de l’observer et de demeurer loin. Non, avant mĂȘme cette nuit, elle Ă©tait dĂ©jĂ  liĂ©e Ă  lui sans aucuns moyens de s’en dĂ©faire. Il avait appris sa vie, il avait appris ce dont elle avait Ă©tĂ© victime. Il savait tout et elle ne savait rien. Elle se sentait dĂ©munie, faible, mise Ă  nue. Le pire Ă©tait sans doute qu’il la comprenait mieux que n’importe qui sans mĂȘme la connaĂźtre plus que selon les mots qu’il avait lu. Il avait comprit ce qu’elle fuyait, ce dont elle avait peur. Comment avait-il fait ? Comment avait-il raison Ă  briser toutes ces barriĂšres comme si elles n’existaient pas ? La rebelle avait mit tellement de temps Ă  se construire ces murailles qu’elle ne parvenait pas Ă  comprendre comment il passait outre ces obstacles comme directement connectĂ© Ă  son cerveau. Si elle s’était attendue Ă  cela
 Si seulement elle avait un moyen de s’en sortir. Si seulement elle trouvait une façon de l’éloigner. Mais avec des si on pouvait tout dire sans rien faire, tout espĂ©rer sans que ça soit vrai. Il Ă©tait lĂ  en face d’elle dans cette rue oĂč se trouvait le bar. Il Ă©tait lĂ  et ne comptait pas fuir observant son bras. Elle dĂ©sirait le rassurer, elle dĂ©sirait mentir pour qu’il oublie et ne s’en prĂ©occupe plus. Elle avouait que ce n’était rien sur son bras, que ça allait, qu’elle n’avait besoin de rien et que tout irait bien. Elle mentait, elle le savait mais espĂ©rait faire une autre impression. Pourtant, c’était peine perdue, surtout avec Bambi. Elle le savait et pourtant elle continuait d’agir comme s’il Ă©tait n’importe quelle autre personne. Il n’était pas comme tout le monde pourtant. Il lui rĂ©pondit qu’il fallait s’en occuper vraiment, que c’était trĂšs moche. La blonde avait envie de rĂ©pliquer que ce n’était que du sang et des fragments de la peinture du mur, rien de plus et qu’il n’y avait pas de quoi dramatiser. Pourtant, elle en Ă©tait incapable car elle savait que ça ne serait qu’un mensonge pur et simple. Elle en avait conscience. Elle avait si mal. Jamais encore une blessure ne l’avait poussĂ©e Ă  se sentir si faible, pratiquement dans les vapes. Jamais encore et c’était bien la preuve que le cas Ă©tait sans doute pire qu’elle ne le pensait. Il ajouta autre chose. Elle se concentrait sur la voix du trentenaire, sur cette mĂ©lodie rassurante, sur ce son qui la calmait trop facilement, trop intensĂ©ment. Il le sentait, dans son bras, ça faisait mal. Elle fronçait les sourcils, ultime espoir pour pouvoir comprendre l’étendu des paroles de son interlocuteur. Cela signifiait-il qu’il avait mal pour elle et que, par consĂ©quence, il tenait Ă  elle tellement plus que c’en Ă©tait envisageable Ă  ses yeux. Elle frissonnait mais ne prĂ©fĂ©rait pas relever les mots qu’il venait de prononcer, c’était mieux d’autant plus qu’il fuyait son regard comme dĂ©sireux qu’elle ne prenne pas en compte ce qu’il venait de dire. Alors, elle se taisait et agissait. Une cigarette pour fuir et fuir encore, espĂ©rer une Ă©chappatoire vaine. Les questions Ă©taient alors passĂ©s Ă  travers ses lĂšvres de mĂȘme que ces accusations horribles qu’elle portait Ă  l’égard du trentenaire. Inconsciente petite sotte. Son cƓur l’accusait ainsi. Sa tĂȘte lui demandait d’écouter ce que le trentenaire lui rĂ©vĂ©lait. Il avançait des choses comme le fait qu’il ne pouvait pas se racheter, ne se pardonnant pas Ă  lui-mĂȘme alors Dieu Ă©tait bien loin de tout cela, n’existant pas dans cette situation et n’accordant pas son pardon. Ça devait ĂȘtre quelque chose d’horrible, un lourd secret qu’il ne voulait pas divulguer. Pourtant, il connaissait tout d’elle alors pourquoi n’avait-elle pas le droit de savoir ? Bambi, Bambi, qu’as-tu fais de si horrible ? Bambi, Bambi, quel lourd secret abrites-tu ? Dis-moi tout. Pourtant, au lieu de se questionner, au lieu de mesurer l’impact de ses paroles, elle continuait sur sa lancĂ©e comme s’il n’avait encore rien dit. Inconsciente petite folle. Il rĂ©agissait Ă©galement reprenant la parole. Il ne l’avait pas baisĂ©e. Ha tiens c’était nouveau ça ? Ne se rappelait-il pas de cette nuit magique ? Si, Ă©videment qu’il s’en rappelait alors qu’il ajoutait qu’ils avaient fait l’amour. C’était une affirmation qu’elle balaya de la main comme pour dire qu’il n’y avait aucunes diffĂ©rences. Pourtant, elle y pensait et elle comprenait soudain la diffĂ©rence. Baiser Ă©tait juste pour du sexe, du plaisir, combler un manque et une solitude. Faire l’amour Ă©tait quelque chose de plus fort, de plus doux, de plus intense engageant alors des sentiments tellement plus fort. PlongĂ©e dans sa rĂ©flexion, elle laissa Ă©chapper la question qui torturait son esprit dans un murmure plus pour elle que pour est ton secret ? Quel est ce si lourd secret que tu caches ?Un murmure. Deux questions reliĂ©es l’une Ă  l’autre. Deux questions qui hantaient son esprit. Il y avait tellement de possibilitĂ©s mais elle ne pouvait guĂšre trouver la vĂ©ritĂ©. C’était Ă  lui de la lui dire. Elle attendrait, elle fouillerait s’il le fallait. Cependant, la blondinette n’aimait guĂšre l’idĂ©e de venir fouiller dans la vie privĂ©e de quelqu’un qui ne lui avait encore rien fait de mal au point de la tuer lentement. Il avait fouillĂ© dans sa vie mais il s’était excusĂ©. Et, mĂȘme si elle demeurait en colĂšre contre lui, mĂȘme si cette guerre continuait, elle ne pouvait se rĂ©soudre Ă  dĂ©terrer de cette façon les secrets du trentenaire en face d’elle. Non, pas ainsi. Il finirait par lui du moins c’était ainsi qu’elle se rassurait, qu’elle espĂ©rait vainement peut-ĂȘtre, sans doute. Elle lut dans son regard, elle l’avait tellement blessĂ©e avec l’ensemble des mots qu’elle avait lancĂ© sans rĂ©ellement tenir compte de la rĂ©alitĂ©. Comme malgrĂ© elle, un murmure lui Ă©chappa. Un mot qu’elle prononçait trĂšs rarement et encore moins devant les personnes avec qui elle Ă©tait en conflit. DĂ©solĂ©e
 De quoi Ă©tait-elle dĂ©solĂ©e ? Elle-mĂȘme ne savait pas. S’adressait-elle rĂ©ellement Ă  Bambi dans ce mot ? Elle ne savait pas non plus. Tellement perdue. Pourtant, lorsqu’elle croisa le regard de son interlocuteur, elle sut. Elle Ă©tait dĂ©solĂ©e de l’avoir blessĂ©, de lui avoir fait ce mal, de l’avoir fait trembler. Ça n’était pas son but et elle s’en voulait Ă©trangement comme s’il Ă©tait la seule personne Ă  avoir une importance dans la vie de la demoiselle. DĂ©solĂ©e. Sa voix Ă©tait apparue comme un murmure suppliant, demandant une pitiĂ©, demandant rĂ©ellement le pardon pour toutes les horreurs qu’elle avait avancĂ©. Elle Ă©tait stupide, rĂ©ellement. Elle Ă©tait faible, soudainement. Une larme roulait sur sa joue, signe de sa faiblesse interne, signe de sa faiblesse prĂšs de lui. Elle baisait les armes, elle ne jouait plus, c’était finis. Elle avait perdu et elle reconnaissait sa dĂ©faite face Ă  la vie. Sa cigarette quitta ses doigts, s’effondrant sur le sol alors qu’elle se retrouvait contre lui dans cet enlacement tendre et doux. Son sang ne fit qu’un tour. Si la situation Ă©tait diffĂ©rente, la demoiselle n’aurait pas hĂ©sitĂ© un instant et aurait eut l’unique envie de faire Ă  nouveau l’amour avec lui. Elle fermait les yeux. Elle se sentait bien, trop bien. Plus de douleur, plus de souffrance. Juste lui. Juste lui et elle. Un instant. Une main sur sa joue, les larmes s’arrĂȘtant. C’était lent, plein d’intensitĂ© qu’elle crut qu’elle allait une nouvelle fois dĂ©faillir non pas Ă  cause d’une quelconque douleur mais Ă  cause de lui. Cette douceur, cette intensitĂ©, cette tendresse. Comme un
 Non, voyons c’était idiot. Pourtant, il devait y ressembler beaucoup trop, beaucoup plus qu’ils ne le dĂ©siraient. Un couple. IdĂ©e stupide qu’elle classa rapidement. Elle ne le mĂ©ritait pas, elle ne mĂ©ritait pas un couple et tout s’arrĂȘtait de cette façon. Le mur revint contre son dos, contact froid alors que la tempĂ©rature de son corps ne cessait d’augmenter. Elle sentait le souffle du trentenaire, elle frissonnait Ă  l’avance de dĂ©sir, elle attendait impatiente qu’il la conduise vers la lumiĂšre. Leurs lĂšvres se rencontrĂšrent, enfin. Baiser chaste devenant rapidement langoureux. Douceur, tendresse, dĂ©sir. Il Ă©tait lĂ , elle existait. Il Ă©tait lĂ , elle Ă©tait sauvĂ©e. Elle en oubliait tout ne pensant plus qu’à ces lĂšvres contre les siennes, cet amour se ressentant Ă  travers chaque baiser. Cet amour impossible contre lequel ils ne parvenaient pas Ă  lutter. Cette connexion, cet attachement, cette rĂ©alitĂ©, cette possibilitĂ© de paradis. Elle entrevoyait tout cela rien qu’à travers ce baiser, cet instant magique. Puis soudainement plus rien. Le nĂ©ant reprenait le dessus. La blonde Ă©tait Ă  bout de souffle et pourtant elle le dĂ©sirait encore et encore. Elle voulait Ă  nouveau les lĂšvres de son interlocuteur, encore et encore. Il avait pratiquement rĂ©ussi Ă  lui faire oublier la douleur dans son bras si bien que lorsqu’elle en prit Ă  nouveau conscience, elle ne put retenir le gĂ©missement de douleur s’échappant de ses lĂšvres. Soudainement, ses pieds ne touchaient mĂȘme plus le sol. Elle mit une bonne minute avant de comprendre l’état des choses. La voilĂ  dans les bras du trentenaire comme une enfant qu’on porte, comme une mariĂ©e. Le mot lui Ă©tait venu Ă  l’esprit, vif et violent, la faisant rĂ©agir au quart de tour. Elle se dĂ©battit un bref moment abandonnant face Ă  la douleur qu’elle ressentait Ă  chaque mouvement. Il ne la poserait pas. Elle ne pouvait pas se dĂ©battre pour obtenir ce qu’elle voulait mais elle pouvait toujours rĂąler. Sa voix rĂ©sonna Ă  nouveau tout prĂšs d’elle, trop prĂšs d’elle. Elle pensait vouloir mourir mais en rĂ©alitĂ© elle voulait ĂȘtre sauvĂ©e. Que disait-il ? Les mots perdaient leur sens tandis qu’elle frissonnait face Ă  ce souffle sur sa peau. Elle dĂ©sirait ces lĂšvres Ă  nouveau, soudainement, violement et pourtant elle se mordait la lĂšvre, ne tournant pas la tĂȘte, ne cĂ©dant pas Ă  la tentation parcourant tout son corps. Elle devait avant tout reprendre usage de ses jambes et retrouver son indĂ©pendance. Elle pouvait marcher n’est-ce pas ? Elle en doutait affreusement avec l’ensemble de ces vertiges l’assaillant sans cesse. Pourtant, sans attendre plus longtemps, sans se donner la peine de rĂ©flĂ©chir, la demoiselle prit la moi par terre s’il te plaĂźt, je peux marcher, je veux rentrer chez moi ! S’il te plaĂźt ! Je sais marcher !Ce n’était que des ordres mais elle demeurait sympathique, comme capricieuse simplement avec cette once d’humour dans la voix, cette once de bonne humeur et de joie de vivre comme s’ils jouaient simplement. La blondinette espĂ©rait simplement qu’il allait la ramener chez elle ou finir par stopper ce jeu en la laissant reprendre le contrĂŽle de ses jambes. Elle espĂ©rait en silence, prenant tout cela pour du jeu. Son esprit lui jouait des tours ou bien voulait-il simplement endormir la rĂ©alitĂ© trop insupportable Ă  ce niveau ? Si elle rĂ©flĂ©chissait ne serait-ce que cinq minutes, elle aurait tout comprit et se serait dĂ©battue comme une diablesse malgrĂ© toute la douleur parce qu’elle refusait de voir quelqu’un. AprĂšs tout, elle pouvait gĂ©rer, ce n’était pas si grave. Pourtant, le sang coulait. Elle sentait son cƓur ralentir comme fatiguĂ© aprĂšs tant de choses. Sa respiration Ă©tait dure Ă  saisir alors qu’elle Ă©tait parfaitement calme. Les vertiges la reprenaient, les hauts le cƓur la traversaient sans jamais la pousser Ă  vomir rĂ©ellement. AprĂšs tout, elle ne mangeait rien, elle n’avait rien Ă  vomir. Et il y avait sa tempĂ©rature qui ne devait pas cesser d’augmenter. En revanche, pour cela, elle n’était pas certaine que sa blessure en soit la cause. N’était-ce pas plutĂŽt Bambi qui lui donnait si chaud ? Elle sentait la main du trentenaire sur son bras comme pour stopper le sang. Elle n’aimait pas cela et pourtant Lena ne protestait pas du tout comme si c’était parfaitement normal. Elle avait compris que quoiqu’elle dise elle ne gagnerait pas du tout sur ce coup lĂ . Elle regardait autour d’eux comme cherchant une issue, un endroit oĂč elle pourrait fausser compagnie au trentenaire. Elle devait le faire mais soudainement leur direction changeait. Il ne marchait plus comme pour sortir de la rue mais plutĂŽt comme pour rejoindre un endroit bien prĂ©cis. Elle levait les yeux observant les bĂątiments, les endroits. Son regard balayait les alentours et elle comprenait oĂč il l’emmenait. Non, non, non, non. Elle Ă©tait stupide. Sans plus rĂ©flĂ©chir, paniquĂ©e, elle prenait la parole. Non, non, non
 Je ne veux pas aller lĂ  je t’en le suppliait quasiment au bord du dĂ©sespoir, au bord de l’angoisse qui prenait le dessus sur elle. Pourtant c’était vain car ils franchirent la porte de la pharmacie. Ça y est, c’était fini, elle Ă©tait condamnĂ©, elle allait se retrouver enfermĂ©e en moins de temps qu’elle ne le pensait. Heureusement, pour elle, il n’y avait qu’une seule personne Ă  l’intĂ©rieur. Elle entendait la voix de Bambi, il mentait. Il mentait pour elle comme s’il avait comprit qu’elle ne voulait rien dire. Il mentait pour elle, pour elle. Elle en frissonnait de voir tout ce qu’il faisait juste pour elle. Un bon bandage, de quoi dĂ©sinfecter et il fallait arrĂȘter le sang. La blondinette risquait un regard vers le pharmacien. Il allait Ă  tous les coups les envoyer ailleurs, voir un mĂ©decin ou dieu sait quoi et on saurait tout. La rebelle cherchait une issue des yeux comme espĂ©rant trouver un endroit oĂč s’enfuir. Elle ne s’en sentait pas capable mais prier silencieusement pour l’ĂȘtre. Il n’y avait que Bambi et le pharmacien ici, elle pourrait rapidement prendre la fuite. C’était trop simple. Trop facile. C’était dĂ©cidĂ©. Elle reposait son regard sur son preux chevalier. Bambi la regardait, comme la suppliant de ne pas sombrer. Avait-elle une si mauvaise tĂȘte que ça ? MĂȘme si elle ne comptait pas sombrer, elle pouvait trop facilement. Le pharmacien parlait, il parlait trop vite posant des questions, faisant des remarques. Elle ne comprenait pas, elle ne comprenait rien. Elle se retrouvait assise sur une chaise froide au point qu’elle claqua des dents au dĂ©but. Bambi Ă©tait lĂ , pas loin mais elle ne sentait plus ce contact rassurant comme si le pharmacien lui avait demandĂ© de s’éloigner pour qu’il puisse l’examinait. Elle fermait les yeux lentement prĂ©fĂ©rant plonger. Soudainement, une voix inconnue eh, eh mademoiselle faut rester avec nous !!! Elle ouvrait les yeux Ă  moitiĂ© le temps de saisir le visage de cette personne qui lui parlait. Le pharmacien. La blondinette savait que lorsqu’on saignait beaucoup, il ne fallait surtout pas tomber dans les vapes sous risques de diverses complications. Cependant, elle n’en avait rien Ă  faire, elle s’en fichait de sombrer et ce n’était certainement pas cette homme qui allait l’en empĂȘcher. Pourquoi l’obliger Ă  rester lĂ  pleine de douleurs et de souffrances ? Pourquoi rester ici ? Elle prĂ©fĂ©rait ce nĂ©ant, ce noir complet qui l’attirait tant. Elle prĂ©fĂ©rait fuir cette rĂ©alitĂ© une nouvelle fois, elle avait envie de se retrouver loin de tout ça, loin de tout, loin d’elle-mĂȘme. Ce dĂ©sir de ne plus avoir cette identitĂ©, de ne plus ĂȘtre ce qu’elle Ă©tait, de ne plus existait. Elle ne crever plus. Elle mourrait. Du moins, si elle se donnait la peine de fermer les yeux, elle mourrait purement et simplement, une libĂ©ration sans prĂ©cĂ©dent. En gardant les yeux ouverts, la demoiselle crevait Ă  petit feu de cette façon insupportable, trop douloureuse. Elle s’apprĂȘtait Ă  refermer les yeux lorsqu’elle le sentait soudainement prĂšs d’elle. Bambi. Il ne la touchait pas, il Ă©tait juste lĂ  et elle murmurait comme une supplication sans mĂȘme le Ă  cĂŽtĂ© de moi
De sa main non blessĂ©e elle fouillait dans sa poche, trouvait son paquet de cigarette. LibĂ©ration. Une cigarette pour fuir Ă  nouveau cette rĂ©alitĂ©, pour s’occuper et ne plus penser Ă  cette douleur qui Ă  prĂ©sent l’obnubilait. Elle ouvrait le paquet avec difficultĂ© et s’apprĂȘtait Ă  sortir son dĂ»t lorsque le paquet lui fut arrachĂ© des mains la poussant Ă  protester violement. Au moins, elle Ă©tait rĂ©veillĂ©e bel et bien, les yeux grands ouverts. Elle Ă©tait quasiment certaine que c’était Bambi qui lui avait retirĂ© son paquet des mains et elle tournait son regard vers lui. Avant mĂȘme d’avoir protestĂ© et rĂąler comme une gamine Ă  qui on aurait volĂ© son jouet, la blonde sursauta. On touchait son poing, elle retenait le hurlement entre ses lĂšvres. Elle se mordait Ă  nouveau la lĂšvre s’infligeant inconsciemment une douleur. Elle avait mal, elle avait si mal. Et les doigts de cet homme brĂ»laient sur sa peau comme s’il lui faisait encore plus de mal. On relevait sa veste. Ce n’était pas Bambi qui faisait ça, ce n’était pas de la douceur. Le pharmacien se contentait de se dĂ©pĂȘcher. Elle le ressentait. La voix du pharmacien retentit Ă  nouveau et elle en saisit les on doit pouvoir arrĂȘter le sang. En revanche il va falloir se dĂ©pĂȘcher parce que je doute qu’elle tienne trĂšs longtemps. De plus, il vaudrait mieux l’emmener voir un vrai mĂ©decin. Je vais chercher ce qu’il vous faut et conduisez lĂ  chez un mĂ©decin aprĂšs. Veillez Ă  ce qu’elle ne sombre pas pas s’éloignaient. C’était le moment ou jamais, le moment oĂč elle pouvait fuir n’ayant plus que Bambi Ă  fuir. C’était trop simple. Ses yeux se baladaient dans la piĂšce, dans la pharmacie. Elle faisait son itinĂ©raire dans sa tĂȘte. Un sourire aux lĂšvres. Son plan devait dĂ©jĂ  se lire sur son visage. Elle jetait un regard vers l’arriĂšre boutique, lĂ  oĂč le pharmacien s’était effacĂ©. Elle murmurait entre ses lĂšvres une faible insulte juste pour elle n’étant mĂȘme pas consciente que Bambi pouvait parfaitement saisir ce qu’elle disait. tournant alors vers Bambi, elle esquissa un sourire se voulant rassurant comme pour dire qu’elle ne tenterait rien. Elle le sentait prĂšs Ă  rĂ©agir au quart de tour, prĂšs Ă  tout pour ne pas la laisser fuir. Les choses se compliquaient alors soudainement. Et, en croisant son regard, elle promettait silencieusement de ne pas fuir, de ne pas s’en aller comme ça en le laissant ici. Elle en Ă©tait convaincue Ă  prĂ©sent, elle ne voulait pas partir loin de lui, elle ne voulait pas. NĂ©anmoins, la blondinette refusait de rester ici, elle ne voulait pas rester dans cet endroit et elle rĂ©flĂ©chissait alors comment le pousser Ă  l’emmener loin et surtout Ă  ne pas l’emmener voir un mĂ©decin. Lentement, elle prit la n’avais pas le droit de m’emmener ici ! Reproche certain mais elle savait que ce n’était pas ainsi qu’elle obtiendrait ce qu’elle voulait. Elle ravalait sa colĂšre et demandait alors. S’il te plaĂźt, emmĂšne moi loin d’ici, ne m’emmĂšne pas voir de mĂ©decin, je ne veux pas que l’on me touche, je veux rentrer Ă  la maison
Une nouvelle demande, une supplication, une priĂšre, une envie. A la maison », elle prononçait ces mots comme si Bambi et Lena habitaient au mĂȘme endroit, comme s’ils partageaient ça. Elle n’avait pas dit chez moi », elle n’avait pas non plus dit Ă  mon appartement » mais elle avait bien dit Ă  la maison ». C’était comme si, silencieusement, elle lui demandait de la ramener chez elle mais de demeurer prĂšs d’elle, comme s’ils formaient ce qu’ils dĂ©siraient pourtant Ă©viter pour des raisons leur appartenant. Elle Ă©tait certaine qu’il refuserait. Il ne voulait pas la voir mal et elle devrait obligatoirement voir quelqu’un. Il n’accepterait pas. Elle paniquait alors soudainement. Sa respiration Ă©tait difficile Ă  saisir, son cƓur lui faisait mal, elle avait l’impression qu’il ralentissait sans cesse. Elle claquait des dents et pourtant elle avait chaud, tellement chaud. Le sang continuait sa course sur son bras. Sa tempĂ©rature continuait d’augmenter. Elle avait tellement mal ici. Elle prĂ©fĂ©rait le noir. Elle se dĂ©gageait, se relevait, titubait. Elle retirait sa veste, se laissait Ă  nouveau tomber sur la chaise. Elle croisait le regard de Bambi. Elle voulait juste sombrer. Elle clignait des yeux de plus en plus souvent, les gardant fermĂ© plus longtemps Ă  chaque fois. Les pas du pharmacien revenait, elle ne voulait pas. Les yeux Ă  demi-fermĂ©s et dans un murmure certain, elle demanda suppliante. Je veux juste rentrer Ă  la maison et dormir
 Je suis si fatiguĂ©e
 RamĂšne moi Ă  la maison je t’en prie
 Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Jeu 20 Oct - 2018 Encore cette question. Encore et toujours la mĂȘme question. Qu'as-tu fais, Bambi ? Pourquoi es-tu un monstre ? Quel ignoble secret caches-tu Ă  tous ? Pourquoi t'en veux-tu ? Mais aucune rĂ©ponse. Le trentenaire se contenta de poser de nouveau son regard bleu azurĂ© sur la demoiselle, occultant la question. Ils auraient peut-ĂȘtre le temps d'en parler plus tard, lorsqu'elle se sentirait mieux. Pour le moment, il n'Ă©tait pas question de lui, mais d'elle, de sa santĂ©. Bien Ă©videmment, il devrait lui avouer son passĂ© Ă  un moment ou un autre, lui qui connaissait toute sa vie sans lui avoir donnĂ© ne serait-ce qu'un indice en ce qui concernait la sienne. Elle devait rĂ©ellement connaĂźtre sa vie, en signe de retour. Bambi Ă©tait effrayĂ© Ă  l'idĂ©e qu'il devrait lui raconter ce lourd passĂ©, ce si lourd secret qui l'avait dĂ©truit peu Ă  peu pendant une longue pĂ©riode de son existence. Certainement Ă©tait-ce cette mauvaise image qu'il avait de lui-mĂȘme qui l'avait poussĂ© Ă  s'autodĂ©truire par la suite, Ă  pourrir sa vie, Ă  en faire ce carnage qu'il commençait Ă  regretter. Il s'Ă©tait rendu de sa bĂȘtise trop tard, et il dĂ©sirait ardemment que Lena ne fasse pas cette stupide erreur. La demoiselle ne rĂ©agit pas Ă©normĂ©ment face au baiser qu'il lui vola, la plaquant doucement contre la paroi froide du mur du Ginger's. Il sentit son corps se raidirent sous la caresse qu'il fit le long de son corps, tout comme il s'Ă©tait raidi cette fameuse nuit qui avait Ă©tĂ© la leur et uniquement la leur. La maniĂšre brutale avec laquelle il rompit ce doux contact sembla gĂȘner sa partenaire car il sentit en elle une certaine demande, comme si elle en voulait davantage. Mais il n'en Ă©tait pas sĂ»re, alors il la souleva dans ses bras, prĂ©fĂ©rant ne pas recommencer l'expĂ©rience, pas pour l'instant. Plus tard peut-ĂȘtre, lorsque sa blessure serait bien bandĂ©e et soignĂ©e, lorsqu'ils se retrouveraient seuls l'un et l'autre. Il en mourrait d'envie. RĂ©ellement. Mais ce n'Ă©tait pas quelque chose qu'il acceptait intĂ©rieurement, car ce serait cĂ©der Ă  la moindre de ses pulsions et condamner Lena Ă  connaĂźtre les sentiments qu'il Ă©prouvait envers elle, mĂȘme s'il les avait dĂ©jĂ  lĂ©gĂšrement dĂ©voilĂ©s. Poussant un soupir face aux cris de la demoiselle, alors qu'il la transportait de toutes ses forces, y mettant son cƓur, la tenant presque amoureusement contre son torse chaud, lui fournissant ainsi sa propre chaleur, Bambi gardait sa main contre la plaie, afin d'attĂ©nuer la fuite sanguine. Garde ton calme, s'il te plait. Je te poserai, mais pas tout de suite, prends ton mal en patience ! » finit-il par s'exclamer simplement alors qu'ils approchaient de la pharmacie de garde. La pharmacie, cet endroit salvateur pour quelqu'un qui dĂ©sirait un peu d'aide sans pour autant avoir Ă  aller consulter un mĂ©decin, qu'il soit gĂ©nĂ©raliste ou spĂ©cialiste dans un domaine prĂ©cis. Lorsqu'il franchit la porte, il remercia le Seigneur qu'elle fut automatique, sans quoi il aurait eu certainement pas mal de fil Ă  retordre. Le pharmacien semblait ĂȘtre quelqu'un de plutĂŽt sympathique, mĂȘme s'il n'avait aucune tendresse dans ses gestes et paraissait trĂšs nerveux. Sans doute redoutait-il que quelque chose comme cela arrive dans la soirĂ©e, il ne devait pas vraiment avoir l'habitude, malgrĂ© tous les soulards qui trainaient chaque soir dans les environs. Ou alors Ă©tait-ce la vue du sang qui le mettait dans tous ses Ă©tats ? En effet, certaines personnes ont rudement peur de ce liquide vital. Et Bambi avait compris pourquoi le jour oĂč il l'avait vu s'Ă©couler du corps de sa mĂšre et venir salir ses vĂȘtements ainsi que ses mains et ses bras. Il avait eu l'impression qu'il allait se noyer alors qu'il se penchait au-dessus de sa mĂšre, la suppliant de revenir Ă  la vie, de respirer, de ne pas le laisser seul. Puis, il avait beaucoup pleurĂ©. Il se souvenait trĂšs bien des heures passĂ©s Ă  pleurer toutes les larmes de son corps. Le fiancĂ© barbare, quant Ă  lui, avait quittĂ© l'appartement sans mĂȘme se soucier de quoi que ce soit. Tu vois, Bambi, tu es un meurtrier maintenant...Manque plus que tu finisses pute comme ta mĂšre. » Des mots qui revenaient sans cesse Ă  l’esprit du pauvre trentenaire. Il ne parvenait pas Ă  passer une nuit sans qu'ils ne l'assaillent comme une vĂ©ritĂ©. L'irrespect avec lequel ces paroles avaient Ă©tĂ© prononcĂ©es Ă©taient certainement ce qui lui restait le plus en travers de sa gorge, car il n'avait jamais remis en doute le fait qu'il Ă©tait un meurtrier, un assassin et mĂȘme peut-ĂȘtre l'une des plus grandes pourritures de ce monde. Soudainement, il bougea la tĂȘte dans tous les sens, un peu comme un cheval Ă©nervĂ©, afin de faire sortir toutes ses pensĂ©es de son esprit et de porter de nouveau toute son attention sur Lena, la pauvre jeune femme blessĂ©e. Celle qu'il aimait malheureusement. Malheureusement car il ne voulait pas y croire, car il n'avait pas le droit d'y croire. Lena se trouvait Ă  prĂ©sent hors de ses bras, assise plus ou moins confortablement sur une chaise. La mettre Ă  terre avait Ă©tĂ© d'un cĂŽtĂ© une dĂ©livrance pour les muscles et le bras psychologiquement endolori de Bambi, mais aussi une large dĂ©chirure. Une dĂ©chirure frontale car il sentit Ă  nouveau combien la prĂ©sence et le contact de la blonde lui Ă©taient indispensables. Elle Ă©tait entrĂ©e dans sa vie, il venait d'entrer dans la sienne et tous les chemins semblaient les lier malgrĂ© leurs rĂ©ticences respectives. Ces rĂ©ticences n'avaient mĂȘme plus lieu d'ĂȘtre tant l'aimant que formaient leurs deux corps bipolaires Ă©tait puissant. Le jeune homme s'Ă©carta cependant afin de laisser le pharmacien approcher la blessĂ©e, c'est alors qu'il entendit de nouveau le son de sa voix. Un tout petit et simple murmure, un cri dĂ©chirĂ© qui provenait du fond de ses entrailles. Elle l'implorait de rester prĂšs d'elle, Ă  ses cĂŽtĂ©s. Bien qu'elle ne le regardĂąt pas Ă  cet instant, Bambi lui envoya un sourire en guise de rĂ©ponse. Cela l'avait troublĂ©, cette envie de le voir ici lui avait fait plaisir tout en augmentant ses craintes. Que pourrait-il lui apporter si cette histoire allait plus loin ? Une Ă©paule sur laquelle s'appuyer. Oui, certainement. Mais rien de plus pas d'argent, pas de grande vie dont rĂȘve toutes les demoiselles de son Ăąge. Rien qu'un taudis et le regard accusateur des autres. Il jeta un regard sur le pharmacien qui semblait chercher quelque chose du regard avant de ne reposer doucement les yeux sur la demoiselle. Elle cherchait quelque chose dans sa poche, d'une maniĂšre nerveuse et trĂšs Ă©trange, comme si c'Ă©tait un joint. Seulement, au bout de quelques minutes, elle ne sortit qu'un paquet de cigarettes. Enfin, simplement » ne serait pas vraiment le mot qui venait Ă  l’esprit de Bambi. Si bien que les Ă©vĂ©nements s'exĂ©cutĂšrent ensuite Ă  une vitesse ahurissante. A peine eut-elle fourrĂ© un doigt dans le paquet pour en sortir l'une de ses clopes chĂ©ries, que le trentenaire lui enleva son bien si prĂ©cieux des mains. Il fourra ensuite la boĂźtes de cigarettes dans la poche de sa veste, se promettant de la lui rendre plus tard. On ne fumait pas dans une pharmacie et cela n'arrangerait rien Ă  sa douleur. Bien au contraire, elle serait encore plus transie dans son semblant de douceur, ce semblant de tendresse nous envahissant Ă  chaque prise de drogue, quelle qu'elle soit. Le pharmacien finit par ouvrir la bouche aprĂšs avoir torturĂ© quelque peu la pauvre victime. Il lança un lĂ©ger regard suspicieux en direction de Bambi, et avait l'air de se douter que quelque chose ne tournait pas rond. Certainement avait-il remarquĂ© les regards que les deux jeunes gens s'Ă©taient lancĂ© auparavant et ne croyait-il nullement Ă  cette histoire de lien de parentĂ© inventĂ©e par notre trĂšs cher ex-dĂ©tenu. Le jeune homme ne cilla pourtant pas et retĂźnt l'air accusateur du pharmacien, tentant tant bien que mal de garder un air pur et innocent. Un air qu'il n'avait plus l'habitude de prendre. Les paroles que prononça alors le vieil homme, sur un ton assez froid, ne le rassurĂšrent pas. Visiblement, la plaie de Lena Ă©tait dans un Ă©tat plutĂŽt inquiĂ©tant et ils seraient dans l'obligation d'aller voir plus loin que dans une simple pharmacie. DĂ©jĂ , Bambi essayait de trouver une quelconque histoire qu'il pourrait raconter au mĂ©decin qu'ils verraient... L’épilepsie avait tenu jusque lĂ  mais un professionnel dans ce domaine comprendrait rapidement que quelque chose clochait dans cette histoire troublante qu'il racontait avec tant d'entrain. Se taisant, il se contenta de regarder l'homme filer rapidement dans l'arriĂšre-boutique puis reposa un Ɠil sur Lena, s'approchant de nouveau de la chaise oĂč elle se trouvait. Okay, calme-toi, je vais te ramener chez toi... » souffla-t-il doucement, sur un ton se voulant des plus rassurants tout en lui envoyant un de ses plus beaux sourires. Il avait trop peur qu'elle ne fuit pour se permettre de formuler une autre hypothĂšse que ce qu'elle voulait faire. Nous allons juste attendre ton bandage... » ajouta-t-il finalement, de maniĂšre abrupte. A cet instant, il finit par se taire et un silence pesant envahit les lieux. Lena avait parlĂ© de la maison » comme si elle lui demandait non seulement de la reconduire dans son appartement, mais d'y rester. Comme si elle lui demandait de veiller sur elle. C'Ă©tait cela qu'il attendait depuis le dĂ©but de cette rencontre Ă©trangement violente, et pourtant, maintenant qu'il entendait enfin ce qu'il dĂ©sirait si ardemment entendre, il en tremblait. Et si jamais il avait eu tout faux ? Si jamais il la dĂ©cevait et qu'il ne pouvait pas lui venir en aide ? Si jamais il se croyait plus fort et droit qu'il ne l'Ă©tait vraiment ? Il ressentait de nombreux frissons face Ă  la pensĂ©e qu'il pourrait rĂ©ellement dĂ©cevoir Lena, qu'il pourrait lui faire plus de mal qu'elle n'en ressentait dĂ©jĂ . Et s'il la faisait sombrer ? AprĂšs tout, il avait le cƓur Ă  l'Ă©couter et Ă  fuir cet endroit, mais elle Ă©tait en si piteux Ă©tat que peut-ĂȘtre un mĂ©decin l'aiderait mieux que lui ? Il repensa alors au fait qu'elle se scarifiait... Ce n'Ă©tait tout de mĂȘme pas un comportement normal, si ? Il le pouvait le comprendre, vu qu'il s'Ă©tait lui-mĂȘme scarifiĂ©, d'une certaine façon, mais il avouait que cela n'avait rein des mƓurs des gens classĂ©s comme Ă©tant dans la norme. Pourtant, il se refusait et se refuserait toujours Ă  croire que Lena Ă©tait une folle. Elle souffrait. C'Ă©tait tout. Rien de plus, rien de moins. Le pharmacien prenait du temps Ă  revenir et Bambi commençait rĂ©ellement Ă  craindre pour la santĂ© de la demoiselle, tout comme il s'inquiĂ©tait de ce qu'il devait faire. C'Ă©tait un homme irresponsable, tout le monde le lui disait souvent... Un enfant souffrirait Ă  tes cĂŽtĂ©s ! Et une femme ? Une femme, souffrirait-elle Ă  ses cĂŽtĂ©s ?Ce fut alors que de nombreux sentiments contradictoires emplirent son Ăąme alors qu'elle venait de se lever, tituba un instant pour retomber sur la chaise qu'elle avait si brusquement tentĂ© de quitter. Bambi ne sut mĂȘme pas comment il se retrouva accroupi Ă  ses cĂŽtĂ©s, Ă  lui caresser tendrement la joue, mais c'Ă©tait bel et bien dans cette position qu'il se trouvait lorsque le pharmacien revĂźnt dans les lieux, un sourire aux lĂšvres. Il semblait avoir apportĂ© tout ce que la blessure de la jeune femme nĂ©cessitait pour ĂȘtre soignĂ©e parfaitement. Ne t'inquiĂštes pas, tout ira bien. » souffla doucement le trentenaire dans l'oreille de Lena, tout en continuant de lui caresser doucement la joue et les cheveux, en guise de gestes rassurants. D'autant plus que le pharmacien Ă©tait quelqu'un de brusque et que la demoiselle aurait certainement trĂšs mal lors de la dĂ©sinfection de la plaie et mĂȘme du serrage du bandage. Il ferma un instant les yeux, comme s'il ressentait en mĂȘme temps le besoin de se rassurer lui-mĂȘme. Il eut envie d'embrasser Lena sur les lĂšvres, d'une façon torride, mais la prĂ©sence du pharmacien l'en empĂȘchait. Un frĂšre n'embrasse pas ainsi sa sƓur. Alors, il se contenta de dĂ©poser un baiser chaud contre le front de la demoiselle, aprĂšs avoir Ă©cartĂ© les quelques mĂšches blondes retombant sur celui-ci. Alors que Bambi continuait ses caresses douces et expressives Ă  la fois, il remarqua que l'homme prenait Ă©normĂ©ment de temps Ă  dĂ©sinfecter le bras et le poing de la jeune femme, comme s'il attendait quelque chose. Il crut que c'Ă©tait parce que la plaie Ă©tait si sale qu'elle nĂ©cessitait plusieurs passages Ă  l'eau oxygĂ©nĂ©e et ne s'en fit pas trop. Du moment que le sang Ă©tait stoppĂ©, le pharmacien pouvait bien prendre des heures si cela lui chantait. Peut-ĂȘtre avait-il du temps Ă  perdre ou apprĂ©ciait-il leur compagnie pourtant si peu banale ? Je te ramĂšne Ă  la maison, aprĂšs, promis. »fit le jeune homme tendrement, avant de n'ajouter, davantage Ă  l'attention du soigneur que de la victime J’appellerais ensuite ton mĂ©decin, celui qui te suit dans ton traitement antiĂ©pileptique. » Autant jouer le jeu jusqu'au bout. Autant mentir jusqu'au bout. AprĂšs tout, il le faisait pour la bonne cause, la seule bonne cause qu'il connaissait la santĂ© mentale de Lena. Elle Ă©tait si fragile, si perdue, qu'elle ne survivrait pas Ă  grand chose en ce moment-mĂȘme. Bambi Ă©tait omnibulĂ© par la crispation de douleur de la blondinette, si bien qu'il ne remarqua pas que le pharmacien, aprĂšs avoir pris belle lurette pour dĂ©sinfecter continuait sur le mĂȘme rythme. Il prit au moins cinq bonnes minutes Ă  trouver la bonne longueur pour la compresse et le bandage. Soudain, le trentenaire bondit face Ă  un bruit extĂ©rieur... Une voiture de police venait de se garer devant la pharmacie, paisiblement et deux policiers venaient d'en sortir. Bambi les observa nerveusement, se mordant mĂȘme la lĂšvre infĂ©rieure de par la tension qui envahissait son moindre millilitre de sang. Le pharmacien venait de terminer son office et s'Ă©tait levĂ©, jetant un Ɠil par la baie vitrĂ©e. C'Ă©tait lui. C'Ă©tait lui qui avait appelĂ© les flics. Bon sang de bonsoir, comment n'avait-il pas pu s'en apercevoir plus tĂŽt ? Comment avait-il pu lui faire confiance ? Comment avait-il pu penser que cet homme le croirait pour un si long laps de temps, surtout aprĂšs avoir regardĂ© le bras dĂ©chiquetĂ© de Lena ? Bambi avait soudainement l'impression que son cƓur allait s'arrĂȘter lorsque les deux policiers pĂ©nĂ©trĂšrent dans la boutique. Ils jetĂšrent un Ɠil sur la joyeuse compagnie avant de ne s'en approcher nettement. Le trentenaire semblait perdre toutes ses forces et se liquĂ©fier sur place. Il n'avait jamais aimĂ© la police. A chaque fois qu'il croisait un flic, il se retrouvait en garde Ă  vue. Du moins, c'Ă©tait ainsi jusqu'Ă  prĂ©sent. Il suait tant il Ă©tait effrayĂ©, bien qu'il envoyait un sourire radieux pour ne pas laisser transparaĂźtre les apparences. Il dĂ©glutit bruyamment alors que l'un des officiers prit la parole Que se passe-t-il par ici ? »Boum. Boum. Boum. Il devait dire quelque chose. Dire quelque chose. Dire quelque chose. S'il finissait encore une fois au commissariat ne serait-ce que pour une broutille, cela se terminerait mal. Il n'avait rien fait et pourtant le juge pourrait revoir sa peine qu'il venait de terminer. Il n'Ă©tait pas en libertĂ© conditionnelle, mais c'Ă©tait comme-ci puisqu'il devait rendre compte de ses gestes chaque mois...Le pharmacien rĂ©pondit Ă  sa place, racontant toute l'histoire, terminant son discours par un sĂ©rieux et accusateur Je pense que cette jeune femme a des problĂšmes. » Il l'accusait. Il accusait Bambi d'avoir fait du mal Ă  Lena, il l'accusait d'ĂȘtre Ă  l'origine de toutes ses blessures. Le trentenaire n'avait pas ressenti ce sentiment d'injustice depuis un certain temps et Ă  prĂ©sent, il lui semblait revenir cinq ans en arriĂšre, lorsque cette fille sortit de nulle part l'avait accusĂ© de viol. Une terrible accusation qui le suivrait toute sa vie. Elle avait brisĂ© le peu de dignitĂ© qu'il avait encore Ă  l'Ă©poque et lĂ , tout retombait encore. La situation semblait dramatique. MĂȘme s'ils finissaient tous par croire Lena qui disait qu'il ne lui avait fait aucun mal, et bien ce serait elle qui aurait des soucis. On la prendrait pour une folle, et on l'enfermerait. Bambi ne savait que trop bien ce que c'Ă©tait que d'ĂȘtre privĂ© de sa libertĂ©. Une horreur. Plus jamais ça. Et surtout pas pour cette jeune femme dont il Ă©tait tombĂ© amoureux et pour laquelle il ne souhaitait que le bonheur. Au pire, il s 'accuserait. Il dirait qu'il l'a battue. Il dirait qu'elle n'est pas folle, mais que c'est lui le fou. Il le dirait. Pour elle. Pourrait-on voir vos papiers d'identitĂ©, Monsieur ? » demanda poliment l'un des officiers, tendant la main en direction du jeune homme. Une piĂšce d'identitĂ© ? S'il donnait cela, ils comprendraient que Lena et lui n'avaient absolument rien d'un frĂšre et d'une sƓur et leur histoire paraĂźtrait encore plus saugrenue. Bambi commençait Ă  avoir peur. Il savait que Lena ne le laisserait pas tomber dans les filets de la police, qu'elle comprenait sa crainte. Il ne lui avait rien dit encore sur son passĂ©, mais elle devait ressentir ce qu'il ressentait, comme il avait pu sentir la moindre des douleurs de la demoiselle. L'autre officier s'Ă©tait approchĂ©e de Lena, justement, et semblait lui poser des questions, mais de lĂ  oĂč il se trouvait, Bambi ne pouvait pas entendre leur conversation, ce qui lui donnait une vĂ©ritable chair de poule. Je ne les ai pas sur moi. » fit-il entre ses dents afin de rĂ©pondre Ă  la question de l'agent de police, sentant ses mains commencer Ă  trembler alors qu'il les dissimulait dans les poches de son pantalon, un vieux jean dĂ©lavĂ© qu'il portait toujours. A peine avait-il prononcĂ© ces quelques mots qu'il posa un nouveau regard sur Lena. Il espĂ©rait qu'elle comprenne ce qu'il voulait dire. Sauvons-nous. Rassemble tes force et Ă  trois, on s'en va. Je t'en supplie. Aide-moi. Je ne veux pas finir de nouveau lĂ -bas. Je t'en prie. Lena. Sauvons-nous, ensemble. On ira chez toi. On fera ce que tu voudras. Je t'aiderais. Je t'aimerais mĂȘme. Je te ferais du bien. Je veillerais sur ta nuit. Mais, je t'en prie. Sauve-moi. Fuyons...Fuyons...Fuyons... Dans quelques secondes, on court, on court de toutes nos forces, on s'en va... On y arrivera. Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Sam 22 Oct - 1658 Les gens se cachaient toujours, sans cesse, devant certaines personnes, devant tout le monde. C’était un choix, c’était une envie ou c’était juste une habitude. Ils fuyaient toujours quelque chose que ça soit leur propre identitĂ© ou un jugement quelconque comme une image qui leur collait Ă  la peau. Ils jouaient, mentaient et manipulaient pour obtenir ce qu’ils dĂ©siraient, pour fuir ce dont ils avaient peur. Lena avait beau faire partie de ces gens, elle les haĂŻssait au plus haut point. Du moins, seulement ceux qui, la plupart du temps, agissaient ainsi sans raisons potables, sans logiques vĂ©ritables. Oui, c’était ainsi, elle n’en haĂŻssait qu’une partie en vĂ©ritĂ©, qu’un groupe qui ne cessait d’augmenter au fil des annĂ©es, au fur et Ă  mesure que les ĂȘtre humains devenaient sans cƓur comme de vulgaires machines. La blondinette frissonnait Ă  cette pensĂ©e car elle se sentait elle-mĂȘme sans cƓur. A force de tout fuir, Ă  force de tout rejeter, avait-elle encore la capacitĂ© de ressentir les choses humaines ? Elle ressentait encore cette souffrance qui lui brĂ»lait la peau jours aprĂšs jours. Elle ressentait encore cette horreur qui s’emparait de ses nuits la poussant dans l’enfer vĂ©ritable. Elle ressentait toujours cette envie de vengeance qui demeurait dans sa tĂȘte comme la seule façon de se dĂ©barrasser du fantĂŽme de son pĂšre la hantant nuit aprĂšs nuit, la poussant dans le nĂ©ant, secondes aprĂšs secondes. Mais, hormis ces sensations, que ressentait-elle d’humain ? La pitiĂ©, la joie, la tristesse, l’amitiĂ©, l’admiration, l’adoration, l’amour, la jalousie, la peur, l’envie, le besoin, le dĂ©sir. Elle ressentait tout. Elle ne ressentait rien. Elle ne savait mĂȘme plus, ne sachant plus si elle se contentait de jouer ces sentiments ou si elle les vivait rĂ©ellement Ă  chaque fois qu’ils l’assaillaient. Elle ne voulait pas savoir d’ailleurs ayant trop peur de dĂ©couvrir ce qui se cachait sous cette image qu’elle s’était créée aprĂšs tant d’annĂ©es de travail. Lorsqu’elle Ă©tait Lena Wates, sans mensonges, sans manipulations et sans jeu, elle Ă©tait humaine. Elle le savait car elle se fuyait pour ne pas l’ĂȘtre, pour ne pas ĂȘtre humaine, pour ne pas ressentir tout cela. Ces sentiments, ces pensĂ©es contradictoires enflaient dans sa tĂȘte au point qu’elle en avait la nausĂ©e. Elle n’avait pas envie de ne plus ĂȘtre humaine, elle ne voulait pas devenir cette ridicule machine et pourtant, elle faisait tout pour fuir sa propre nature. Pourquoi fuir ce qui aurait pĂ»t la sauver, la diffĂ©rencier de son pĂšre ? Pourquoi fuir ? Lentement, son esprit se mettait Ă  chercher une solution, une bonne rĂ©ponse Ă  ces questions. Elle jouait pour donner une impression aux autres, une impression qu’elle aurait aimĂ©e vraie, une impression qu’elle donnait pour protĂ©ger n’importe qui autour d’elle. Elle mentait pour protĂ©ger toutes ces personnes qu’elle croisait chaque jour. Elle mentait pour garder un secret enfoui comme si elle avait peur, comme si elle fuyait quelque chose. Avait-elle peur ? Oui, elle mourrait de frayeur. Cet effroi qu’elle ressentait dĂšs qu’elle sentait un regard sur elle, un regard qui la jugeait, qui la classifiait. La blondinette ne voulait pas se retrouver enfermĂ©e dans un quelconque endroit sans issue comme cet hĂŽpital psychiatrique dont on lui avait souvent parlĂ© alors elle continuait Ă  mentir sans cesse, face Ă  tout le monde. Fuyait-elle ? Elle fuyait ce monstre qu’elle Ă©tait censĂ©e devenir. Son pĂšre avait Ă©tĂ© humain puis il Ă©tait devenu ce monstre. Elle dĂ©sirait son humanitĂ© car c’était peut-ĂȘtre ce qui aurait pĂ»t l’aider. Mais, au fond, elle continuait Ă  fuir son humanitĂ© parce qu’elle savait qu’ainsi elle deviendrait un monstre inĂ©vitablement et qu’elle ferait trop de mal aux personnes Ă  qui elle s’était attachĂ©e. Elle mentait, elle manipulait, elle jouait uniquement pour protĂ©ger les autres de ce qu’elle Ă©tait, de ce qu’elle risquait de devenir. Elle s’était inventĂ©e cette identitĂ©, cette image parfaite qu’elle aurait aimĂ© vraie. Une rebelle parfaitement bien dans sa peau qui aimĂ©e fuir la rĂ©alitĂ© juste pour le fun, qui couchait Ă  droite et Ă  gauche parce que c’était plus amusant que d’ĂȘtre coincĂ©e avec une mĂȘme personne. Une fille forte et toujours prĂȘte Ă  rĂ©pondre, mĂȘme avec ses poings. Une fausse image qu’elle entretenait jours aprĂšs jours au point de ne plus savoir oĂč s’arrĂȘtait l’image et oĂč commençait la rĂ©alitĂ©. Elle n’était cependant pas la seule Ă  mentir, pas la seule Ă  cacher quelque chose. Bambi en Ă©tait la preuve vivante. Il avait violĂ© son intimitĂ©, connaissant les moindres parcelles de sa vie, connaissant la moindre horreur de ses journĂ©es. Et elle ne savait rien de lui. Elle l’avait classifiĂ© dans mauvais dĂšs qu’il avait eu l’idĂ©e de fouiller dans sa vie. Mais ce n’était pas aussi simple. Il n’était pas tout noir ou tout blanc bien au contraire. Il cachait des choses lui aussi. Elle l’avait sut en entendant ces mots qu’il avait prononcĂ© dans le bar. Il avait vĂ©cu des choses qui l’avaient poussĂ© Ă  se sentir comme un monstre. Pour se sentir comme un monstre, il fallait avoir fait quelque chose de vraiment horrible comme tuer quelqu’un. Pourtant, en l’observant, elle ne l’imaginait pas tuer une personne. Se trompait-elle ? Non, c’était impossible. Si seulement elle savait. Si seulement l’amour ne l’aveuglait pas autant dans son jugement, ne la poussant pas Ă  croire ce qu’elle voyait aujourd’hui. Il avait un secret. Un secret dont elle ne savait rien. Un secret dont elle ne saurait rien. Bambi semblait avoir besoin de temps pour lui avouer cette cachoterie. Il ne rĂ©pondait jamais lorsqu’elle tentait de savoir, lorsqu’elle tentait de comprendre. Il fuyait et cela sans raisons vĂ©ritables. Il devait se noyer de mensonges pour ne pas lui avouer tout de suite ce qu’il avait commis comme erreur. Elle l’observait, elle demandait et une nouvelle fois le silence demeurait. La rebelle cherchait ce qu’il aurait pĂ»t faire, ce qu’il pouvait bien cacher lorsque soudainement elle oublia tout. Elle oublia ses pensĂ©es, ses questions et cette douleur la poussant Ă  se sentir faible, comme un vulgaire morceau de viande. Un baiser qui mettait les choses au clairs, tellement trop. Elle Ă©tait humaine. Elle l’aimait. Qu’importe ce qu’il avait fait, qu’importe qu’il se dĂ©finisse ou non comme un monstre, qu’importe ce qu’il Ă©tait, qu’importe son passĂ©. Elle Ă©tait Ă  lui avant mĂȘme de l’avouer Ă  voix haute. Elle ne voulait jamais avouer cette atroce vĂ©ritĂ© Ă  voix haute tout comme elle ne voulait absolument pas oser dire qu’elle l’aimait. Non. Il n’avait pas Ă  ĂȘtre condamnĂ© simplement parce qu’elle s’était Ă©prise de lui. Pourtant oĂč qu’elle aille, quoiqu’elle fasse, elle penserait Ă  lui. Elle savait qu’à prĂ©sent leurs chemins Ă©taient liĂ©s et qu’ils n’avaient aucuns moyens d’échapper Ă  ce destin, Ă  cette attraction beaucoup trop forte les concernant. Elle Ă©tait piĂ©gĂ©e et cela depuis qu’elle s’était mise Ă  jouer avec lui dans ce bar quelques semaines auparavant. La demoiselle continuerait de lutter, elle continuerait de se taire et de fuir parce que c’était mieux pour le trentenaire. Le baiser fut rompu soudainement, trop violement. DĂ©chirement atroce. MalgrĂ© les rĂ©solutions qu’elle dĂ©sirait prendre, Lena ne put contrĂŽler cette envie qui apparaissait sur son visage, cette envie de retrouver ces lĂšvres une nouvelle fois. Elle ne bougea pas, elle luttait contre elle-mĂȘme se concentrant sur la douleur dans son bras pour oublier ce dĂ©sir. Puis elle se retrouvait dans ses bras dĂ©sirant Ă  tout prix qu’il la pose Ă  terre et ne manquant donc pas de s’agiter pour obtenir ce qu’elle dĂ©sirait. C’était peine perdue. Il lui demanda de garder son calme, il la poserait mais pas tout de suite. Elle devait ĂȘtre patiente. Patiente. Patiente. La ramenait-il chez elle comme elle le voulait ? Elle se ferait patiente parce qu’elle lui faisait confiance, parce qu’il le lui avait demandĂ©. Elle Ă©tait prĂȘte Ă  tout pour lui et ne semblait pas pouvoir lutter contre cette une idiote, elle se rendait compte de son erreur. Elle s’était fait avoir, trop facilement, trop illusoirement. Stupide sentiment, stupide amour, stupide attachement. Pourtant, la blondinette n’avait aucuns pouvoirs pour lutter contre cette vĂ©ritĂ©. Et, si elle les avait, s’en serait-elle seulement servie ? La rĂ©ponse nĂ©gative se profilait dans son cerveau et elle secouait la tĂȘte, fuyant cette rĂ©alitĂ©, fuyant cette vĂ©ritĂ© dont elle ne voulait pas. LĂ  voilĂ  qui se retrouvait dans cette pharmacie, assise sur une chaise Ă  le supplier de rester Ă  cĂŽtĂ© d’elle. Faiblesse et amour ne faisaient pas bon mĂ©nage chez la blonde qui abaissait son mur et ses armes. Il Ă©tait loin d’elle et elle n’aimait guĂšre ça. Il Ă©tait toujours lĂ  dans la pharmacie comme ne voulant pas l’abandonner. Il Ă©tait toujours lĂ , elle le savait sans mĂȘme ouvrir les yeux comme si une connexion demeurait entre eux. Pourtant, il n’était pas proche d’elle. C’était le pharmacien qui Ă©tait Ă  ses cĂŽtĂ©s, c’était le pharmacien qui la poussait Ă  souffrir autant au point de ne plus savoir qui elle Ă©tait ni mĂȘme ce qu’elle Ă©tait. La douleur prenait le dessus et elle ne pouvait guĂšre fuir. Cependant, Bambi avait le pouvoir d’apaiser ce monstre s’emparant de sa peau, il avait le pouvoir de la faire aller mieux, un tant soit peu. Elle laissait son envie passer dans un murmure, dans cette demande profonde et trop sincĂšre au point de li en dĂ©chirer le cƓur. Elle le voulait prĂšs d’elle, elle le dĂ©sirait prĂšs d’elle. C’était tout ce qui comptait, tout ce qui pouvait la sauver. Et, sans mĂȘme s’en rendre compte, elle avouait son attachement, elle avouait ce besoin et cet amour Ă  demi-mot. Elle le condamnait et elle s’en voulait presque aussitĂŽt, ses doigts se mettant Ă  trembler tandis que son cƓur s’affolait. Il venait. Il Ă©tait lĂ  proche d’elle et, malgrĂ© elle, un sourire se dessina sur ses lĂšvres. Elle se sentait mal, elle dĂ©sirait s’occuper autrement pour ne plus penser Ă  cette douleur la tuant Ă  petit feu. Ses doigts partaient Ă  la recherche de ses cigarettes, lentement et silencieusement. Enfin, elle trouvait ce qu’elle dĂ©sirait et il lui arrachait ses cigarettes des mains. Non mais pour qui se prenait-il tout de mĂȘme ? Elle avait envie de crier, de protester et de lui dire de partir d’ici. Elle avait envie de fuir cet endroit. Pourtant, elle se taisait, elle n’agissait pas. Elle ne protestait pas, trop concentrĂ©e sur la douleur que le pharmacien l’obligeait Ă  ressentir. Puis plus rien hormis la douleur rĂ©elle. Le pharmacien partait enfin. Elle avait envie de fuir, elle avait envie de sombrer. C’était tellement plus simple. Pourtant, au lieu de cĂ©der Ă  toute ces tentations, la demoiselle se contenta de reprendre la parole murmurant toujours comme si parlait lui demandait un effort surhumain. Elle lui demandait de la ramener Ă  la maison. Elle lui demandait silencieusement de la ramener chez elle et de rester avec elle lĂ -bas. Il lui rĂ©pondait trop doucement, trop irrĂ©ellement. Elle devait se calmer, il allait la ramener chez elle. Elle y croyait vraiment. Mais bien sĂ»r ! Elle frissonnait n’osant penser qu’il lui mentait. Pourtant, elle en demeurait convaincue tellement la voix qu’il prenait semblait simplement prĂ©sente pour qu’elle ne fuit pas. Elle ne le croyait pas et elle s’en voulait de ne pas le croire. Soudainement, il ajouta autre chose. Ils attendaient juste le bandage. LĂ , elle osait tourner son visage vers lui, chercher le mensonge dans les traits de son interlocuteur. Rien. C’était vrai, c’était rĂ©el. Il ne l’emmĂšnerait pas voir un mĂ©decin comme le dĂ©sirait le pharmacien. Elle se sentait rassurĂ©e soudainement, illusoirement se disant que tout irait pour le mieux et qu’elle devait juste demeurer patiente. Elle se levait, vacillait, se retrouvait Ă  nouveau sur sa chaise. Avait-elle eut l’intention de fuir ? Pas le moins du monde. Pourquoi en quelques secondes Ă  peine, il Ă©tait lĂ  prĂšs d’elle, trĂšs prĂšs d’elle Ă  lui caresser la joue si tendrement qu’elle se sentait rassurĂ©e comme une enfant soudainement. Il parlait Ă  nouveau, elle se concentrait sur la voix de son interlocuteur comme pour oublier le reste. Ne pas s’inquiĂ©ter, tout irait bien. Comment croire une telle chose alors qu’elle souffrait comme elle n’avait jamais souffert ? Elle espĂ©rait, se concentrait sur ce souffle chaud glissant sur sa peau, sur ces doigts caressant sa joue, ses cheveux. Elle se concentrait sur ce qu’il lui offrait pour oublier cette torture que le pharmacien l’obligeait Ă  subir. Il Ă©tait trop brusque, trop violent dans les gestes qu’il avait envers la blondinette. C’était comme s’il Ă©tait lui-mĂȘme trop Ă  cran. La demoiselle frissonnait prĂ©sentant quelque chose de mal. Un baiser sur son front et elle oubliait tout le temps d’un instant. Ses yeux se fermaient, elle se rappelait le baiser dans la rue. Elle hĂ©sitait, dĂ©sireuse de s’emparer des lĂšvres de son interlocuteur, se souvenait du mensonge et se contentait alors de ce bref contact. Elle souffrait et tentait pourtant d’oublier vainement. Elle se mordait la lĂšvre pour ne pas hurler. Sa tĂȘte lui faisait mal. Un haut le cƓur la traversa. Son cƓur battait trop fort, trop violement. Et cette douleur sur son bras. Ça brĂ»lait, ça piquait, ça durait trop longtemps. De nouveau, la voix de Bambi. Il la ramĂšnerait Ă  la maison aprĂšs. Il avait employĂ© le mĂȘme terme qu’elle comme s’il lui promettait de rester avec elle. Il ajouta autre chose, plus pour le pharmacien que pour elle pourtant elle acquiesça comme sachant qu’elle devait agir ainsi, qu’elle devait mentir comme ça. Douleur, douleur, douleur. Tout n’était plus que douleur mĂȘme les gestes tendres de Bambi n’y faisait plus rien. Elle gardait les yeux fermĂ©s. L’eau oxygĂ©nĂ©e lui brĂ»lait la peau atrocement. Pour ressentir ça, elle devait s’ĂȘtre bien ouverte. Elle voulait retirer son bras mais se sentait comme inerte, ne pouvant pas le bouger. La douleur cessa un instant, reprenant de plus belle et la poussant alors Ă  murmure Ă  l’encontre de mal
 Il me fait mal
Elle murmurait pour ne pas crier. Elle parlait pour ne pas sombrer. La douleur continuait. Le pharmacien continuait de dĂ©sinfecter sa plaie et elle continuait Ă  souffrir. C’était trop long, ce n’était pas normal. Il se passait quelque chose. Pourtant, elle n’ouvrait pas les yeux priant silencieusement pour sombrer au plus vite. Puis soudainement, plus de douleur aussi violente. Elle ne sentait plus le sang coulait violement et chaudement contre sa peau. Il coulait toujours faiblement comme dĂ©jĂ  arrĂȘtĂ©. Elle entendait le pharmacien s’agiter tout prĂšs d’elle, cherchant Ă  perdre encore plus de temps. Elle n’osait pas dire Ă  Bambi de courir, elle n’osait pas lui dire que quelque chose de mal allait arriver. Elle savait juste qu’elle ne devait rien dire parce que ce n’était que dans sa tĂȘte et on la prendrait juste pour une dingue. Soudainement, le contact du bandage sur sa peau. La crispation de douleur sur ses traits alors que le bandage Ă©tait serrĂ© contre sa peau. C’était bon. Ils pouvaient rentrer maintenant. Puis soudain, un bruit extĂ©rieur parvenait aux oreilles de la blonde. DĂ©chirure. L’abandon de Bambi. L’abandon du pharmacien. Elle Ă©tait soignĂ©e et il se passait quelque chose. Elle ouvrit les yeux, remarquait la panique de Bambi et voulut se prĂ©cipiter prĂšs de lui mais elle n’eut mĂȘme pas la force de se lever. Elle bougeait lĂ©gĂšrement pour tenter de comprendre ce qui se passait. Les lumiĂšres du gyrophare se rĂ©percutaient dans la pharmacie. La demoiselle pensait d’abord qu’il s’agissait d’une ambulance, que le pharmacien avait tout compris et qu’il appelait quelqu’un pour qu’on juge l’état mental de la demoiselle. Si cela arrivait, on l’enfermerait trop vite. Elle bougeait Ă  nouveau, se penchait et remarquait qui c’était rĂ©ellement. Pas d’ambulance, pas de mĂ©decin. C’était simplement la police. Le soupir de soulagement que la blonde voulait pousser resta bloquĂ© dans sa gorge dĂšs qu’elle remarquait Bambi nerveux comme pas deux. Ok, c’était grave voir mĂȘme trĂšs grave. Le pharmacien les avait coincĂ©s mais ce n’était pas elle qui risquait le plus gros. Une voix Ă©trangĂšre rĂ©sonnait. Que se passait-il ici ? Hein ? Comment ça ? Qu’avaient-ils fait de mal ? Elle ne comprenait pas rĂ©ellement. Une voix surgit Ă  nouveau. L’histoire n’était pas racontĂ©e par Bambi. Le pharmacien racontait l’histoire puis il avançait qu’elle avait des problĂšmes et le ton qu’il avait employĂ© Ă©tait comme s’il dĂ©finissait Bambi comme Ă  l’origine de ses problĂšmes. Elle eut un sourire ironique et la rage traversa son corps. Comment osait-il accuser Bambi de cette façon ?! La rebelle ressentie la folle envie de se prĂ©cipiter sur le pharmacien pour l’étrangler. Ses doigts bougĂšrent mais pas elle. Ce n’était pas le moment de crĂ©er plus d’ennuis ou de risquer de se retrouver derriĂšre les barreaux. On s’adressait Ă  Bambi comme donnant parfaitement raison au pharmacien. Puis, quelqu’un s’approchait d’elle. PrĂ©sence inconnu. A sa hauteur. Elle gardait les yeux fixĂ©s sur le sol comme pour fuir, comme pour se fuir. La voix rĂ©sonna alors posant la question Ă  laquelle elle s’ cet homme vous a-t-il fait du mal ?Elle secouait la tĂȘte nĂ©gativement. On n’allait pas la croire si elle agissait de cette maniĂšre. On n’allait pas la croire si elle se mettait Ă  agir comme incapable de parler ou d’affronter un quelconque regard. On allait dire que Bambi lui avait fait du mal, l’avait intimidĂ© pour qu’elle se taise avec des quelconques menaces. On allait dire qu’il Ă©tait responsable et ils allaient l’emmener loin d’elle. Cette pensĂ©e la poussa Ă  rĂ©agir plus rapidement que l’aurait fait n’importe quel claque en pleine figure. Si elle n’était pas en mesure d’ĂȘtre forte, elle risquait de le perdre. Cette idĂ©e lui Ă©tait insoutenable, la poussant Ă  se sentir plongĂ©e dans un nĂ©ant atroce et indescriptible. Non, ils n’avaient pas le droit de le dĂ©finir comme responsable d’autant plus lorsqu’il ne l’était pas. Ce n’était qu’un mensonge inventĂ© par le pharmacien. Elle lui en voulait, elle en tremblait de rage, serrant les dents pour retenir le monstre qui grandissait en elle avec cette envie meurtriĂšre. On n’avait pas le droit de faire du mal Ă  Bambi. Elle prĂ©fĂ©rait ĂȘtre enfermĂ©e toute seule et le savoir loin, bien, libre. Serrant les mains, elle rĂ©pondit alors entre ses dents avec un ton sans doute trop agressif. Il ne m’a rien fait, il Ă©tait juste lĂ  pour m’aider, il ne veut que mon relevait les yeux, croissait le regard de l’agent. Il ne la croyait pas. Elle le savait. Il savait qu’elle le savait. Pourtant, elle demeurait campĂ©e sur sa position assumant parfaitement ce qu’elle disait et ce qu’elle clamait haut et fort. Bambi ne lui avait pas fait de mal, il ne lui en ferait jamais, il ne voulait pas lui en faire. Elle ne mentait pas. L’agent voulait pourtant trouver un responsable et, Ă©tant donnĂ© son Ă©tat, ce ne pouvait pas ĂȘtre elle qui Ă©tait accusĂ©e. Si seulement l’agent savait. Elle dĂ©viait son regard vers Bambi et elle comprit immĂ©diatement ce qu’il avait en tĂȘte. Il avait peur, il Ă©tait en panique total mĂȘme s’il le cachait terriblement bien. Il dĂ©sirait qu’ils fuient, il dĂ©sirait qu’elle le sauve de ces gens lĂ . Courir et fuir purement et simplement. Elle se levait, tanguait une nouvelle fois ressentant la faiblesse dans tout son corps. Non, elle n’avait pas le droit d’ĂȘtre faible, elle devait ĂȘtre forte et le tirer de lĂ . L’agent s’approchait mais elle s’éloignait violement. Ça pouvait ĂȘtre mal prit, mal vu, mal interprĂ©tĂ© mais qu’importait. La demoiselle cligna plusieurs fois des yeux avant de ne voir correctement la piĂšce sans flou, sans vertiges. Son bras lui faisait toujours mal propageant ce malaise partout. Elle serrait les dents, passait outre ce malaise. Elle venait se placer devant Bambi comme le protĂ©geant. Elle faisait face Ă  l’agent tĂȘte haute, l’observant, cherchant un point faible pour se sortir de la situation sans avoir besoin de fuir. Fuir serait une ultime solution mais pas la prioritaire, elle dĂ©sirait Ă©viter les ennuis. Se raclant la gorge pour Ă©claircir sa voix, la rebelle prit alors la parole trop respectueuse. Monsieur, il me semble que nous sommes dans un pays libre et que venir dans une pharmacie parce qu’on s’est blessĂ©e n’est pas interdit par la loi. Je suis tombĂ©e et il m’a emmenĂ© ici. Il veille sur moi c’est tout. Il ne ferait pas de mal Ă  une le couvrait, elle le protĂ©geait. Pourtant, l’agent n’était pas convaincu. L’était-elle ? Au fond oui mais au dessus elle continuait de douter. Il s’était dĂ©fini comme un monstre et il y avait donc quelque chose qui laissait penser qu’il n’était pas un simple ange comme elle le pensait. Elle le dĂ©fendait, elle mentait peut-ĂȘtre et pourtant elle demeurait tĂȘte haute. Le premier agent fit un signe au second. La fuite semblait ĂȘtre la seule solution qui pourrait marcher. Elle lança un regard assassin au pharmacien. Ce genre de regard qui disait qu’elle reviendrait et qu’il le paierait d’avoir créé cette situation. Le monstre prenait le dessus pour la premiĂšre fois. Lena Ă©tait certaine que Bambi avait croisĂ© son regard car lorsqu’elle posa ses yeux sur le revolver du policier, elle ressentit une pression sur son bras comme lui disant de ne rien faire de stupide. Elle tournait le regard vers Bambi, acquiesçant vaguement, invisiblement et le dĂ©compte prit place. Dix. On doit rĂ©ussir. Neuf. Il y a une ruelle pas loin oĂč l’on se cachera. Huit. Je suis prĂȘte Ă  tout pour toi. Sept. Tu es innocent. Six. Je ne sais pas si je vais tenir. Cinq. Tout se remet Ă  tourner. Quatre. Mon bras me fait mal. Trois. Cours sans moi. Deux. Tu ne m’écouteras pas, je 
 non. Un. Allons-y. Elle glissa sa main dans celle de Bambi, tressaillit au contact. Et go ! DĂ©viant sa trajectoire, elle entama sa course entraĂźnant Bambi Ă  sa suite. Le vertige demeurait, la douleur augmentait. Elle avait peur de tomber, elle se sentait sombrer. Pourtant, la demoiselle continuait de courir comme si sa vie en dĂ©pendait. Elle se croyait dans un de ces cauchemars, elle en frissonnait s’y croyant complĂ©ment. Quelques mĂštres encore. Une ruelle sombre. Elle pivota, s’y engouffra et s’arrĂȘta aussitĂŽt lĂąchant la main de Bambi trop violement tandis qu’elle s’appuyait contre le mur le plus proche. Son cƓur battait trop fort, elle se sentait mal. Elle se penchait, vomissait ses tripes et s’éloignait encore plus dans la pĂ©nombre pour se rĂ©fugier dans le noir plus loin. Elle le sentit s’approcher et recula d’un pas soudainement comme ayant peur totalement. Son cauchemar et la rĂ©alitĂ© se superposait tellement qu’elle ne savait plus. Puis soudain, la rĂ©alitĂ© prenait le dessus, tout revenait. Lena se sentait affreusement stupide, idiote et elle n’osait plus bouger. Elle prenait la mieux de ne pas aller dans une pharmacie
 Les gens sont dingues et croient vraiment n’importe quoi d’autant plus dans une telle situation
Un reproche pourtant sur le ton de la plaisanterie car elle Ă©clatait de rire sans mĂȘme attendre une rĂ©ponse. La pression, la douleur, la peur, le cauchemar. Tout retombait et elle avait besoin de dĂ©compresser Ă  travers ce rire qui s’échappait de ses lĂšvres et demeurait nerveux pourtant. Elle recula et s’appuya contre le mur. La blondinette ne s’assit pas, ne sachant pas s’il faudrait Ă  nouveau fuir. Son cƓur lui faisait mal, sa tĂȘte la tuait, son bras demeurait douloureux. Les vertiges reprenaient trop violents. Tremblante de tous ses membres, la blonde frĂ©mit alors qu’elle reprenait la parole. J’espĂšre qu’il n’y avait pas de camĂ©ra lĂ -bas
 Je n’ai pas envie qu’on se souvienne de moi. Une grimace de douleur tordit ses traits alors qu’elle ajoutait alors. J’espĂšre aussi que tu avais une excellente raison pour me demander de fuir comme ça devant la police et surtout avec ce ne demandait mĂȘme pas d'explications, aucunes questions, rien. Elle lui faisait aveuglement confiance. Elle ne lui en voulait pas du tout alors qu’elle aurait sans doute dĂ»t lui en vouloir. Elle ne pouvait pas s’y rĂ©soudre. La demoiselle avait si mal qu’elle avait l’impression de sombrer. Bambi Ă©tait lĂ  quelque part mais il n’était pas proche d’elle peut-ĂȘtre Ă  cause du pas en arriĂšre qu’elle avait fait quelques minutes auparavant. Elle posa son regard sur lui, s’excusant silencieusement. Il devait comprendre et faire le rapprochement entre cette course rĂ©elle et les courses qu’elle vivait dans ses cauchemars. Il devait avoir comprit qu’elle avait agit ainsi simplement parce qu’elle ne savait plus si c’était la rĂ©alitĂ© ou un cauchemar, simplement parce qu’elle avait peur. La douleur rĂ©sonna Ă  nouveau dans tout son corps. Elle avait l’impression de sombrer si bien qu’elle s’efforçait Ă  respirer tranquillement ne se rendant mĂȘme pas compte qu’elle s’était mise Ă  haleter trop fortement. Elle Ă©tait passĂ©e outre ce mal pour lui, elle aurait tout fait pour lui-mĂȘme se condamner elle-mĂȘme. Elle Ă©tait amoureuse et elle le savait maintenant, ne pouvant mĂȘme plus chercher Ă  fuir cela mais pouvant toujours tenter de cacher cette vĂ©ritĂ©. Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Lun 24 Oct - 2307 Ne sombre pas Lena, non, ne sombre pas. Je t'en prie. Le corps et l'esprit de Bambi Ă©taient en transe alors qu'il ne pouvait quitter le corps fragile de la jeune femme des yeux. Elle Ă©tait si pĂąle, elle souffrait tellement. C'Ă©tait une vue presque insoutenable. Il avait beau la caresser, la rassurer de la plus grande maniĂšre qu'il pouvait, de toutes ses forces, lui offrant son cƓur dans le creux de la main, il ne parvenait pas Ă  l'apaiser totalement. Elle avait mal, si mal. Bambi jeta mĂȘme un regard noir au pharmacien afin de lui faire comprendre qu'il Ă©tait dans ses intĂ©rĂȘts de se faire un peu plus doux. Mais le brave homme Ă©tait bien trop concentrĂ© et nerveux pour faire attention Ă  ce dĂ©tail. Le trentenaire commençait rĂ©ellement Ă  se poser des questions, notamment Ă  se demander s'il avait rĂ©ellement bien fait de se rendre dans ces lieux. Mais comment aurait-il pu soigner Lena, lui ? Il n'avait rien d'un infirmier, encore moins d'un mĂ©decin. Il aura fait un bandage encore pire que celui totalement sanguinolent qu'elle avait dĂ©jĂ  autour du bras. Bambi serra les dents lorsque vĂźnt le moment de serrage du bandage, c'Ă©tait comme s'il Ă©tait gravement blessĂ© lui-mĂȘme et qu'on le soignait en ce moment-mĂȘme. Il avait connu des violences et des blessures bien pires, notamment en prison, alors il pouvait parfaitement comprendre la douleur de la blondinette. Non seulement il pouvait la comprendre, mais il pouvait la ressentir pleinement, avec ardeur. Cela le saisissait aux tripes lui donnant mĂȘme une intense envie de vomir. Il Ă©tait tellement concentrĂ© sur la demoiselle qu'il prit quelques minutes avant de ne comprendre que la voiture de police s'Ă©tait arrĂȘtĂ© Ă  proximitĂ© de la boutique et qu'ils Ă©taient tous deux la raison de la venue des forces de l'ordre dans cette pharmacie de garde en ce soir frisquet d'automne. AussitĂŽt qu'il l'eut compris son cƓur se serra. Il suffirait qu'on l'accuse injustement pour qu'il finisse de nouveau en prison. Il le savait, il ne ferait pas le poids devant un jury, les jurĂ©s ne verraient que son passĂ© lourd de sens pour lequel il n'avait pas assez payĂ©, n'ayant passĂ© que cinq annĂ©es derriĂšre les barreaux, et il y retournerait. Il crut tout d'abord voir dans le regard de Lena une lueur d'inquiĂ©tude se dissiper peu aprĂšs avoir apparu. Certainement Ă©tait-elle rassurĂ©e qu'il ne s'agissait nullement d'une ambulance venue l'emmener Ă  l'hĂŽpital. Et Bambi aussi ne pensait pas le contraire, mais il ne put respirer calmement le temps que dura l'interrogatoire des deux policiers. La faible rĂ©ponse qu'il avait dĂ©goisĂ©e devait leur paraĂźtre suspecte. Il n'entendait pas ce que les gendarmes demandaient Ă  Lena, Ă  cette amie dont il Ă©tait amoureux, voilĂ  pourquoi il commençait Ă  s'inquiĂ©ter vivement. D'un cĂŽtĂ©, il avait confiance en la blondinette et il savait qu'elle ne mentirait ni sur lui ni sur ses intentions. Mais la croirait-elle ? Ils pourraient penser qu'elle le dĂ©fendait car il l'avait intimidĂ©e ou alors qu'elle souffrait du syndrome de Stockholm. AprĂšs tout, c'Ă©tait quelque chose de trĂšs mĂ©diatisĂ© en ce moment, un terme Ă  la mode qui caractĂ©risait chaque personne souhaitant dĂ©fendre son agresseur. Sauf que lĂ , en ce moment prĂ©sent, la diffĂ©rence Ă©tait large puisque Bambi n'avait aucunement agressĂ©e Lena et il ne le ferait jamais. Il l'aimait, il l'aimait de tout son ĂȘtre malgrĂ© les annĂ©es d'Ă©cart. Peut-ĂȘtre cet Ă©tat de fait faisait de lui un pervers ou un tordu, mais il s'en fichait. Il ne lui avouerait pas. Pas pour l'instant. Il avait trop de respect. Peut-ĂȘtre le lui dirait-il plus tard lorsqu'elle irait mieux, lorsqu'elle aurait retrouvĂ© la santĂ© qu'elle n'aurait jamais dĂ» perdre. La gorge du jeune homme se serrait Ă  fur et Ă  mesure qu'il imaginait les questions et les rĂ©ponses qui se posaient Ă  l'autre cĂŽtĂ© de la piĂšce. On l'avait Ă©loignĂ© exprĂšs de la jeune blonde et cet espace créé entre eux lui devenait insupportable. Il avait besoin d'elle Ă  ses cĂŽtĂ©s. Il avait besoin de son contact, de lui caresser tendrement la joue, de l'embraser, de sentir tout simplement sa chaleur et de humer son parfum. Le regard qu'il lui lança, ce regard si suppliant sembla lui faire comprendre tout ce dont il Ă©tait la victime, car aussitĂŽt, elle se leva, titubant quelques peu. Sans qu'il n'eut vraiment le temps de se rendre compte de ce qui se produisait, Lena se plaça furtivement entre lui et le policier lui faisant face. Elle souffla des mots qui l’impressionnĂšrent. Pensait-elle vraiment ce qu'elle disait. Il ne ferait pas de mal Ă  une mouche. Ces mots rĂ©sonnĂšrent dans la tĂȘte et aux oreilles du trentenaire comme une lourde dĂ©claration. La vie lui avait appris que c'Ă©tait un mensonge. Il n'Ă©tait pas quelqu'un de bien. Il voulait le devenir, certes, mais il en Ă©tait encore loin et se demandait mĂȘme s'il parviendrait un jour au but. Il avait fait du mal Ă  la femme de sa vie, sa mĂšre. Alors de quoi serait-il encore capable. Il baissa les yeux au sol, laissant Lena continuer de parler. Il avait si mal soudainement, si mal qu'elle le dĂ©fende, le couvre de cette maniĂšre. Il n'avait pas le droit de lui demander ce genre de choses, surtout dans son Ă©tat. Elle n'Ă©tait pas en pleine forme, elle avait besoin de repos...D'immensĂ©ment de repos. Pourtant, elle semble si forte subitement, si sĂ»re d'elle. Ses yeux formaient un fusil qui visait le policier, ses poings Ă©taient serrĂ©s, mais Bambi ne pourrait dire si c'Ă©tait Ă  cause de la douleur qu'elle supportait ou alors pour marquer avec intensitĂ© sa position. Il pouvait ressentir la colĂšre qui envahissait peu Ă  peu le corps frĂȘle de la demoiselle. C’était comme si leur corps et leur cerveaux Ă©taient liĂ©s par une force invisible et extrĂȘmement solide, quasiment indestructible. AprĂšs avoir rĂ©gulĂ© sa respiration, le trentenaire observa avec attention la scĂšne se dĂ©roulant sous ses yeux. Un instant, il crut que Lena risquait de faire une grosse bĂȘtise. Elle Ă©tait tellement attirĂ©e par le flingue que tenait le policier rangĂ© dans son porte-pistolet, qu'il crut bon de la saisir par le bras, doucement, avec une large douceur. Une seul regard avait suffit pour qu'elle comprenne ce qu'il voulait dire. Reste calme, chĂ©rie. Reste calme. Lui-mĂȘme n'Ă©tait pas certain que tout irait bien, mais il essayant en vain de paraĂźtre calme et posĂ©. Mais Lena ne s'y trompait nullement, elle le sentait, elle sentait la tension qui Ă©manait de son corps, de son visage, de sa voix. Cette derniĂšre n'Ă©tait pas tremblante lorsque Bambi s'adressa de nouveau aux policiers, mais Lena, elle, pouvait sans nulle doute reconnaĂźtre la moindre vibration de trop. Elle ne savait rien de lui et il Ă©tait prĂȘt Ă  tout lui offrir. Il lui expliquerait, plus tard, dĂšs qu'il se trouverait en position de devoir le faire, de pouvoir le faire. Peut-ĂȘtre la perdrait-il lorsqu'elle apprendrait son passĂ©, et de cela, il en avait peur. La crainte lui rongeait les entrailles, venant s'ajouter Ă  celle dĂ©jĂ  fortement prĂ©sente vis-Ă -vis de la situation actuelle. A nouveau leurs regard s se croisĂšrent. Elle avait compris. Elle vait tout compris. Lorsque la main de la blondinette glissa doucement dans la sienne, dans une tendre caresse, le trentenaire ressentit de nombreux frissons lui parcoururent l'Ă©chine, c'Ă©tait comme s'il revivait Ă  ce contact, comme si la peur disparaissait l'espace de quelques secondes. Si seulement elle avait Ă©tĂ© lĂ  le jour du verdict Ă  son procĂšs, le jour oĂč il avait Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  65 ans de prison... Si elle Ă©tait venue le voir chaque semaine dans ce parloir sombre qu'il connaissait Ă  peine tant la solitude l'avait enveloppĂ© durant ces annĂ©es... Si seulement elle avait Ă©tĂ© un peu plus ĂągĂ©e ou lui un peu plus jeune, il l'aurait connue avant. Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, l'air frais de la rue vĂźnt ensevelir ses poumons. Ils courraient, ils fuyaient tous deux main dans la main, comme deux adolescent fuyant des parents tyranniques qui refusaient leur amour. Leurs pas les menaient rapidement vers une ruelle, aucun d'entre eux ne se retourna afin de constater si oui ou non les policiers les avaient pris en chasse. Aucun d'entre eux ne ressentit le besoin de le savoir. Bambi Ă©tait avec Lena, elle le protĂ©geait, il ne risquait rien. Un gaillard comme lui qui se laissait guider pleinement par une demoiselle ayant plus de dix ans d'Ă©cart avec lui, ce n'est peut-ĂȘtre pas quelque chose d'imaginable pour vous, mais c'Ă©tait pourtant la rĂ©alitĂ©. Il se laissait mener, donnant toute sa confiance Ă  cette jeune femme qui lui sauvait la vie, en un sens. Soudain, perte de contact, elle lui avait lĂąchĂ© la main, d'une maniĂšre brutale et si soudaine qu'il en fut littĂ©ralement stoppĂ©, s'arrĂȘtant nette. Leur fuite les avait menĂ©s dans une ruelle sombre et perdue, le genre de ruelles que tout le monde dĂ©serte Ă  al nuit tombĂ©e, de peur de faire une mauvaise rencontre. Mais pour nos deux protagonistes, ce n'Ă©tait pas vraiment la prĂ©occupation principale. Ils ne risquaient rien de pire que ce qu'ils venait de fuir. La prison ou l'hĂŽpital psychiatrique. Ils gagnaient leur libertĂ©, leur si douce libertĂ©. Pour l'avoir perdu une fois, Bambi se rendait compte Ă  quel point, il fallait se battre pour la prĂ©server. Pas Ă©tonnant que nombre de civilisations avait eu une phase de rĂ©volution dans leur histoire. Trop focalisĂ© sur le fait qu'elle vienne de le lĂącher ou alors trop inquiet du fait qu'elle ait du mal Ă  respirer, Bambi ne comprit pas pourquoi, soudainement, le rire cristallin de Lena envahit les lieux. Il n'avait mĂȘme pas Ă©coutĂ© ce qu'elle avait dit, il avait juste entendu sa voix, ce son si doux qui le berçait, prĂ©servait tendrement son esprit et son coeur. Il la regarda, interloquĂ©, posant sur elle des yeux de merlan fris. Finalement, il se laissa aller Ă  Ă©vacuer tout son stress par un rire, un large rire sonore et nerveux. C'Ă©tait si bon. C'Ă©tait si doux. C'Ă©tait un instant si parfait. Il ne se souvenait pas avoir dĂ©jĂ  vu la demoiselle rire ainsi, mĂȘme devant les blagues vaseuses qu'il avait tentĂ© jadis de faire durant leurs rencontres hasardeuses. Viens-lĂ ... » dit-il finalement avant de ne l'attirer brusquement Ă  lui afin de l'enlacer amoureusement. Il la serra fortement contre lui. Il en avait besoin, lĂ  tout de suite. Il en avait tellement besoin puisque le moment de lui avouer une partie de son passĂ© Ă©tait arrivĂ©. Il lui devait des explications. Elle venait de se sacrifier pour lui, de faire un effort surhumain. Bambi laissa son interlocutrice s'adossait Ă  un mur aprĂšs l'avoir lĂąchĂ©e fĂ©brilement. Elle n'avait pas posĂ© de questions, mais il devait parler. C'Ă©tait sous-entendu. Il devait se justifier de son comportement, de ses craintes, de ce qu'il lui avait demandĂ© de faire par un seul regard, comme si elle lui devait quelque chose. Pourtant, elle ne lui devait rien. Absolument rien. Baissant les yeux un instant, Bambi se gratta nerveusement la tĂȘte, puis il s'adossa contre le mur Ă  cĂŽtĂ© de la jeune femme. Jamais il ne pourrait la regarder dans les yeux en lui disant cette vĂ©ritĂ© si lourde. Je viens tout juste de sortir de prison, Lena. » fit-il, sur un ton grave, bien que sa voix tremble terriblement. Sa gorge se serrait alors qu'il se rendait compte de pourquoi il agissait si nerveusement. Il ne voulait pas la perdre, elle Ă©tait si chĂšre Ă  son cƓur. Je t'en prie. Pardonne-moi, pardonne-moi de t'avoir cachĂ© cela. Pardonne-moi. Surtout aprĂšs ce que tu as dit sur moi, tu as dit que je ne ferais jamais de mal Ă  une mouche. Tu as menti pour moi... Tu as menti. Je ne suis pas vraiment quelqu'un de bien, chĂ©rie. Je suis juste un sale gosse. J'ai fait des tas de choses dĂ©biles et mon casier est aussi long que la facture d'eau chaude d'une centrale nuclĂ©aire... » il ne la regardait toujours pas, ne dĂ©sirant mĂȘme pas voir sa rĂ©action. Peut-ĂȘtre l'avait-elle pris pour un ange, pour quelqu'un de gĂ©nĂ©reux, mais Ă  prĂ©sent tout tombait Ă  l'eau et d'un coup, comme le tranchant d'une lame de couteau contre une gorge. J'ai Ă©tĂ© accusĂ© de viol. Alors tu comprends...Si tout Ă  l'heure, ils nous avaient emmenĂ©s au poste de police...Je... Je... Ils ne me croiraient jamais. Et toi, toi ils auraient trouvĂ© quelqu'un pour porter plainte Ă  ta place. Ils auraient dit que je t'avais intimidĂ©, que je t'avais poussĂ© Ă  te mutiler...Que je t'avais mutilĂ©e. » Il osa enfin lancer un Ɠil sur elle, avant d'ancrer ses iris bleus azurĂ©s dans ceux foncĂ©s de la demoiselle. Je te jure que je n'ai jamais violĂ© personne, Lena. » Il se braquait. Il avait si peur qu'elle le croit coupable. Il avait si peur qu'elle s'enfuit face Ă  cet homme qui se dĂ©voilait peu Ă  peu comme Ă©tant un salop, un monstre... Et encore, il ne lui avait encore rien dit Ă  propose de sa gĂ©nitrice, cette femme si formidable qu'il avait poignardĂ©e. A chaque fois qu'il y pensait il tressaillait, il pleurait, il suffoquait. C'Ă©tait le sujet tabou, le motif de ses cauchemar, de son incapacitĂ© grandissante Ă  dormir sereinement chaque nuit... Bambi ferma les yeux. Je te jure...que je n'ai jamais fait de mal Ă  cette fille, elle m'a accusĂ©e, je ne sais pas pourquoi, mais je ne l'ai jamais touchĂ©e, je ne l'ai mĂȘme jamais vue...Je te le promets. »Il Ă©tait mĂȘme prĂȘt Ă  se mettre Ă  genoux devant la demoiselle afin de la supplier de le croire, cherchant dans son regard une once de lumiĂšre qui lui indiquerait ce qu'elle Ă©tait en train de songer. Le prenait-elle pour un fou ? Le prenait-elle pour une ordure ? Avait-elle envie Ă  prĂ©sent qu'il la laisse rentrer seule chez elle ? Avait-elle envie de ne plus jamais le voir ? Pourtant, lui, c'Ă©tait tout le contraire. Il avait envie d'elle comme jamais. Il avait envie de sa peau, de la rassurer dans le creux de son lit, d'ĂȘtre Ă  ses cĂŽtĂ©s, de veiller Ă  sa nuit. Veiller sur elle. L'aimer. Il dĂ©glutit bruyamment, se calant davantage contre le mur crasseux qui leur servaient Ă  tous deux d'accoudoir. Les rues semblaient vides, il n’y avait plus aucun bruit, sauf celui de quelques souris ou chats fouillant dans les poubelles et diverses bennes Ă  ordures prĂ©sentes dans la ruelle. Tu veux toujours que je te reconduise Ă  la maison aprĂšs ça ? J'ai encore beaucoup de choses Ă  t'avouer. Je connais ta vie, tu ne sais rien de moi. Je crois qu'il est temps de te rendre la monnaie de ta piĂšce. » fit-il refuse pas, Lena, je t'en prie. Je t'aime. Je t'aime tant. Laisse-moi rester avec toi. Je ne te ferais aucun mal. Jamais. Au contraire. Un son resta calĂ© au fond de sa gorge, un son qui signifiait tout. Une expression formĂ©e de trois mots, trois mots forts, lourds de sens et de douleur. Des mots doux et si aptes Ă  la souffrance future en mĂȘme temps je t'aime. Les yeux du jeune homme restĂšrent ancrĂ©s profondĂ©ment dans ceux de la demoiselle alors qu'il venait de se dĂ©coller du mur, faisant un pas en direction de la rue. Si elle lui demandait de partir, il le ferait. Sinon, il halerait un taxi. Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Mar 25 Oct - 2304 Fuir. Cette action paraissait lĂąche aux yeux de nombreuses personnes car la plupart du temps cela signifiait qu’on avait quelque chose Ă  cacher ou que quelque chose nous effrayait totalement. AprĂšs tout, c’était bien une des dĂ©finitions du terme. Cependant, au-delĂ  de ces fuites, certaines demeuraient justifiĂ©es comme lorsqu’on fuyait face Ă  un danger ou Ă  un quelconque risque. La fuite pouvait ĂȘtre connotĂ©e positivement ou nĂ©gativement en fonction de la situation, des points de vue et surtout des personnes qui l’utilisaient. Lena avait toujours eu l’habitude de fuir la rĂ©alitĂ©, ce qu’elle Ă©tait vraiment. Etait-ce mal ? Etait-ce bien ? A vrai dire, la blondinette n’en avait aucunes idĂ©es. Pour elle, c’était la meilleure solution au monde et cette fuite n’était que positive. Mais, pour les autres, pour toutes les personnes qu’elle avait cĂŽtoyĂ©es au cours de sa vie, sa fuite Ă©tait absolument et totalement mauvaise dans le sens oĂč elle n’osait pas affronter la vĂ©ritĂ©, prĂ©fĂ©rant tomber dans un abime et s’y noyer profondĂ©ment sans oser penser Ă  en ressortir un jour. C’était la seule vĂ©ritĂ© qu’elle dĂ©sirait connaĂźtre, le seul noir qu’elle acceptait, la seule douleur qu’elle dĂ©sirait par-dessus tout. La rebelle avait beau savoir que ce qu’elle faisait ne servait Ă  rien hormis approcher encore plus sa date de mort, elle continuait de plus en plus souvent, de plus en plus fortement. La drogue dĂ©filait sans qu’elle n’en sente plus les effets. L’alcool lui brĂ»lait la gorge mais ne la mettait pas en transe. La mutilation Ă©tait moins douloureuse Ă  chaque fois. Chaque jour, elle repoussait les limites, elle repoussait les buts. Chaque jour, elle tentait le pire, frĂŽlant la mort, jouant avec la mort, croisant son chemin si proche qu’on se demandait toujours comment elle faisait pour ĂȘtre toujours debout et toujours en vie. Elle fuyait parce qu’elle avait appris Ă  vivre de cette maniĂšre. Elle fuyait parce que c’était le seul moyen pour que son pĂšre ne prenne pas le dessus sur elle, pour que cette peur lui nouant les entrailles disparaisse un tant soit peu. Cette peur qu’on ressent au plus profond de nous. Cette peur qui formait cette boule dans notre ventre. Cette peur qui pourrait arrĂȘter notre cƓur en un instant. Cette peur si terrible, si rĂ©elle, trop prĂ©sente. Elle en frissonnait rien qu’en y pensant. Cet effroi ne cessait jamais, il Ă©tait lĂ  tous les jours, prĂšs Ă  frapper incessamment. Et elle avait si mal de cette peur qui lui donnait le tournis, cette peur qui la poussait Ă  se rĂ©fugier dans son lit seule tous les soirs dans l’espoir que le sommeil l’aiderait Ă  oublier. Pourtant, le sommeil n’en faisait rien. il se contentait d’accentuer encore plus cette frayeur avec les cauchemars qu’il infligeait lentement Ă  la blondinette. Des cauchemars si rĂ©els qu’ils se superposaient trop souvent Ă  la rĂ©alitĂ©. Elle fuyait ce que les autres appelaient la vraie vie. Elle fuyait ce qu’elle appelait un enfer trop dur Ă  affronter. Elle tombait dans ce qu’ils appelaient une tombe toute prĂȘte. Elle tombait dans ce qui l’aidait. Les points de vue Ă©taient si diffĂ©rents. Ceux qui tenaient Ă  elle, ceux qui la comprenaient un tant soit peu dĂ©siraient tout de mĂȘme qu’elle cesse ces pratiques digne d’une torture, en apparence extĂ©rieur. Elle ne voulait pas. Elle ne dĂ©sirait pas. Elle ne pouvait pas. Pas aprĂšs tant d’annĂ©es passĂ©es Ă  agir de cette façon. La rebelle Ă©tait condamnĂ©e, elle le savait dĂ©jĂ  et l’affrontait dignement comme si elle n’avait aucun autre choix. Elle avait creusĂ© son chemin vers sa propre tombe, vers sa propre mort et la marche arriĂšre Ă©tait impossible. Au fil des jours, le chemin se rĂ©duisait et cela de plus en plus vite. Elle Ă©tait condamnĂ©e. Quelques jours, quelques semaines, quelques mois, peut-ĂȘtre une annĂ©e. Elle l’ignorait. Rien ni personne ne pouvait la sauver ni mĂȘme la pousser loin de cette horreur. Du moins c’était ce qu’elle croyait jusqu’à ce qu’il apparaisse. Bambi. Avait-il rĂ©ellement le pouvoir d’arrĂȘter ce compte Ă  rebours qu’elle avait elle-mĂȘme lancĂ©e ? Dans le fond, elle l’espĂ©rait mais demeurait dans une ignorance certaine. La fuite prenait le dessus. Positivement pour eux, dans leur situation. Ils avaient tous les deux fuis pour se sauver. Elle pour le sauver. Lui pour la sauver. Ils avaient fuis pour Ă©viter des peurs enfouis qui risquaient de se rĂ©aliser. Ils avaient fuis ensemble, main dans la main pour Ă©chapper Ă  ce monde terrible, pour gagner cette libertĂ© dont ils avaient besoin. Oui, c’était ainsi, ça ne s’expliquait pas, ça ne se comprenait pas. Ça se ressentait, ça se vivait pleinement. La blonde ne prenait pas encore conscience de ce qu’elle venait de faire comme si c’était irrĂ©el, comme si quelqu’un d’autre avait agit Ă  sa place, comme si une autre Ă©tait dans son corps. Ils avaient Ă©taient Ă©loignĂ©s de nombreuses minutes avec ces questions stupides qu’on avait posĂ© Ă  la demoiselle. Retrouver le contact de la paume de Bambi contre la sienne l’avait poussĂ©e Ă  frĂ©mir. Un nouveau souffle, une rĂ©alitĂ©, un contact, une vie, un espoir. Elle y avait crut, elle y croyait encore. MalgrĂ© la douleur ressentie, malgrĂ© son propre Ă©tat, malgrĂ© ce malaise, elle avait tenue tĂȘte fiĂšrement et droitement pour dĂ©fendre celui qu’elle aimait, celui auquel elle n’avouerait jamais rien. Il le verrait certainement, elle nierait, elle le repousserait parce qu’il serait mieux loin d’elle, tellement mieux. Elle ne voulait pas lui faire du mal, elle voulait le protĂ©ger alors elle tenait tĂȘte. D’abord face au policier, ensuite face Ă  cette course effrĂ©nĂ©e. La flingue l’avait tentĂ© un moment jusqu’à ce qu’il lui saisisse le bras doucement comme un avertissement, ne pas faire de bĂȘtises. Il le lui demandait silencieusement Ă  travers ce contact, il le dĂ©sirait. Pourtant, la blondinette Ă©tait certaine qu’elle aurait pĂ»t tirer sur le pharmacien en premier avant de retourner son arme sur le policier armĂ© pour ensuite faire souffrir l’autre avant de l’achever. Elle Ă©tĂ© en mesure de mettre toute sa vie en jeu pour Bambi. Elle aurait Ă©tĂ© capable de se condamner pour le sauver. C’était tellement stupide pour elle qui avait toujours eu l’habitude de se prĂ©occuper de sa vie sans rien de plus. Pourtant, pour lui, elle abandonnait tous ses principes. Pourtant, elle n’avait rien fait de mal, il le lui avait demandĂ© en un sens et elle l’écoutait docilement sans rien dire, sans tenter de se dĂ©faire de cette emprise. Elle avait menti pour lui, elle avait prit sa dĂ©fense sans rien savoir, elle donnait tout pour le sortir de cette angoisse dont il semblait ĂȘtre soudainement la victime. Et ils fuyaient, ensembles, pour le meilleur ou pour le pire. La libertĂ© Ă©tait gagnĂ©e, dĂ©sirable, soudaine, violente. Lena ne se sentait pas au mieux de sa forme aprĂšs cette course endiablĂ©e dans la rue. Pour rajouter Ă  son Ă©tat physiquement piteux, elle Ă©tait psychologiquement tout aussi mal. Ils se retrouvaient dans cette rue sombre, plongĂ©e dans le silence terrible et dans l’obscuritĂ© absolue si bien qu’elle mit quelques minutes avant de s’habituer Ă  cette obscuritĂ© rĂ©sidant Ă  leurs cĂŽtĂ©s. Elle coupait tous contacts, vomissait ses tripes suite Ă  cet effort avant de s’enfoncer encore plus dans la pĂ©nombre, de s’éloigner de lui. Elle se croyait dans son cauchemar, elle croyait que c’était son pĂšre qui la suivait. Les cauchemars se superposaient Ă  la rĂ©alitĂ© et elle frissonnait. La peur la prenait aux tripes, elle aurait hurlĂ© si elle avait encore suffisamment de force. Sa respiration Ă©tait difficile Ă  saisir. Son cƓur battait trop fort au point qu’il augmentait encore le malaise qu’elle ressentait. Les frissons courraient sur sa peau, de peur et de froid comme si un immense brouillard se formait autour d’elle, la glaçant jusqu’aux os. Son regard s’habituait Ă  l’obscuritĂ© et elle s’apaisait. La rĂ©alitĂ© prenait le dessus effaçant le cauchemar. Il y avait juste Bambi et elle, juste eux deux. Pas de cauchemar, rien de mauvais. Elle esquissait un sourire, victime de sa propre bĂȘtise. Les cauchemars n’étaient que cauchemars, ils ne pouvaient pas devenir rĂ©els mĂȘme s’ils apparaissaient souvent comme tels. La rebelle jetait un regard derriĂšre Bambi. C’était la premiĂšre fois qu’elle se risquait Ă  regarder s’ils Ă©taient suivis. A croire que ça ne la prĂ©occupait pas le moins du monde alors qu’ils courraient main dans la main, comme deux amoureux prenant plaisir Ă  courir dans la rue comme des fous, Ă  juste rire, Ă  juste vivre. Quand bien mĂȘme les policiers les avait prit en chasse, ils n’entreraient pas dans cette rue, pas en Ă©tant juste deux. C’était ce qu’elle espĂ©rait. Quelques minutes s’écoulĂšrent et rien n’était en vue, rien du tout. Ils Ă©taient sauvĂ©s, ils avaient gagnĂ©s, la libertĂ© Ă©tait lĂ , tout Ă©tait finit. Pourtant, ça ne semblait pas ĂȘtre le cas Ă©tant donnĂ© les frissons d’horreur qui se mettaient Ă  courir sur sa peau. La pression retomba violemment et elle rigola comme une enfant innocente, inconsciente. C’était un simple automatisme pour se rassurer comme s’ils venaient de vivre une immense blague vraiment trĂšs amusante, ce qui Ă©tait loin d’ĂȘtre le cas. C’était un moyen comme un autre de se sentir en vie soudainement, un moyen d’ĂȘtre mieux le temps d’une seconde, le temps d’un rire. Elle s’était Ă©loignĂ©e de lui maintenant alors qu’elle avait prit la fuite se croyant dans son cauchemar. Ce n’était que quelques minutes et pourtant elle ressentait le dĂ©sir d’aller se blottir dans les bras du trentenaire. Lena l’observait alors tandis qu’il revenait vers elle lentement. Elle avait entendu son rire rĂ©sonner quelques secondes aprĂšs le sien comme si lui aussi avait ce besoin de dĂ©compresser et de se sentir en libertĂ©, en vie. Elle s’était calmĂ©e alors, rassurĂ©e de la tranquillitĂ© de la ruelle, rassurĂ©e de l’obscuritĂ© rĂ©gnant ici, rassurĂ©e par cette prĂ©sence tout proche d’elle. Il Ă©tait proche d’elle et lui disait de venir lĂ . Avant mĂȘme de rĂ©agir, avant mĂȘme de rĂ©pondre, elle Ă©tait attirĂ©e vers lui, dans les bras du trentenaire. Les frissons parcouraient son corps. Son corps s’accĂ©lĂ©rait d’une façon tellement agrĂ©able. Un nƓud se fit dans son ventre alors qu’elle rĂ©sistait Ă  la folle envie de dĂ©poser ses lĂšvres sur celle de Bambi. SerrĂ©e contre lui, elle se sentait mieux, elle se laissait apaisĂ©e Ă©coutant la respiration du trentenaire comme si c’était une mĂ©lodie qui avait beaucoup de pouvoirs. Le monde aurait pĂ»t s’effondrer autour d’elle qu’elle ne l’aurait mĂȘme pas remarquĂ©e trop prise dans ce monde, dans ce paradis. Puis, soudainement, violement, il y eut un dĂ©chirement dans son cƓur, dans son ĂȘtre. Elle se retrouvait Ă  nouveau sans contacts avec lui s’appuyant contre le mur et lançant des mots, des mots qui laissaient sous entendre qu’elle dĂ©sirait une explication sans pour autant qu’elle le lui demande clairement comme s’il avait parfaitement le choix. Bien Ă©videment elle dĂ©sirait des explications et c’était pour cette raison qu’elle avait laissĂ© sous-entendre qu’elle les voulait maintenant. C’était voulu. AprĂšs tout, elle avait prit tant de risques pour lui, pour cet homme dont, au fond, elle ne savait rien du tout ? Elle ne connaissait que ce qu’elle avait vu, que ce qu’elle avait observĂ© mais rien d’autre. Il savait tout. Elle ne savait rien. Elle venait pourtant de prendre tous les risques du monde pour lui. Etait-elle aussi inconsciente et stupide que cela ? Peut-ĂȘtre. VoilĂ  pourquoi elle demandait ces explications d’une façon sous-entendu comme si elle lui tendait une perche qu’il pouvait ou non saisir, au choix. NĂ©anmoins, elle laissait clairement voir qu’elle dĂ©sirait par-dessus tout comprendre, qu’elle voulait des rĂ©ponses. Pourtant lorsqu’elle remarqua la rĂ©action de Bambi, cette nervositĂ© et cette façon qu’il avait de fuir son regard, elle ne put s’empĂȘcher de murmurer n’es pas obligĂ© de me le dire
Ce n’était qu’un murmure Ă  peine audible comme si elle se parlait Ă  elle-mĂȘme, comme si elle ne voulait pas qu’il entende ces mots qu’elle prononçait. Oui, dans le fond, elle priait pour qu’il n’ait pas entendu ce qu’elle venait de dire parce qu’elle dĂ©sirait des explications, les explications qu’il s’apprĂȘtait alors Ă  lui donner sans attendre. AprĂšs tout, pourquoi attendre maintenant ? Peut-ĂȘtre parce qu’elle n’était pas dans l’état psychologique suffisant pour encaisser ce qu’il allait lui avouer mais ça elle ne le savait pas encore. Il n’y avait aucunes raisons apparentes pour ne pas attendre lĂ , maintenant surtout aprĂšs ce qu’elle avait fait. Dans le fond, elle aurait aimĂ© qu’il ne sache rien de sa vie, rien de ce qu’elle Ă©tait. Elle aurait aimĂ© lui apprendre petit Ă  petit, pouvoir cacher ce qu’elle avait Ă  cacher. Tout aurait Ă©tĂ© tellement mieux pour elle du moins c’était ce qu’elle s’efforçait de croire. Il avait pourtant tout dĂ©couvert, il avait violĂ© tout son passĂ© sans chercher Ă  lui demander. Il avait juste fouillĂ© comme ça. Il s’était excusĂ© et il valait mieux que la blondinette classe l’affaire le plus rapidement possible parce qu’elle n’avait pas Ă  lui en vouloir pour ça. Elle aurait certainement agit de la mĂȘme façon dans une situation semblable. Mais, maintenant, elle avait le droit de savoir Ă©galement. Cependant, la demoiselle lui laissait la possibilitĂ© de ne rien dire, mĂȘme si ce n’était que dans un murmure Ă  peine audible. Et, pourtant, il prenait alors la parole prĂȘt Ă  tout lui avouer. Une voix tremblante, une nervositĂ© palpable et des mots qu’elle mit une minute Ă  rĂ©ellement comprendre. Il venait de sortir de prison. Ok, bien, ce n’était pas si dramatique que ça, hein ? AprĂšs tout des tas de gens arrivaient en prison par erreur ou sans avoir rien fait d’horrible. Pourtant, un frisson d’horreur parcourait sa colonne vertĂ©brale. Elle ne trouvait mĂȘme plus son souffle, fixant l’obscuritĂ© devant elle. Ses doigts tremblaient incontrĂŽlables comme si soudainement son corps rĂ©agissait avant son esprit, avant son cƓur en lui disant de fuir. Il fallait rĂ©flĂ©chir au lieu de laisser son corps prendre le dessus. Elle devait rĂ©flĂ©chir. S’il s’était retrouvĂ© en prison, elle venait de mentir aux policiers avançant qu’il ne ferait pas de mal Ă  une mouche. S’il s’était retrouvĂ© en prison, les apparences qu’elle avait eu de lui Ă©taient fausses, un immense mensonge. Elle ne laissait rien trahir nĂ©anmoins. Elle se contentait de laisser ses pensĂ©es aller et venir, incomprĂ©hensibles, insaisissables. Il n’était pas quelqu’un de bien. Juste un sale gosse ayant fait des tas de choses dĂ©biles et possĂ©dant un casier aussi long qu’une facture d’eau chaude d’une centrale nuclĂ©aire. Comment
 Comment Ă©tait-ce possible ? Elle ne rĂ©alisait pas, elle ne comprenait plus. Son esprit ne parvenait mĂȘme plus Ă  suivre. Il paraissait si
 Innocent, si diffĂ©rent, si meilleur, si bon. Elle ne voulait pas croire ce qu’il disait secouant lentement la tĂȘte nĂ©gativement comme si elle ne pouvait pas croire Ă  ça. Et, pourtant, il reprenait la parole. La suite demeurait pire. Il avait Ă©tĂ© accusĂ© de viol. MalgrĂ© elle, sa main se plaqua sur sa bouche comme pour retenir ce qu’elle allait dire, comme pour retenir l’horreur qui traversait son corps. Sa tĂȘte, son corps lui criait de fuir Ă  toute vitesse. Son cƓur lui demandait de rester. Avait-il dĂ©jĂ  violĂ© quelqu’un ? S’il s’était retrouvĂ© en prison aprĂšs cette accusation, la blonde se demandait s’il Ă©tait un tant soit peu innocent. Il reprenait alors la parole et elle se concentrait alors sur ça Ă  nouveau laissant retomber sa main. Si tout Ă  l’heure, ils les avaient emmenĂ©s au poste de police, ils ne l’auraient jamais cru. Ni mĂȘme elle, lançant qu’elle avait Ă©tĂ© intimidĂ©e ou une autre connerie du genre. Ils auraient trouvĂ© quelqu’un pour porter plainte Ă  sa place. Elle avait donc bien agit, le sauvant en quelques sortes. Mais avait-elle bien fait de le sauver ainsi ? Etait-il vraiment innocent ? Elle levait les yeux en mĂȘme temps qu’il la regardait. Yeux dans les yeux. Un frisson de plaisir la parcourut alors et elle sut qu’elle devait rester prĂšs de lui. Il lui jurait de n’avoir jamais violĂ© personne. Pourquoi ne le croirait-elle pas ? Aucuns signes de mensonges n’étaient dĂ©celĂ©s. Pourtant, elle Ă©tait lĂ  trop mĂ©fiante. AprĂšs tout, elle l’avait jugĂ© une fois, aveuglĂ©e par ce qu’elle ressentait au point de donner une fausse image. Pouvait-elle rĂ©ellement le croire ? Il fermait les yeux, elle bougeait comme ayant envie de le rassurer mais laissait finalement retomber son bras, incapable d’agir. Il lui jurait qu’il n’avait pas fait de mal Ă  cette fille. Cette fille l’avait juste accusĂ©, il ne savait pas pourquoi mais il ne l’avait jamais touchĂ©, jamais vu. A nouveau, ce je te promets » prononcĂ© si solennellement qu’elle avait envie d’y croire. Pourquoi promettre autant, jurer autant s’il mentait ? Surtout devant elle. Aussi fou que cela puisse paraĂźtre, la blonde le croyait. Son visage devait pourtant laisser transparaĂźtre le contraire tellement elle se retrouvĂ©e dĂ©sarmĂ©e soudainement. Il bougeait, elle levait les yeux. Voulait-elle toujours qu’il la reconduise Ă  la maison aprĂšs ça ? La maison
 Un sourire triste se peignit sur les traits de la blonde Ă  ce mot qu’elle avait employĂ© tout Ă  l’heure et d’une façon tellement naturelle que c’en Ă©tait touchant. Il avait d’autres choses Ă  avouer. Sa curiositĂ© la piquait soudainement, elle voulait savoir. Il connaissait tout de sa vie, elle ne savait rien de lui. Il Ă©tait tant de lui rendre la monnaie de sa piĂšce. Il se dirigeait vers la rue s’éloignant. Elle se dĂ©collait du mur, avançait d’un pas puis de deux. Arrivant Ă  sa hauteur, elle glissa sa main dans celle de Bambi en annonçant veux bien que tu me reconduises Ă  la maison oui
Elle lui souriait tendrement alors que son doigt se mettait, inconsciemment, Ă  caresser la main de Bambi. Avançant dans la ruelle sombre, ils se retrouvĂšrent alors Ă  nouveau dans la rue Ă©blouissante et pleine de mots. Aucuns signes des policiers, aucuns signes de poursuite. Ils Ă©taient libres. Du moins, l’étaient-ils vraiment ? Tous deux prisonniers de leur passĂ©, tous deux prisonniers de ce qu’ils avaient vĂ©cus avant au point de continuer Ă  en souffrir aujourd’hui. Bambi hĂ©lait un taxi, elle attendait en silence comme n’osant plus briser cette bulle protectrice et silencieuse. En brisant le silence, elle risquait encore de souffrir, elle risquait encore d’en apprendre plus. Elle voulait savoir mais en mĂȘme temps elle avait tellement peur de connaĂźtre la vĂ©ritĂ©, d’avoir droit Ă  une atroce vĂ©ritĂ© si bien qu’elle prĂ©fĂ©rait ce silence encourageant. Un taxi s’arrĂȘta Ă  leur hauteur. Elle se glissait dans le taxi au fond, Ă©loignĂ©e de lui. La blonde lui avait mĂȘme lĂąchĂ© la main alors. Ils se retrouvaient Ă  l’arriĂšre du taxi, elle indiqua l’adresse comme si elle dĂ©sirait s’adresser Ă  quelqu’un d’autre. Le silence pesait trop violement et une question la tracassait trop douloureusement. Son regard se perdit un instant vers le conducteur. Le chauffeur Ă©tait plongĂ© dans la musique qu’il Ă©coutait si bien que le sujet pouvait ĂȘtre abordĂ© sans problĂšmes et dĂšs maintenant. La demoiselle regardait le sol, silencieuse un instant puis elle se racla la gorge en demandant alors. Bambi
 Cette fille
 Tu dis ne pas la connaĂźtre du tout mais elle elle te connaissait non ? Elle hĂ©sitait ne sachant comment formuler sa question, ne sachant comment donner Ă  sa question un air innocent. Tu connais son nom ?La question semblait si innocente, elle ne l’était pas. Au fond si la blonde parvenait Ă  savoir, elle parviendrait Ă  en savoir encore plus sur cette histoire. Et mieux encore, elle pourrait s’en prendre Ă  cette fille qui avait osĂ© faire du mal Ă  l’ĂȘtre qu’elle aimĂ©. A croire que l’amour lui montait vraiment Ă  la tĂȘte, la poussant Ă  agir aussi stupidement. La demoiselle risqua un regard vers lui. Son cƓur battait trop fort, ses tempes en Ă©taient douloureuses. Sans mĂȘme s’en rendre compte, la demoiselle avait glissĂ© un de ses doigts sous le bandage fait par le pharmacien et elle enfonçait ses ongles dans sa peau blessĂ©e. Une grimace de douleur marqua ses traits, invisible Ă©tant donnĂ© qu’elle gardait la tĂȘte baissĂ©e pour se cachĂ©e. Le malaise rĂ©gnait dans la voiture et cette distance entre Bambi et Lena Ă©tait presque insoutenable pour elle. Elle ressentait un dĂ©chirement intense se propager en elle. Elle jeta un regard au chauffeur et Ă  la rue. Ils avaient encore de longues minutes avant d’arriver. La jeune fille dĂ©tacha sa ceinture avant de se dĂ©placer pour venir prĂšs de Bambi. Elle se mit sur le siĂšge juste Ă  cĂŽtĂ© de lui, se tournant pour le regarder tandis qu’elle laissait ses jambes venir se dĂ©poser sur les genoux de Bambi. Elle cessa alors d’enfoncer ses ongles dans sa peau, son doigt couvert de sang, la plaie saignant Ă  nouveau trĂšs peu. Elle prit alors la parole lentement comme ne sachant guĂšre comment lancer les mots qu’elle avait en a chacun notre passĂ©. On a tous fait des erreurs d’une façon ou d’une autre, des erreurs nous coĂ»tant plus ou moins cher. Tu sais tout de moi, tu sais Ă  quel point je n’ai fais que subir dans le passĂ© mais Ă  prĂ©sent, j’ai ces envies de meurtres, ces envies de tuer des gens qui ont eu un quelconque lien avec mon passĂ©. J’aurais pĂ»t en commettre trois dans cette pharmacie ce soir sans pour autant me sentir coupable ou mal. Elle avouait ça sans mĂȘme se rendre compte de ce qu’elle disait, sans mĂȘme se rendre compte de l’ampleur de ses paroles, sans mĂȘme se rendre compte de ce qu’elle avouait alors sur elle et sur sa nature. Elle frissonnait violement en s’en rendant soudainement compte. Elle glissait ses doigts dans la nuque du trentenaire, tendrement, lentement, amoureusement. Ses doigts redĂ©couvraient cette peau et elle en frĂ©missait de plaisir en la caressant Ă  nouveau. Elle laissait ses doigts remonter sur la joue de Bambi, se glisser jusqu’aux lĂšvres de ce dernier. Ses doigts caressĂšrent les lĂšvres de cet homme qu’elle aimait et elle reprenait alors. Peu importe les erreurs que tu as fait dans le passĂ©, peu importe que tu sois innocent ou coupable, bien que je te crois innocent, peu importe que ton casier soit aussi long ou que tu n’ais pas Ă©tĂ© un innocent dans le passĂ©. C’est du passĂ©. Je ne dirais pas que ça n’a aucune importance parce que ça serait mentir totalement mais je ne me permettrais pas de te juger sur ton passĂ©, je ne fuirais pas Ă  cause de ce que tu as pĂ»t faire ou Ă  cause de ce dont tu as Ă©tĂ© accusĂ©. Je serais toujours lĂ  sans te juger, juste Ă  t’écouter parce que c’est ton passĂ© alors que le monstre qui m’habite est au prĂ©sent sans cesse grandissant chaque jour. Le tien n’existe plus que sous forme de souvenirs, du passĂ© mort. Un sourire tendre se dessina sur ses lĂšvres comme pour avouer ce qu’elle ressentait, comme pour avouer ce qu’elle pensait, comme pour dire ce qu’elle n’aurait jamais dĂ»t dire. Ces mots silencieux qui passaient entre eux, ces je t’aime » presque sourds qu’ils s’envoyaient sans cesse. Son cƓur battait d’une façon agrĂ©able, son ventre se tordait agrĂ©ablement. Elle le dĂ©sirait. Peu importait de son passĂ©, peu importait qu’il ait Ă©tĂ© ou non un monstre, elle le voulait lui et personne d’autre. Elle le voulait comme elle n’avait jamais dĂ©sirĂ© personne si violement, si tendrement, si amoureusement. Elle l’aimait. Sa blessure Ă©tait douloureuse, elle sentait le sang Ă  nouveau, sa tĂȘte tournait et pourtant elle parvenait Ă  tout oublier en se concentrant sur celui qui Ă©tait prĂšs d’elle en cet instant mĂȘme. Ses doigts glissĂšrent Ă  nouveau dans la nuque du trentenaire. Elle aimait ce contact qu’elle retrouvait, elle en Ă©tait dingue, tellement dingue qu’elle en oubliait complĂštement la prĂ©sence du chauffeur. Elle aurait put lui sauter dessus, elle le dĂ©sirait tant. NĂ©anmoins, elle demeurait immobile laissant sa main parcourir la peau du trentenaire, se ressourcer Ă  travers ces contacts. Elle l’aimait et tout ce qu’elle disait n’en Ă©tait que des preuves pures et simples, encore plus rĂ©elles et plus sincĂšres que ce que les mots je t’aime » auraient pĂ»t vouloir dire. Tellement plus. Tous les deux dans leur bulle, elle attendait la rĂ©action de Bambi. Cet homme qu’elle aimait tant et qu’elle ne devait pourtant pas aimer pour le protĂ©ger du monstre qu’elle devenait chaque jour plus fortement. Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Jeu 27 Oct - 2056 Bambi observait Lena, l'air lĂ©gĂšrement effrayĂ©, bien qu'il tentait de toutes ses forces de ne rien laisser paraĂźtre. La crainte que Lena l'abandonne grandissait en son sƓur et en sa poitrine alors qu'il rĂ©flĂ©chissait aux mots qu'il prononcerait. Des morts lourds de sens, des mots compliquĂ©s. Comment poser des paroles sur ce passĂ© si difficile ? Si complexe et simple Ă  la fois ? Et enfin, enfin il parlait, enfin ses lĂšvres remuaient. Il Ă©tait en train de se dĂ©voiler, doucement, subitement, fortement. Il expliquait pourquoi ils avaient dĂ» fuir, pourquoi il avait demandĂ© ce si grand effort Ă  al demoiselle. Elle aurait pu ne rien faire, le laisser accuser. Effectivement, cela l'aurait sauvĂ©e, elle. Personne ne se serait doutĂ© qu'elle s'Ă©tait fait du mal Ă  elle-mĂȘme, tout le monde l'aurait cru si elle l'avait accusĂ©, tout comme chacun avait cru cette adolescente qui l'avait accusĂ© de viol il y avait de cela un peu plus de cinq longues annĂ©es. Des annĂ©es perdues. Mais d'un cĂŽtĂ©, petit escroc qu'il Ă©tait, n'avait-il pas mĂ©ritĂ© son sort ? N'avait-il pas mĂ©ritĂ© de se retrouver tout bonnement en prison ? Il aurait dĂ» y aller avant, peut-ĂȘtre aurait-il compris plus vite et peut-ĂȘtre n'en serait-il pas arriver Ă  ce point, Ă  se demander s'il avait le droit de vivre heureux. Pouvait-on se racheter aux yeux de la sociĂ©tĂ© ? Rien Ă©tait moins sĂ»r pour cet homme qui ne parvenait mĂȘme pas Ă  se racheter vis-Ă -vis de son propre cƓur et de sa propre vie. Il Ă©tait dans le nĂ©ant totale, Ă  boire, Ă  faire la fĂȘte sans cesse, et Ă  passer ses nuits aux creux de diverses demoiselles, sans se soucier de leur identitĂ©, de leur Ăąge ou mĂȘme de leur physique. Du sexe, de l'alcool, voilĂ  bien la recette pour se lancer dans la dĂ©bauche sans donner l'air d'un mauvais garçon en dehors de la nuit. Des nuits qui se ressemblaient toutes jusqu'Ă  ce qu'il rencontre Lena. Cette fille avec qui il avait couchĂ© et qui lui avait alors volĂ© son cƓur. Une nuit ensemble, une nuit intense, la plus belle de toutes. C'Ă©tait la nuit la plus merveilleuse de son existence, du moins, c'Ă©tait ainsi qu'il la voyait, ayant naturellement oubliĂ© toutes les autres. Lena, quelle fille merveilleuse. Il le savait qu'elle Ă©tait merveilleuse, il n'avait pas besoin d'y songer plus que cela, c'Ă©tait son cƓur qui le lui avait soufflĂ©. Pour une fois, pour une petite fois, il Ă©coutait son cƓur. Non pas ses pulsions, ni sa raison, mais son cƓur. Cette petite Ă©tincelle qui s'Ă©tait rĂ©veillĂ©e en lui au contact de la peau de Lena et qui n'arrĂȘtait pas de grandir au fil des jours. Et Ă  prĂ©sent, la jeune femme fuirait certainement, elle le laisserait, et il terminerait comme un idiot le cƓur brisĂ©. Peut-ĂȘtre pleurerait-il, seul, dans son lit, Ă  se demander pourquoi il avait ressenti le besoin de tout gĂącher, lui qui aurait pu aider cette demoiselle Ă  s'en sortir, lui qui pouvait peut-ĂȘtre avoir son amour en retour du sien. Encore jamais, Bambi n'avait eu une relation sĂ©rieuse, une femme sur qui se poser, une femme qui l'aimait vraiment, peu importe ce qu'il faisait ou ce qu'il avait fait. A prĂ©sent, bien qu'il reste toujours aussi asocial qu'auparavant, il se rendait peu Ă  peu compte du fait qu'il en rĂȘvait, il en rĂȘvait de cette femme. Des frissons lui parcoururent l'Ă©chine lorsqu'il songea que Lena Ă©tait peut-ĂȘtre cette Ăąme sƓur, cet ĂȘtre dont il dĂ©sirait la chair et l'esprit Ă  chaque seconde de sa il sentit la main de la jeune femme agripper tendrement la sienne, s'y glissant doucement. Une petite caresse. Bambi ancra de nouveau son regard dans le sien et la rĂ©ponse qu'elle lui donna fut comme un baume pour son cƓur effrayĂ©. Elle acceptait. Elle acceptait qu'il reste auprĂšs d'elle, du moins encore quelques instants. Elle acceptait son contact, son dĂ©sir. Oh Lena, si tu savais comme je te dĂ©sire. Encore un peu et Bambi lui sautait dessus, dans la ruelle, sans se soucier des apparences ni mĂȘme des personnes qui pourraient passer dans le coin. Mais il se retĂźnt. Ne retombons pas dans le charnel. Les sentiments Ă©taient si forts, si certains pour le trentenaire que celui-ci n'en doutait plus. Il ne dĂ©goisa pas un mot, gardons la main de Lena dans la sienne, l'entraĂźnant vers la grande rue la plus proche. Par chance, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour apercevoir un taxi et le hĂ©lait. Le vĂ©hicule s'arrĂȘta devant eux et ils y prirent place, sans que Bambi n'ait encore fait un seul commentaire. Ils auraient tout le temps pour parler plus tard, une fois dans l'appartement de Lena. A moins, qu'ils ne se laissent aller pleinement Ă  leur dĂ©sir. Des dĂ©sirs honteux et si intenses....Les deux jeunes gens pĂ©nĂ©trĂšrent dans le taxi et Lena indiqua vivement son adresse au conducteur. Elle donnait la sensation d'ĂȘtre autre part, perdue dans ses pensĂ©es. Afin de ne pas y songer, Bambi jeta un regard par la fenĂȘtre. Le fait que Lena et lui ne soient pas collĂ©s l'un Ă  l'autre le troublait, lui donnait des frissons de crainte, incontrĂŽlables. Plongeant ses yeux sur les couleurs et lumiĂšres de la ville, le trentenaire se concentrait tant bien que mal sur ce qu'il pourrait dire ou faire une fois ayant franchi la porte de l'appartement de la jeune femme. Cet endroit oĂč il n'avait plus remis les pieds depuis cette fabuleuse nuit qui s'Ă©tait terminĂ© en une engueulade. Il avait fouillĂ© dans son intimitĂ© et la demoiselle l'avait virĂ© de chez elle. C'Ă©tait totalement normal lorsque l'on y songeait. AprĂšs tout, l se sentait mĂȘme honteux de l'avoir ainsi bafouĂ©, d'avoir Ă©tĂ© curieux au point de trahir la confiance qu'elle avait mis entre ses mains. AprĂšs tout, elle l'avait emmenĂ© chez lui, elle lui avait donnĂ© son corps... Le trentenaire restait le regard figĂ© vers l'extĂ©rieur comme pour fuir celui de la jeune femme assise non loin de lui, mĂȘme si une place les sĂ©parait malheureusement l'un de l'autre. Subitement, il fut sortir de sa torpeur. Cette voix. Cette mĂ©lopĂ©e. Cette si magnifique voix, cette si belle sonoritĂ©. Une question. Une question qui l'intrigua. Tournant la tĂȘte vers Lena, Bambi arqua les sourcils. Je... En fait, la vĂ©ritĂ© exacte, c'est que j'ai braquĂ© un bar. C'Ă©tait une bĂȘtise, mais je m'y suis laissĂ© entrainer. J'ai braquĂ© un bar dont le gĂ©rant avait une fille...Peut-ĂȘtre qu'elle Ă©tait prĂ©sente Ă  ce moment-lĂ , je ne sais pas, mais c'est elle qui m'a accusĂ©. Elle n'avait pas mĂȘme une quinzaine d'annĂ©es Ă  l'Ă©poque. Peut-ĂȘtre seize grand maximum. Ce n'Ă©tait qu'une gamine...Une simple gamine malheureuse. Pendant le procĂšs, elle a montrĂ© toutes ses blessures des bleus, des plaies. Elle a certifiĂ© que c'Ă©tait ce que je lui avais fait pendant...le viol. Je n'ai pas compris pourquoi elle avait tant de hargne Ă  cet instant envers moi. C'Ă©tait comme si j'Ă©tais le mec parfait pour qu'elle puisse passer toute sa tristesse et toute sa haine sur moi, comme si elle voyait en moi l'homme ou la femme qui lui avait rĂ©ellement fait cela. Il n'y avait aucune preuve biologique que je l'avais violĂ©e...Evidemment puisque j'Ă©tais innocent ! Mais le fait qu'elle fonde ne larmes en suppliant qu'on me punisse pour l'avoir souillĂ©e, lui avoir enlevĂ© son innocence, a suffit pour que les jurĂ©s me disent coupable....A part tout cela, je ne sais rien d'elle. Encore moins son nom... Mais pourquoi tu voulais savoir cela ? »Il se tutu. Oh oui, il avait beaucoup de mal Ă  reparler du procĂšs. Pas un seul instant on ne l'avait rĂ©ellement jugĂ© pour son crime le braquage. Il n'y avait que ce viol fictif qui avait prĂŽnĂ©, mettant au second plan tout le reste. Tout. A chaque fois il revoyait la scĂšne. Cette jeune fille, en pleurs, qui avouait Ă  demi mots que revoir son agresseur Ă©tait un supplice. Et lui, qui n'avait absolument aucune carte en main afin de se dĂ©fendre. Toute personne possĂ©dant un cƓur aurait rĂ©agi comme l'un des jurĂ©s, et l'aurait accusĂ©...On ne pouvait pas tenir longtemps face Ă  la crise d'hystĂ©rie de la pauvre adolescente. Soudain, Lena se rapprocha de lui, posant ses jambes contre ses genoux. Les douces mains de l'Ă©tudiante vinrent chatouiller tendrement sa nuque. Ce que ce contact pouvait ĂȘtre Ă©bouriffant. Les paroles qu'elle prononça le gelĂšrent sur place. Elle, une meurtriĂšre ? Non. Jamais. Jamais elle n'aurait pu le faire. Elle ne pouvait pas. Pas pour lui en tous cas. Il ne le mĂ©ritait pas. Avait-il peur de ces aveux si affreux ? Pas vraiment. Lui Ă©tait un monstre et son interlocutrice Ă©tait un ange. VoilĂ . C'Ă©tait tout. Les mots qu'elle prononça ensuite le firent frĂ©mir. C'Ă©tait si puissant. Bambi entendait entre chaque phrase comme un je t'aime » silencieux. Avait-il raison ? Était-ce la cas ? Elle venait de lui dire qu'elle serait toujours lĂ , prĂšs de lui. Alors, ainsi, ses sentiments Ă©taient rĂ©ciproques ? Était-ce bon pour elle ? Était-ce bon pour lui. ? Son pouls augmentait rapidement, ses mains en devenaient moites. Ce contact si merveilleux contre son cou et sa joue. Elle Ă©tait si tendre. Bambi lui envoya un sourire radieux, un sourire Ă©nigmatique. Il posa sa main contre la joue de la demoiselle. Tous deux ne se souciaient mĂȘme pas de la prĂ©sence du chauffeur de taxi. AprĂšs tout, celui-ci Ă©tait totalement absorbĂ© par sa musique et devait ĂȘtre habituĂ© Ă  ce que des couples se bĂ©cotent sur la banquette arriĂšre. Je t'aime tellement Lena, mais alors tellement. J'ai si peur de te perdre...Chaque nuit j'ai rĂȘvĂ© de te revoir...Et maintenant, c'est la rĂ©alitĂ©. J'ai si peur qu'en t'avouant ma vie, tu me haĂŻsses, comme tu hais ton pĂšre. » Finit-il par souffler dans le creux de l'oreille de la jeune femme. Jamais il n'aurait cru dire tout cela. Jamais il n'aurait mĂȘme pu songer pouvoir avouer aussi simplement son amour envers la demoiselle, cet amour qu'il gardait secrĂštement en lui pour ne pas avoir Ă  faire de mal Ă  Lena. Faire du mal Ă  cette fille si formidable simplement en l'aimant. Il pouvait bien la protĂ©ger de l'extĂ©rieur, et mĂȘme d'elle-mĂȘme, mais qui la protĂ©gerait de lui ? Il avait toujours eu une influence nĂ©faste sur ses amis...Du moins, c'Ă©tait ainsi que l'on avait toujours parlĂ© de lui. Un mauvais garçon. Une ordure. Un salaud. Cependant, Lena semblait parfaitement penser qu'il avait un bon fond, voire mĂȘme qu'il Ă©tait un homme trĂšs bon. Etonnant. Et vraiment frustrant pour lui qui Ă©tait enfin parvenu Ă  s'avouer qu'il n'Ă©tait pas quelqu'un en qui on pouvait faire confiance. Pourtant, il ferait des efforts, pour Lena. Pour cette femme qu'il aimait d'une façon si flamboyante. Il ne se souvenait pas avoir connu un tel amour de toute sa vie. Trente-six ans et ne pas avoir connu cette flĂšche vous transperçant le cƓur, c'Ă©tait grave. Mais pour Lena, cela avait valu le coup d'attendre. Je ne veux plus me sĂ©parer de toi...Je suis dĂ©solĂ© de t'aimer comme cela, mais c'est le cas, je n'y peux rien. A chaque fois que je te vois, mon cƓur se met Ă  battre plus fort, j'ai des sueurs froides... Je me sens comme un affamĂ©. Je suis affamĂ© de toi, de ton cƓur, de ton corps....De tout ce que tu es... Peu importe le monstre soi-disant en toi...Tu me fais serais Ă  tes cĂŽtĂ©s pour toujours, peu importe tes craintes et tes douleurs. Peu importe ton passĂ©. » susurra-t-il doucement dans le creux de son oreille, passant ses doigts dans les cheveux de Lena. Mon dieu ! Comment avait-il pu en arriver lĂ  ? Comment avait-il pu oser tout dĂ©truire en avouant de telles choses ? Son cƓur battait ardemment, son souffle s'accĂ©lĂ©rait. Il commençait Ă  avoir mal. TrĂšs mal. Je t'en supplie Lena, ne me rejette pas.... ne me rejette pas....Ne me rejette pas. Son esprit ne cessait de rĂ©pĂ©ter ces mots alors que sa peau le brĂ»lait. Seul le contact de la main de Lena contre sa nuque, ses lĂšvres et son visage n'Ă©taient pas emprunts Ă  la douleur. Il savourait pleinement chacune des caresses de son interlocutrice, tentant de toutes ses forces d'oublier que, dans quelques instants, elle le lĂącherait peut-ĂȘtre et fuirait. Elle s'en irait, trop apeurĂ© par le fait qu'un homme comme lui puisse l'aimer. Peut-ĂȘtre ne lui faisait-elle plus confiance ? Peut-ĂȘtre pensait-elle qu'il voulait abuser d'elle ? Bambi devait avoir un comportement lĂ©gĂšrement paranoĂŻaque, mais c'Ă©tait vraiment ce qu'il pensait. Ses craintes prenaient peu Ă  peu rĂ©alitĂ© dans son esprit. Alors son Ă©treinte se prolongea, il l'attira davantage Ă  lui, jusqu'Ă  ce qu'elle soit assise sur ses genoux. Il avait envie de lui sauter dessus, Ă  l'arriĂšre de ce taxi... Mais il n'en fit rien. Il n'avait pas le droit...Peut-ĂȘtre n'Ă©tait-elle pas d'accord avec lui, peut-ĂȘtre qu'il s'Ă©tait trompĂ© et que ce qu'elle avait dit n'Ă©tait aucunement une dĂ©claration d 'amour silencieuse. Auquel cas, il serait vraiment Ă  cĂŽtĂ© de la plaque, mais Ă  la limite du bout du rouleau. Regardant la demoiselle encore dans les yeux, il l'enlaça. C'Ă©tait son ultime supplication silencieuse. Il voulait monter dans son appartement avec elle, l'embrasser, l'aimer...Mais il accepterait sa dĂ©cision si elle prĂ©fĂ©rait finalement rentrer seule. Il ne voulait pas lui faire du mal, alors il accepterait cet Ă©tat de fait. VoilĂ  tout. Certainement ressentirait-il une peine intense...Bambi n'avait pas vu que Lena avait recommencĂ© Ă  saigner car il ne sentait plus la douleur prĂ©sente quelques minutes plus tĂŽt. Comme une libĂ©ration. Il avait l'impression que l'Ă©tudiante Ă©tait bien, lĂ  et Ă  prĂ©sent. Qu'elle Ă©tait sereine. Cela le rassurait un peu, un tout petit peu car il ne pouvait s'enlever de l'esprit l'idĂ©e qu'elle ne pourrait jamais accepter son amour ou mĂȘme qu'elle ne l'aimait pas. AprĂšs tout, lui-mĂȘme aurait du mal Ă  exprimer ce sentiment si fort et si nouveau...Un sentiment qu'il n'avait jamais ressenti Ă  un Ă©tat si brut et si puissant. Un Ă©moi qui lui dĂ©chirait la poitrine Ă  chaque battement de son organe vital. Finalement, il ne pourrait dire au bout de combien de temps, mais le taxi se gara. Le chauffeur se retourna et demanda la somme que ce couple » lui devait. Bambi n'attendit pas longtemps avant de ne sortir quelques billets de la poche de son jean et de les lui tendre, stipulant qu'il pouvait bien garder la monnaie. Bambi entraĂźna alors Lena au-dehors, dans le vent frais de cette soirĂ©e d'automne New-Yorkaise. Il la tenait par la main, tendrement, doucement... Et ses yeux se posĂšrent de nouveau dans les siens. EnvoĂ»tants, magiques. Embrasse-moi... » finit-il par demander dans un soupire. Depuis leur rencontre de ce soir, il avait Ă©tĂ© le seul Ă  se saisir des lĂšvres de la demoiselle. A prĂ©sent, il souhaitait qu'elle lui dise clairement ce qu'il en Ă©tait. Soit elle aimait tout autant qu'il l'aimait, auquel cas elle l'embrasserait. Soit elle ne l'aimait point et refuserait. Dans ce dernier cas, il partirait. Il partirait sans un mot et il se laisserait traĂźner dans les rues. Il ne se rendait pas encore compte Ă  quel point un refus de la part de la demoiselle serait douloureux. On peut difficilement imaginer sa peine. Ce trentenaire avait l'impression de ne plus exister depuis qu'il avait quittĂ© la maison d'arrĂȘt...Et Lena lui donnait la sensation de vivre, lui donnait envie de se battre et de se tourner vers le droit chemin...Sans elle, il se retrouvait de nouveau sans rien. Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Ven 28 Oct - 2314 L’amour. Le dĂ©sir. L’envie. La demoiselle avait toujours fuit ces mots, ces sentiments du moins lorsqu’ils s’appliquaient Ă  une seule et unique personne tout le temps. AprĂšs tout, la rebelle laissait bien le dĂ©sir et l’envie prendre le dessus en soirĂ©e lorsque ce n’était que pour un soir, lorsque ça n’aurait aucunes consĂ©quences ravageuses sur sa vie. En revanche, l’amour, Lena prĂ©fĂ©rait le fuir. Pourquoi ? Comment ? A vrai dire, les choses Ă©taient assez inexplicables. Elle avait toujours agit de cette façon si bien que ça en Ă©tĂ© devenu automatique comme si c’était impossible pour elle d’oser agir autrement, elle n’y arrivait pas. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce parce qu’elle n’avait pas eu le droit Ă  cette enfance oĂč l’on rĂȘvait Ă  l’amour et au prince charmant. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce parce qu’elle n’avait jamais vu rĂ©ellement un impact positif de l’amour autour d’elle. Il y avait un temps, un moment. Il y a longtemps. Son pĂšre l’avait aimĂ©, un court moment, un court instant. C’était bien avant, il y a trop longtemps. Elle n’en avait que de vagues souvenirs ne se souvenant mĂȘme plus ce qu’elle avait ressenti dans ces moments-lĂ . Non, elle ne se souvenait pas de cet amour qu’elle aurait dĂ»t ressentir un quelconque jour auprĂšs de celui qui Ă©tait son pĂšre. Il n’y avait que la haine, la folie, l’alcool et la mort. La mort. Ça oui, elle la sentait chaque jour un peu plus proche jusqu’au matin oĂč elle avait dĂ©couvert le corps de son pĂšre sans vie. Ce matin oĂč, comme une petite fille, elle Ă©tait excitĂ©e par l’idĂ©e de fĂȘter son anniversaire avec son papa, avec un gĂąteau et des cadeaux. Il n’y avait rien eu de tout cela juste la mort et le dĂ©sespoir. Tout avait puĂ© la mort et le dĂ©sespoir ce jour-lĂ . Et depuis ce jour, tout avait changĂ©. Elle avait changĂ©. Sa vie avait changĂ©. Ses croyances aussi. Son pĂšre avait aimĂ© une femme Ă  la folie, beaucoup trop, tellement trop et il avait fini par tuer cette femme sans raisons apparente, sur une folie certaine. Du moins c’était ce qu’ils disaient. La blonde avait toujours cherchĂ© Ă  comprendre le pourquoi, persuadĂ©e qu’il y avait eu quelques choses. C’était impossible de tuer quelqu’un comme ça d’autant plus lorsqu’on aimait cette personne Ă  moins d’ĂȘtre fou, de n’ĂȘtre qu’un monstre avec des envies aussi atroces. Elle frissonnait sans mĂȘme s’en rendre compte au fur et Ă  mesure que ces pensĂ©es s’injectaient dans son esprit comme un venin mortel. Son pĂšre avait tuĂ© la femme qu’il aimait le plus au monde parce qu’il Ă©tait un monstre, parce qu’il Ă©tait fou. Mais cette disparation l’avait rendu encore plus malade, encore plus dingue. La rebelle se souvenait de ces soirĂ©es qu’il passait Ă  boire, Ă  casser tout autour de lui et Ă  l’ignorer, elle, la seule marque encore prĂ©sente de sa femme dĂ©funte. Il avait tout perdu et avait fini par se tuer conscient de ce qu’il faisait, dĂ©terminĂ© Ă  agir de cette maniĂšre. Au fond, c’était peut-ĂȘtre pour cela que la demoiselle avait atrocement peur de toucher Ă  l’amour, de le frĂŽler, de le ressentir et de le laisser s’épanouir. Elle avait peur d’ĂȘtre comme lui, de finir comme lui aprĂšs tout une partie des gĂšnes de son pĂšre Ă©taient dans son corps. Elle avait cette peur d’aimer quelqu’un Ă  la folie, beaucoup trop et de finir par tuer cette personne de ses propres mains. Elle avait peur de ce monstre qui demeurait lĂ  endormi, prĂȘt Ă  surgir Ă  tout instant. Elle Ă©tait morte de trouille, incapable de passer au-delĂ  de tous ces sentiments, incapable d’avancer ou d’accepter. Les gens disaient qu’elle ne risquait rien, que ce n’était pas Ă  cause des gĂšnes qu’elle allait devenir un monstre comme son pĂšre. Les gens disaient que c’était un choix, qu’elle pouvait dĂ©cider et qu’elle avait le contrĂŽle absolu, qu’elle ne deviendrait jamais un monstre et qu’elle ne tuerait pas celui qu’elle aimait. Ils le disaient sans cesse et elle ne les croyait pas car de l’autre cĂŽtĂ© son pĂšre lui disait le contraire. En fuyant l’amour, elle croyait fuir le monstre endormi en elle. Mais ce n’était pas le cas. Ce monstre Ă©tait lĂ  comme mĂȘme, se rĂ©veillant au fur et Ă  mesure des annĂ©es, voyant qu’elle ne voulait pas cĂ©der face Ă  ce sentiment si humain, si rĂ©el, incontrĂŽlable et touchant. Et, au fil des annĂ©es, il se rĂ©vĂ©lait donc. Il avait commencĂ© Ă  exister lorsqu’elle avait achetĂ© ce revolver qu’elle gardait chez elle. Il devenait plus grand au fur et Ă  mesure qu’elle passait du temps dans ce centre de tir loupant les cours pour pouvoir s’entraĂźner. Au dĂ©but, elle s’était dit que ce n’était qu’une arme pour se dĂ©fendre au cas oĂč elle se ferait attaquer, on n’était jamais prudent. Mais, la blondinette avait toujours sut dans le fond que se protĂ©ger n’était pas l’idĂ©e qu’elle avait en tĂȘte. L’avait-elle seulement eut une seule fois ? AprĂšs tout, elle s’autodĂ©truisait toute seule sans cesse et un revolver lui permettait de se dĂ©truire encore plus certainement, encore plus vite. Non, le revolver n’avait jamais Ă©tĂ© lĂ  pour qu’elle se protĂšge. Il Ă©tait lĂ  pour qu’elle tue mais pas par dĂ©fense, par envie, par choix. Le monstre se rĂ©veillait chaque jour un peu plus et il prenait encore plus le contrĂŽle d’elle-mĂȘme. Lena ne savait mĂȘme plus comment l’arrĂȘter, comment arrĂȘter cet enfer qui s’abattait sur elle jour aprĂšs jour. Au dĂ©but, elle avait dĂ©cidĂ© de laisser courir, d’oublier et de juste continuer jusqu’à craquer. Mais maintenant ? Maintenant que Bambi Ă©tait dans sa vie ? Elle venait de voir, rien qu’avec le policier, qu’elle Ă©tait capable de ne pas tuer les gens s’il le lui demandait mĂȘme silencieusement. Elle Ă©tait capable de repousser ce monstre, de le faire taire et de gagner le combat. Mais n’était-ce pas mal ? AprĂšs tout, elle ressentait cet amour qu’elle avait tant fuit, elle ressentait ces sentiments qu’elle avait tant Ă©vitĂ© pour ne pas devenir comme lui, comme cet ĂȘtre prĂ©sent chaque nuit Ă  ses cĂŽtĂ©s, dans ses cauchemars, comme cet ĂȘtre qui semblait couler dans son sang et prendre le contrĂŽle de sa tĂȘte. Elle aimait Bambi, elle l’aimait tant qu’elle ne savait plus comment faire pour ne rien laisser voir, pour ne rien dire et surtout pour le repousser, pour l’éloigner d’elle sans lui faire trop de mal. Comment faire fuir quelqu’un qui semble tenir autant Ă  vous ? Comment pousser quelqu’un Ă  nous abandonner ? Un nouveau frisson courut sur sa peau en mĂȘme temps que la question s’infiltrait dans son esprit. Elle aimait Bambi Ă  un tel point qu’elle Ă©tait certaine que le monstre pouvait prendre le dessus un jour et qu’elle pourrait devenir comme son pĂšre. Elle Ă©tait si dingue de lui qu’elle Ă©tait persuadĂ©e commettre les mĂȘmes actes que son pĂšre et en venir Ă  tuer cet ĂȘtre si cher Ă  son cƓur parce qu’elle Ă©tait folle. Elle Ă©tait Lena Wates, elle n’était qu’un monstre et Bambi devait fuir avant qu’il ne soit trop tard. Comment ouvrir les yeux Ă  quelqu’un lorsqu’on souhaite tant sa prĂ©sence Ă  nos cĂŽtĂ©s pour vivre ? Impossible. Elle Ă©tait morte de pour se sortir de sa torpeur, de son enfer et de ses horribles pensĂ©es, la demoiselle avait prĂ©fĂ©rĂ© penser Ă  autre chose. Il avait Ă©tĂ© en prison Ă  cause d’une accusation injuste lancĂ©e par une fille. Il avait perdu une partie de sa vie Ă  cause de quelqu’un qui lui avait fait du mal uniquement par plaisir, par punition ou autre chose du mĂȘme type. La demoiselle en voulait Ă  cette personne inconnue, elle en voulait Ă  cette fille qu’elle ne connaissait mĂȘme pas alors qu’au fond elle ignorait absolument tout. Pouvait-elle affirmer Ă  cent pour cent que Bambi Ă©tait innocent ? Pouvait-elle dire que cette fille avait menti ? Non, pas Ă  cent pour cent, Ă  quatre vingt dix neuf pour cent et encore c’était peut-ĂȘtre uniquement parce que l’amour prenait le dessus sur son jugement. Mais la blondinette voulait le fin mot de l’histoire, elle voulait savoir les raisons de cette fille a prodiguer le mensonge, elle voulait comprendre et elle voulait faire du mal, gĂącher une vie. Elle y pensait sans mĂȘme se sentir coupable, sans mĂȘme s’en vouloir comme si c’était absolument normal pour quelqu’un d’humain d’avoir de telles pensĂ©es. Tuer quelqu’un qui avait fait souffrir l’ĂȘtre qu’on aimait le plus. Stupide rĂ©action assez excessive dans le fond. C’est ainsi qu’elle avait posĂ© cette question semblant si innocente, ce besoin de savoir le nom de cette fille qui avait fait vivre un enfer Ă  l’ĂȘtre qu’elle aimait. Il avait arquĂ© les sourcils comme intriguĂ© par ce qu’elle demandait. Il avait raison de l’ĂȘtre mais il ne semblait pas comprendre rĂ©ellement ce qu’elle avait en tĂȘte. Ce don qui les avait tant reliĂ©s quelques minutes auparavant Ă©tait-il soudainement mort ? Non, certainement pas. Simplement, la rebelle savait mentir et cacher lorsque la nĂ©cessitĂ© Ă©tait lĂ . Lena commençait mĂȘme Ă  avoir un mince espoir, pouvoir mentir au trentenaire pour l’obliger Ă  la fuir. Il fallait une vĂ©ritĂ© blessante, quelque chose qui faisait rĂ©ellement mal comme mentir en disant qu’elle ne ressentait absolument pas ce qu’elle ressentait. Pourtant, la blondinette ne pouvait pas se rĂ©soudre Ă  cette mĂ©chancetĂ© gratuite. Ça serait pour la bonne chose, ça serait mieux pour lui mais elle ne s’en sentait pas capable. Le fil de ses pensĂ©es fut alors interrompu par la voix de son Ăąme sƓur et elle prĂȘta attention au moindre mot qu’il prononçait attendant avec impatience le nom de cette fille qui lui avait gĂąchĂ© autant la vie. En vĂ©ritĂ© exacte, il avait braquĂ© un bar. Ok, bien, c’était un bon dĂ©but mais elle ne comprenait pas pourquoi il lui avouait cela alors que sa question n’avait aucun rapport avec ça ? Elle arqua les sourcils, malgrĂ© elle, ne comprenant pas tout de suite oĂč il voulait rĂ©ellement en venir en annonçant cette vĂ©ritĂ© aussi soudaine qu’inattendue. C’était une bĂȘtise mais il s’était laissĂ© entraĂźner. Elle ne le jugeait pas, elle n’avait pas Ă  le faire, elle avait d’ailleurs promis de ne pas le faire alors elle se taisait laissant un doux sourire s’installer sur son visage comme pour dire c’est bon, chĂ©ri, tu n’as pas Ă  te justifier, ça va. ». Il avait donc braquĂ© un bar et quel Ă©tait le lien avec la question que la rebelle avait posĂ© ? Le gĂ©rant de celui-ci avait une fille qui Ă©tait ou non prĂ©sente Ă  ce moment-lĂ , il n’en savait rien. Une fille. C’était elle. Elle le sut avant mĂȘme qu’il le lui dise et c’est en effet les paroles qu’il prononça aprĂšs. C’était cette fille qui l’avait accusĂ©. Les choses s’éclaircissaient dans l’esprit de la demoiselle soudainement, trop soudainement. Il partit alors dans une description dont elle ne perdait pas un mot comme espĂ©rant recueillir des informations. Une fille d’une quinzaine d’annĂ©e Ă  l’époque, peut-ĂȘtre seize. Une gamine. MalgrĂ© elle, la blonde secouait la tĂȘte. Non, Ă  cet Ăąge lĂ , on n’était plus une gamine. Plus Ă  seize ans surtout lorsqu’on en venait Ă  accuser quelqu’un comme ça. Il arrivait Ă  dĂ©finir cette fille comme une gamine malheureuse malgrĂ© ce que cette fille lui avait fait. Pendant le procĂšs, cette fille avait montrĂ© des blessures et avait certifiĂ© que c’était Bambi qui lui avait fait pendant le viol. Il n’avait pas compris pourquoi tant de hargne contre lui, comme s’il Ă©tait le mec parfait sur lequel passer sa tristesse et sa haine, comme si elle voyait en lui celui ou celle qui lui avait rĂ©ellement fait ce mal. Pas de preuve biologique qu’il l’avait violĂ© puisqu’il Ă©tait innocent. Mais vu qu’elle avait fondu en larme et jouĂ© la comĂ©die devant les jurĂ©s, il avait Ă©tĂ© dĂ©fini comme coupable. Une bonne comĂ©dienne pleine de haine qui avait choisi Bambi pour se venger. Le pĂšre n’était-il pas derriĂšre cette accusation ? MalgrĂ© son Ă©tat actuel, l’esprit de la blonde rĂ©flĂ©chissait Ă  toute allure lorsque la voix du trentenaire retentit Ă  nouveau. A part ça, il ne savait rien de cette fille et pas son nom donc. DĂ©ception absolue. Pourquoi voulait-elle savoir ? Lena balaya la question de la maison un instant tandis qu’elle pensait. Une fille, un patron, un bar. Oui, le bar. Sans mĂȘme attendre plus d’une seconde, la blonde demanda alors en profitant Ă©galement pour rĂ©pondre Ă  la question de son interlocuteur. Je
 Juste comme ça
 Et
 Tu te rappelles du nom du bar ?Elle frissonnait soudainement comme un mauvais pressentiment qui s’emparait d’elle trop soudainement, la prĂ©venant qu’elle commettait une erreur. Elle aurait mieux fait d’attendre pour poser cette question, quelques heures, quelques jours histoire que ça paraisse sorti de nulle part comme une simple curiositĂ©. En effet, la question n’allait pas paraĂźtre comme une simple curiositĂ©, comme une simple demande comme ça comme lorsqu’on demandait le temps qu’il faisait dehors. C’était impossible. Ça ne pourrait pas ĂȘtre innocent, ça ne pourrait pas apparaĂźtre totalement innocent. Et m*rde, elle Ă©tait foutue, il allait lire en elle, il allait voir les idĂ©es qu’elle avait en tĂȘte et comprendre le pourquoi de ces questions qui franchissaient ses lĂšvres. DĂ©jĂ  la demoiselle cherchait un moyen de s’en sortir. Peu importait qu’elle n’ait pas la rĂ©ponse ce soir, elle demanderait Ă  nouveau plus tard, dans quelques jours. Ça pouvait toujours attendre et de toute façon il devait bien y avoir des articles de cette histoire quelque part. Il fallait agi, il fallait dĂ©tourner tout de cette conversation et de cette soudaine vĂ©ritĂ© qu’elle laissait voir. Tant mieux, Lena ne supportait plus cette distance entre eux et elle avait plusieurs choses Ă  dire au trentenaire. La blondinette s’était alors rapprochĂ©e de Bambi, dĂ©posant ses jambes sur les genoux de cet ĂȘtre qu’elle aimait alors qu’elle laissait ses doigts se promener sur la nuque du trentenaire, redĂ©couvrant cette peau avec tendresse et envie. Tant d’envies et de fantasmes qui lui passait par la tĂȘte, envoyant des flashs de leur nuit ensemble dans sa tĂȘte. Elle laissait son cƓur parler Ă  travers ces caresses, baissant toutes murailles, baissant tout les murs qu’elle s’était construit sans cesse au fil des annĂ©es pour couper tous rĂ©els contacts avec l’extĂ©rieur. Il n’y avait plus de jeu, il n’y avait plus de mensonges, plus de murs et encore moins d’images. Tout Ă©tait trop rĂ©el, trop sincĂšre, trop fou. Et, elle laissait alors son cƓur parler trop facilement. Entre ses chaque mots qu’elle prononçait, il y avait ces je t’aime » silencieux prononcĂ© incessamment. Elle le sentait et ne savait mĂȘme pas comment Ă©viter de faire cela, comment Ă©viter de laisser tant de sentiments se dĂ©couvrir. Il lui sourit radieux, mystĂ©rieux. Elle esquissa un sourire, rassurĂ©e, rĂ©elle. Cette main contre sa joue la fit frĂ©mir, renvoyant cette nuit au premier plan de ses pensĂ©es, accentuant ce dĂ©sir, ce besoin et cette folle envie. Dans le creux de son oreille, un murmure s’adressait Ă  son cƓur, un souffle caressait sa peau. Il l’aimait tellement. Sa main s’arrĂȘta un instant, imperceptible mouvement de fin avant qu’elle ne reprenne ses caresses comme pour ne pas monter ce mouvement de recul qu’elle avait eu face Ă  ces mots. Il avait si peur de la perdre. Chaque nuit il avait rĂȘvĂ© de la revoir et maintenant c’était la rĂ©alitĂ©. Il avait peur qu’en lui avouant sa vie, elle le haĂŻsse comme elle haĂŻssait son pĂšre. Elle frissonna Ă  cette comparaison impensable, irrĂ©elle. Son ventre se tordait de peur face Ă  ce qu’il venait d’avouer, face Ă  la suite des Ă©vĂ©nements. Elle ne savait comment agir, comme rĂ©agir. Son cƓur lui disait quelque chose alors que sa tĂȘte lui imposait le contraire. Lentement alors elle prenait la parole, hĂ©sitante, tellement hĂ©sitante que ça se ressentait dans chacun de ses mots. Tu n’as rien de mon pĂšre
 Je ne peux pas te haĂŻr, c’est impossible
 Jamais je ne pourrais ressentir de la haine pour toi et certainement pas cette haine que j’ai envers lui
 Elle baissait les yeux automatiquement. Elle n’aimait pas parler de ce qu’elle ressentait envers son pĂšre, c’était pire encore de le dire Ă  voix haute. Mais je t’en supplie ne dit pas que tu m’aimes
 Je
 Tu
 On ne peut pas ĂȘtre ensemble
 Je ne mĂ©rite pas d’amour et encore moins du bonheur
 Je ne te mĂ©rite pas
 Je ne mĂ©rite pas cet amour
Ses mots sonnaient comme une supplication, une demande en pitiĂ©. Elle ne pouvait pas, il ne devait pas. Ils ne pouvaient pas, ils ne devaient pas. Les consĂ©quences en seraient trop dĂ©sastreuses et elle ne voulait pas ĂȘtre comme son pĂšre, elle ne voulait pas en finir par tuer l’homme qu’elle aimait beaucoup trop au point de vouloir faire payer Ă  tout ceux qui avait eut le loisir de lui faire du mal. Il devait fuir, il ne devait pas l’aimait, il n’avait pas le droit de l’obliger ainsi Ă  le condamner. Elle ne pouvait pas, elle refusait, secouant la tĂȘte comme pour chasser ces horribles images de son esprit. Il Ă©tait quelqu’un de bien. Elle Ă©tait nĂ©faste, elle ne lui ferait que du mal et il risquait d’en souffrir. Elle ne mĂ©ritait pas cet amour, elle ne mĂ©ritait pas ce bonheur. Et pourtant il continuait avec ces mots, ces mots qui la faisaient frĂ©mir, ces mots qui la faisaient craquer. Ces mots qui le condamnaient, la condamnaient, les condamnaient. Il ne voulait plus se sĂ©parer d’elle. Il Ă©tait dĂ©solĂ© de l’aimer comme cela mais c’était le cas et il n’y pouvait rien. C’était la triste vĂ©ritĂ©. On ne pouvait rien faire face aux sentiments qu’on ressentait, rien du tout, c’était le destin, c’était le hasard, c’était comme ça, inexplicable et rĂ©el. À chaque fois qu’il la voyait, son cƓur battait plus fort et il avait des sueurs froides. Il se sentait comme un affamĂ©, affamĂ© d’elle, de son cƓur, de son corps, de ce qu’elle Ă©tait. Se rendait-il compte de ce qu’il disait ? Se rendait-il compte qu’elle n’était qu’un monstre et qu’il Ă©tait donc affamĂ© de l’enfer ? Apparemment oui Ă©tant donnĂ© les mots qu’il prononçait un peu aprĂšs. Peu importait le monstre qui Ă©tait soit disant en elle, elle le faisait vibrer. Il serait toujours Ă  ses cĂŽtĂ©s, peu importait les craintes et douleurs de la blonde, peu importait son passĂ©. Il s’était condamnĂ© et elle refusait de le repousser, elle ne s’en sentait mĂȘme pas capable, pas aprĂšs ces mots. AprĂšs tout, mĂȘme en agissant comme la pire des garces, elle ne pourrait certainement pas le pousser Ă  partir. Il semblait dĂ©cidĂ© Ă  rester pour toujours. Une promesse Ă  ses oreilles, Ă  son cƓur. Ce souffle chaud sur sa peau, ces doigts dans ses cheveux. Elle frissonnait et malgrĂ© elle, le murmure se glissa dans sa tĂȘte. Elle se mordait la lĂšvre pour se taire. Elle Ă©tait dingue d’oser penser Ă  avouer cela. Elle se retrouvait attirĂ©e davantage contre lui. Assise sur les genoux du trentenaire, elle continuait ses caresses quasiment inconsciemment comme si elle Ă©tait pensive, elle l’était trop d’ailleurs cherchant une issue introuvable. Le taxi s’arrĂȘta, la sortant de sa torpeur et le chauffeur demanda la somme pour la course. Elle voulait payer comme par habitude, comme par automatisme mais il le fit avant elle et elle ne dit rien, elle ne protesta pas. Ils se retrouvĂšrent Ă  l’extĂ©rieur, le vent poussant la blonde Ă  frissonner suite au changement de tempĂ©rature. Main dans la main, comme un couple, comme ne formant qu’un. Il la regardait et lançait cette demande dans un soupir. Cette demande si simple. Embrasse-moi ». Elle s’approchait des lĂšvres du trentenaire et murmurait Non, elle ne pouvait pas se rĂ©soudre Ă  prononcer ces mots. Son regard les avouait silencieusement. Son cƓur battait plus fort les avouant Ă©galement. Mais sa tĂȘte refusait de laisser ces mots prendre le dessus, cette rĂ©alitĂ© prendre le contrĂŽle et la transformer. Elle les pensait tant ces mots, tellement trop, beaucoup trop. Son corps les avouait autant que son regard mais sa tĂȘte refusait de laisser ces mots sortir de ses lĂšvres car ça serait alors irrĂ©versible Ă  tout jamais. IrrĂ©versible. N’étaient-ils pas dĂ©jĂ  dans cette situation oĂč le retour en arriĂšre n’existait dĂ©jĂ  plus. Ne pas penser. Ne pas penser Ă  tout cela et juste se laisser aller, profiter encore quelques instants ensemble. Elle frĂŽla les lĂšvres de son interlocuteur. Une fois, deux fois, trois fois. C’était comme si elle se contentait de s’amuser, de le pousser Ă  la dĂ©sirer encore plus. Puis, elle finit par craquer toute seule, trop dĂ©sireuse, embrassant Bambi. Un baiser tendre et doux rempli d’amour, rempli de ce je t’aime » qu’elle n’avait pas pĂ»t prononcer. Au fil des secondes, le baiser devenant langoureux, fou en dĂ©sirant toujours et encore plus. Elle se collait au corps du trentenaire. Elle le dĂ©sirait, lĂ , ici, maintenant. Son cƓur battait plus fort. Sa langue jouait avec celle de celui qu’elle aimait. AffamĂ©e. Pourtant, elle mit fin au baiser d’un seul coup, inattendue, dĂ©chirement absolu. Elle restait cependant collĂ©e Ă  Bambi comme ne dĂ©sirant pas s’éloigner tandis qu’elle Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  bout de souffle. Elle n’avait plus froid et eut donc du mal Ă  se dire qu’ils Ă©taient encore dans la rue. Pourtant, lorsqu’elle en prit conscience, la demoiselle murmura On monte
 Tu as d’autres choses Ă  m’avouer non ?Un sourire doux se dessina sur ses lĂšvres comme pour dire que ça n’avait pas d’importance s’il ne voulait pas parler. AprĂšs tout, elle avait tellement envie de cette peau contre la sienne, elle dĂ©sirait ce corps Ă  corps. Elle le dĂ©sirait tant, elle voulait simplement avoir le droit Ă  une nuit, une nuit pleine de ces sensations, pleine de ces sentiments. Juste une. Elle l’entraĂźnait derriĂšre elle et pĂ©nĂ©trait dans l’immeuble. L’ascenseur. Non, c’était un lieu clos et ils devaient monter au quatriĂšme Ă©tage. Les choses auraient le temps de dĂ©gĂ©nĂ©rer Ă  l’intĂ©rieur et il ne fallait pas. Un sourire malicieux passa sur ses lĂšvres tandis qu’elle se dirigeait vers les escaliers, commençant alors Ă  les gravir en silence. Premier Ă©tage. Mon dieu, chĂ©ri, si tu savais comme je te dĂ©sire. DeuxiĂšme Ă©tage. Mon dieu, mon amour, si tu savais Ă  quel point je t’aime. TroisiĂšme Ă©tage. Tu es le seul. QuatriĂšme Ă©tage. Elle se retournait triomphante vers lui, comme amusĂ©e d’avoir montĂ© ces Ă©tages. Elle dĂ©posait un bref baiser sur les lĂšvres du trentenaire et l’entraĂźnait encore derriĂšre elle. Appartement un. Elle tourna les clĂ©s Ă  l’intĂ©rieur et ouvrit la porte, pĂ©nĂ©trant dans l’appartement. Lorsqu’il fut entrĂ© Ă©galement, elle referma la porte, dĂ©posa ses clĂ©s, son sac et partit dans la cuisine indiquant silencieusement Ă  Bambi de la suivre tandis qu’elle demandait dĂ©jĂ . Tu veux boire quelque chose ?S’occuper pour arrĂȘter de laisser son esprit dĂ©railler et fantasmer beaucoup trop. S’occuper pour ne pas lui sauter dessus maintenant. S’occuper pour ne pas ressentir tout ce qu’elle ressentait, trop violement. La demoiselle se tourna vers sa cafetiĂšre et commença Ă  prĂ©parer pour faire du cafĂ©. Ses doigts tremblaient tellement, elle tremblait tellement sans mĂȘme s’en rendre compte. Sa respiration Ă©tait courte et pourtant si facile Ă  saisir. Elle ne comprenait pas rĂ©ellement et ne cherchait pas Ă  le faire, cherchant simplement Ă  s’occuper. Des tasses. Des tasses. Rien dans le placard. Ha, dans l’évier. Il fallait les laver d’abord. Ça allait l’occuper. Elle baissait le bras pour se saisir de la tasse et soudainement le sang venait stopper sa course sur sa main. Elle frissonnait, jetait un regard en arriĂšre pour s’assurer qu’il n’avait rien vu, qu’il n’était pas juste lĂ . Elle avait oubliĂ© qu’elle s’était enfoncĂ© les ongles dans la peau et qu’elle saignait Ă  nouveau. Elle avait oubliĂ© totalement. Et une seule chose revenait Ă  son esprit. Toujours la mĂȘme, toujours les mĂȘmes mots, les mĂȘmes sentiments. Ses doigts tremblaient plus fort. Elle Ă©chappa la tasse qui se fracassa dans l’évier avec un bruit sourd la poussant Ă  sursauter. Elle arrĂȘta l’eau, prit une profonde inspiration alors qu’elle lançait soudainement. Je t’aime mais j’ai peur Bambi
Elle Ă©tait stupide, trop stupide baissant soudainement et totalement sa garde sans rĂ©flĂ©chir aux futurs consĂ©quences possible, sans rĂ©flĂ©chir au fait que ce qu’elle venait d’avouer Ă©tait irrĂ©versible et qu’elle ne pourrait plus protĂ©ger cet homme qu’elle aimait. Mon dieu, que faisait-elle ? Quelle connerie venait-elle de faire ? Elle frissonnait. La blondinette se dĂ©tournait alors de l’évier pour faire face Ă  Bambi et plonger son regard dans celui de cet homme qu’elle aimait. Dis quelque chose, dis que tu n’as pas entendu ce que j’ai dis, dis que tu ne m’aimes pas, dis que tu t’en vas, dis que je suis folle. Je t’en prie, fuis-moi, fuis ce que je suis, fuis ce qui risque d’arriver si tu reste Ă  mes cĂŽtĂ©s. Les pensĂ©es de la demoiselle devaient se lire dans ses yeux. Cette peur que tout finisse comme cela avait fini quand son pĂšre Ă©tait Ă  sa place. Cette peur de lui faire du mal et pourtant ce sentiment qu’elle ressentait beaucoup trop, ce sentiment qu’elle ne pouvait pas fuir. Elle tremblait encore plus, manquant de dĂ©faillir. AppuyĂ©e, contre le rebord de l’évier, elle le fixait ne prĂȘtant plus attention Ă  rien d’autre qu’à lui. Attente trop insupportable. Sauve toi de cet enfer mon amour ! Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Lun 31 Oct - 1743 Dans ce taxi, Bambi se sentait libre et enfermĂ© Ă  la fois. Il ne pouvait qu'apprĂ©cier la prĂ©sence si certaine de Lena, surtout depuis qu'elle venait de poser ses jambes contre ses genoux. C'Ă©tait une bouffĂ©e d'air Ă  laquelle il ne s'attendait aucunement, tout comme Ă  ses caresses contre son visage qu'il n'espĂ©rait mĂȘme pas. Il en avait rĂȘvĂ©, bien entendu, mais jamais il n'aurait cru que, dans un tel instant, Ă  prĂ©sent, Lena rĂ©pondrait affirmativement Ă  ses fantasmes et Ă  ses rĂȘves. Il ne put s'empĂȘcher de crĂ©er un contact avec sa peau, lui aussi, passant ses doigts dans la chevelure blonde de la demoiselle, avant de ne commencer Ă  lui caresser doucement la nuque, dans un Ă©lan amoureux. Il venait de lui raconter toutes les bĂȘtises qu'il avait pu faire et elle n'avait pas vraiment rĂ©agi. Du moins, elle cachait trĂšs bien ce qu'elle pouvait ĂȘtre en train de penser ou de ressentir. Enfin, jusqu'Ă  ce qu'elle pose une question, la question qui posa tous les soupçons. Le nom du bar. Est-ce qu'il se souvenait du nom du bar... Bien sĂ»r qu'il se le rappelait, et il se le rappellerait toujours, c'Ă©tait l'un des plus grands dĂ©tails de sa vie. Il l'avait lu et relu, entendu et rĂ©entendu... Soudainement, il venait de comprendre oĂč la jeune femme voulait en venir. Elle ne devait pas, elle ne devait pas fouiller de ce cĂŽtĂ©-lĂ . Soit elle se ferait du mal, soit elle lui ferait du mal. Un instant, il sentit mĂȘme comme ne certaine animositĂ© Ă©maner du corps de Lena, comme si elle avait dans l'idĂ©e de se venger, de le venger. Oh non, ne fais pas cela chĂ©rie, je t'en supplie...Je ne le mĂ©rite pas. Et puis, il n'y a rien Ă  venger. Rien. Bambi resta figĂ© face Ă  la question de son interlocutrice, cessant alors de lui caresser la nuque, comme si son esprit s'envolait vers d'autres horizons. S'il lui disait le nom du bar, elle ferait de bĂȘtises.. Et s'il ne lui disait rien, elle le trouverait elle-mĂȘme. Qu'est-ce qui Ă©tait pire ? Il n'en avait aucune idĂ©e, alors il prĂ©fĂ©ra se taire. Non...Non, je n'en sais rien, je... j'ai oubliĂ©. » finit-il par conclure, peut-ĂȘtre un peu trop lĂ©gĂšrement. Cela lui faisait mal d'un cĂŽtĂ© de mentir Ă  Lena, mais ce n'Ă©tait qu'un tout petit mensonge. C'Ă©tait pour la prĂ©server. La prĂ©server de se faire du mal Ă  elle-mĂȘme comme elle semblait tant aimer le faire. C'Ă©tait une Ăąme torturĂ©e et il valait mieux lui Ă©viter davantage de tortures et de douleurs. Il fallait qu'elle se reprenne en main, il fallait qu'il l'y aide et non qu'il la plonge dans un gouffre de souffrances sans fin. Bambi repartait dans ses pensĂ©es alors que sa main recommença Ă  caresser le coup de la demoiselle. Il la tira alors vers lui, afin qu'elle ne se retrouve totalement assise sur ses genoux. Ce qu'il pouvait avoir envie de ses lĂšvres, de sa peau. Le lieu clos que reprĂ©sentait le taxi Ă©tait parfait pour faire augmenter ses ardeurs de seconde en seconde. C'Ă©tait comme s'il suait de la sentir contre lui, repensant Ă  la nuit qu'ils avaient vĂ©cus. Toutes ses sensations si bien que tout son ĂȘtre frĂ©missait Ă  l'idĂ©e qu'elle pouvait ĂȘtre sienne. C'Ă©tait en partie cette sensation de bien-ĂȘtre si intense et inexpliquĂ© qui l'avait poussĂ© Ă  avouer ses sentiments. Il n'en pouvait plus de les laisser enfoui en lui, en ce corps qu'il sentait prĂȘt Ă  exploser de dĂ©sir Ă  la moindre caresse un peu plus osĂ©e de la part de son interlocutrice. Il attendait sa rĂ©ponse... Il avait peur. TrĂšs peur. Et enfin, ses lĂšvres bougĂšrent et elle parla, elle parla en bĂ©gayant, et le jeune homme sentait son cƓur battre presque aussi fort que le sien. Elle ne le haĂŻrait jamais car il n'avait absolument rien de son pĂšre... Oh, Lena, si tu savais, si tu savais ce que j'ai fait. Je ne sais pas si tu dirais la mĂȘme chose, je ne sais pas si tu resterais Ă  mes cĂŽtĂ©s. Je suis sĂ»r que tu fuirais, comme tout le monde m'a fui. MĂȘme ma famille d'accueil, sensĂ©e m'aimer malgrĂ© tout, m'apporter la tendresse dont je manquais, ne l'a pas fait car elle me prenait pour un monstre. Le monstre que je suis. Le monstre amoureux de toi. Ne sommes-nous pas un peu comme la belle et la bĂȘte ? Son pouls battait alors que, pendu Ă  ses lĂšvres, Ă  cette bouche rosĂ©e qui lui donnait tant envie, il attendait la suite de ses mots. Enfin elle parla encore. Oh ce qu'elle pouvait se tromper ! Elle n'avait pas le droit de dire des choses pareilles ! C'Ă©tait presque une insulte ! La main du trentenaire glissa de la nuque de la blondinette avant de ne venir se poser tendrement contre sa joue, il ancra son regard azurĂ© dans le sien. Lena, tu mĂ©rites l'amour plus que quiconque ne le mĂ©rite sur cette terre. Moi, par contre, je n'aurais jamais dĂ» te l'avouer...Si tu savais comme je t'aime et si tu savais l'envie que j'ai de toi... » souffla-t-il d'une voix suave et se voulant rassurante. Il eut envie de continuer sur cette voie, de lui dire encore des tas de choses, de la rassurer encore plus. Il avait envie de lui affirmer qu'il Ă©tait tout Ă  elle. Mais si jamais elle ne ressentait rien pour lui... Si jamais ce lien formĂ© entre eux, qui rendait comprĂ©hensif Ă  chacun d'eux ce que l'autre ressentait, n'Ă©tait en fait dĂ» qu'Ă  un manque d'affection. Si elle, elle avait peur de lui, si elle ne l'aimait pas. La crainte envahissait peu Ă  peu son ĂȘtre et son corps tremblait presque. Il faisait son possible pour qu'elle ne le remarque pas, pour qu'elle ne le sache pas et qu'elle ne finisse pas par lui dire des choses juste par pitiĂ©. Il dĂ©glutit bruyamment, dĂ©tournant finalement son regard, rompant toute l'atmosphĂšre psychique créé entre eux. Le trentenaire jeta un regard par la fenĂȘtre et face Ă  son reflet, il ne put que songer Ă  tout ce qu'il avait manquĂ© dans sa vie et tout ce qu'il manquerait encore s'il laissait Lena filer. Elle Ă©tait son Ăąme sƓur, il en Ă©tait absolument certain. Mais, Ă  prĂ©sent, il se taisait, profitant des rues et ruelles de New York en pleine nuit. DĂ©jĂ , il reconnaissait le quartier oĂč vivait Lena, pour ne jamais l'avoir oubliĂ© depuis qu'ils avaient fait l'amour. Son immeuble, son appartement, tout Ă©tait restĂ© sagement dans son esprit comme pour le prĂ©parer Ă  le reconnaĂźtre un jour. Des lieux, des sens, des odeurs. Tout un monde. Leur monde. Un monde qu'ils avaient peut-ĂȘtre voulu oublier, ou fuir du moins, mais un monde si beau et si sensuel qu'il en Ă©tait presque addictif. Finalement, la voiture se gara et Bambi paya. Ils ne mirent pas Ă©normĂ©ment de temps Ă  se retrouver Ă  l'extĂ©rieur. Et Bambi succombait dĂ©jĂ , sans qu'il n'ait mĂȘme mis un seul pied dans l'antre de la jeune femme. S'il n'Ă©coutait que ses pulsions, il lui sauterait tout de suite dessus, dans la rue, sans prendre garde Ă  ce que pourraient dire les rares passants face Ă  un couple libertin comme celui-ci. Mais il avait de la retenu depuis qu'il savait ce que des pulsions pouvait lui valoir. Chaque chose en son temps. D'abord, savoir si Lena l'aimait aussi. Savoir si elle ressentait aussi ce lien quasi-certain qui les marquait tous deux. Plus tard, il verrait. Pour l'instant, se retenir. Les mots embrasse-moi » avaient traversĂ© ses lĂšvres sans qu'il ne s'en rende mĂȘme compte. C'Ă©tait comme si son Ăąme Ă©tait sortie de son corps et qu'elle avait parlĂ©. Et dans la fraicheur de cette nuit d'automne, il attendait, il attendait la rĂ©ponse de Lena. Enfin, sa voix transperça l'air, timide, fluette. Un pronom personnel qui la dĂ©signait et la suite de la phrase ne fut pas prononcĂ©. Cependant, le regard qu'elle lui lança lui fit comprendre. Il ne se trompait pas, elle Ă©tait Ă  lui, comme il Ă©tait Ă  elle. Soudain, un frĂŽlement de lĂšvres. Puis un second et un troisiĂšme. Et subitement, ce baiser flamboyant, entraĂźnant la langue du trentenaire dans une danse folle avec celle de sa partenaire. Encore et encore, un baiser des plus langoureux. Bambi y voyait tout ce dont il rĂȘvait. Il Ă©tait un homme heureux Ă  cet instant, Ă  cette dĂ©claration d 'amour muette et pourtant si forte. Un baiser remplaçait bien des mots. Et puis, aprĂšs tout, ne dit-on pas que pour se parler d'amour, personne ne nĂ©cessite de longs discours ? Bambi voulut prolonger le baiser afin que celui-ci ne finisse jamais, qu'il demeure Ă©ternel, mais Lena se dĂ©tacha subitement. DĂ©chirure. Effroyable dĂ©chirure. Sensation de brĂ»lure aprĂšs le miel de ses lĂšvres contre les siennes. A bout de souffle, le trentenaire ne dit rien, ne bougea pas, Ă©tonnĂ© par tant de zĂšle et par cette soudaine coupure. C'Ă©tait si douloureux qu'il crut un instant que son cƓur, ne sachant interprĂ©ter cela, faisait grĂšve et ne voulait plus battre normalement. Mais dĂšs que la douce voix de Lena envahit de nouveau les lieux, il se sentit mieux. Ils allaient monter Ă  l'appartement. Le jeune homme ne rĂ©pondit rien la suivant simplement comme s'il n'avait plus qu'un seul dĂ©sir. Et c'Ă©tait le cas. Il ne dĂ©sirait que Lena, lĂ , tout de suite. Il ne savait mĂȘme pas comment il se retenait depuis tant de temps. C'Ă©tait un martyr qu'il se devait pourtant de supporter afin de ne pas frustrer la demoiselle. Il ne ferait que ce qu'elle avait envie de faire. Rien de plus. Si elle voulait juste qu'il veille jusqu'Ă  ce qu'elle s'endorme, il le ferait. Si elle voulait qu'il l'embrasse, il le ferait. Et mĂȘme si elle voulait qu'il fasse le mĂ©nage, il le ferait. Il Ă©tait son esclave. Oui...J'ai des choses Ă  te dire... » finit-il par laisser filtrer alors qu'il posait le pied sur l'une des marches de l'escalier menant Ă  l'appartement de Lena. Et des choses Ă  lui avouer, il en avait. Surtout une. La chose qu'il avait si peur de dire. La chose qui faisait de lui ce monstre. Serait-il possible qu'en avouant cela, il gĂąche tout ? Certainement. Mais il le devait, il n'avait plus le droit de se jouer de la demoiselle, de lui cacher quelque chose de si important. Et pourtant, il ne parvenait pas Ă  s'y rĂ©soudre, sachant que le pont entre l'amour et la haine n'Ă©tait que trĂšs court. Un pas suffisait pour le traverser. L'idĂ©e que Lena puisse faire ce pas le traumatisait. Il tĂącha de ne pas y penser pour le moment et suivit son interlocutrice pas Ă  pas, doucement, comme s'il pouvait glisser Ă  tout instant. Les Ă©tages dĂ©filaient Ă  une lenteur incroyable, si bien que Bambi commençait Ă  se demander s'ils arriveraient au but. Peut-ĂȘtre cette sensation lui venait-elle du fait qu'il avait extrĂȘmement peur de ce qui se produirait une fois dans l'appartement. Ses hormones le titillaient, la chaleur des lieux ne faisant qu'empirer les choses. Finalement, ils se trouvĂšrent devant la porte. Encore un baiser. Un simple petit baiser volĂ©. Plus un frĂŽlement de lĂšvres qu'autre chose, mais un contact que le trentenaire adorait. Un contact dont il avait besoin et dont il Ă©tait dĂ©jĂ  droguĂ©. A peine furent-ils entrĂ©s que la jeune femme se dirigea vers la cuisine. Bambi en fut rassurĂ©. Pour le moment se concentrer sur ce qu'elle lui demandait, laisser de cĂŽtĂ© les sentiments, les craintes. Il pouvait le faire, il le savait. Il la suivit donc sans broncher jusqu'Ă  l'intĂ©rieur de la cuisine, oĂč il l'observa prendre une tasse et la laver. Jusque lĂ , il n'avait mĂȘme pas rĂ©pondu Ă  se demande, bien trop occupĂ© Ă  retenir ses hormones et ses envies. Finalement, il finit par dĂ©goiser quelques mots, faisant un signe nĂ©gatif de la tĂȘte Non, merci, ça ira, je n'ai pas soif... » Oh que si, il avait soif. Il avait soif de Lena. Il mourrait de soif. Il fut sortit de sa torpeur par le bruit sourd du fracas de la tasse dans l'Ă©vier. AussitĂŽt, il se retrouva Ă  cĂŽtĂ© de sa chĂšre et tendre, inquiet. Lorsqu'il remarqua qu'il y avait plus de peur que de mal, son cƓur reprit sa vitesse de battement normale. Ou du moins, aussi Ă©levĂ©e qu'elle l'Ă©tait en entrant dans les lieux, dans cet appartement oĂč les souvenir fourmillaient. Tu saignes... Il va falloir qu'on s'occupe de nouveau de ça. Mais cette fois-ci, je le ferais, pas besoin d'un nouveau pharmacien stupide. » conclut-il. Le trentenaire s'approcha de l'Ă©vier et commença Ă  ramasser les dĂ©bris de verre s'y trouvant, sans vraiment poser les yeux sur Lena. Jusqu'Ă  ce qu'elle ne parle. Les mots qu'elle prononça le firent frĂ©mir. Elle l'aimait. Elle venait de l'avouer. Elle l'aimait, mais elle avait peur. Si tu savais Ă  quel point je ressens la mĂȘme chose chĂ©rie. Bambi fut tellement surpris et tellement sur le point d'exploser qu'il referma sa main contre l'un des dĂ©bris de tasse. Celui-ci s'enfonçait peu Ă  peu dans sa paume, mais il n'y prenait pas garde, la douleur n'Ă©tant absolument pas ressentie. De quoi as-tu peur, Lena ? » finit-il par demander. Une nouvelle crainte se pointait Ă  l'horizon. Et si c'Ă©tait de lui qu'elle avait peur ? Mais en plongeant son regard dans le sien, il comprit. Il comprit de nouveau tout. 'Tu crois que tu vas devenir comme ton pĂšre... Mais ce n'est pas le cas, Lena, tu n'es pas comme lui, tu n'as rien de lui ! » s'exclama-t-il soudainement, alors que ses doigts se refermaient encore davantage contre le bout de tasse brisĂ©e. Tu es une fille formidable... Et si ça peut te rassurer...je prĂ©fĂšrerais mourir demain, plutĂŽt que de vivre toute cette vie sans t'avoir connue et sans t'aimer comme je t'aime... Je prĂ©fĂšre mourir plutĂŽt que de te fuir...Tu es la seule qui me fasse cet effet, la seule qui puisse me comprendre... Et certainement la seule Ă  m'aimer. » Sa respiration Ă©tait saccadĂ©e et il ne se rendait mĂȘme plus compte de l'endroit oĂč il Ă©tait, de la personne avec qui il Ă©tait ni mĂȘme de ce qu'il faisait. Il lĂącha le bout de tasse, qui tomba dans un bruit sourd dans l'Ă©vier, sa place originelle, avant de ne s'approcher de la blondinette. Il l'embrassa alors avidement, avec fougue et envie, avec tendresse et bestialitĂ©. Il avait tellement envie d'elle, qu'il serait prĂȘt Ă  lui faire l'amour, lĂ , de suite, dans la cuisine. Lui jetant ensuite un regard empli de tristesse, sentant les larmes lui monter aux yeux, il reprit la parole. Ça y est, le moment Ă©tait venu. Tu n'es pas un monstre, Lena ! Tu n'es pas comme moi... Je 
 je suis un monstre. J'ai tuĂ© ma mĂšre ! Je l'ai tuĂ©e ! » finit-il par s'exclamer en s'Ă©cartant, tout tremblant et rempli d'incomprĂ©hension face Ă  sa propre rĂ©action. Il paraĂźt que c'Ă©tait un accident, je voulais la dĂ©fendre, elle souffrait tant sous les coups de ce type, je voulais le briser, lui faire peur, mais... mais elle s'est embrochĂ©e sur le couteau que j'avais en main...Je voulais pas, mais je l'ai tuĂ©e, je lui ai ĂŽtĂ©e la vie ! C'est moi qui tenait l'arme en main lorsqu'elle est morte...Je n'avais que douze ans...Douze ans et dĂ©jĂ  un assassin. »Et voilĂ  qu'il pleurait. Bambi pleurait. Personne n'avait jamais eu droit Ă  le voir ainsi depuis la fin de son enfance, c'est-Ă -dire depuis la mort de sa mĂšre. Pourtant, il faisait tout pour se retenir, mais il n'y arrivait pas, il n'y parvenait pas. Le fiancĂ© de sa mĂšre avait raison, c'Ă©tait un meurtrier. Un MEURTRIER, un ASSASSIN. J'ai tuĂ© la seule personne qui comptait pour moi et depuis, j'ai tout brisĂ©... Tu penses que tu peux me faire du mal, mais moi alors ? » finit-il par souffler doucement, alors qu'il retenait ses larmes et essuyait ses joues Ă  l'aide des manches de sa chemise. Je t'aime.. Je t'aime... »Il se retourna subitement vers l'Ă©vier, et ressentit lors la douleur dans la paume de sa main. Cet objet qu'il avait enfoncĂ© commençait Ă  se ressentir. Il saignait un peu et mĂȘme pas mal. Comme Lena auparavant. Il se rinça la main Ă  l'eau froide, laissant passĂ© entre ses dents un simple mot d'excuse, Ă  l'attention de la jeune femme, postĂ©e derriĂšre lui DĂ©solĂ©... »DĂ©solĂ© pour quoi ? Pour ĂȘtre ce qu'il Ă©tait. Il s'excusait de ne pas ĂȘtre quelqu'un de meilleur. Elle pensait ne pas le mĂ©riter et lui, au contraire, semblait croire qu'elle mĂ©ritait bien mieux que lui. Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Mar 1 Nov - 1733 Il fallait vraiment ĂȘtre vraiment fou, elle Ă©tait vraiment folle voir mĂȘme pire que ça. AprĂšs avoir passĂ© vingt ans de sa vie Ă  fuir tous sentiments et tous attachements pour ne pas sombrer et pour ne pas ĂȘtre comme son pĂšre. AprĂšs s’ĂȘtre donnĂ© tant de mal pour se construire une image, une facette et surtout pour rĂ©ussir Ă  garder tout le monde Ă  une certaine distance. VoilĂ  qu’elle Ă©tait devenue dingue, tellement trop dingue qu’elle en frissonnait rien qu’en y pensant. Comment pouvait-elle avoir rĂ©ussit Ă  devenir cette fille ? Comment Bambi pouvait-il l’avoir changĂ©e Ă  ce point en si peu de temps faisant fondre la moindre barriĂšre ? C’était inexplicable autant que c’était incomprĂ©hensible comme si une sorte de surnaturel avait agi sur elle, prenant le dessus et l’obligeant Ă  ĂȘtre ainsi. NĂ©anmoins, la demoiselle ne se sentait pas obligĂ©e d’ĂȘtre ainsi, non au contraire elle Ă©tait tellement bien, tellement mieux. A croire qu’elle Ă©tait rĂ©ellement et absolument devenue dingue Ă  moins que Bambi soit un sorcier avec de grands pouvoirs capable de tout mĂȘme de gouverner le monde et de rĂ©duire tous les habitants de New York Ă  ĂȘtre ses esclaves – oui, bon il Ă©tait vrai qu’elle devrait sans doute arrĂȘter de regarder des dessins animĂ©s ou des sĂ©ries dĂ©biles pleines de magie et de pouvoirs parce que lĂ  ça devenait vraiment n’importe quoi. Mais, comme mĂȘme, cette idĂ©e de sorcier Ă©tait la plus logique et la plus rĂ©elle possible. Certainement que des scientifiques ou des personnes terre Ă  terre ne diraient pas cela mais elle ne se gĂȘnait pas pour le dire et encore moins pour le penser quand bien mĂȘme c’était totalement ridicule. Evidement si elle sortait cela Ă  voix haute, elle aurait l’air d’ĂȘtre une gamine absolue et totalement sotte. Mais la situation demeurait tout de mĂȘme inexplicable. A moins de croire Ă  ce foutu coup de foudre qu’elle dĂ©sirait simplement fuir. AprĂšs tout, maintenant, comment pouvait-elle parvenir Ă  fuir ce qu’elle ressentait vraiment ? Mais la question la plus importante demeurait celle lĂ  comment faire croire qu’elle ne ressentait pas ça, comment l’éloigner, comment s’éloigner ? Les questions allaient et venaient dans sa tĂȘte ne lui donnant mĂȘme pas le temps de trouver des rĂ©ponses satisfaisantes, l’obligeant Ă  revenir sans cesse en arriĂšre pour tenter de savoir, pour tenter de saisir, pour parvenir Ă  savoir comment s’en sortir. Cependant, est-ce que la blondinette dĂ©sirait rĂ©ellement s’en sortir ? Avait-elle rĂ©ellement envie d’ĂȘtre comme d’habitude, d’ĂȘtre comme avant qu’il ne soit dans sa vie ? Lena ne savait mĂȘme plus ce qu’elle dĂ©sirait, ce qu’elle voulait et encore moins ce qu’elle devait faire. Elle ne savait que quelques choses par-ci, par-lĂ . Des vĂ©ritĂ©s incontestables qui l’entrainaient Ă  n’avoir aucuns retours en arriĂšre possibles. Elle ne pourrait pas Ă©loigner Bambi d’elle pour deux raisons. La premiĂšre Ă©tait qu’elle ne voulait absolument pas le voir s’éloigner d’elle, elle ne pourrait plus supporter de continuer Ă  avancer sans lui, elle ne pourrait plus juste faire comme s’il n’existait pas. C’était impossible pour elle et, quand bien mĂȘme elle le voudrait – ce qui n’était pas le cas – ça serait impossible pour la seconde raison qui faisait qu’elle ne pourrait pas s’éloigner de lui. La seconde raison Ă©tait qu’elle savait que c’était bel et bien une peine perdue et qu’il ne partirait pas comme ça quand bien mĂȘme elle le lui demanderait, quand bien mĂȘme elle trouverait des tonnes de raison pour l’obliger Ă  fuir, il ne le ferait pas. La seule solution envisageable Ă©tait de quitter New York et de passer Ă  autre chose comme elle avait eu l’habitude de le faire depuis toujours. AprĂšs tout, cela faisait deux ans qu’elle Ă©tait installĂ©e Ă  New York. Deux ans qu’elle n’avait pas bougĂ© et encore moins voyagĂ©. Deux ans que sa vie Ă©tait un tant soit peu posĂ©. Pourquoi ne pas tout quitter du jour au lendemain sans prĂ©venir personne ? Elle avait tant de fois pensĂ©e Ă  cette solution, Ă  cette fuite rĂ©elle. Pourtant, jamais encore la rebelle n’en avait Ă©tĂ© capable. Comment fuir l’endroit oĂč elle se sentait enfin chez elle, Ă  sa place ? Et, maintenant que Bambi faisait parti de sa vie, comment le fuir lui ? La demoiselle frissonnait alors que la chaleur ne cessait d’augmenter dans le taxi. Le taxi. Elle reprit soudainement conscience de la rĂ©alitĂ© et de la question qu’elle dĂ©sirait ardemment poser. La question Ă©tait alors passĂ©e entre ses lĂšvres, inconsciente et rĂ©elle, stupide et mal formĂ©e. Lui demander le nom du bar de cette maniĂšre, aprĂšs l’avoir autant questionnĂ©, aprĂšs avoir tentĂ© d’en savoir plus sur ces souvenirs. C’était juste impossible qu’il ne se doute de rien, c’était impossible qu’il prenne cela pour de la pure et simple curiositĂ©. C’était impossible qu’il la pense si innocente comme elle le prĂ©tendait. Elle Ă©tait stupide, tellement trop stupide. Elle dĂ©sirait le venger, elle dĂ©sirait savoir et partir fouiller dans ce passĂ©. Lena ne se demandait mĂȘme pas si elle avait le droit de fouiller dans cette histoire ne rĂ©flĂ©chissant pas plus aux consĂ©quences possibles trop dominĂ©e par ce besoin de blesser ceux qui avaient fait du mal Ă  l’ĂȘtre qu’elle aimait. Elle sut qu’il avait comprit lorsque les doigts contre sa nuque s’arrĂȘtĂšrent de bouger. Imperceptible mouvement, imperceptible arrĂȘt. Qu’allait-il faire ? Qu’allait-il dire ? Soudainement, la voix de Bambi rĂ©sonna dans le taxi, au centuple dans la tĂȘte de la blonde. Il n’en savait rien, il avait oubliĂ©. Malheureusement pour lui, les hĂ©sitations qu’il marquait laissaient penser que c’était un mensonge. Elle arqua un sourcil, lĂ©gĂšrement. La demoiselle aurait pĂ»t s’en prendre Ă  lui, s’énerver ou agir bĂȘtement mais elle n’en fit rien. Non, elle ne voulait pas se comporter comme ça avec lui alors la demoiselle se contenta de n’est pas grave... C’est mĂȘme mieux pour toi d’oublier le maximum de dĂ©tail pour pouvoir garder ça comme du passĂ© et ne plus en souffrir
Elle Ă©tait trop tendre, trop douce dans ses mots comme si elle se souciait par-dessus tout de cette rĂ©alitĂ©. Evidement qu’elle s’en souciait. Elle avait beau savoir qu’il mentait, qu’il n’avait guĂšre oubliĂ©, la blondinette faisait comme si elle le croyait, comme si elle Ă©tait persuadĂ©e qu’il ne mentait pas. Le pire Ă©tait qu’elle pensait complĂštement ses mots, qu’elle espĂ©rait qu’il ne souffre plus jamais de cette histoire. Ce n’était qu’un vain espoir mais c’était le sien. MalgrĂ© le mensonge, malgrĂ© la rĂ©alitĂ©, la demoiselle rĂ©agissait comme si ça n’avait aucune importance. Elle ne voulait pas le froisser, elle ne voulait pas de disputes alors elle se contentait de le croire quand bien mĂȘme sa tĂȘte lui affirmait qu’elle avait tord. Son cƓur lui disait de ne pas flancher, de ne pas crier car ça n’en valait guĂšre la peine. Et puis, de toute façon, elle n’avait pas besoin de Bambi pour trouver de rĂ©ponses Ă  ces questions dans le sens oĂč il serait facile pour elle de les trouver ailleurs. Oui, tellement facile pour elle de trouver ça n’importe oĂč soit Ă  une source humaine, soit dans des journaux. Elle aurait les rĂ©ponses mĂȘme sans qu’il le lui dise. Elle aurait juste aimĂ© qu’il ne lui mente pas comme ça mĂȘme s’il devait avoir ses raisons. Oui, il avait certainement de bonnes raisons de ne pas vouloir lui dire. AprĂšs tout, Lena Ă©tait persuadĂ©e qu’il avait comprit oĂč elle voulait en venir avec ces questions et ce qu’elle dĂ©sirait faire en sachant tout. Il voulait juste la protĂ©ger et elle refusait de s’énerver pour ça. Il prenait juste soin d’elle et elle ne s’énerverait donc pas. Il recommença Ă  lui caresser le cou, elle frissonnait incessamment comme si sa peau ne pouvait plus se passer de ces frissons. Assise sur les genoux de celui qu’elle aimait, les idĂ©es de la blonde partait vraiment en tout sens et pas forcĂ©ment vers des choses trĂšs catholiques. Du moins, c’était jusqu’à ce qu’il parle de nouveau, jusqu’à ce qu’il prononce ces mots. Il avait avouĂ© ces sentiments, il avait prononcĂ© ces mots qu’elle n’aurait jamais dĂ»t entendre. Elle aurait mieux fait de fuir avant de prendre ce taxi. Ses propres doigts s’étaient arrĂȘtĂ©s un instant, elle s’était perdue dans ses pensĂ©es. Elle avait laissĂ©e ses sentiments prendre le dessus, ces murs se plaçaient Ă  nouveau un instant. Alors, elle reprenait la parole laissant ses doigts bouger Ă  nouveau. Elle ne pourrait pas le haĂŻr, il n’avait rien de son pĂšre mais elle n’avait pas le droit Ă  l’amour, elle n’avait pas le droit Ă  ce bonheur, il ne devait pas dire qu’il l’aimait, elle ne le mĂ©ritait pas. Sa respiration Ă©tait au bord du gouffre, elle Ă©tait au bord du gouffre soudainement, violement. Ces mots, cette douleur, cette rĂ©alitĂ©, cette peur, ce mal. Elle n’avait pas le droit. Il mĂ©ritait mieux, tellement mieux. Le pire Ă©tait que la blonde pensait absolument l’ensemble des mots qu’elle prononçait comme si, pour elle, les choses ne pouvaient pas ĂȘtre diffĂ©rentes. Il glissait sa main dans sa nuque, elle frissonnait, fermait les yeux en savourant ces doigts sur sa peau, cette sensation qui la rassurait. Une main sur sa joue, yeux dans les yeux. La voix de Bambi rĂ©sonna Ă  nouveau. Elle mĂ©ritait l’amour plus que quiconque sur cette terre. La blonde secouait la tĂȘte, nĂ©gativement, presque violemment comme si elle ne pouvait guĂšre accepter ce qu’il lui disait, comme s’il lui mentait, comme si elle refusait d’entendre ces mots qu’il prononçait alors. Lui n’aurait jamais dĂ»t lui avouer en revanche. Elle se stoppa net, elle se stoppa si vite qu’elle en eut le tournis encore un instant. Pourquoi disait-il ça ? Elle s’attendait Ă  une suite, Ă  une explication logique. Rien. Il parlait encore mais n’expliquait pas. Si elle savait comme il l’aimait. Si elle savait l’envie qu’il avait d’elle. La blonde frissonnait rien qu’à cette voix suave et rassurante trop proche d’elle. S’il savait Ă  quel point c’était rĂ©ciproque et pourtant elle se taisait, elle ne disait rien, elle retenait ces mots prĂ©sents partout en elle. Ces mots contre lesquels sa tĂȘte se battait. Alors, lentement, dans un murmure tendre et envieux, elle demanda alors. Je veux que tu restes cette nuit
 A la maison
 s’il te plait
La rebelle entendait les mots comme si quelqu’un d’autre les avait prononcĂ©s Ă  sa place. La maison. Une nouvelle fois cette qualification pour parler de son propre appartement comme s’il n’était plus simplement Ă  elle. C’était comme si c’était leur chez eux, leur endroit Ă  eux, leur antre. Leur maison en quelques sortes. Ces mots en disaient dĂ©jĂ  beaucoup trop sur ce qu’elle ressentait, sur ce dont elle avait envie et sr ce qu’elle dĂ©sirait par-dessus tout. Il avait dĂ©tournĂ© les yeux comme par peur, comme s’il prenait conscience de quelque chose. Elle avait mal, soudainement, violement. Juste un regard qui la quittait. C’était affreux de voir comment juste cela pouvait lui faire autant de mal. Un simple regard qui s’éloignait et elle souffrait. Elle paniquait intĂ©rieurement comme ayant peur d’avoir dit quelque chose qu’elle n’aurait mieux fait de ne pas dire, comme si elle avait fait quelque chose qu’elle ne devait absolument pas. Elle sentait la panique l’envahir lentement alors elle se mettait Ă  fixer par la fenĂȘtre continuant ses gestes tendres envers son amour. Elle taisait sa panique alors qu’ils arrivaient devant chez elle. Le taxi se garait. Il payait. Ils se retrouvaient alors devant l’immeuble. La voix de Bambi l’arrĂȘta soudainement dans ses propres pensĂ©es. Il lui demandait de l’embrasser. Elle s’était approchĂ©e, avait vainement tentĂ©e de dire qu’elle l’aimait, incapable de prononcer les mots complets tandis que son corps les avouait. Un baiser langoureux, tendre, unique oĂč tout le dĂ©sir demeurait prĂ©sent puis elle rĂ©alisa qu’ils Ă©taient encore et toujours dans cette rue, que la chaleur qu’elle ressentait provenait uniquement de ce baiser Ă©changĂ©. Il valait mieux monter rapidement Ă  l’appartement. Subitement, elle se dĂ©tachait, Ă  bout de souffle, souffrante de cette distance soudaine. Elle reprenait presque aussitĂŽt la parole. Monter car il avait encore des choses Ă  lui dire. La demoiselle avait cependant bien laissĂ© sous-entendre qu’il n’était pas obligĂ© de le faire s’il n’en avait pas envie. AprĂšs tout, ils avaient le temps et elle dĂ©sirait le retrouver. Elle dĂ©sirait ĂȘtre Ă  nouveau dans leur monde, juste lui et elle. Elle voulait ces lĂšvres et cette peau contre la sienne. Elle le dĂ©sirait. Main dans la main, ils montaient les marches. Elle sentait la prĂ©occupation de Bambi comme si c’était la sienne et pourtant elle ne disait rien, le laissant se perdre dans ses pensĂ©es. Elle Ă©tait juste lĂ  comme un soutien, un pilier. Elle ne le jugeait pas, elle ne disait rien. Elle Ă©tait juste lĂ . Les Ă©tages dĂ©filaient et le quatriĂšme arriva assez vite, sans doute un peu trop pour eux deux. ArrivĂ©e Ă  l’appartement, elle lui volĂ© un baiser avant de rentrer chez elle, chez eux, dans leur antre. Direction la cuisine automatiquement, rapidement. S’occuper et ne plus penser. Il n’avait pas rĂ©pondu Ă  sa question mais elle s’acharnait dĂ©jĂ  sur une tasse. Il n’avait pas soif. Pas grave, elle pouvait prĂ©tendre avoir soif mĂȘme si c’était loin d’ĂȘtre le cas, elle avait juste besoin de s’occuper. Ses sentiments prenaient le dessus la poussant Ă  trembler, ses lĂšvres hĂ©sitantes, sa tĂȘte cĂ©dant lentement. La tasse tomba dans l’évier, glissant de ses doigts tremblant et Ă©clatant dans un bruit sourd la poussant Ă  sursauter. Retour violent Ă  la rĂ©alitĂ©. La voix de Bambi rĂ©sonna tout prĂšs d’elle. Elle saignait, il allait falloir s’occuper de cela mais il le ferait, pas besoin d’un pharmacien. Il s’était approchĂ©, elle ne bougeait toujours pas et les mots franchirent ses lĂšvres soudainement. Ces sentiments et cette peur. Cette rĂ©alitĂ© et cette souffrance. Il s’était arrĂȘtĂ© de nettoyer ce qu’elle avait cassĂ© prenant alors la parole. De quoi avait-elle peur ? La blonde leva les yeux vers son cher et tendre. Il comprendrait juste comme ça. Il n’avait pas besoin de mots. Et elle vu qu’elle avait bel et bien raison lorsqu’elle l’entendit Ă  nouveau parler. Elle croyait qu’elle allait devenir comme son pĂšre, mais ce n’était pas le cas, elle n’était pas comme lui, elle n’avait rien de lui. AussitĂŽt, la blonde secouait la tĂȘte violement, nĂ©gativement et elle rĂ©pliquait en suivant sa propre logique, la rĂ©alitĂ© suis sa fille
 J’ai le mĂȘme sang, la mĂȘme chair, les mĂȘmes gĂšnes
 Je peux devenir comme lui, ça serait assez logique et normal en soi
 Je vais devenir comme lui, ça ne s’explique pas
Elle n’observait plus que cet homme qu’elle aimait, n’osant mĂȘme pas bouger, n’osant plus affronter ce regard alors qu’elle avait parfaitement conscience qu’il Ă©tait en train d’enfoncer un bout de tasse brisĂ© dans sa main sans mĂȘme s’en rendre compte. Elle ne pouvait plus l’affronter alors qu’elle venait de prononcer ces mots, ces mots qu’elle croyait tant. Le mĂȘme sang, la mĂȘme chair, les mĂȘmes gĂšnes. C’était scientifique et absolument rĂ©el. Il ne pouvait pas contester cette partie. Il pouvait contester le reste. AprĂšs tout, malgrĂ© les gĂšnes, malgrĂ© cet attirail gĂ©nĂ©tique, elle pouvait ĂȘtre diffĂ©rente si elle le choisissait car tout reposait sur ce choix, sur les choix qu’elle ferait au cours de sa vie. Elle Ă©tait diffĂ©rente ou du moins elle pouvait l’ĂȘtre. Et pourtant, la demoiselle demeurait persuadĂ©e du contraire, persuadĂ©e qu’elle n’avait pas le choix, que tout Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©crit et qu’elle ne pourrait pas s’en tirer aussi facilement. Ses cauchemars le lui rappelaient sans cesse comme l’obligeant Ă  voir ce qu’elle allait devenir. Elle tentait toujours de fui, elle tentait toujours de fuir son pĂšre en courant partout dans ses propres cauchemars. Mais il parvenait toujours Ă  l’abattre, elle trouvait toujours la mort et il gagnait toujours alors comment ne pas croire que dans la rĂ©alitĂ© les choses seraient les mĂȘmes ? Comment ne pas croire qu’elle deviendrait comme son pĂšre ? C’était impossible, pour elle du moins. La voix de Bambi la ramenait alors sur terre sans mĂȘme qu’elle ne s’y attende. Elle Ă©tait une fille formidable. Faux. Elle avait envie de crier ce mot mais sa gorge refusait de rĂ©pondre Ă  cet appel. Si ça pouvait la rassurer, il prĂ©fĂ©rait mourir demain plutĂŽt que de vivre sans l’avoir connu et sans l’avoir aimĂ©. Il prĂ©fĂ©rait mourir plutĂŽt que de fuir. Comment ces mots pouvaient la rassurer ? Comment ces mots pouvaient la rassurer alors qu’elle Ă©tait persuadĂ©e qu’il devait fuir ce qu’il refusait totalement prĂ©fĂ©rant mourir, pour elle. MalgrĂ© elle, la demoiselle murmurait de façon quasiment non, non
Elle refusait d’entendre ces mots trop pleins de sens, trop plein de rĂ©alitĂ©, trop plein de drame et d’horreur. Il semblait ne pas l’avoir entendu et c’était assez normal alors qu’il continuait de parler et qu’elle continuait sa litanie presque silencieuse. Elle Ă©tait la seule Ă  lui faire cet effet, la seule Ă  le comprendre, la seule Ă  l’aimer. La rebelle avait dĂ©sirĂ© rĂ©pliquer mais elle n’en fit rien en entendant cette ultime partie. Pourquoi disait-il cela ? Ok, elle avait bel et bien comprit qu’il n’était pas un sain mais de lĂ  Ă  ce que personne ne l’aime c’était tirĂ© par les cheveux complĂštement et totalement. Soudainement, l’atmosphĂšre changeait, les choses changeaient, il changeait. La respiration de son cher et tendre Ă©tait trop saccadĂ©e, il semblait perdu, diffĂ©rent. Elle en frissonnait, reculait d’un pas sans mĂȘme savoir pourquoi elle agissait de cette maniĂšre comme si elle avait peur soudainement, violemment alors qu’il n’y avait absolument aucunes raisons pour qu’elle ressente cela. Il lĂąchait le bout de tasse qu’il tenait, elle sursautait et manquait de tomber par la mĂȘme occasion tellement le bruit avait Ă©tĂ© inattendu. Il Ă©tait lĂ  en face d’elle, trop soudainement et elle ne savait plus comment rĂ©agir tentant de masquer ce qu’elle ressentait, ce qui la poussait Ă  se sentir si perdue. Et bientĂŽt elle ne sentit plus que ce contact. Ces lĂšvres contre les siennes. Le dĂ©sir se rallumait, violent, soudain, incontrĂŽlable. Ses doigts se dĂ©posaient dans le cou de son amour. Ce baiser si magique, si empli de ces choses. Cette envie, cette tendresse et
. Non
 Ce goĂ»t amer d’au revoir. Le baiser fut rompu, la laissant dĂ©pourvue, diffĂ©rente. Elle avait peur, elle avait mal, elle ne comprenait plus. Elle osait risquer un regard vers Bambi. Il lui adressait un regard empli de tristesse. Elle avait peur alors qu’il prenait la parole. Elle n’était pas un monstre, pas comme lui qui en Ă©tait un. Les sourcils de la rebelle s’arquaient. Il avait tuĂ© sa mĂšre, il l’avait tuĂ©e. Elle frissonnait, rĂ©primant son envie de courir Ă  toutes jambes alors qu’il s’écartait, tremblant et ressemblant Ă  quelqu’un qui ne savait plus que faire. Elle l’écoutait ne sachant mĂȘme plus comment rĂ©agir. MalgrĂ© elle, son pĂšre venait soudainement se superposer Ă  Bambi et elle recula. Puis, la voix de Bambi prit le dessus, la calmant alors. C’était un accident Ă  ce qu’il paraissait. Il voulait la dĂ©fendre car elle souffrait sous les coups de ce type. Il voulait le briser, lui faire peur mais sa mĂšre s’était embrochĂ©e sur le couteau qu’il tenait. Il ne voulait pas mais il l’avait tuĂ©, il lui avait ĂŽtĂ© la vie. Il tenait l’arme lorsqu’elle Ă©tait morte. Douze ans. Assassin. Elle secouait la tĂȘte, nĂ©gativement, refusant d’y croire tandis qu’il pleurait devant elle, refusant de le considĂ©rer comme un assassin. La blonde fit un pas en avant mais elle n’osa pas s’approcher plus, elle ne savait pas encore comment il allait rĂ©agir et elle demeurait prudente. Il avait tuĂ© la seule personne comptant pour lui et il avait tout brisĂ©. Elle pensait pouvoir lui faire du mal mais lui alors ? Il s’était calmĂ©, parlant plus doucement, calmant ses larmes. Il lui disait l’aimer encore et passait devant elle trop rapidement, retournant vers l’évier. Il se rinçait la main et elle lui faisait toujours dos, immobile et silencieuse alors qu’il s’excusait. RĂ©agir, elle devait rĂ©agir maintenant sinon il prendrait mal les choses et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Oubliant tout le reste, s’oubliant elle-mĂȘme, la demoiselle se retourna et se dirigea vers lui. Elle s’arrĂȘta Ă  cĂŽtĂ© de lui et coupa l’eau en mĂȘme temps qu’elle glissait ses mains dans le cou de Bambi avant de remonter se dĂ©poser sur les joues du trentenaire afin de l’obliger Ă  la hé  Écoute-moi
 Elle hĂ©sitait, cherchant les mots justes, cherchait comment dire ce qu’elle ressentait, comme le rassurer. Écoute-moi. Tu ne voulais pas faire de mal Ă  ta mĂšre, tu t’en veux comme pas possible et ça se voit que ce n’était pas ton dĂ©sir de lui faire du mal. La demoiselle ne pouvait se rĂ©soudre Ă  prononcer le mot tuer » comme ça, comme si elle avait peur de ce que cela pourrait dĂ©clencher. Ce n’était qu’un accident mon ange, juste un accident, ne te torture pas avec ça, tu ne mĂ©rites pas de souffrir comme ça. Tu n’es pas un monstre et tu n’es pas un pouce caressait tendrement la joue de son bien aimĂ© alors qu’elle laissait un sourire doux s’installer sur son visage. Elle Ă©tait persuadĂ©e des mots qu’elle prononçait, absolument convaincue de cette rĂ©alitĂ©, absolument convaincue de ce qu’il Ă©tait. Il lui avouait ces choses si terribles et elle Ă©tait lĂ  Ă  ne voir que le bon cĂŽtĂ©, qu’à tenter de le rassurer encore et toujours. MalgrĂ© elle, une larme dĂ©vala sur sa joue. Elle ne savait mĂȘme pas pourquoi elle pleurait, pourquoi cette larme s’échappait de son Ɠil et glissait sur sa joue. C’était sans doute le fait de voir celui qu’elle aimait dans cet Ă©tat qui la poussait Ă  bout totalement, complĂštement. Il comptait tellement trop pour elle que ce qu’il ressentait, que ce qu’il pensait prenait le dessus sur tout le reste obligeant la blonde a tout occulter. Elle le croyait innocent rien qu’à la façon dont il parlait, rien qu’à la façon dont il parlait de cet Ă©vĂ©nement. Les mots qu’il utilisait pour se dĂ©finir semblaient sortis d’ailleurs comme si quelqu’un d’autre l’avait dĂ©fini comme tel et qu’il avait juste enregistrĂ© ces mots, les prenant pour vrai. Lena le croyait innocent par-dessus tout. Et lentement, la demoiselle reprenait la parole tentant de rassurer encore plus celui qu’elle aimait. Tu ne me feras jamais de mal, je le sais. J’ai confiance en toi et je ne veux pas que tu te mettes dans cet Ă©tat, je ne veux plus que tu rĂ©agisses de cette façon. Ses yeux parlaient pour elle, avouant sa peur, sa dĂ©tresse et le fait qu’elle se sentait mal comme ressentant ce qu’il ressentait lorsqu’il Ă©tait ainsi. Elle caressait Ă  nouveau les joues de celui qu’elle aimait reprenant la parole. Tu es quelqu’un de bien Bambi, quelqu’un de bien Ă  qui il est arrivĂ© de mauvaises choses mais ça ne fait pas de toi un monstre ou un assassin, bien au contraire. Tu as un grand cƓur, tu n’es pas un monstre, tu es un ange. Tu n’es pas un assassin, tu as tentĂ© d’agir pour ta mĂšre parce que tu l’aimais. Les choses ont mal tournĂ©s mais tu ne l’as pas tuĂ©e et je paris qu’elle le sait. Ne te torture pas avec ça mon lui souriait, tendrement, doucement. Elle laissait ses doigts descendre, courant sur le bras de Bambi lentement comme si Ă  travers chaque mouvement elle dĂ©sirait le rassurer. Elle attrapait la main blessĂ©e du trentenaire, passant lentement ses doigts autour de la blessure, souriant d’un air triste alors qu’elle ne savait pas par quelle force elle Ă©tait encore lĂ  debout et forte. Elle ne comprenait pas comment aprĂšs ce malaise, sa propre blessure et toutes ces choses rĂ©vĂ©lĂ©es, elle Ă©tait toujours debout, forte et prĂȘte Ă  tout subir pour lui. Elle ne parvenait plus Ă  saisir cette force qui prenait le dessus, le faisant passer avant tout supĂ©rieur Ă  tout ce qu’elle pouvait ressentir. MalgrĂ© elle, elle annonçait va falloir que je soigne ta main, il y en aura pas pour longtemps et ça fera mĂȘme pas nouveau sourire se dessina sur son visage alors qu’elle venait dĂ©poser ses lĂšvres sur la joue du trentenaire tendre et douce, tellement trop. C’était ça aimĂ©, c’était ça ce sentiment qu’elle ressentait, c’était ça ce qu’elle ne pouvait plus fuir. Etre capable d’oublier ses peurs et ses douleurs pour se concentrer sur celle de celui qu’on aimait. Mettre de cĂŽtĂ© tout ce qu’on ressentait, tout ce qu’il y avait pour uniquement penser Ă  lui. S’oublier pour n’ĂȘtre plus qu’à une seule et unique personne. S’oublier pour ne penser plus qu’à cette personne comme si rien d’autre n’avait d’importance, comme si rien d’autre n’aurait jamais une telle importance. Elle aimait Bambi, elle oubliait tout pour cet ĂȘtre en face d’elle prĂ©fĂ©rant s’occuper de lui plutĂŽt que penser Ă  elle. La blondinette reprit alors la parole, rĂ©pĂ©tant encore ce qu’elle pensait, rĂ©pĂ©tant encore le plus important et cette rĂ©alitĂ© qui les entourait et Ă  laquelle elle croyait tant. Si tu croyais que cela allait m’éloigner de toi, tu as perdu chĂ©ri parce que je ne suis pas du genre Ă  fuir comme ça et certainement pas devant des innocents. Je t’aime, j’ai confiance en toi, tu ne me feras jamais de mal, tu n’es pas un monstre ni un assassin. Je t’aime et je veux juste rester Ă  tes cĂŽtĂ©s. Un nouveau sourire rassurant et elle reculait d’un pas. Il fallait bien qu’elle aille chercher ce qu’il fallait pour soigner la main du trentenaire. Mais, Ă  peine fut-elle Ă©loignĂ©e qu’elle revint Ă  sa place initiale, se hissant lĂ©gĂšrement sur la pointe des pieds et passant ses bras autour du cou de son Ăąme sƓur. Elle rĂ©itĂ©rait alors sa demande comme pour prouver qu’elle Ă©tait toujours lĂ , figure prĂ©sente ne le jugeant pas et ne le rejetant pas. Tu passes la nuit Ă  la maison hein ?Oui, elle Ă©tait toujours lĂ . Toujours la mĂȘme. MalgrĂ© ces rĂ©vĂ©lations, malgrĂ© cette vĂ©ritĂ©, elle l’aimait et ne pouvait pas le cacher ni mĂȘme oublier ce qu’elle ressentait. Il Ă©tait dĂ©jĂ  au dessus de tout, plus important qu’elle-mĂȘme. Il Ă©tait le seul et l’unique. La seule exception Ă  la rĂšgle. Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Mer 2 Nov - 054 Si seulement Lena savait Ă  quel point Bambi avait espĂ©rĂ© oublier son passĂ©, tout laisser de cĂŽtĂ© et grandir, s'Ă©panouir comme il l'aurait dĂ». Mais jamais, jamais il n'oublierait. Il se revoyait sans cesse au tribunal, accusĂ© comme le plus grand des malpropres. Certes, c'Ă©tait un voleur et il avait fait de trĂšs nombreuses bĂȘtises dans sa vie, des bĂȘtises dont le nombre Ă©tait incalculable, mais jamais il n'aurait oser faire du mal Ă  quelqu'un d'une telle façon. Violer. Violer une adolescente. Cela n'Ă©tait mĂȘme pas envisageable pour lui. C'Ă©tait quelque chose d'ignoble qu'il pouvait Ă  peine imaginer...Qu'il ne voulait mĂȘme pas imaginer. Comment peut-on dĂ©truire ainsi la vie d'une enfant pour toujours ? Comment ? Pas Ă©tonnant au vu des charges que le jury l'avait dĂ©clarĂ© coupable Ă  l'Ă©poque. Bambi n'avait ensuite plus jamais eu Ă  faire avec la demoiselle l'ayant accusĂ©, jusqu'Ă  ce qu'elle lui Ă©crive une lettre, signant simplement la jeune femme agressĂ©e » en lui expliquant Ă  quel point elle Ă©tait dĂ©solĂ©e de l'avoir fait enfermĂ© injustement et qu'elle allait bientĂŽt se dĂ©cider Ă  revenir sur ses dires. Cette lettre, il l'avait dĂ©chiquetĂ©e, broyĂ©e, jetĂ©e Ă  la corbeille, croyant qu'il s'agissait d'une mauvaise blague de l'un de ses complices de l'Ă©poque. Mais lorsque son avocat lui avait annoncĂ© la nouvelle, il n'avait pu en croire ses oreilles, il serait bientĂŽt libre. Toutefois, mĂȘme si la jeune femme lui avait rendu sa libertĂ©, elle n'avait pu lui rendre ce qu'elle lui avait volĂ© Ă  l'Ă©poque. Elle l'avait sali, elle avait fait de lui un monstre encore plus terrifiant que celui-ci qu'il n'avait jamais Ă©tĂ©. Ses amis, le semblant de famille qu'il possĂ©dait, s'Ă©taient Ă©cartĂ©s et l'avait condamnĂ© Ă  la poussiĂšre. Jamais il ne serait quelqu'un de bien. Jamais. Enfin,d 'aprĂšs eux, c'Ă©tait impossible. Pourtant, depuis qu'il respirait de nouveau l'air libre, il se disait qu'il avait un choix Ă  faire sur sa vie, sur son monde. Il Ă©tait seul Ă  dĂ©cider de sa destinĂ©e. Et Lena qui venait d'entrer dans son existence comme un souffle d'espoir et d'envie...Elle Ă©tait son amour. Elle Ă©tait la personne sur qui il pourrait certainement se poser Ă  l'avenir. Elle Ă©tait celle qui lui donner envie de vivre, de continuer Ă  cheminer pour devenir un homme meilleur, voire mĂȘme un homme bien. Il voulait la rendre heureuse, du moins si elle l'acceptait comme Ă©tant cette Ăąme sƓur, ce coup de foudre flamboyant dont parle les contes de fĂ©es. Et oui, un compte de fĂ©e, c'Ă©tait ce qu'il Ă©tait en train de vivre sous les caresses de la femme qu'il aimait, dans ce taxi new-yorkais. Il sentait Ă©maner du corps de Lena des sentiments qu'encore personne n'avait eu Ă  son Ă©gard. Personne. Elle le dĂ©vorait des yeux comme si elle le dĂ©sirait, comme si l'idĂ©e qu'il puisse ĂȘtre sien ne lui dĂ©plaisait pas. Et cela tombait bien car Bambi Ă©tait prĂȘt Ă  tout lui donner, son corps et son Ăąme. Tout ce qu'il possĂ©dait en soi. Il n'avait rien d'autre. Il louait un studio dĂ©sagrĂ©able et mĂȘme sa voiture ne lui appartenait pas. C'Ă©tait son ancien tuteur et ami qui la lui avait prĂȘtĂ© afin de lui faciliter la vie. Ce qu'il aurait aimĂ© que MaĂźtre Rainsley soit son pĂšre, certainement serait-il aujourd'hui quelqu'un de trĂšs bien avec de trĂšs nombreuses qualifications et du potentiel Ă  revendre. Mais voilĂ , ce n'Ă©tait qu'un rĂȘve et la rĂ©alitĂ© Ă©tait tout autre il n'Ă©tait qu'un misĂ©rable ex-dĂ©tenu et ex-voleur qui tentait vainement de se racheter aux yeux d'une sociĂ©tĂ© qu'il dĂ©testait. Bref, pas du tout un ange. PlutĂŽt un petit dĂ©mon qui mĂ©ritait d'aller croupir quelques temps en enfer pour qu'on lui remette les idĂ©es en place. Et c'Ă©tait ce qui Ă©tait arriver en prison... Une sorte d'enfer psychologique pour lui. Il Ă©tait dĂ©cidĂ© Ă  tout faire pour ne jamais y retourner, surtout que les personnes prĂ©sentes dans sa cellule Ă©taient peu frĂ©quentables et que chacun sait ce qui attend un violeur en prison...Bambi n'avait pas Ă©chappĂ© Ă  cette rĂšgle du bizutage, en quelques sortes. Et il n'en Ă©tait pas ressortit indemne. Un instant, il avait songĂ© Ă  baisser les bras, mais il y avait une force intĂ©rieure qui le poussait Ă  continuer sa route, Ă  cheminer longtemps, jusqu'au bout. Et Ă  prĂ©sent, il comprenait. S'il Ă©tait vivant encore aujourd'hui, c'Ă©tait pour connaĂźtre Lena, pour ĂȘtre prĂšs d'elle, pour l'aider et pour l'aimer. C'Ă©tait le destin que Dieu lui avait offert aimer Lena. L'aimer de tout son corps et de tout son ĂȘtre jusqu'Ă  probablement mourir d'amour un jour. Il ne parvenait mĂȘme pas Ă  visualiser ce qui pourrait se produire dans son esprit si elle le fuyait, si elle le quittait. VoilĂ  pourquoi il possĂ©dait une si grande crainte de lui avouer son passĂ© loin d'ĂȘtre fabuleux. Meurtrier, meurtrier, ce mot rĂ©sonnait dans ses tympans, dans sa tĂȘte alors qu'il ne faisait que fixer la fenĂȘtre, tenant Lena dans ses bras, comme si le simple fait qu'elle soit collĂ©e Ă  lui l'empĂȘche de sombrer dans une folie indĂ©niable. DĂšs qu'ils eurent franchi les premiĂšres marches menant Ă  l'appartement, Bambi avait acquiescĂ© positivement Ă  la demande de la demoiselle. Rester avec elle, chez elle, chez eux. A la maison. Oui, Ă  la maison. Il lui appartenait, elle devait le savoir et il ferait ce qu'elle dĂ©sirait, absolument tout ce dont elle ressentait l'envie ou le besoin. Tout, ma chĂ©rie. Tout. Mais voilĂ , avant cela, il y avait d'autres Ă©tapes Ă  surpasser. A surpasser ensemble, comme un vieux couple amoureux depuis des dĂ©cennies. Une flamme au cƓur, une flamme virulente et certaine. Une prĂ©sence qui faisait tellement de bien. Un amour comme on ne faisait plus que dans les histoires pour enfant, les histoires de princesse. Ils se mariĂšrent et eurent beaucoup d'enfants. Une fin heureuse que Bambi se prenait Ă  espĂ©rer. Certes, il n'aimait pas assez les enfants pour en avoir beaucoup, mais l'idĂ©e de vivre avec Lena, d'ainsi former une famille lui faisait chaud au cƓur. Il y songeait dĂ©jĂ , comme si la certitude que leur amour durerait Ă©tait Ă©crite dans le marbre, gravĂ©e Ă  tout jamais. Comme si personne n'avait et n'aurait jamais le droit d'en douter. Une entrĂ©e dans l'appartement, une entrĂ©e en fanfare. AussitĂŽt Ă©viter de se jeter dessus et se glisser dans la cuisine. Boire ? Non, il n'avait pas soif. Pas pour le moment. Pas ce genre de soif physique. Il observait Lena mouiller cette tasse, la laver, mais il ne comprenait pas pourquoi. Jusqu'Ă  ce qu'elle la lĂąche. La plaie qu'elle avait au bras commençait vraiment Ă  l'inquiĂ©ter. Ils venaient Ă  peine de la soigner qu'elle saignait de nouveau. Je t'en prie, chĂ©rie. ArrĂȘte. ArrĂȘte de te faire du mal. Le cƓur du trentenaire brĂ»lait sous la crainte, sa respiration devenait de plus en plus lourde. Il le sentait, il le sentait que le moment des explications Ă©tait Ă  prĂ©sent venu, dĂšs lors que Lena avait affirmĂ© avoir peur. Peur pour lui. Peur pour elle. Peur pour leur amour. Oh non, elle ne devait pas...Tout irait bien. Et sans vraiment comprendre pourquoi, Bambi se livra, il se livra comme jamais encore il ne l'avait fait avec personne. Il lui devait la vĂ©ritĂ© depuis la premiĂšre nuit qu'ils avaient passĂ©e ensemble, depuis leur premiĂšre caresse et leur premiĂšre Ă©treinte. Il lui devait les battements de son cƓur, cette nouvelle envie de vivre et cet amour qu'il avait toujours secrĂštement rĂȘvĂ© de ressentir pour certain. Un amour improbable, qu'il n'avait jamais cru possible, Ă  prĂ©sent transformĂ© en rĂ©alitĂ© indĂ©niable. Se rinçant la main avec virulence, Bambi se faisait du mal, son sang ne cessant de couler. Ce n'Ă©tait pas de la tendresse et de la douceur qui animait ses gestes, mais de la haine, de la haine envers lui-mĂȘme... Une haine si forte... Si terrifiante. Assassin, voleur, meurtrier. Des mots qui rĂ©sonnaient dans son esprit comme des torpilles lancĂ©es d'un sous-marin nuclĂ©aire contre un pauvre navire depuis quelques temps situĂ© en eau douce. Il ferma les yeux en entendant Lena s'approcher furtivement de lui. Qu'allait-elle faire ? Pourquoi ne pas avoir fui ? Il l'avait vu, il l'avait senti dans son regard qu'elle Ă©tait effrayĂ©, qu'elle avait peur de lui, qu'elle voulait fuir ! Elle avait mĂȘme fait quelques pas pour s'Ă©carter tant elle avait Ă©tĂ© foudroyĂ©e par sa rĂ©action. Quelques larmes roulaient encore le long de ses joues pĂąlies par l'Ă©motion. Soudain, une caresse. Puis des mots, des mots se voulant rassurant. Un peu forcĂ©, Bambi regarda Lena dans les yeux, leur regard de nouveau ancrĂ© l'un dans celui de l'autre. Une extrĂȘme douceur envahissait peu Ă  peu son corps, tous les tremblements disparaissait. Quel baume incroyable. Lena Ă©tait un miracle, un vĂ©ritable miracle. Le miracle qu'il avait attendu toute sa vie. Les mots qu'elle prononçait sonnaient d'une maniĂšre si belle, avec une force si incroyable. Bambi ne pouvait que la croire, acquiescer silencieusement. Pourtant, les mots continuaient Ă  se rĂ©percuter dans son esprit... Assassin, vaurien, tueur...Monstre. Je t'aime. »finit-il par rĂ©pondre simplement. Et lĂ , franchement, il comprenait d'oĂč lui venait ce sentiment si fort. C'Ă©tait une fille vraiment formidable. Elle ne le jugeait pas, elle lui pardonnait. Encore mieux que quiconque, elle lui faisait comprendre qu'il devait cesser de se torturer ainsi. Mais comment ? Comment y parvenir alors que ses doigts tremblaient Ă  la seule pensĂ©e de sa mĂšre gisant sur le carrelage de la cuisine. Il bondissait dĂšs qu'il voyait un couteau parfois...Des traumatismes Ă  vie. Je ne voulais pas la blesser, mais je l'ai fait. Et le pire, c'est que je n'ai pas appelĂ© les secours ensuite...J'avais si peur...Peut-ĂȘtre que si, au lieu de me recroqueviller dans son sang, j'avais rĂ©agi comme une personne censĂ©e, elle serait encore parmi nous, Ă  fouler cette terre. Ma mĂšre Ă©tait une femme bien. Les autres me disait que c'Ă©tait une pute, mais c'est pas vrai. C'est pas parce qu'elle avait un enfant sans mari que c'Ă©tait une prostituĂ©e...Elle gagnait sa vie honnĂȘtement, jamais elle n'a vendu son corps...Je le sais. Tu as peut-ĂȘtre raison, peut-ĂȘtre tord en ce qui me concerne, sur le fait que je sois ou non une personne bien, mĂȘme si je suis loin d'ĂȘtre un ange...Mais une chose est certaine, je suis Ă  toi, et je te suivrais partout oĂč tu iras... »Il ne comprenait pas pourquoi il avait ressenti un si fort besoin de lui dire tout cela, mais il l'avait fait, comme guidĂ© aveuglĂ©ment par des forces surpuissantes auxquelles il ne pouvait pas rĂ©sister. Il avait rendu les armes dĂšs qu'il avait croisĂ© le regard de sa chĂšre et tendre. Comment pourrait-il se battre contre une telle flamme ? Elle Ă©tait si certaine d'elle-mĂȘme qu'il ne lui fallait que le son de sa voix pour ĂȘtre amplement rassurĂ©. Les rĂŽles Ă©taient inversĂ©s. Quelques minutes plus tĂŽt, Bambi avait parlĂ© de soigner le bras endolori de la jeune Lena, Ă  prĂ©sent, c'Ă©tait elle qui formulait cette hypothĂšse. Il Ă©tait vrai que la blessure Ă  la paume du jeune homme n'Ă©tait pas trĂšs agrĂ©able Ă  regarder. On aurait dit qu'elle Ă©tait dĂ©jĂ  infectĂ©e. Bambi commençait Ă  se demander quand, pour la derniĂšre fois, quelqu'un s'Ă©tait occupĂ© de lui comme Lena, quelqu'un l'avait caressĂ© comme Lena le faisait Ă  prĂ©sent. Et il ne parvenait pas Ă  s'en souvenir. Non, il ne parvenait mĂȘme pas Ă  voir une seule once d'une telle personne ou d'un tel moment. Il n'y avait qu'elle. Et il ne pensait Ă  prĂ©sent plus qu'Ă  elle et Ă  elle seule. C'Ă©tait la femme de sa vie. PersuadĂ© il en Ă©tait, persuadĂ© il en serait toujours. La dĂ©claration qu'elle lui fit ensuite le toucha si fortement au cƓur qu'il en Ă©carquilla les yeux, les larmes lui remontant aux yeux. Oh mon Dieu, ce qu'il avait rĂȘvĂ© d'entendre ses mots, des mots si beaux, si mignons, si adorables. Lena dans toute sa splendeur elle lui montrait qui elle Ă©tait vraiment derriĂšre sa carapace, elle lui livrait son ĂȘtre entier et totale. Pas question de se donner en petits morceaux sĂ©parĂ©s Ă  prĂ©sent. Bambi ne put rĂ©sister Ă  sa nouvelle envie de l'embrasser alors qu'elle venait de passer ses mains autour de son coup. Il l'embrassa langoureusement, lui caressant le visage, la joue, puis le dos, les cheveux. Sa main non blessĂ©e vagabondaient le long de son corps lors de cette Ă©treinte si amoureuse et si pure. Leurs langues valsaient en cƓur, dans une chorĂ©graphie si endiablĂ©e et si sereines en mĂȘme temps. Le trentenaire venait de lui retourner sa dĂ©claration par les gestes, par un comportement, tout un Ă©tat. Pas seulement par des mots comme il l'avait fait auparavant. Il mit un terme Ă  ce baiser, mais cette fois-ci, cela prit du temps... Il dĂ©tacha ses lĂšvres de façon capricieuse, comme dĂ©sireux de goĂ»ter au miel des lĂšvres de Lena jusqu'Ă  la derniĂšre goutte. Puis il dĂ©posa cinq bisous consĂ©cutifs encore, des frĂŽlements afin de signifier qu'il n'allait pas s'Ă©carter. Tu sais quoi ? Ça tombe bien, parce que moi aussi j'ai envie de rester Ă  tes cĂŽtĂ©s... » susurra-t-il suavement et dĂ©licatement Ă  l'oreille de sa partenaire. Un je t'aime silencieux s'en suivit ensuite, et son cƓur ne cessait de tambouriner de plus en plus dans sa poitrine en feu. Ce que ces instants pouvaient ĂȘtre agrĂ©ables... Puis la mĂ©lopĂ©e douce qu'Ă©tait la voix de Lena empli de nouveau les lieux. Oh oui, bien sĂ»r qu'il resterait... Il n'Ă©tait pas prĂȘt de s'en aller, plus maintenant. Plus jamais. C'est vrai, tu veux vraiment que je reste cette nuit, mon petit lapin ? » finit-il par demander malicieusement, un sourire aux coins des lĂšvres, alors qu'il la serrait contre lui, amoureusement, se rendant compte Ă  quel point il avait pu ĂȘtre sot de penser qu'elle risquait de le quitter. Elle Ă©tait si belle en cet instant, plus belle que jamais. Elle ne portait aucune parure supplĂ©mentaire Ă  ses simples vĂȘtements, mais elle Ă©tait magnifiques. Car Ă  prĂ©sent qu'ils venaient tous les deux de s'avouer leur amour, ils se trouvaient entourĂ©s d'un halo merveilleux. MĂȘme si je n'ai plus de prĂ©servatifs ? » ajouta-t-il dans la volĂ©e, encore plus souriant, d'une maniĂšre perverse cette fois-ci, fouillant dans les poches de son jean dĂ©lavĂ©, Ă  la recherche de la dite capote. Il en avait toujours quelque par,t mais il fallait croire que son paquet Ă©tait finalement vide. Passer la nuit ensemble, c'Ă©tait tout un programme. Bien sĂ»r que le trentenaire dĂ©sirait plus que tout sa partenaire, sentir son corps brĂ»lant contre le sien, mais ils avaient tous les deux un bras et une main Ă  soigner....Et surtout, s'il n'y avait pas de prĂ©servatifs, il n'y aurait pas possibilitĂ© de s'adonner dans ce corps Ă  corps si flamboyant qu'ils attendaient tous deux depuis l'entrĂ©e dans l'appartement. Bambi avait trainĂ© entre trop de bras pour risquer de donner une saloperie de maladie Ă  la femme qu'il aimait. Sur ce, il lui envoya un sourire, reprenant un semblant de pensĂ©es moins salaces, moins perverses, et plus normales. Alors, oĂč est ta trousse Ă  pharmacie que je soigne ton bras un peu ? » demanda-t-il en faisant quelques pas vers la salle de bains. C'Ă©tait l'endroit oĂč la plupart des gens stockait tout ce qui Ă©tait pansements, bandages et autres ustensiles de premier secours tels que ceux-ci. Cela n'Ă©tait pas vraiment logique, mais il fallait croire que les gens n'Ă©taient pas vraiment logiques. ArrivĂ© sur les lieux, tirant Lena par la main, tendrement, il eut tĂŽt fait de trouver ce qu'il cherchait. Ouvrant la trousse de premiers soins, oubliant alors toute la peine qu'il avait pu ressentir en repensant au fait qu'il avait tuĂ© sa mĂšre, ignorant alors son mal. Lena. Il n'y avait qu'elle qui comptait. Elle Ă©tait la seule. Il fallait qu'elle soit soignĂ©e en premier. Tout de suite. Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Dim 6 Nov - 037 On oubliait jamais son passĂ©, quand bien mĂȘme on le dĂ©sirait par-dessus tout. Il demeurait prĂ©sent, ancrĂ© en nous d’une façon irrĂ©versible comme cet amour que la blondinette ressentait pour le trentenaire. Dans les deux cas, les situations Ă©taient irrĂ©versibles et on ne pouvait rien y faire. C’était dĂ©finitif, souvent Ă  tout jamais. Et rien ne pouvait changer cela mĂȘme si c’était le dĂ©sir le plus profond qu’on possĂ©dait. Il y avait toujours des cas Ă  part, notamment pour les souvenirs, pour ce passĂ© qu’on pouvait oublier suite Ă  des accidents ou d’autres choses de ce genre mais, dans ces rares cas, cela demeurait bien plus souvent une malĂ©diction qu’un vĂ©ritable cadeau. Quand bien mĂȘme, on tenterait d’agir pour se dĂ©barrasser de cela, il n’y aurait rien Ă  faire. Jamais. On pouvait toujours tenter de fuir, tout finissait par nous rattraper un jour. Tout. L’ĂȘtre humain ne pouvait pas fuir sa vĂ©ritable nature et il avait le devoir de se souvenir de tout mĂȘme des pires souvenirs, des pires sensations et des pires cauchemars hantant ses nuits. Il avait le devoir de ressentir tous ces sentiments envers les autres, ces sentiments qu’il ne pouvait pas cacher, pas effacer et encore moins oublier. C’était ainsi, c’était un semblant de la nature humaine, c’était un cadeau pour certain, un enfer pour d’autre. Lena voyait cela comme un fardeau la plupart du temps surtout concernant son passĂ©. Les sentiments, elle avait toujours rĂ©ussi Ă  les Ă©viter, elle Ă©tait toujours parvenue Ă  fuir cette rĂ©alitĂ© atrocement humaine et tellement douloureuse. Du moins, elle y Ă©tĂ© parvenue jusqu’à ce que Bambi apparaisse dans sa vie. DĂšs la premiĂšre nuit. A travers chaque baiser, Ă  travers chaque caresse, Ă  travers chaque battement de cƓur, chaque souffle, chaque gĂ©missement, elle s’était condamnĂ©e Ă  devenir humaine. Elle s’était condamnĂ©e Ă  vivre cette humanitĂ© qu’elle avait tant fuit par peur de devenir comme son pĂšre, par peur de n’ĂȘtre plus qu’un monstre et de ne plus pouvoir s’en sortir. Elle Ă©tait condamnĂ©e. La vie posait ces limites, ces sortes d’obligations incontrĂŽlables et inĂ©vitables. Pourtant, malgrĂ© tout, les gens ne s’y limitaient pas. Non, jamais. Et la demoiselle Wates Ă©tait aussi stupide que ces personnes lĂ  car elle agissait de la mĂȘme façon, toujours Ă  tenter de fuir, d’oublier et de dĂ©tourner ces limites. En un sens, c’était comme si elle refusait d’ĂȘtre humaine. Lena tentait de fuir son passĂ©, de l’oublier Ă  travers l’ensemble des drogues qu’elle ingurgitait, des joints qu’elle fumait et de l’alcool qu’elle buvait. Il y avait aussi cette destruction qu’elle s’imposait, ce sang qu’elle faisait couler sur ses bras, cette libĂ©ration qu’elle croyait ressentir, qu’elle semblait ressentir Ă  chaque fois que la lame glissait sur sa peau. Et, depuis peu, elle fuyait ce passĂ© avec un revolver. C’était tellement ridicule, c’était si stupide. Croyait-elle rĂ©ellement qu’avec un revolver, elle allait pouvoir tuer le fantĂŽme de son pĂšre qui ne cessait de la hanter nuit aprĂšs nuit, seconde aprĂšs seconde obligeant le cauchemar et la rĂ©alitĂ© Ă  se superposer ? Oui, c’était si ridicule qu’elle en aurait rit si ce n’était pas elle concernĂ©e par cette histoire. Pourtant, c’était bel et bien elle qui vivait ainsi et qui agissait de cette maniĂšre comme pour espĂ©rer rĂ©ussir Ă  survivre. La blondinette voulait fuir son passĂ© alors qu’elle savait Ă©perdument que c’était impossible tout comme elle venait de comprendre qu’il Ă©tait impossible qu’elle se passe de Bambi ou qu’elle parvienne Ă  fuir ce qu’elle ressentait envers le trentenaire. Son idĂ©e premiĂšre lorsqu’elle s’était soudainement rendue compte de la vĂ©ritĂ© de ses sentiments et de cette force qu’ils possĂ©daient avait Ă©tĂ© de fuir New York. Partir de cette ville dans laquelle elle s’était construit une vie et trouvĂ© un chez elle avec une certaine place et une certaine identitĂ©, montĂ©e de toute piĂšce mais qui demeurait importante Ă  ses yeux. Non, mĂȘme si elle le voulait, la demoiselle ne pourrait pas fuir la ville oĂč en tout cas pas maintenant. Elle ne se sentait pas prĂȘte Ă  tout recommencer encore une fois. Elle n’avait pas envie de devoir reprendre Ă  zĂ©ro et tout recommençait ce manĂšge incessant qu’elle avait mit en place dĂšs sa jeunesse. Quitter New York revenait, en quelque sorte, Ă  devoir revenir en arriĂšre, Ă  devoir faire des efforts surhumains pour ne plus penser Ă  ce passĂ©, pour ne plus rien laisser paraĂźtre. Car, oui, si elle quittait la ville un jour, la demoiselle dĂ©sirait que plus personne ne sache rien d’elle. Elle dĂ©sirait qu’on ne connaisse plus son passĂ© et qu’on se contente de connaĂźtre l’image qu’elle donnait d’elle. Une image surfaite, fausse et inventĂ©e, une image sur mesure uniquement pour se protĂ©ger et pour fuir la pitiĂ© qu’on pourrait avoir en la regardant. Combien de fois avait-elle entendue oh la pauvre petite », oh la pauvre chĂ©rie, tellement seule et tellement abandonnĂ©e » ? Elle aurait tellement aimĂ© pouvoir tuer chaque personne qui osait prononcer ces mots car ils sonnaient toujours si faux qu’elle en avait mal. C’était juste pour faire comme tout le monde, pour donner l’impression qu’ils avaient un cƓur alors que, dans le fond, l’histoire mĂȘme ne les intĂ©ressait jamais sauf si cela leur permettait de juger ou de rapporter des ragots. Mais, nous nous Ă©garons lĂ  du sujet principal et mĂȘme de la situation actuelle entre nos deux protagonistes. Bambi et Lena s’étaient rencontrĂ©s ce soir dans un bar. La blonde savait qu’elle ne pourrait pas fuir plus que cela cette homme avec qui elle avait jouĂ©, passĂ© la nuit avant de le virer de chez elle parce qu’il en savait trop sur elle, beaucoup trop. La dispute avait Ă©tĂ© rĂ©elle et assez violente, du moins surtout concernant la demoiselle qui avait laissĂ© son poing s’abattre sur le mur les poussant alors Ă  quitter le bar et Ă  se rendre dans une pharmacie. Et, lĂ , Lena s’était laissĂ©e Ă  ĂȘtre faible un long moment jusqu’à l’arrivĂ©e de la police jusqu’à leur fuite dans les rues de New York. Bambi avait avouĂ© des choses sur son passĂ© et pourtant ils Ă©taient lĂ  tous les deux dans l’appartement. On aurait pĂ»t croire que le calme allait revenir alors et qu’il pourrait rester tranquillement Ă  la maison comme un couple. Cependant, la situation Ă©tait bien Ă©loignĂ©e de ce calme plat et les rebondissements ne semblaient pas prĂšs de cesser. A peine ensemble que les choses Ă©taient dĂ©jĂ  si difficiles Ă  accepter, Ă  surmonter. Pourtant, la blonde Ă©tait prĂȘte, parĂ©e. Mais combien de temps au juste allait-elle tenir ?Bambi s’était livrĂ© avouant tout sans rien cacher, se livrant complĂštement corps et Ăąme sans secrets, sans mensonges. Il savait tout d’elle, il savait ce qu’elle cachait, il savait ce qu’elle Ă©tait Ă©tĂ© il savait Ă©galement la façon dont elle risquait de rĂ©agir du moins la plupart du temps. Et il voulait lui rendre l’ascenseur en quelques sortes en osant avouer tous les plus sombres secrets que cet ĂȘtre – semblable Ă  un ange aux yeux de la blonde – renfermait. Si elle s’était attendue Ă  ça, si elle s’était attendue Ă  ce choc violent et inĂ©dit. Si elle avait sut tout ça avant de coucher avec lui, avant de jouer avec lui, les choses auraient-elle Ă©tĂ© diffĂ©rentes ? Quand bien mĂȘme, la demoiselle dĂ©sirait rĂ©pondre oui Ă  cette question s’offrant ainsi l’espoir illusoire qu’elle pouvait tout Ă  fait Ă©chapper Ă  cette humanitĂ© qui risquait de la conduire sur la mĂȘme route que celle qu’avait empruntĂ© son pĂšre quelques annĂ©es auparavant. Quand bien mĂȘme, elle dĂ©sirait dire oui, c’était impossible car cela aurait Ă©tĂ© tellement loin de la rĂ©alitĂ©. Les choses Ă©taient Ă©crites ainsi et c’était ainsi que les choses se seraient passĂ©es coĂ»te que coĂ»te. Hasard, destin, force surnaturelle
 Appelez cela comme vous le dĂ©sirait quoi qu’ils en soient Bambi et Lena n’avait pas eu le choix comme s’ils Ă©taient encore tous les deux en vie pour que cela arrive justement, pour qu’ils se trouvent, pour qu’ils s’aiment et peut-ĂȘtre pour qu’ils connaissent ce bonheur si Ă©phĂ©mĂšre que pouvait provoquer l’amour. Mais, ils Ă©taient lĂ  tous les deux. Amoureux et entier. Amoureux et sachant tout l’un de l’autre. Plus rien ne venait se mettre entre eux, plus aucuns mensonges, plus aucunes images. Deux rĂ©alitĂ©, deux passĂ©s, deux destins, deux vies, deux enfers. Et pourtant il n’y avait qu’un amour tellement fort, tellement rĂ©el, certainement un peu trop. Alors que le trentenaire avait avouĂ© l’ensemble de son histoire, elle n’avait sut comment rĂ©agir. L’idĂ©e de fuir avait Ă©tĂ© premiĂšre lorsque, malgrĂ© elle, son propre pĂšre s’était superposĂ© Ă  Bambi comme s’ils Ă©taient les mĂȘmes. AprĂšs tout, ils avaient la mĂȘme histoire ou du moins en un certain sens et lorsque son amour avait eu la stupide idĂ©e d’agir si fĂ©brilement, la blonde avait prit peur dĂ©sirant fuir, dĂ©sirant partir loin de cet ĂȘtre qui semblait devenir son pĂšre. C’était bel et bien elle qui Ă©tait censĂ©e devenir comme son pĂšre et nĂ©anmoins, sur le moment, Bambi avait prit sa place. Lena n’aurait sut dire si cela Ă©tait pire ou mieux. Sans doute mieux dans le sens oĂč ce n’était pas elle qui Ă©tait ainsi. Sans doute pire parce qu’elle ne voulait pas qu’il soit ainsi, parce qu’elle ne voulait pas le voir comme ça et surtout parce qu’elle avait peur que tout soit de sa faute, qu’il finisse par souffrir Ă  cause d’elle. Fuir aurait Ă©tĂ© tellement simple mais, en mĂȘme temps, elle Ă©tait chez elle et ne pouvait pas partir en courant sinon dieu sait oĂč elle pourrait aller. Alors qu’elle reculait, son cƓur rĂ©agit contrant automatiquement et trĂšs fortement son cerveau. Obligatoirement soumise Ă  ce que lui dictait son cƓur, la blonde s’était reprise, se rendant compte de son erreur trop soudaine, trop rĂ©elle et trop blessante Ă  l’égard de celui qu’elle aimait. Non, elle n’allait pas le rejeter Ă  cause d’un passĂ©, d’un accident. Non, elle n’allait pas le juger sur ces faits lĂ . AprĂšs tout, le trentenaire demeurait lĂ  Ă  l’aimer mĂȘme s’il savait tout. La demoiselle fut prise d’un doute sur l’instant. L’aimait-il seulement par pitiĂ© pour elle ? Secouant la tĂȘte, frissonnant Ă  la suite de cette pensĂ©e, la demoiselle finit par se reprendre. Elle risqua alors un regard vers l’ĂȘtre qu’elle aimait tellement trop. Bambi se rinçait la main trop violement et la demoiselle l’avait arrĂȘtĂ©. Des caresses, des mots, une rĂ©alitĂ©, un amour. Elle oubliait tout, toutes ses craintes, toute sa peur. Tout ce qui la concernait. Elle ne comptait plus. Seul lui avait de l’importance, seul lui avait besoin d’elle. Elle devait ĂȘtre forte et surpasser toutes ses angoisses personnelles pour se concentrer sur cet ange en face d’elle. Il avait besoin d’elle et elle Ă©tait lĂ  simplement et purement, sans le juger, sans le repousser, sans ĂȘtre lĂ  par pitiĂ©. Non, elle Ă©tait lĂ  comme un rempart parce qu’elle l’aimait, parce qu’elle le dĂ©sirait, parce qu’il avait tout changeait et surtout parce qu’il l’avait changĂ©e. Il rĂ©pondait qu’il l’aimait, elle souriait comme une enfant Ă  qui on disait des choses sublimes qui ne pouvait qu’ensoleiller sa journĂ©e, comme si ces simples mots avaient le don de la faire se sentir encore plus vivante qu’elle ne l’était. Aucuns jugements, elle Ă©tait juste lĂ  Ă  lui dire de ne pas se torturer avec ça et surtout Ă  tenter de lui montrer qu’il Ă©tait loin de ce monstre. Pourtant, la demoiselle avait conscience que ses propres mots Ă©taient vains parce qu’elle savait ce qu’il pouvait ressentir, pas de la mĂȘme maniĂšre, pas avec la mĂȘme histoire. Mais, elle savait que les mots ne servaient Ă  rien. Il ne parviendrait pas Ă  oublier. Alors, ses lĂšvres bougeaient lançant quatre petits mots surement aussi vains que tout le ira tu verras
Lena ne savait mĂȘme pas ce qui l’avait poussĂ© Ă  dire cela, elle savait juste qu’elle devait le dire, qu’il fallait qu’elle le lui dise. Ce n’était pas une promesse, ce n’était pas non plus quelque chose de solennelle. Ce n’était qu’une observation comme si elle pouvait affirmer haut et fort que tout finirait par aller mieux. Pourtant, elle n’en savait strictement rien. Non, elle n’était pas soudainement devenue voyante – mĂȘme si cela serait totalement et rĂ©ellement utile parfois. Elle savait juste qu’elle Ă©tait lĂ  et qu’elle ferait en sorte que ça aille mieux par la suite. Elle savait qu’elle voulait ĂȘtre lĂ  et qu’elle dĂ©sirait par-dessus tout faire en sorte qu’il aille mieux aussi. Ils Ă©taient ensembles maintenant, elle Ă©tait avec lui et elle n’était pas prĂȘte de le lĂącher du moins aussi longtemps qu’elle accepterait de tenir, aussi longtemps qu’elle verrait qu’elle Ă©tait inoffensive pour le trentenaire. Si Ă  un seul moment, elle le faisait souffrir, Lena n’hĂ©siterait pas plus que cela et prendrait le premier avion pour s’éloigner le plus loin possible de la ville. Mais, ce n’était pas Ă  cela qu’il fallait penser pour le moment, ce n’était pas Ă  ce futur qu’il fallait penser parce qu’elle n’y connaissait rien et parce qu’elle Ă©tait morte de trouille, tellement trop qu’elle pourrait se mettre Ă  pleurer maintenant rien qu’en tentant d’y penser. Juste se concentrer sur le prĂ©sent et uniquement sur le prĂ©sent. C’était la seule chose qui importait. C’était d’ailleurs la seule chose qu’elle pouvait offrir Ă  Bambi, pour le moment. Elle n’avait rien de plus que cet amour actuel et que ces mots qu’elle pensait aujourd’hui, certainement demain Ă©galement. Lena avait conscience qu’un jour elle serait obligĂ©e de pousser le trentenaire loin d’elle parce qu’elle ne pourrait pas Ă©ternellement ĂȘtre quelqu’un de bien pour lui, parce qu’un jour, elle ne serait plus du tout Ă  la hauteur ne servant alors qu’à lui faire du mal. Lorsqu’elle deviendrait ce fardeau, elle s’en irait. Tant qu’il aurait besoin d’elle et tant qu’elle Ă©tait positive pour lui, elle serait lĂ . Pour la suite, la blondinette aviserait bien. Soudainement, la voix de son Ăąme sƓur rĂ©sonnait Ă  nouveau, la ramenant sur terre et la sortant de ces macabres pensĂ©es qu’elle avait en tĂȘte. Il ne voulait pas la blesser mais il l’avait fait. De quoi ? De qui ? OĂč ? Quand ? Comment ? Il fallut quelques petites secondes Ă  la demoiselle pour se rappeler de quoi il parlait et pour comprendre que c’était de sa mĂšre que Bambi parlait. Une fois, la situation replaçait, elle se concentra sur le reste des mots qu’il prononçait. Le pire Ă©tait qu’il n’avait pas appelĂ© les secours ensuite. Il avait si peur. C’était assez logique en soi. Il avait dĂ»t ĂȘtre en Ă©tat de choc sur le coup et elle le comprenait parfaitement tout comme elle comprenait Ă  quel point il pouvait s’en vouloir tout en Ă©tant beaucoup trop loin de la rĂ©alitĂ© toutefois. Il n’avait pas Ă  s’en vouloir. Sa rĂ©action avait Ă©tĂ© la mĂȘme qu’aurait Ă©tĂ© celle de n’importe quel gamin. Il avait juste agi normalement rien de plus, rien de moins et il n’avait pas Ă  s’en vouloir pour cela. Peut-ĂȘtre que s’il avait rĂ©agit comme une personne censĂ©e, au lieu de se recroqueviller dans le sang de sa mĂšre, elle serait encore lĂ . Non, non et non. Lena secouait nĂ©gativement la tĂȘte mais de façon trĂšs lente comme pour marquer ce qu’elle avouait en agissant ainsi. Sa mĂšre Ă©tait morte et c’était juste comme ça. Quand bien mĂȘme il aurait rĂ©agit, les choses auraient trĂšs bien put se terminer ainsi d’autant plus si c’était l’heure Ă  la mĂšre de Bambi de partir. Du moins, c’était de cette maniĂšre que la demoiselle voyait les choses comme s’il existait un calendrier des dates de mort et que les faucheurs ne prenaient que ceux qu’il y avait sur les listes. Stupide idĂ©e et qui semblait pourtant rassurante d’un cĂŽtĂ© comme si on ne pouvait avoir aucuns pouvoir sur la mort elle-mĂȘme. C’était faux Ă©videment mais elle prĂ©fĂ©rait nier la rĂ©alitĂ© maintenant car elle devait se mettre de cĂŽtĂ© pour ĂȘtre lĂ  pour l’homme qu’elle aimait plus que sa propre vie. Sa mĂšre Ă©tait une femme bien. Elle le croyait sur parole, elle en Ă©tait mĂȘme persuadĂ©e dans son cƓur. Les autres disaient que c’était une pute mais c’était faux. Les autres passaient leur temps Ă  juger et c’était bien souvent sans rien savoir, sans rien connaĂźtre. Et, une fois encore, la blonde Ă©tait prĂȘte Ă  croire sur parole celui qu’elle aimait. Ce n’était pas parce qu’elle avait un enfant sans avoir de mari que c’était une prostituĂ©e. Tout Ă  fait, plus un pour toi mon chĂ©ri. Elle gagnait sa vie honnĂȘtement sans jamais vendre son corps. Il le savait. Bien alors tout allait pour le mieux de ce cĂŽtĂ©-lĂ . La demoiselle se concentrait sur les derniers mots de son ange. Elle avait raison ou tord sur le fait qu’il soit une personne bien mĂȘme s’il Ă©tait loin d’ĂȘtre un ange. Elle avait raison voyons. Comment osait-il remettre sa parole en question ? Bon, il Ă©tait vrai qu’elle Ă©tait assez folle, assez dĂ©rangĂ©e et que sa parole ne devait pas valoir grand-chose mais tout de mĂȘme ! Concernant Bambi, Lena ne voulait pas mentir et surtout elle ne voulait pas se mentir. Il Ă©tait quelqu’un de bien et elle en Ă©tait absolument persuadĂ©e. En tout Ă©tat de cause, une chose Ă©tait certaine, il Ă©tait Ă  elle et il la suivrait partout oĂč elle irait. C’était bel et bien foutu pour rĂ©ussir Ă  s’enfuir le plus loin possible lorsqu’elle deviendrait nocive. Quoique d’ici lĂ , les choses auraient le temps de changer. L’amour n’était jamais Ă©ternel. Un jour, tout finissait par s’écroulait sans qu’on s’y attende le plus souvent. Un sourire passa sur les traits de la demoiselle alors qu’elle reprenait la ne voulais pas lui faire de mal mais la vie en a choisit autrement, c’est comme ça, ça ne s’explique. Tu n’as rien Ă  te reprocher et tu n’as pas Ă  t’en vouloir. Des paroles rassurantes encore et toujours, elle ne jugeait pas, elle pardonnait et elle tentait de faire en sorte qu’il se pardonne en lui-mĂȘme. Vu Ă  quel point tu es quelqu’un de bien, ta mĂšre devait ĂȘtre merveilleuse j’en suis persuadĂ©e. Un tendre sourire se dessina sur ses lĂšvres alors qu’elle lui caressait encore et toujours la joue de cette façon si amoureuse, tellement sincĂšre et rĂ©elle rajoutant alors dans un murmure. Tu es une personne bien et tu es mon ange, et cela n’est pas discutable. Capricieuse, non pas du tout, elle voulait juste que les choses soient claires alors qu’elle rajoutait. Je ne veux pas te faire de derniĂšre phrase Ă©tait passĂ©e entre ses lĂšvres, incontrĂŽlable comme un soudain retour en arriĂšre sur cette peur enfouie en elle. Comme si soudainement, elle reprenait conscience du fait qu’elle existait et qu’elle avait des choses Ă  prendre en compte hormis la vie de Bambi. Comme si elle reprenait soudainement conscience de la rĂ©alitĂ© et de ce qu’elle Ă©tait, de ce qu’elle risquait de devenir et de ce qu’elle allait alors infliger Ă  Bambi. Mais, elle se laissait aller, elle s’oubliait pour ne prendre en compte que celui qu’elle aimait et cela Ă©tait assez nĂ©faste en un sens car son cƓur prenait alors le dessus. Plus de carapaces, plus d’images, la demoiselle avait cĂ©dĂ© laissant parler son cƓur sans rien cacher, sans rien omettre, sans rien jouer. Elle n’était qu’elle. Lena Wates, trop soudainement proche de la rĂ©alitĂ©, trop soudainement un monstre, trop rĂ©ellement comme pouvant devenir comme son pĂšre. La demoiselle avait alors dĂ©cidĂ© d’aller chercher de quoi soigner la main de son cher et tendre mais elle avait rapidement fait demi-tour revenant sur ses pas et passant ses bras autour du cou de celui qu’elle aimait. Elle ne pouvait s’éloigner de lui de cette maniĂšre et certainement pas sans avoir posĂ© cette question se jouant dans sa tĂȘte. Restait-il ce soir ? Mais, avant mĂȘme qu’elle n’ait prit la parole, un baiser Ă©changĂ© Ă  nouveau. Il n’y avait plus que ces sensations qui importaient soudainement. Cette main vagabondant sur son corps. Cette langue jouant avec la sienne. Ces lĂšvres contre les siennes pleine de cette dĂ©claration silencieuse. Le baiser prit fin, lentement montrant Ă  quel point la dĂ©chirure Ă©tait rĂ©elle et l’envie que ce baiser prenne fin trop lointaine. Des bisous, plusieurs, consĂ©cutifs sur ses lĂšvres. Ça tombait bien parce qu’il voulait aussi rester Ă  ses cĂŽtĂ©s. Elle souriait, telle une gamine. Ce souffle qui glissait contre sa peau, elle en Ă©tait folle, absolument dingue. Puis, soudainement, la demoiselle reprenait la parole. Une demande, une envie. Qu’il reste ce soir Ă  la maison. C’était vrai ? Voulait-elle vraiment qu’il reste cette nuit ? Le surnom qu’il lui donna la fit sourire alors qu’elle acquiesçait comme une gamine, comme une enfant qui prĂ©fĂ©rait acquiescer pour montrer qu’elle dĂ©sirait cela encore plus. Elle se retrouvait serrĂ©e contre lui, frissonnante, dĂ©sireuse. Dans la volĂ©e, il ajouta une autre question, mĂȘme s’il n’avait plus de prĂ©servatifs. Il souriait encore plus, avec ce petit air pervers sur le visage. Elle ne put rĂ©primer le petit rire filtrant entre ses lĂšvres alors qu’elle rĂ©pondait joueuse absolue. Ne t’en fais pas pour ça. Un sourire amusĂ© se dessina sur son visage alors qu’elle ajoutait toujours en souriant. Avec Brian qui habite ici, y a une tonne de boĂźte de prĂ©servatifs ! Le sourire de la blonde disparu en un instant. Brian. Lui en avait-elle dĂ©jĂ  parlĂ© ? La demoiselle tentait de se remĂ©morer si elle lui avait dĂ©jĂ  avouĂ© que son fournisseur de drogue habitait plus ou moins chez elle. Mais rien. Elle Ă©tait certaine de ne l’avoir Ă©crit nulle part et elle Ă©tait tout aussi certaine de n’avoir jamais parlĂ© de Brian Ă  Bambi. Cependant, il Ă©tait hors de question qu’elle lui en parle. Il Ă©tait hors de question qu’elle avoue que celui qui lui vendait de la drogue habitait chez elle, avec elle. Et, il Ă©tait encore plus hors de question qu’elle avoue ce qu’il s’était passĂ© entre Brian et elle, ce qui se passait encore parfois, rarement, souvent. Non, il ne fallait pas y penser maintenant, il ne fallait rien laisser transparaĂźtre mĂȘme si ses mots avaient beaucoup plus que ce qu’elle aurait dĂ»t dire. Bambi savait lire en elle, il saurait tout trop vite. Stupide petite fille trop insouciante qui n’avait pas fait attention Ă  la rĂ©alitĂ©. C’était le problĂšme lorsqu’elle n’était qu’elle, sans images et sans rien. Oui, lorsqu’elle n’était qu’elle, elle parlait comme s’il n’y avait plus rien Ă  cacher avouant alors des choses qui devaient demeurer secrĂštes. Lena frissonnait se rendant compte de l’horrible erreur qu’elle venait de commettre. Ce n’était pas si terrible que ça, si ? La blonde se mordait la lĂšvre, angoissĂ©e comme pas deux et tentant de rĂ©flĂ©chir Ă  la façon dont il fallait qu’elle rĂ©agisse. Bien, il fallait juste faire comme si elle n’avait rien dit. Oui, juste comme ça. Cela tombait bien, il demandait alors oĂč Ă©tait sa trousse Ă  pharmacie pour qu’il soigne son bras un peu. Il se dirigeait d’ailleurs dĂ©jĂ  vers la salle de bain la tirant tendrement par la main Ă  sa suite. Elle n’avait pas rĂ©pondu, trop perdue dans ses pensĂ©es, trop perdue dans ce qu’elle venait de dire, trop perdue dans sa rĂ©flexion pour savoir comment elle devait se comporter. Les voilĂ  dans la salle de bain. Elle laissait son ange fouiller inconsciente. Lena ne rĂ©agit que lorsqu’il ouvra la trousse de premier soin. Elle rĂ©agit assez automatiquement prenant la ça va, vraiment. Je vais d’abord m’occuper de ma main et on verra aprĂšs pour sourire se dessinait sur son visage alors qu’elle redevenait insouciante, le temps d’un instant. Elle se plaçait devant Bambi, collĂ©e contre lui. Le dĂ©sir resurgissait violent et rĂ©el. Les fantasmes dĂ©filaient dans sa tĂȘte. Comme elle avait envie de lui, comme elle le dĂ©sirait. Pourtant, au lieu de se jeter sur lui et bien qu’elle en soit totalement capable, la blonde calma ses pulsions lorsqu’elle reprenait conscience qu’ils Ă©taient dans la salle de bain pour une bonne raison. Elle obligea Bambi Ă  reculer jusqu’à ce qu’il se retrouve assis sur le rebord de la baignoire. LĂ , elle se mit Ă  genoux en face de lui alors qu’elle tendait la main pour attraper la trousse de secours. Il ne semblait pas prĂšs Ă  lui donner alors, sans rĂ©flĂ©chir, elle lançait totalement joueuse. Donne-moi ta main
 Et ne fais pas ton enfant ! C’est moi qui te soigne d’ blonde lui tirait la langue comme une gamine, comme une enfant qui jouait avec lui. Elle finit par avoir la trousse en main et elle la posa par terre Ă  cĂŽtĂ© d’elle lançant un lĂ©ger regard vers l’ĂȘtre qu’elle aimait comme pour savoir s’il Ă©tait fĂąchĂ©. Il ne semblait pas l’ĂȘtre, acceptant qu’elle le soigne en premier. Peut-ĂȘtre se rendait-il compte qu’elle ne cĂ©derait pas et que s’il ne la laissait pas agir maintenant, elle se trouverait en mauvais point. Lentement, elle sortit ce dont elle avait besoin pour soigner la main de son cher et tendre. Elle lui prit la main, laissant ses doigts parcourir la paume lentement, tendrement autour de la blessure avec cette tendresse inĂ©galable. Elle prit alors de quoi dĂ©sinfecter et en quelques secondes le tour Ă©tait jouĂ©. Elle agissait lentement, doucement relevant le coton Ă  chaque fois qu’elle avait l’impression qu’il souffrait. La blonde avait si peur de lui faire du mal. Une fois la plaie dĂ©sinfectĂ©e, la blondinette fit un pansement car un bandage Ă©tait assez inutile sur le coup et serait assez gĂȘnant pour Bambi. Et en quelques minutes, le tour Ă©tait jouĂ© la poussant Ă  c’est parfait comme souriait contente de la façon dont elle avait soignĂ© une blessure qui n’était pas sienne, contente d’ĂȘtre rĂ©ellement douĂ©e, elle qui n’avait guĂšre l’habitude de s’occuper d’autres blessures que les siennes. Elle croisait le regard de Bambi comme pour s’assurer qu’il allait bien et qu’elle avait bien soignĂ© la plaie. Tout avait l’air bon. Elle se relevait alors soudainement et sa main heurtait le lavabo violement lui arrachant alors un cri qu’elle ne put pas retenir tellement c’était inattendu. A peine Ă©tait-elle debout qu’elle se rendit compte de son erreur. Sa main oĂč elle s’était blessĂ©e, dans le bar, avait heurtĂ© le lavabo auquel elle n’avait pas fait attention. Alors et, sans mĂȘme comprendre pourquoi, elle tangua quelques secondes avant de poser une de ses mains sur l’évier tandis qu’elle fermait les yeux. Elle avait dĂ»t dĂ©faillir un instant. C’était si violent qu’elle avait l’impression de tomber alors qu’elle Ă©tait debout. Elle jeta un regard dans le miroir pour se rendre compte de sa pĂąleur soudaine. Non, la blondinette n’était pas ainsi en entrant dans la salle de bain, cela elle en Ă©tait persuadĂ©e. Etait-ce le fait de soigner quelqu’un d’autre qui la poussait Ă  se sentir ainsi ? C’était assez ridicule d’oser penser cela. Non, c’était plutĂŽt ce coup soudain et violent sur une blessure qui saignait encore et qui lui faisait mal. Ses doigts rencontraient sa lame, elle hĂ©sitait. C'Ă©tait bel et bien sa main couverte d’une blessure toute rĂ©cente qui avait heurtĂ© ce lavabo. Une blessure qui avait Ă©tĂ© bien soignĂ©e, bien dĂ©sinfectĂ©e. Du moins, c’était la logique Ă©tant donnĂ© qu’un pharmacien s’en Ă©tait occupĂ©. Pourtant, le sang coulait de cette blessure trop rouge pour ĂȘtre parfaitement bien. Oui, le sang s'Ă©tait remis Ă  couler malgrĂ© le bandage, malgrĂ© les soins du pharmacien comme si le coup contre le lavabo avait tout rĂ©veillĂ©. Elle tanguait Ă  nouveau. Elle s’asseyait alors Ă  mĂȘme le sol de la salle de bain et envoyait un sourire rassurant Ă  son cher et tendre alors qu’elle n’était mĂȘme pas rassurer vais bien mais je crois qu’il faut vraiment donner un coup sur ça
D’un coup de la tĂȘte, elle dĂ©signait sa main, son poing qui saignait Ă  nouveau aprĂšs ce violent coup contre l’évier. C’était involontaire, c’était une faute d’inattention et cela lui valait beaucoup. Elle jetait un regard vers Bambi, demeurait assise sur le sol Ă  contrĂŽler sa respiration qui s’affolait soudainement sous cette peur qui glissait sur elle. ChĂ©ri, prend soin de moi je t’en prie. Ne me laisse pas sombrer. Pas maintenant que tout semblait aller si bien. Aide-moi. Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Dim 27 Nov - 2318 Des mots, des mots tendres, des mots si rassurants. En plus de lui offrir sa prĂ©sence, Lena faisait son possible pour le persuader qu'il Ă©tait quelqu'un de bien. Si seulement c'Ă©tait vraiment le cas ! PartagĂ© entre la crainte de faire du mal Ă  son interlocutrice qu'il aimait tant et tout son amour, Bambi Ă©tait comme perdu dans des eaux troubles. Il l'observait et se disait qu'il allait lui faire du mal. Et Ă©tonnement, elle Ă©tait persuadĂ© du contraire. Elle pensait que elle, elle lui ferait du mal. Étonnant mĂ©lange. Preuve qu'ils Ă©taient faits l'un pour l'autre. Ils se comprenaient tellement. Heureusement que Lena possĂ©dait ce lien psychique, quasi-physique, qui la reliait au trentenaire, sans quoi aurait-elle sans doute fui Ă  toutes jambes face Ă  ce qu'il lui avait avouĂ©. On apprenait pas tous les jours que l'on avait couchĂ© avec un meurtrier...Et encore moins que l'on Ă©tait amoureuse d'un meurtrier. Assassin de sa mĂšre. Une image qui le poursuivrait Ă  tout jamais, qui le tuerait peut-ĂȘtre mĂȘme un jour. Mais ce jour n'Ă©tait pas encore venu et il Ă©tait trĂšs loin d'arriver. L'amour. L'amour venait de le frapper au corps et Ă  l'Ăąme. L'amour. Cette passion que l'on disait Ă©phĂ©mĂšre ou Ă©ternelle. Alors qu'il dĂ©vorait Lena des yeux, encore sous le choc et la crainte qu'il avait ressenti plus tĂŽt, Bambi se prenait Ă  dĂ©sirer de tout son ĂȘtre que les contes de fĂ©es puissent ĂȘtre rĂ©elles. Ils vĂ©curent heureux et eurent beaucoup d'enfants.... VoilĂ  la fin qu'il dĂ©sirait pour sa princesse -il n'y a pas meilleur mot Ă  ses yeux pour qualifier Lena- et lui. Peut-ĂȘtre pas pour les enfants...Car Bambi ne les a jamais aimĂ©s. Certainement prĂ©fĂ©rerait-il les siens, s'il en avait un jour, mais ce n'Ă©tait pas dit. Sa patience avait trop de limites pour les mioches qui posent sans cesse des questions et tentent sans cesse les pires des bĂȘtises. Son petit cƓur n'en serait que sans cesse troublĂ© voir mĂȘme agacĂ© !Un baiser, des sentiments qui chavirent. Un dĂ©sir nouveau. Mais cette fois-ci, encore davantage de dĂ©licatesse, pas de frustrations. Bambi avait eu l'idĂ©e de la taquiner un peu, appelant ses dĂ©sirs de femmes, se lançant donc dans un petit jeu presque Ă©rotique. Quoi de mieux pour se sentir encore mieux ? Il le savait pertinemment que Lena ne voulait pas de lui pour coucher, mais juste parce qu'elle l'aimait. La jeune femme n'avait pas eu Ă  le lui prouver longuement. Ses sourires, son rire, ses caresses avaient Ă©tĂ© des Ă©lĂ©ments vraiment importants, qu'on ne pouvait surpasser par rien de plus, aucune parole, aucun geste. Mais la rĂ©ponse qu'elle lui donna, entre deux sourires, ne lui plut guĂšre. Brian ? Qui Ă©tait-ce ? Il subit soudainement une Ă©trange sensation lui parcourir l'Ă©chine. Son cƓur tambourinait dans sa cage thoracique. Il avait de nombreuses questions qui lui brĂ»laient la langue, qui le poussaient Ă  agir vite, mais il n'en fit rien. Il prĂ©fĂ©ra se taire, comme si de rien Ă©tait. Si ce Brian avait des prĂ©servatifs, et que Lena Ă©tait tellement au courant...Cela ne voulait dire qu'une chose. Les deux jeunes gens s'Ă©taient dĂ©jĂ  adonnĂ©s ensemble Ă  quelques galipettes... A cette pensĂ©e, Bambi eut l'esprit retournĂ©... La jalousie. Cette passion si violente et si douloureuse qui prend tout un chacun en certaines circonstances. VoilĂ  ce que ressentait notre trentenaire, ex-dĂ©tenu et manutentionnaire en supermarchĂ©. Pourtant, il n'y avait aucune raison... AprĂšs tout....Lui aussi il couchait Ă  droite Ă  gauche, avant de ne dĂ©cider ce soir qu'il n'y aurait plus que Lena dans sa vie. Plus qu'elle et personne d'autre. Il ne pouvait donc pas lui en vouloir d'en avoir fait autant... Et pourtant, son pouls ne voulait baisser, continuer Ă  tambouriner dans ses poignets et dans ses tympans. Ne dis rien. Ne fais rien, imbĂ©cile. Cependant, il y avait cet Ă©clat Ă©tranger dans les lieux de son interlocutrice qui lui prouvait que quelque chose n'allait pas. Elle semblait regretter de lui avoir parlĂ© de Brian... Etrange, vraiment Ă©trange. Que pouvait-il bien se passer entre eux ? Peut-ĂȘtre Ă©tait-il une mauvaise frĂ©quentation ? Mais s'il lui faisait du mal, elle n'en aurait jamais parlĂ© d'une façon si joviale ! Bref, Bambi ne savait plus que penser. Finalement, il resta muet, comme si de rien Ă©tait, alors que tout deux se dirigeaient vers la salle de bains, d'un pas dĂ©cidĂ©. BientĂŽt, chacun aurait sa propre blessure soignĂ©e... Il ne fallut que quelques secondes pour notre intrĂ©pide trentenaire afin de trouver la trousse de premiers soins. Il retĂźnt un cri lorsqu'il sentit la plaie bien prĂ©sente dans sa main, laissĂ©e par le bout de verre, heurta la poignĂ©e de celle-ci. Quel idiot. Heureusement, Lena n'en avait rien vu. Le sourire aux lĂšvres, elle le poussa Ă  reculer, jusqu'Ă  ce qu'il sente que son postĂ©rieur ne heurte la baignoire. Il s'y assit doucement. Subitement, il sentit la pression de tous les fantasmes le saisir Ă  la gorge. Le sourire et le regard de son interlocutrice l'incitait fortement Ă  se jeter sur elle, Ă  l'embrasser et Ă  lui faire l'amour comme la premiĂšre fois. Mais ils n'Ă©taient pas tous deux dans la salle de bains afin de se bĂ©coter sous la douche ou dans la baignoire... La question de Brian n'Ă©tait pas encore Ă©lucidĂ©e et il ne put s'empĂȘcher alors d'entrouvrir les lĂšvres afin de poser quelques questions. Des questions toute petites et mine de rien. Brian...C'est ton colocataire ? » fit-il doucement, un petit regard niais s'affichant subtilement sur son visage. Tu... Tu t'entends bien avec lui ? » ajouta-t-il. Lena devait certainement se douter d'oĂč il voulait en venir. On pouvait lire entre les lignes de ses phrases comme dans un magasine pour enfant. C'Ă©tait Ă©vident qu'il Ă©tait jaloux. Tellement Ă©vident qu'il dut dĂ©tourner son regard et lui tendre la main afin de ne pas paraĂźtre plus frustrĂ© encore. Je ne fais pas l'enfant ! Mais franchement, je ne comprends pas pourquoi tu veux absolument me soigner d'abord ! » s'exclama-t-il fortement. On ne pouvait que difficilement ĂȘtre plus gamin que lui en ce moment. C'Ă©tait comme un petit garçon qui criait pour se faire entendre d'une personne de sa famille. Elle soigna la paume de sa main avec Ă©normĂ©ment d'attention. Si bien qu'il ne sentit rien. Pas mĂȘme une grosse brĂ»lure lorsqu'elle lui dĂ©sinfecter tendrement la plaie avec de l'antiseptique. Il lui envoya un sourire afin de lui prouver qu'il ne sentait rien, qu'elle pouvait penser comme il le fallait. Elle appliqua donc ce qu'il fallait contre la blessure. Un petit pansement suffirait. Du moins, pour le moment. Bambi resta quelques instants Ă  observer Lena se mouvoir comme pris dans une rĂ©flexion intense avant de ne sentir soudainement comme un mal lui envahir le bras. Une douleur insupportable. Lena, fais attention. Tu as si mal. Fais attention. Il avait Ă  peine eu le temps de se relever de la baignoire contre laquelle il Ă©tait plus ou moins assis, que son interlocutrice tressaillit. Il se jeta Ă  ses cĂŽtĂ©s, d'un bond, tel un fauve. Doucement, il lui caressa les cheveux. Chut....Je suis lĂ ... »souffla-t-il. Il s'agenouilla et s'approcha de façon Ă  pouvoir sentir le souffle et l'odeur de la jeune femme. Je t'aime. » Deux mots, deux simples mots afin de lui donner du courage. Il arqua un sourcil en observant la blessure. Tout leur petit cinĂ©ma Ă  la pharmacie n'avait servi Ă  rien car elle saignait de nouveau abondamment. Elle souffrait, il en Ă©tait certain. Il commença Ă  dĂ©faire le bandage que le pharmacien avait serrĂ© contre sa peau, doucement, dans des gestes prĂ©cis, s'assurant qu'elle ne sentait rien en la regardant dans les yeux. Ça va aller mon ange... » dit-il encore doucement, dans le creux de l'oreille de la demoiselle. Encore un effort, et tout serait enlevĂ©. Il sortit alors ce qu'il fallait de la trousse Ă  pharmacie et dĂ©sinfecta tendrement la plaie avec une compresse imprĂ©gnĂ©e. Il lui fallut en utiliser une bonne dizaine avant que le sang ne s'arrĂȘte de couler. Ouf, il n'y aurait pas besoin de plus. Il fallait juste que Lena Ă©vite d'y toucher Ă  prĂ©sent, sans quoi, la prochaine case serait l'hĂŽpital, ils n'auraient pas le choix. Enfin, le bras de son interlocutrice Ă©tait parfaitement bandĂ©, moins bien que ce qu'aurait fait un mĂ©decin, un infirmier ou mĂȘme un pharmacien, mais cela n'Ă©tait pas si mal. Il dĂ©posa alors un baiser tout doux contre l'endroit oĂč la jeune femme s'Ă©tait coupĂ©. Il ne faut jamais oubliĂ© le bisou magique. »fit-il en laissant Ă©chapper un clin d'oeil. Il prit ensuite Lena dans ses bras. Elle n'Ă©tait pas lourde, il la souleva, et l'emmena jusqu'Ă  dans sa chambre. Il la coucha alors dans le lit. Posant une main contre son front, un frisson de crainte l'assaillit. Elle avait de la fiĂšvre... Oh mon Dieu ! Il ne manquait plus que cela. Il fouilla dans la trousse encore et encore, et heureusement, un thermomĂštre s'y trouvait. Le prĂ©sentant Ă  Lena, il souffla Tu vas me faire le plaisir de le tenir quelques instants sous la langue... A moins que tu ne veuilles que je te le mette autre part. » Un nouveau sourire Ă©nigmatique. AprĂšs quelques mimiques suppliantes de la part de Bambi, Lena s’exĂ©cuta. Au bout de trois minutes, le trentenaire lui ĂŽta le thermomĂštre et posa un regard interrogatif sur la tempĂ©rature qu'il dĂ©signait. 38 degrĂ©s. Ce n'Ă©tait pas si grave, mais tout de mĂȘme. Ce n'Ă©tait pas rien. Il dĂ©posa alors un petit baiser contre le front de la jeune femme. Tu as un peu de fiĂšvre mon ange... Il vaudrait mieux que tu prennes quelque chose. Tu as ce qu'il faut, ou alors faut-il que je descende Ă  une pharmacie ? »annonça-t-il en la regardant, s'asseyant Ă  cĂŽtĂ© d'elle sur le lit. De nouveau, toutes les envies qu'il avait eu pour elle jusque-lĂ  refirent surface. Il avait envie d'elle. LĂ , tout de suite, maintenant. Il avait l'impression que ce dĂ©sir devenait si grand qu'il ne pourrait se retenir plus longtemps. SacrĂ©s hormones ! Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Mar 13 DĂ©c - 1103 Images. Impressions. Illusions. Croyances. Tout le monde en Ă©tait victime un jour, envers soi-mĂȘme, envers le destin, envers le monde ou envers d’autres personnes. Mais, chacun devait un jour faire face Ă  ces mots, Ă  cette sorte de vĂ©ritĂ© qui se dessinait et qui se rĂ©vĂ©lait bien souvent fausse, tellement trop. Ce n’était que des mots qui venaient, des impressions qui tĂąchaient la vraie vie, la gĂąchait bien souvent en nous poussant Ă  devenir parano, Ă  devenir dingue, rĂ©ellement, complĂštement. C’était quelque chose qu’on ne parvenait jamais Ă  comprendre, Ă  saisir totalement car cela paraissait souvent dĂ©nudĂ© de sens, dĂ©nudĂ© de rĂ©alitĂ© dĂšs lors qu’on en parlait. Lena en avait elle-mĂȘme l’impression depuis quelques temps, depuis qu’elle se penchait plus vĂ©ritablement sur la question, depuis qu’elle ne pouvait plus dessiner. DĂšs lors qu’elle se mettait Ă  parler de ce qu’elle pensait, de ce qu’elle ressentait ou des impressions qu’elle avait, tout s’emmĂȘlait, tout sonnait faux alors que ça sonnait si bien dans sa tĂȘte lorsqu’elle Ă©tait seule, lorsqu’elle demeurait enfermĂ©e dans son monde, dans son propre petit cauchemar. Lorsqu’elle demeurait seule chez elle Ă  laisser le passĂ© prendre le dessus, tout semblait si rĂ©el, si vĂ©ritable qu’elle ne parvenait pas Ă  douter de la vĂ©ritĂ© et de l’influence de ces propos. Et, pourtant, dĂšs lors qu’elle en parlait Ă  voix haute, tout changeait, absolument tout se modifiait. Elle avait l’impression que les autres la prenaient pour une folle et ils avaient raison en un sens car l’ensemble de ses propos semblaient complĂštement incohĂ©rents au point qu’elle se perdait dans ses propres mots, dans ses propres pensĂ©es laissant la rĂ©alitĂ© et le cauchemar se superposer sans qu’elle ne puisse rien y faire, sans qu’elle ne comprenne plus rien poussant ainsi les autres Ă  la dĂ©clarer comme une folle dingue absolue. Cauchemar, rĂ©alitĂ©. RĂ©alitĂ©, cauchemar. La barriĂšre Ă©tait si mince depuis que la jeune rebelle avait acceptĂ© toutes les vĂ©ritĂ©s qui rĂ©sonnaient dans ses cauchemars, les transposant dans la rĂ©alitĂ© sans mĂȘme s’en rendre compte, les pensant comme vĂ©ritables et rĂ©elles alors qu’ils n’étaient que le fruit de son imagination, de ses dĂ©lires les plus fous. Et pourtant, les choses Ă©taient si semblables. Depuis toujours, la demoiselle Ă©tait certaine de ce qu’elle Ă©tait, de ce qu’elle deviendrait et du mal qu’elle pouvait faire sans cesse Ă  n’importe qui osant trop s’approcher, osant connaĂźtre ce qu’elle s’efforçait de cacher. Elle Ă©tait persuadĂ©e d’ĂȘtre ce monstre que son pĂšre avait Ă©tĂ© quelques annĂ©es auparavant. Elle Ă©tait persuadĂ©e d’ĂȘtre cette horreur sans cƓur, capable de tuer et de faire souffrir comme personne ne le pouvait. Un monstre, rĂ©pugnante, horrible. Un frisson d’horreur glissa le long de sa colonne vertĂ©brale en mĂȘme temps que les mots se rĂ©percutait en Ă©cho dans sa tĂȘte comme si des millions de petites voix s’acharnaient Ă  prononcer cela, comme si des millions de petites personnes la faisait souffrir de cette façon attendant qu’elle sombre, attendant de la voir s’enfermer dans une tombe et ne plus en sortir jamais. En mĂȘme temps, vous me dites, si on est dans une tombe, on n’en ressort pas et c’est assez logique mais passons. Elle n’arrivait mĂȘmes pas Ă  se persuader du contraire ou de ces compliments qu’on pouvait lui adresser parfois et qui faisait d’elle la Lena que les gens voyaient. La Lena que Bambi voyait encore. Il avait dĂ©couvert ses secrets les plus profonds, son histoire, sa peur, ses pensĂ©es, ses avis et pourtant il Ă©tait toujours lĂ , prĂšs d’elle, Ă  l’aimer. Qu’avait-elle fait pour mĂ©riter un tel bonheur ? Qu’avait-il fait pour mĂ©riter un tel enfer ? La demoiselle baissait les yeux espĂ©rant que cela l’aiderait Ă  combattre ce qu’elle ressentait Ă  l’égard de l’homme qui se tenait en face d’elle. Pourtant, c’était vain. Ça ne changera pas, elle ne l’oublierait pas et elle ne pourrait pas effacer ce qu’elle ressentait, ce qu’elle dĂ©sirait. Lentement, la demoiselle releva les yeux. Elle connaissait les sombres secrets de Bambi maintenant mais est-ce que cela changer rĂ©ellement quelque chose ? Non. Il y avait cette vague de tendresse qui la prenait, cette envie et ce besoin d’ĂȘtre meilleure pour lui mais c’était tout. Rien de mauvais. Elle ne voulait pas le rejeter, elle ne le pourrait guĂšre. Elle voulait l’aider. L’aider et l’éloigner d’elle. Tant qu’il serait prĂšs d’elle, il ne pourrait pas ĂȘtre aidĂ©. Se raclant la gorge, la rebelle prit alors la parole laissant son cƓur parler sans mĂȘme rĂ©flĂ©chir au rĂ©el impact de ses mots sur le futur. Le persuader qu’il Ă©tait quelqu’un de bien. Le persuader qu’il n’était pas ce qu’il disait, qu’il n’était pas le monstre qu’il prĂ©tendait ĂȘtre, qu’il pensait ĂȘtre, qu’il ressentait. Le persuader qu’il n’était pas cette image qu’il avait de lui, qu’il en Ă©tait bien loin et qu’il ne serait jamais cette image affreuse. Jamais. Trouver les mots et les rĂ©pĂ©ter. Encore et encore. Parce qu’il fallait persister, mĂȘme si ça ne servait Ă  rien, mĂȘme si elle le savait, mĂȘme en connaissant cette inutilitĂ©. Elle l’aimait et elle ne s’avouerait jamais vaincue devant lui, jamais faible pour lui. Elle Ă©tait prĂȘte Ă  se battre, prĂȘte Ă  rĂ©pĂ©ter ces mots incessants, des millions de fois par jour pour qu’il en soit convaincu ou du moins pour qu’il y croit suffisamment pour cesser de souffrir. Lena savait pourtant que rĂ©pĂ©ter serait bel et bien inutile. Combien de fois lui avait-on rĂ©pĂ©tĂ© qu’elle Ă©tait quelqu’un de bien, qu’elle ne finirait jamais comme son pĂšre, qu’elle Ă©tait diffĂ©rente, qu’elle Ă©tait quelqu’un qui aurait une belle vie et qui avait tout pour rĂ©ussir ? Des millions de fois, mĂȘme des milliers. En prenant simplement MathĂŻs, on devait dĂ©jĂ  avoir ces phrases des millions de fois. Un bref sourire passa sur les lĂšvres de la blonde Ă  cette pensĂ©e. Ils Ă©taient stupides. Elle Ă©tait stupide. Le dire, le rĂ©pĂ©ter, l’affirmer. Cela ne changerait rien. Non jamais. D’ailleurs, elle n’avait pas besoin de grand-chose pour le confirmer. Il suffisait de prendre sa propre histoire. MalgrĂ© tout ce qu’on lui avait affirmĂ© et rabĂąchĂ© au cours des annĂ©es, la rebelle demeurait toujours la mĂȘme, toujours persuadĂ©e des mĂȘmes choses, certaine d’ĂȘtre cette horreur, ce danger pour les autres. Elle se sentait soudainement dĂ©sespĂ©rĂ©e et inutile. Comment pouvait-elle prĂ©tendre aimer quelqu’un alors qu’elle Ă©tait incapable de faire en sorte qu’il se sente mieux et qu’il oublie cette douleur qui pouvait tous nous tuer Ă  force de ronger nos existences ? Comment pouvait-elle prĂ©tendre ĂȘtre humaine alors qu’elle n’avait que cette douleur, insupportable torture, qui ne s’effaçait jamais malgrĂ© toute l’aide des autres ? Comment ? Comment ? Comment ? Elle l’ignorait. Elle savait simplement qu’elle Ă©tait ainsi. Pas forcĂ©ment humaine, pas forcĂ©ment rĂ©elle, pas forcĂ©ment la meilleure. Elle Ă©tait ce qu’elle Ă©tait et elle aimait l’homme en face d’elle. Ça c’était une vĂ©ritĂ© incontestable. Surement la seule qu’elle formulait de toute son existence. Et, alors, elle reprenait la parole. Le rassurer, lui dire ces mots doux, ces mots qui provenaient de son cƓur, du plus profond de son Ăąme. Des mots tendres et rassurants. PersuadĂ©e qu’elle lui ferait du mal alors qu’il Ă©tait persuadĂ© que c’était lui qui allait lui en faire. Tous deux pris dans leurs dĂ©mons et tous deux s’aimant pourtant passionnĂ©ment. Un baiser. Leurs lĂšvres se scellant Ă  nouveau dans cette douceur et cette intimitĂ© qui Ă©taient la leur dĂ©sormais, dans ce monde qui leur appartenait et oĂč ils existaient ensemble et seulement ensembles. C’était niais Ă  dire mais c’était vrai l’un sans l’autre, dans ce monde qu’il venait d’installer, il n’était plus rien, rien que des Ăąmes torturĂ©es, irrĂ©elles, inhumaines. Leurs lĂšvres se rencontrant une nouvelle fois et provoquant encore cette Ă©lectricitĂ©, cette dĂ©charge revigorante qui la faisait frĂ©mir mettant Ă  jour tellement de chose. Tellement de choses qu’elle avait toujours dĂ©sirĂ© fuir, tellement de choses qu’elle aurait dĂ»t ne jamais ressentir pour ne pas finir comme son pĂšre, pour ne pas devenir un monstre totalement, pour ne pas ĂȘtre conduite irrĂ©vocablement vers la mort Ă  cause des actes qu’elle commettrait. Jamais elle n’aurait dĂ»t ressentir tout ça car elle ne devrait jamais faire souffrir autrui, elle se l’était promis, elle avait toujours gardĂ© ses distances et pourtant tout Ă©tait rĂ©duits Ă  nĂ©ant soudainement. Une voix, un visage, des sourires, une prĂ©sence et tout partait en fumĂ©e, tout ce travail qui lui avait prit tant de temps. Stupide amour. Des sentiments suite Ă  ce baiser qui rallumait cette flamme mise de cĂŽtĂ© afin de laisser la place aux discussions plus sĂ©rieuses, plus importantes
 Ou peut-ĂȘtre pas tant que cela en fait. Le dĂ©sir prenait le dessus soudainement la poussant Ă  penser cela. MalgrĂ© tout ce qu’elle venait d’apprendre, malgrĂ© tout ce qu’elle venait de savoir, son dĂ©sir demeurait intact, ses sentiments n’en Ă©taient que plus fort et cette envie de finir au lit avec lui s’accentue encore alors qu’ils s’embrassaient. Le dĂ©sir. Si violent, si intense, si rĂ©el. Elle le dĂ©sirait, elle le voulait et ce n’était pas juste pour jouer, pas juste pour une nuit histoire de combler une solitude ou un manque beaucoup trop prĂ©sent. Non, elle le dĂ©sirait et le voulait parce qu’elle l’aimait au plus profond d’elle-mĂȘme et qu’elle avait besoin de se retrouver sans cesse prĂšs de lui. Le matin, le midi, le soir, la journĂ©e. Entendre sa voix, voir ses souvenirs, sentir ses lĂšvres, sentir ses caresses. Elle en frissonnait d’avance alors que soudainement la voix de son bien aimĂ© la tira de ses pensĂ©es. Parler de prĂ©servatifs. Ne plus jouer simplement, ĂȘtre vraiment sĂ©rieux et ensemble. Etre un
. Non voyons, ce n’était pas possible que la jeune Wates se pose dans un 
. Non, non stupide idĂ©e. Secouant la tĂȘte comme pour chasser ce mot qui revenait dans son esprit, la demoiselle se concentra sur la situation actuelle. Cette situation oĂč il fallait ne plus crĂ©er d’images. Cette situation oĂč elle Ă©tait simplement elle-mĂȘme sans chercher Ă  se cacher, Ă  se mentir ou mĂȘme Ă  mentir. Juste elle, dans toute son humanitĂ©, dans toute sa splendeur, dans toutes ses bĂȘtises. Se laisser aller, ne plus se prĂ©occuper de rien et plaisanter avec lui. Innocente petite inconsciente trop prĂ©sente sur son nuage pour faire attention aux mots qui passaient entre ses lĂšvres. Parler de Brian. Erreur absolue. Alerte rouge. Alerte maximale. Putain de merde. Brian quoi. Stupide. Elle avait envie de se taper la tĂȘte contre le mur en espĂ©rant que cela efface sa stupiditĂ© Son propre sourire s’effaça lorsqu’elle se rendit compte qu’elle ne lui en avait jamais parlĂ© mais que, le fait de lui dire cela, prouvait les relations qu’elle entretenait avec. Alors, il semblait ĂȘtre diffĂ©rent, paniquĂ©, inquiet, Ă©nervĂ© ? Elle n’aurait sĂ»t le dĂ©finir exactement si elle n’avait pas ce lien avec lui. Jaloux. Simplement. Elle en Ă©tait certaine et pourtant il ne disait rien, il ne confirmait pas cette idĂ©e qu’elle avait. Il gardait le silence comme s’il ne dĂ©sirait pas en parler. C’était sans doute mieux ainsi. C’était mille fois prĂ©fĂ©rable. Il Ă©tait jaloux mais il se taisait alors elle n’allait rien dire et laisser les choses aller comme si elle n’avait rien dit, comme si elle n’avait pas commis cette affreuse erreur de parler de Brian. La situation changeait alors comme si ces quelques mots n’avaient plus leur importance. Ils se retrouvaient dans la salle de bain. Lui assis sur le rebord de la baignoire oĂč elle l’avait obligĂ© Ă  reculer, elle en face de lui et soudainement les questions venaient, les questions qu’elle avait attendus depuis quelques minutes auparavant. Brian Ă©tait son colocataire ? S’entendait-elle bien avec lui ? Lire entre les lignes Ă©tait si simple, tellement trop qu’elle avait l’impression d’entendre d’autres questions dans sa tĂȘte. Couchait-elle avec lui ? Etait-il plus que son colocataire ? Un bref sourire passa sur ses lĂšvres, ironique avant de s’effacer aussi rapidement qu’il Ă©tait apparu. Des questions tournaient en boucle dans sa tĂȘte. Pourtant, la demoiselle ne rĂ©pondit pas Ă  la question, pas aux questions. Elle haussa simplement les Ă©paules comme pour dire que ça n’avait aucunes importances et qu’on s’en fichait, comme pour affirmer que le sujet Ă©tait clĂŽt maintenant et complĂštement. Alors, elle changeait la situation, elle crĂ©ait une autre atmosphĂšre. Taquinerie comme quoi il faisait l’enfant ce qu’il rĂ©futa automatiquement en avançant qu’il ne comprenait pas pourquoi elle voulait le soigner d’abord. Gamine jusqu’au bout, la blondinette lui tira la langue et que c’est moi qui dĂ©cide et c’est lui tira la langue une nouvelle fois, demeurant cette gamine, cette enfant qu’elle aimait ĂȘtre souvent, qu’elle avait besoin d’ĂȘtre parfois. Soigner la main de celui qu’elle aimait, doucement, lentement pour prendre soin de lui. Soigner la main de son bien aimĂ© alors qu’elle Ă©tait elle-mĂȘme mal. S’occuper de lui en prioritĂ© mais aussi parce qu’elle prĂ©fĂ©rait Ă©viter qu’il s’occupe d’elle maintenant. Elle refusait de jouer la faible ainsi et se lancer donc. Ne pas lui faire de mal, faire attention rĂ©ellement. Elle refusait de le blesser encore plus, de le faire souffrir inutilement. La blonde s’était souvent soignĂ© elle-mĂȘme avec toutes les blessures, toutes ces plaies qu’elle s’infligeait seule. Mais elle ne soignait jamais les autres, elle avait trop peur de blesser encore plus. Alors, tandis qu’elle le soignait, la demoiselle sentait sa propre main trembler sous cette peur qu’elle ressentait. Violente et rĂ©elle. Ne pas lui faire de mal. Se concentrer et agir lentement, tout doucement. C’était fini. Elle avait fait attention Ă  la blessure de Bambi, elle l’avait soignĂ©. Alors, contente d’elle-mĂȘme, sur un petit nuage, la blondinette se relevait rapidement comme pour fĂȘter ça. Vous savez quelque chose comme faire une petite danse. Pourtant, la rebelle agissait trop rapidement, avec inattention. Elle se cognait contre le lavabo, elle cognait son bras contre le lavabo. Un cri dĂ©chira sa gorge. Une douleur dĂ©chira son bras, son corps. Le tournis s’emparait d’elle. Sa main venait d’heurter le lavabo. Inconsciente, innocente. Le sang s’écoulait de cette plaie dĂ©jĂ  soignĂ©e alors qu’elle se laissait tomber sur le sol presque automatiquement ne supportant pas de rester debout et de supporter cette vague douloureuse et rĂ©elle. Envoyer un sourire rassurant Ă  Bambi, lançant une pointe d’humour pour faire comme si ça allait alors que sa respiration s’affolait, qu’elle s’affolait trop vite, trop violement. Il Ă©tait lĂ  trop rapidement, prĂ©voyant la crise, lui caressant les cheveux, intimant qu’il Ă©tait lĂ . Elle ne disait rien, elle ne bougeait pas. Il s’agenouillait en face d’elle et elle ne levait mĂȘme pas le regard vers lui. Sa voix rĂ©sonna Ă  nouveau. Il l’aimait. Elle sourit automatiquement, rassurĂ©e, se sentant mieux. Il dĂ©faisait le bandage sur sa peau, en la regardant dans les yeux comme prenant garde Ă  la moindre expression qu’elle laissait passer. La blondinette se mordait la lĂšvre comme pour ne laisser passer aucunes images de souffrance sur son visage. Rien. Elle se contrĂŽlait parfaitement pour le rassurer un minimum. Un souffle sur sa peau, elle fermait les yeux savourant ce contact lĂ©ger qui pourtant accentuait son dĂ©sir dĂšs lors. Un murmure Ă  son oreille qui la faisait frissonner. Ça allait aller. Ça allait aller. Ça allait aller. La blonde se rĂ©pĂ©tait ces mots dans sa tĂȘte comme pour s’en convaincre elle-mĂȘme, comme pour en ĂȘtre persuadĂ©e. Elle ouvrait soudainement les yeux alors qu’elle se rendait compte qu’elle ne ressentait plus rien sur son bras si ce n’était ce sang qui s’écoulait, qu’elle sentait s’écouler le long de sa peau. Ce liquide chaud sur sa peau si froide. Ce liquide qui colorait sa peau si pĂąle en un rouge presque violent. Puis, soudainement, dĂ©sinfection. Compresse pour cesser le sang. Elles dĂ©filaient sans cesse devant ses yeux. La demoiselle voyait Bambi en prendre sans cesse si bien qu’elle se mettait Ă  les compter comme pour prendre compte de la rĂ©alitĂ© de la situation. Une, deux, trois, quatre
 La blonde perdit le dĂ©compte tandis qu’elle fermait les yeux. Elle dĂ©sirait fuir cette rĂ©alitĂ©, fuir cette douleur, fuir cette horreur, fuir ce mal qui s’accentuait en elle tandis que Bambi tentait de ne pas la blesser encore plus. Puis soudainement, plus rien, elle avait juste l’impression de ne plus pouvoir bouger son bras. Etait-ce vrai ? Non, c’était stupide, ce n’était qu’une illusion. Il n’y avait plus rien. Plus de souffrance, plus de vague de douleur, plus de picotements. Plus de liquide chaud, plus de glissement, juste un bandage sur sa peau, juste ce bandage fait pour la soignait. Elle ouvrait les yeux, prĂȘte Ă  affronter la rĂ©alitĂ©, prĂȘte Ă  subir celle-ci maintenant. La demoiselle bougea lĂ©gĂšrement le bras comme pour vĂ©rifier que son bras allait mieux. Son bras Ă©tait parfaitement bandĂ© pour quelqu’un qui ne travaillait pas dans le domaine mĂ©dical. Ça irait de toute façon, il n’y avait pas d’autres possibilitĂ©s. Un baiser tout doux sur cet endroit qui la faisait dĂ©jĂ  frissonner. Ne jamais oublier le bisou magique. Un rire cristallin filtra entre les lĂšvres de la demoiselle en entendant cela. Et, soudain, elle se retrouvait loin du sol. Il la soulevait, encore. Loin du sol. Encore et toujours. Inutile de se dĂ©battre, inutile de chercher des complications, inutile de s’énerver pour cela. Alors, joueuse, la blondinette lança avec un une manie chez toi de me porter Ă  tout bout de champ ?La remarque Ă©tait une taquinerie, un amusement. Ce n’était pas mĂ©chant. Ça n’avait pas pour but de l’ĂȘtre, ça n’aurait jamais ce but. Elle jouait simplement pour oublier la situation, pour oublier la douleur, pour oublier tout le reste. Il fallait juste qu’elle se concentre sur cette nouvelle atmosphĂšre qu’ils pouvaient crĂ©er, qu’elle pouvait crĂ©er avec lui. Jouer avec lui, le taquiner, sourire. Elle Ă©tait bien, elle Ă©tait humaine, elle Ă©tait mieux. Le paysage dĂ©filait devant ses yeux. Son appartement. Sa chambre. Son lit. Et voilĂ  qu’il se mettait Ă  prendre soin d’elle comme si elle Ă©tait une pauvre petite chose fragile. La demoiselle n’aimait guĂšre cela, elle n’aimait pas ce sentiment de faiblesse qui s’emparait alors d’elle. AllongĂ©e sur son lit, la blonde ne broncha pas pourtant, ne bougeant mĂȘme plus et fixant le plafond si blanc. Une main sur son front, elle frissonnait mais, cette fois-ci, ce n’était pas qu’un automatisme, ce n’était pas juste un dĂ©sir qui glissait sur sa peau. Non, c’était tellement plus. Il Ă©tait froid par rapport Ă  elle, il lui donnait froid. Avait-elle de la fiĂšvre ? La demoiselle s’inquiĂ©ta plus alors qu’il paniquait Ă  nouveau. Ainsi, elle hĂ©sitait Ă  se redresser rapidement pour le rassurer, pour le dire que tout allait bien, qu’il n’avait pas Ă  s’en faire. FatiguĂ©e, la blonde prĂ©fĂ©ra ne rien faire, ne pas bouger, juste attendre et attendre encore. Il fouillait, il bougeait avant de se pencher Ă  nouveau sur elle avec un objet en main. Elle cligna des yeux pour mieux voir ce qu’il tenait. Un thermomĂštre. Il prenait donc la parole. Le tenir quelques instants sous la langue Ă  moins qu’elle ne veuille qui lui mette autre part. La blonde esquissa un sourire mais aucun rire ne vint comme si elle ne pouvait plus rire, pas rire. AprĂšs tout, elle ne risquait rien. Quoique... Elle Ă©tait certaine d’avoir de la fiĂšvre et cela risquait de le pousser Ă  s’inquiĂ©ter Ă  nouveau. Elle hĂ©sitait alors tandis qu’il enchainait les mimiques suppliantes pour qu’elle cĂšde Ă  sa demande. Victime de cet enchantement, la blonde s’exĂ©cutait ne pouvant lui rĂ©sister plus longtemps. Les minutes s’écoulaient. C’était long, trop long. Puis soudainement, le thermomĂštre fila et il c’était bon. Elle attendait le verdict, elle attendait la voix de son bien aimĂ©. Un baiser sur son front, elle en frissonnait. Elle avait un peu de fiĂšvre. Lena avait donc vu juste et zut ! Alors qu’elle rĂ©flĂ©chissait dĂ©jĂ  Ă  comment le rassurait, il prenait la parole annonçant qu’elle ferait mieux de prendre quelque chose. Avait-elle ce qu’il fallait ou devait-il descendre Ă  la pharmacie ? Une question Ă  laquelle il attendait une rĂ©ponse. Il s’asseyait sur le lit et elle se redressait pour s’asseoir malgrĂ© sa tĂȘte qui tournait, malgrĂ© ce malaise toujours prĂ©sent. Lentement, elle prit la parole pour lui je te disais que je n’ai pas ce qu’il faut et que tu dois aller Ă  la pharmacie, me laisserais-tu ici toute seule ? La demoiselle le regardait sans ciller et elle laissa une moue se dessiner sur son visage dĂ©montrant qu’elle ne pourrait guĂšre accepter de rester toute seule ici. Je ne veux pas que tu me laisses, reste... Elle lui lança un sourire. Vous savez ces genres de sourires tendre et tellement craquant qu’on pourrait fondre devant. Puis, la blonde reprit la parole en laissant un murmure s’en Ă©chapper tandis qu’elle baissait les yeux en annonçant la rĂ©alitĂ© et ce qu’il attendait certainement. De toute façon, je dois avoir ce qu’il faut dans la salle de bain, dans l’armoire. Un sourire glissa sur son visage et elle s’approchait de Bambi pour dĂ©poser ses lĂšvres sur la joue de celui qu’elle aimait. Un baiser simplement pour le rassurer, simplement parce qu’elle avait besoin de ce contact maintenant. Il allait partir fouiller dans l’armoire pour trouver un mĂ©dicament, il allait la laisser quelques minutes ici seule et elle avait eut besoin de se rassurer ainsi avant de le voir s’éloigner. Non, elle ne pouvait pas le laisser se rendre lĂ -bas. Elle hĂ©sitait un instant avant de relever le regard et de s’exprimer aussi rapidement qu’elle le pouvait, aussi rapidement qu’elle se rendait compte de la rĂ©alitĂ©, trop rapidement montrant ainsi qu’il y avait quelque chose Ă  cacher. Je vais aller chercher ça
C’était mieux. Dans cette armoire trĂŽnait de la drogue entre autre. Il y avait des lames, des rĂ©serves de lames. De la drogue, des piqĂ»res de drogues. HĂ©roĂŻne, cocaĂŻne, pilule en tout genre. Y avait-il d’autres preuves compromettantes dans cette armoire ? Lena ne savait plus rĂ©ellement comme si un trou de mĂ©moire s’emparait d’elle. De toute façon, elle allait chercher ça toute seule. Se redressa encore plus, la blonde s’apprĂȘta Ă  quitter le lit pour se rendre dans la salle de bain. Elle se lançait prĂȘte Ă  se lever et pourtant, il l’empĂȘchait de se lever. Elle tenta de lui sourire pour le rassurer mais cela ne marchait pas du tout. Il ne cĂ©derait pas comme ça. Il ne la laisserait pas partir de cette façon. Tant pis pour elle. Alors qu’elle croisait son regard, la demoiselle repensait aux questions prĂ©sentes quelques instants plus tĂŽt sur Brian. Elle devait certainement dire la vĂ©ritĂ© Ă  Bambi. AprĂšs tout, ils Ă©taient un
. Non ! Enfin, si, peut-ĂȘtre. Certainement. Elle devait lui dire la vĂ©ritĂ©, elle devait lui expliquer tout cela parce qu’elle refusait de lui mentir, parce qu’elle dĂ©sirait ĂȘtre sincĂšre avec lui. Elle lui devait au moins cela. Baisant les yeux, la demoiselle se mordait la lĂšvre, hĂ©sitante quand au choix de ses propres mots. HĂ©sitante, elle rĂ©pondait doucement aux questions de quelques minutes n’est pas vraiment mon colocataire
 C’est plutĂŽt quelqu’un que j’hĂ©berge en Ă©change de divers services
 Elle se raclait la gorge, se mordait la lĂšvre, hĂ©sitait encore et encore. Quelques secondes. Quelques minutes. Et soudainement, sa langue se dĂ©liait lançant ce qu’elle aurait sans doute dĂ»t taire. C’est mon fournisseur de drogue et, Ă©ventuellement il nous arrive de coucher ensemble, parfois
 vĂ©ritĂ© Ă©tait lancĂ©e. Rapide. Trop rapide. C’était stupide, c’était ridicule. Si stupide. Si ridicule. Elle prenait un risque Ă©norme, elle prenait le risque de le perdre trop rapidement, trop rĂ©ellement en balançant ces mots, cette vĂ©ritĂ© qu’elle aurait peut-ĂȘtre mieux fait de cacher. Son cƓur battait fort et la panique prenait le dessus alors violement. Elle Ă©tait stupide. Tellement trop. Victime de ce qu’elle crĂ©ait, la demoiselle se rapprocha de lui et dĂ©posa son front contre celui de Bambi. Un soupir passa entre ses lĂšvres alors qu’elle fermait les yeux comme ayant trop peur de la suite des Ă©vĂ©nements. Son souffle caressait la peau de Bambi lentement alors qu’elle s’efforçait de contrĂŽler la panique qui enflait en elle au fil des secondes, au fil de l’attente d’une rĂ©ponse. Elle hĂ©sitait, approchant ses lĂšvres de celle de celui qu’elle aimait, dĂ©posant un rapide baiser sur les lĂšvres de son ange avant de s’éloigner, de restait Ă  quelques millimĂštres. Front contre front, elle attendait alors le verdict, la rĂ©action qui ne devait sans doute pas tarder. Dans quel pĂ©trin s’était-elle encore fourrĂ©e ? Qu’allait-il se passer maintenant ? Qu’allait-elle perdre ? La peur glissait sur sa peau, la panique enflait en elle et elle attendait que la voix de Bambi rĂ©sonne enfin. Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Dim 15 Jan - 020 Lena avait l'air si fragile, lĂ , contre le carrelage. Bambi avait eu un haut le cƓur, observant avec attention le moindre battement de cils de sa chĂšre et tendre. Et oui, il se donnait le droit de l'appeler ainsi, du moins dans sa tĂȘte, dans ses pensĂ©es, Ă  prĂ©sent qu'il venait de lui avouer tout ce qu'il ressentait pour elle, les frĂ©missements qu'un frĂŽlement de sa part pouvait lui procurer. Encore une fois, la deuxiĂšme en cette soirĂ©e fraĂźche, le jeune homme souleva Lena du sol, et ce afin de la guider jusque dans sa chambre. Un petit sourire aux lĂšvres, malgrĂ© son inquiĂ©tude, Bambi portait la demoiselle tout contre son torse, faisant bien attention Ă  ne pas lui faire de mal, et Ă  ne surtout pas la laisser tomber. Il fallait avouer qu'il commençait un peu Ă  fatiguer, mais cette fatigue Ă©tait amoindrie par la prĂ©sence de la personne qu'il aimait. Soudain, la voix de celle-ci se fit de nouveau entendre, alors qu'il traversait le couloir... Son sourire s'accrĂ»t. Une manie...peut-ĂȘtre pas... Mais je pense qu'il va falloir t'habituer parce que j'adore ça. »Oh oui, il adorait ce contact avec elle, un contact si doux que leur peau respective pourrait se toucher, qu'ils pouvaient tous deux profiter de l'odeur de l'autre. Il embrassa alors la jeune femme contre son front, avec extrĂȘme tendresse. Cela lui fit un bien fou et la rassura un peu... Elle Ă©tait chaude, mais loin d'ĂȘtre brĂ»lante. C'Ă©tait quelques degrĂ©s de gagner. Cela voulait sans doute dire que ce n'Ă©tait pas si grave. Il l'espĂ©rait. Il l'espĂ©rait tellement. Tout son ĂȘtre tremblait face Ă  l'idĂ©e que son Ăąme sƓur puisse ĂȘtre malade. Si elle l'Ă©tait, il le serait. C'Ă©tait une toute nouvelle sensation pour lui, ce jeune homme qui n'avait jamais vraiment fait attention Ă  ses semblables. Il s'Ă©tait toujours servie des femmes comme d'objets afin d'assouvir ses pulsions, tout en gardant du respect... Mais jamais encore il n'avait Ă©prouvĂ© tant d'amour. L'amour le vrai, le beau. Celui qui fait que l'on peut passer des annĂ©es Ă  attendre la personne que l'on aime tant, sur le rivage, Ă  guetter le moindre navire la ramenant vers nous. Le genre de passion oĂč le moindre sourire offert par l'autre procurait un bonheur intense. Le type de sentiment dont Bambi ne connaissait mĂȘme pas l'existence. A trente-six ans, il Ă©tait certain qu'il Ă©tait grand temps pour lui de le dĂ©couvrir. Et il en avait de la chance. Certains ne le dĂ©couvraient jamais. Cependant, il Ă©tait impossible de savoir comment les choses se termineraient...La probabilitĂ© qu'elles se passent bien Ă©tait la mĂȘme que celle qu'elles terminent vraiment trĂšs mal. Il fallait ĂȘtre Dieu pour prĂ©venir l'avenir et aucun de nos deux jeunes n'avait la prĂ©tention de l'ĂȘtre. Enfin, voilĂ  que notre ex-dĂ©tenu venait de parvenir dans la chambre de la belle. Cette chambre oĂč ils s'Ă©taient dĂ©voilĂ©s l'un Ă  l'autre. Cette chambre oĂč ils avaient fait l'amour en toute Ăąme et conscience. Bref, une piĂšce pleine de souvenir et une piĂšce pleine d'espoir. Certainement avait-elle une connotation diffĂ©rente pour Lena, qui, meurtrie, habitait au jour le jour dans cet endroit... Bambi se demanda si elle s'y sentait bien...La dĂ©posant dĂ©licatement contre ses draps, premiĂšre urgence savoir si elle avait ce qu'il fallait. Vite le thermomĂštre. Une fois chose faite, s'assurer qu'elle pourrait se soigner convenablement. Il lui envoya un doux sourire, acceptant son baiser, attendant qu'elle ne rĂ©ponde d'une maniĂšre honnĂȘte et certaine Ă  sa question. Ce fut chose faite, et plutĂŽt rapidement. La laisserait-il seule ? MĂȘme pour quelques minutes il lui serait difficile de se sĂ©parer de Lena...Et mĂȘme de la quitter du regard. Et pourtant, si elle ne avait besoin, il se trouverait dans l'obligation de le faire. Une obligation qui lui dĂ©plaisait grandement. Mais comme on le dit si souvent On ne fait pas toujours ce que l'on veut. Une phrase bien triste et bien vrai. Ce genre de proverbes que l'on entend sans cesse, un peu comme le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Je vais aller chercher ce qu'il faut alors... Je pense que tu me laisseras quand mĂȘme retourner deux secondes dans la salle de bains ? » dit-il en riant. Mais elle le retĂźnt, nettement, sĂ»rement, par des paroles. Interdiction de quitter le lit, elle allait le faire. Fronçant les sourcils gravement, le jeune homme posa un regard inquisiteur sur son interlocutrice. Que pouvait-elle bien pouvoir lui cacher ? Il lisait en elle, comme dans un livre ouvert. Il savait qu'elle Ă©tait portĂ© sur la drogue, d'ailleurs elle Ă©tait bien la seule Ă  ĂȘtre parvenu Ă  l'initier, une fois. Une premiĂšre, une derniĂšre. Il Ă©tait dĂ©jĂ  une large loque, Ă  boire trop souvent, Ă  fumer cigarette sur cigarette lorsqu'il Ă©tait nerveux, et dernier point non nĂ©gligeable il venait de sortir de prison. Pas la peine d'en rajouter avec une nouvelle addiction. Il en avait dĂ©jĂ  une. Lena. Sa plus grande addiction et il Ă©tait absolument persuadĂ© qu'elle ne ferait que croĂźtre au fil du temps. HĂ©las, il ne pouvait pas lutter face Ă  Eros, c'Ă©tait un adversaire bien trop colossal. Et de toute Ă©vidence, cette addiction-lĂ  ne le gĂȘnait guĂšre, bien au contraire. Ce devait ĂȘtre la plus belle chose de toute sa misĂ©rable existence. HĂ© ! Tu crois que je t'ai portĂ©e jusqu'ici pour qu'ensuite tu reviennes lĂ -bas ? » s'exclama-t-il simplement, prenant un air faussement outrĂ©. Une taquinerie ? En partie seulement. Il n'avait pas envie que Lena se fasse du mal encore une fois. Il Ă©tait lĂ , en pleine forme, si ce n'Ă©tait une mini blessure Ă  sa main. Alors pourquoi devrait-elle se lever et faire des efforts surhumains s'il pouvait simplement se glisser dans le lieu-dit en deux minutes Ă  peine ? Se servir ensuite dans l'armoire Ă  pharmacie comme il l'avait dĂ©jĂ  fait une fois, sans mĂȘme jeter un Ɠil sur le reste. Et voilĂ  qu'en se redressant doucement, elle changeait de sujet. Elle reparlait de Brian. Son colocataire. Ce prĂ©nom qui avait eu de l'importance aux yeux de notre homme quelques minutes plus tĂŽt. Du moins, c'Ă©tait ce que Bambi avait pensĂ©, en toute bonne foi. Haussant de nouveaux les sourcils, cette fois-ci de surprise, il s'apprĂȘtait Ă  entendre la vĂ©ritĂ©. Une vĂ©ritĂ© qui lui paraĂźtrait bien lourde. Il se laissa embrasser doucement, laissant mĂȘme la jeune femme poser son front contre le sien, tendrement. Leurs souffles se mĂȘlaient ainsi que leur chaleur respective et Bambi n'avait mĂȘme pas eu le temps de comprendre ce qu'elle venait de lui annoncer. Il Ă©tait comme creux , comme vidĂ© de son esprit. Il avait entendu sa voix, ce son si mĂ©lodieux. Mais sur le coup, il n'avait pas saisi le sens de ses paroles. Lena semblait parler chinois ou tout autre langue Ă©trangĂšre alors que notre cher caissier dĂ©glutit bruyamment. Enfin, il venait de se rendre compte de la folie de ce qui se produisait dans ces lieux. Attend....Tu viens de me dire que tu hĂ©berges ton dealer? » s'exclama-t-il d'un coup, s'Ă©cartant, rompant brutalement le contact qu'ils venaient de crĂ©er entre eux. Il Ă©tait vraiment bouchĂ©-bĂ©e... Comment pouvait-elle agir ainsi ? Vivre sous le mĂȘme toit que la personne qui lui volait sa santĂ© afin de se construire une petite vie tranquille. Mon Dieu ! Bambi crut mĂȘme Ă  cet instant qu'il pourrait tuer ce Brian... Et alors qu'il comprenait les autres rĂ©vĂ©lations de Lena, il sursauta Et...Tu as aussi...Tu couches avec lui ?! » C'Ă©tait amusant d'un cĂŽtĂ© que l’offuscation de cet homme. Il Ă©tait du genre Ă  coucher avec la moindre femme qui lui tombait sous la main et il critiquait le fait que celle qu'il aimait puisse aussi le faire. Mais c'Ă©tait bien normal. AprĂšs tout, lui aussi il Ă©tait passĂ© entre de trĂšs nombreux bras fĂ©minins avant ce soir, ce soir oĂč il venait de se promettre Ă  elle. Alors, elle avait tout autant le droit de faire pareil, d'avoir fait pareil. Cependant, la jalousie le rongeait, la jalousie et l'inquiĂ©tude. Il sentait son cƓur battre Ă  lui en rompre la poitrine et ses cĂŽtes le faisaient souffrir. Une douleur atroce. Il avait envie d'accomplir un meurtre. De le buter. Oh oui, buter ce brian et jeter ses os aux chiens. Il Ă©tait dors et dĂ©jĂ  un meurtrier. Cela ne changerait rien. Et tuer pour Lena, il en serait capable, il le sentait. Mais...Tu ...Tu le laisses pas te baiser contre de la drogue,dis-moi ? » Une lueur d'inquiĂ©tude dans son regard azurĂ©. La peur que Lena ait acceptĂ© de perdre sa dignitĂ© pour avoir sa dose. Non, pas elle. Elle ne pouvait pas en ĂȘtre arrivĂ©e lĂ . Ce n'Ă©tait rĂ©ellement pas possible...Ce serait si cruel!!!Ce serait la fin du monde!Se passant une main dans les cheveux, Bambi commença Ă  faire les cents pas dans la chambre, essayant ainsi de calmer ses nerfs. Il fit dos Ă  son interlocutrice, comme s'il ne parvenait plus Ă  la regarder dans les yeux. C'est pour ça que tu ne voulais pas que je retourne dans la salle de bains...C'est ça ? Tu as le parfait petit matĂ©riel pour jouer au dealer et Ă  la droguĂ©e. » Une moue mĂ©contente. Puis un soupir. Un soupir si fort. Il avait besoin de tout Ă©vacuer et ne se rĂ©solvait pas Ă  piĂ©tiner sur place, comme un buffle Ă©nerver. C'en serait trop. Il se tourna d'un coup face Ă  la demoiselle, faisant volt-face. Est-ce que tu sais simplement ce que tu risques Ă  jouer avec ça ? Je ne vais certainement pas te faire la morale sur la destruction de ta santĂ©, parce que tu t'en doutes... Mais...Si jamais tu continues de l'hĂ©berger et de profiter des avantages qu'offre le fait d'avoir un dealer chez soi, tu risques de mal tourner...De te laisser entraĂźner dans son trip. Et c'est un mauvais trip Lena ! Tu peux pas faire ça ! Tu sais oĂč ça risque de te mener ? Dans la tombe ? Non, pire, en prison ! Tu dis que ton pĂšre Ă©tait un monstre, et bien lĂ -bas, il n'y a que des gens encore pires, Lena ! Ce n'est pas ta place ! Non ! »Des larmes s'Ă©coulĂšrent le long de ses joues pĂąles. Il Ă©tait fatiguĂ©, il Ă©tait attristĂ© et jaloux. Il Ă©tait amoureux, fou amoureux surtout, et ce trop d'Ă©motions le tarissait. Il ne se retĂźnt mĂȘme pas de pleurer. AprĂšs tout, il n' yavait aucune honte. Je t'aime Lena. »fit-il. Il se rassit au coin du lit, Ă  ses cĂŽtĂ©s. J'y ai Ă©tĂ© en prison. C'est pas la joie. C'est triste, ça pue la mort. Et je veux pas qu'il t'arrive du mal. » Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Lun 16 Jan - 2322 Avoir peur qu’il disparaisse, qu’il s’efface et sorte de sa vie sans qu’elle ne puisse rien y faire. Avoir peur qu’à force, il finisse par se dire qu’il avait commis une erreur et qu’il finisse simplement par l’abandonner du jour au lendemain. Comme son propre pĂšre l’avait dĂ©jĂ  fait par le passĂ©. Ces peurs nouaient les entrailles de la jeune demoiselle assise sur le sol de la salle de bain suite au foutu malaise qui s’était emparĂ© d’elle quelques minutes auparavant. Elle l’observait alors qu’il soignait son bras, elle l’observait les yeux mi-clos, elle le ressentait. Ces gestes, cette douceur et cet amour. InĂ©dite et rĂ©elle situation qui l’effrayait par-dessus tout. Sa mĂšre Ă©tait morte Ă  sa naissance. AprĂšs quelques annĂ©es avec elle, son pĂšre s’était tuĂ©. Les familles dans lesquelles elle avait Ă©tĂ© envoyĂ©e n’avaient jamais voulu d’elle plus longtemps que quelques semaines. Elle n’avait jamais liĂ© de liens Ă  droite ou Ă  gauche, elle n’avait jamais pĂ»t compter sur les gens qui finissaient toujours par la fuir parce que c’était ce qu’elle dĂ©sirait au fond. Faire fuir les autres, les pousser Ă  la fuir pour se retrouver seule dans cet enfer qui la consumait jours aprĂšs jours. C’était tellement plus simple et plus facile Ă  accepter qu’ĂȘtre faible devant d’autres. Sa vie n’avait jamais Ă©tĂ© facile et pourtant Lena Ă©tait toujours lĂ , debout, dans le pĂ©trin mais toujours debout et prĂȘte Ă  se battre. Elle jouait avec la vie, elle jouait avec la mort car c’était la seule façon qu’elle avait trouvĂ© pour Ă©chapper aux fantĂŽmes de son passĂ© qui la hantait incessamment, la poussant violement dans des endroits dont elle ne reviendrait jamais. Bambi. Il allait disparaĂźtre, il allait l’abandonner lorsqu’il se rendrait compte qu’elle Ă©tait un cas dĂ©sespĂ©rĂ©, un poids auquel on ne devait pas s’attacher sous risque de tout perdre. Parfois ça tentait, jouer avec elle et prendre tous les risques, ĂȘtre en mesure de perdre tout mais ça ne durait pas ou du moins pas plus de quelques semaines. Il ne tiendrait pas. Elle avait dĂ©jĂ  mis de nombreuses semaines Ă  le convaincre de prendre de la drogue et elle savait que ce n’était que pour une fois. Il ne la suivrait pas dans cet enfer. Il ne la rejoindrait pas dans ce nĂ©ant absolu. Oh non. Bien sĂ»r, elle pouvait l’entraĂźner avec elle, le pousser Ă  la suivre parce qu’elle Ă©tait en mesure de le convaincre ou en tout cas d’essayer de le convaincre pour qu’il sombre avec elle. Pour qu’il soit son complice au-delĂ  d’ĂȘtre ce qu’il Ă©tait dĂ©jĂ . Il Ă©tait son amour mais une barriĂšre demeurait, une barriĂšre levĂ©e par certaines personnes et une barriĂšre qu’il ne lĂšverait jamais totalement celle de la complicitĂ© dans tout ce carnage. Elle pouvait l’obliger Ă  la suivre, elle pouvait le lui demander, elle pouvait le pousser Ă  venir avec elle. Mais, la jeune fille savait qu’elle ne voulait pas faire ça. AprĂšs tout, c’était son jeu, c’était son rĂŽle et il Ă©tait hors de question de condamner quelqu’un d’autre. Elle Ă©tait condamnĂ©e mais elle ne se laissait pas le droit d’enfermer quelqu’un d’autre. Surtout pas lui, surtout pas Bambi. Il Ă©tait celui qu’elle aimait, il Ă©tait sa dose d’espoir et d’amour. Il Ă©tait son Ăąme sƓur, celui pour qui elle serait prĂȘte au pire du moins si cela ne demandait pas des sacrifices dont elle se savait incapable pour qui que ça soit. Cependant, elle se savait incapable de l’emmener avec elle, incapable de le condamner Ă  cet enfer et Ă  cette mort certaine vers laquelle elle allait. Elle refusait de lui faire du mal c’était bel et bien la seule chose qui restait coĂ»te que coĂ»te. Ne jamais lui faire du mal, ne jamais le blesser, ne jamais le heurter. Il ne mĂ©ritait pas ça et elle n’avait guĂšre le droit de lui faire du mal parce qu’elle ne pouvait pas l’accepter. Si elle le blessait, c’était comme si elle se blessait elle-mĂȘme. Elle le savait, elle le ressentait tout comme lui qui ressentait ses propres douleurs comme s’il les connaissait et les affrontait. Il savait tout de sa vie, elle savait tout de la sienne. Des secrets demeuraient sans doute mais ce n’était pas plus mal, c’était toujours bien qu’il y ait une part de secret comme pour protĂ©ger l’autre ou se protĂ©ger soi parfois. Il n’était pas au courant pour le revolver par exemple ou pour les cours de tirs qu’elle prenait dans cette idĂ©e de vengeance qu’elle mettait en place depuis des semaines. Non, elle n’en avait pas parlĂ© dans son journal intime, elle en Ă©tait persuadĂ©e. En revanche, il devait ĂȘtre au courant pour son problĂšme Ă  la main. Elle ne pouvait plus dessiner, plus jouer Ă  cause des tremblements de sa main Ă  cause de la drogue et d’une blessure pas soignĂ©e ou soignĂ©e trop tard pour ainsi dire. Un soupir glissa entre ses lĂšvres alors qu’elle ouvrait les yeux. Il terminait de soigner sa blessure. Enfin. Il y avait toujours ce tournis qui demeurait, cette faiblesse ancrĂ©e en elle Ă  cause de cette blessure mais qu’importait, elle se sentait dĂ©jĂ  mieux et ce n’était pas des simples vertiges qui allaient prendre le pouvoir. Surement pas. Elle lui souriait cherchant Ă  le rassurer, cherchant Ă  se rassurer elle-mĂȘme. Ça allait mieux. La blonde bougeait sa main pour vĂ©rifier. Erreur. Stupide et Ă©norme erreur. Une grimace de douleur passa sur ses traits alors qu’elle se mordait la lĂšvre pour taire l’exclamation naissant dans sa gorge. Ce n’était pas si douloureux que ça, c’est juste que ça lui faisait mal. Priant pour que sa main ne devienne pas inutilisable comme l’autre, la demoiselle envisageait de se remettre debout. Elle y pensait et pourtant n’agissait pas comme collĂ©e au sol Ă  cause de ce foutu vertige trop prĂ©sent. En quelques secondes pourtant, le sol s’effaça. Bambi. Il l’avait soulevĂ© loin du sol, encore, et joueuse elle avait lancĂ© cette remarque, cette taquinerie pour savoir s’il s’agissait d’une manie ou autre chose du genre parce que c’était la seconde fois qu’il la prenait dans ses bras. Et, il rĂ©pondit trĂšs rapidement. Ce n’était pas une manie mais elle allait devoir s’habituer car il adorait ça. Pouvait-elle, elle, se permettre de dire qu’elle aimait ça aussi ? Non ! Elle n’était pas une victime et c’était simplement hors de question qu’elle avoue qu’elle aimait ça parce que ça serait dire qu’ĂȘtre faible, que montrer sa faiblesse ne la gĂȘnait pas et c’était tout le contraire, tellement trop. Un baiser sur son front la tira hors de ses pensĂ©es et elle adressa un sourire rassurant Ă  son cher et tendre alors qu’il se dirigeait dans l’appartement comme s’il le connaissait sur le bout des doigts, comme si c’était le sien et qu’il savait parfaitement oĂč se rendre. AprĂšs tout, il avait dĂ©jĂ  fouillĂ© son appartement alors il devait certainement savoir oĂč ils allaient. Elle avait confiance et ne rouspĂ©tait mĂȘme plus. Elle l’ chambre. Il aurait fallu s’en douter, il allait vouloir qu’elle se repose maintenant. Sa chambre. Cet endroit oĂč tout avait commencĂ© rĂ©ellement pour eux, cet endroit oĂč ils s’étaient donnĂ©s l’un Ă  l’autre et condamnĂ©s dans cet amour actuel sans retour en arriĂšre possible. C’était une bonne chose d’un cĂŽtĂ© et une mauvaise d’une autre. Une bonne car, pour la premiĂšre fois de sa vie, la jeune fille Ă©tait certaine qu’elle pouvait ĂȘtre heureuse et juste profiter sans avoir besoin de quelques pilules pour s’échapper tant qu’il serait lĂ . Une mauvaise chose car elle risquait de lui faire du mal et elle ne voulait pas tout comme elle refusait de trop s’attacher par peur. Toujours et encore. Cette peur de s’attacher parce qu’elle pensait qu’elle pouvait dĂ©truire, parce que le fantĂŽme de son pĂšre lui disait sans cesse qu’elle ne ferait que dĂ©truire les autres et parce qu’elle y croyait maintenant, rĂ©ellement et simplement. Sa chambre. C’était aussi cet endroit rempli d’elle, rempli de son pĂšre et de douleur. Cet endroit qu’elle haĂŻssait par-dessus tout. Cet endroit oĂč elle restait pourtant cloĂźtrer des heures, avalant des pilules, sniffant des rails, buvant des bouteilles, fumant des joints ou des paquets de cigarettes, se vengeant sur sa peau. Sa chambre Ă©tait elle en quelque sorte. Bien rangĂ©e en apparence, trop agrĂ©able et pourtant dĂ©tentrice de terrible secret qui ne cessait de la dĂ©truire. Oui c’était cela dans le fond. La blondinette aurait pĂ»t demander Ă  Bambi de l’emmener au salon ou ailleurs, n’importe oĂč ailleurs mais cela reviendrait Ă  ne plus apprĂ©cier sa propre chambre et si elle le faisait c’était dĂ©jĂ  trop foutue pour elle. Puis, cette chambre Ă©tait tout de mĂȘme le point de dĂ©part de leur amour, de leur condamnation et elle ne pouvait pas la renier car ça serait comme si elle reniait l’amour qu’elle ressentait pour lui. Elle le pouvait pourtant et elle savait que ça aurait sans aucuns doutes Ă©tait la meilleure chose Ă  faire. Cependant, la blonde ne voulait pas s’y rĂ©soudre. Pas encore. Elle avait tout de mĂȘme le droit Ă  quelques moments de bonheur et d’amour vĂ©ritable. C’était ce qu’elle demandait, c’était ce qu’elle dĂ©sirait et c’était ce qu’elle voulait chĂ©rir. La rebelle avait beau savoir que plus elle attendrait, plus ça serait difficile de tout nier, elle y Ă©tait prĂȘte totalement parce qu’elle l’aimait et parce que c’était la premiĂšre fois qu’elle ressentait des choses aussi fortes et aussi intenses. Oui, c’était comme ça et elle Ă©tait prĂȘte. S’il le fallait, elle fuirait New York par la suite, mais ce qui comptait aujourd’hui Ă©tait de vivre au jour le jour parce qu’elle avait faire cela, tellement bien. Ne jamais se soucier du lendemain, ne jamais s’engager explicitement car, aprĂšs tout, la jeune fille savait qu’il Ă©tait toujours possible qu’elle ne soit plus le lendemain. En jouant incessamment avec la mort, la demoiselle prenait le risque que sa vie s’arrĂȘte sans prĂ©venir, sans qu’on s’y attende. Vivre au jour le jour et ne jamais s’engager, c’était simple. Sa chambre. Ils s’y trouvaient enfin tous les deux et elle fut ramenĂ©e sur terre, loin de toutes ses pensĂ©es en quelques minutes Ă  peine. AprĂšs tout, pourquoi perdait-elle son temps Ă  penser encore alors qu’ils Ă©taient tous les deux lĂ  et qu’elle pourrait si jamais elle daignait se bouger profiter Ă  nouveau du corps de son amour ? La rĂ©ponse ne venait pas et pourtant elle ne bougeait pas comme si elle savait que ce n’était pas encore le moment. Tout vient Ă  point Ă  qui sait attendre, n’est-ce pas ? Alors, elle attendrait. Elle se retrouvait sur son lit, une main sur son front avant qu’il ne prenne sa tempĂ©rature. Il s’inquiĂ©tait, elle n’aimait pas ça, elle n’aimait pas ĂȘtre la faible dont il fallait s’occuper. Pas du tout, ce n’était guĂšre son genre habituellement et au fil des annĂ©es la jeune fille s’était mĂȘme mise Ă  dĂ©tester ce statut. Faible, minable, humaine en quelque sorte. Elle le refusait et pourtant lĂ , elle y Ă©tait contrainte. Juste un peu de fiĂšvre. Assise sur le lit, avec ce malaise prĂ©sent, la blonde avait prit la parole pour rĂ©pondre Ă  sa question avec une autre en lui demandant si elle n’avait pas ce qu’il fallait, la laisserait-il seule ici ? Elle lut la rĂ©ponse dans son regard sans qu’il n’y ait besoin de mots tout comme elle savait ce que sa propre question signifiait. Elle refusait qu’il parte. Elle avait avouĂ© cette faiblesse, cette humanitĂ© qui en disait tellement trop sur ce qu’elle ressentait. Ne pas la laisser seule, rester avec elle et Ă  ses cĂŽtĂ©s. Et, comme pour accentuer ce cĂŽtĂ©, la blonde avait dit qu’elle avait ce qu’il fallait dans la salle de bain. Il n’aurait donc pas Ă  la quitter. En effet, chez Lena, c’était plus une pharmacie qu’un supermarchĂ© car on trouvait peu de choses Ă  manger et beaucoup trop de mĂ©dicaments. Il lançait qu’il allait chercher ce qu’il fallait alors. Et, en riant, il avait ajoutĂ© cette remarque trop vraie. Elle allait comme mĂȘme le laisser retourner deux secondes dans la salle de bain ? Secouant la tĂȘte nĂ©gativement et de façon imperceptible, un peu comme une gamine qui faisait son caprice, la blonde prononça illico d’autres mots, trop rapidement sans doute. Elle allait chercher cela. Pourquoi ? Mais, voyons, la rĂ©ponse Ă©tait Ă©vidente. C’était pour garder cachĂ© la drogue, les piqĂ»res, les lames et tout ce petit matĂ©riel qui dĂ©truisait sa vie mais qui lui permettait de survivre. Paradoxale situation. Cependant, le fait qu’elle ait rĂ©pondu aussi vite et aussi nĂ©gativement devait Ă©lever des questionnements dans l’esprit de son amour. Il savait qu’elle cachait quelque chose et ça se voyait Ă  ces sourcils froncĂ©s et ce regard qu’il lui lançait. Elle ne se sentait pas Ă  l’aise et pourtant la demoiselle ne disait rien et n’agissait pas. Du moins pendant quelques secondes. Une fois un certain dĂ©compte passĂ©, la blondinette dĂ©cida qu’il Ă©tait temps qu’elle aille chercher ces mĂ©dicaments dont elle avait soit disant besoin. Ainsi, prĂȘte et motivĂ©e, elle se redressait pour partir vers la salle de bain tandis qu’il l’empĂȘcha de se lever prenant aussitĂŽt la parole. Croyait-elle qu’il l’avait portĂ© jusqu’ici pour qu’ensuite elle revienne lĂ -bas ? Bah peut-ĂȘtre bien. Ok, c’était stupide de penser cela mais qu’importait. Pour elle, sur l’instant, c’était du jeu absolu. Esquissant un sourire, la blonde hĂ©sita un instant. RĂ©pondre ou ne pas rĂ©pondre ? Se lever ou ne plus bouger ? Finalement, elle ne bougea plus et tentant de trouver une excuse potable pour qu’elle aille lĂ -bas et sans sais dĂ©jĂ  que je me drogue et que je fais toute sorte de choses pas trĂšs bien mais si tu vas ouvrir ce placard tu risques juste d’ĂȘtre mort de trouille ou de pĂ©ter un cĂąble pour ce que je fais alors oui je crois que tu vas me laisser aller chercher ça et rester bien sagement des yeux comme une enfant, la demoiselle attendait l’accord de son prince charmant pour pouvoir aller dans la salle de bain. Elle avait donnĂ© une raison au moins, une bonne espĂ©rait-elle. Enfin c’était surtout une stupide raison pourtant tellement rĂ©elle et possible. AprĂšs tout, s’il voyait toutes ces lames, toutes cette drogue, tous ces mĂ©dicaments, tout ce matĂ©riel pour prendre des doses. Non, elle ne pouvait dĂ©cidĂ©ment pas le laisser s’approcher de la salle de bain parce qu’elle savait Ă  quel point cela pourrait le choquer. En effet, il y a plusieurs mois de cela, totalement sobre, la demoiselle avait ouvert le placard et avait Ă©tĂ© choquĂ©e de toutes ces dĂ©couvertes alors que c’était pour elle. Alors, elle ne pouvait deviner la rĂ©action qu’aurait Bambi en voyant tout cela et elle ne voulait aucunement prendre le risque de le laisser dĂ©couvrir le contenu de son placard. Encore une fois, la demoiselle essayait simplement de le protĂ©ger. Elle voulait juste faire en sorte qu’il aille bien et qu’il ne s’inquiĂšte pas plus pour elle. Non, elle ne voulait pas d’inquiĂ©tude de la part de Bambi parce que parfois ce sentiment tuait ou du moins il blessait irrĂ©versiblement. Elle voulait qu’il aille bien et qu’il soit heureux. Elle voulait qu’il soit insouciant de tout, pas comme ce qu’il avait dĂ»t vivre les derniĂšre annĂ©es aprĂšs sa sortie de prison. Toujours Ă  s’inquiĂ©ter dĂšs que la police apparaissait, comme il l’avait fait quelques heures plus tĂŽt dans cette pharmacie. Elle l’aimait et elle dĂ©sirait le rendre heureux. Elle dĂ©sirait le voir insouciant et souriant mĂȘme si elle savait, Ă  l’avance, qu’avec elle, cela serait quasiment impossible. Comment ne pas s’inquiĂ©ter lorsqu’on Ă©tait en couple avec une pauvre petite droguĂ©e stupide, inconsciente, torturĂ©e par les fantĂŽmes de son passĂ© au point de chercher toujours plus la mort ? Certains de ses amis avaient mĂȘme avouĂ©s avoir sans cesse peur pour elle. Peur qu’elle commette l’irrĂ©parable, peur qu’ils ne sachent rien, peur qu’elle quitte la ville sans rien dire comme elle l’avait fait avant durant tout le reste de sa vie. Peur qu’elle se tue et qu’ils ne connaissent rien. Peur de chaque coup de fil oĂč on pouvait leur annoncĂ© qu’elle Ă©tait juste morte Ă  la suite d’une overdose ou d’une bagarre. Peur qu’elle finisse en prison avec cette drogue ou ce revolver qu’elle gardait. Si ses amis avaient peur de cela, qu’en Ă©tait-il de Bambi qui Ă©tait bien plus ? Les peurs de son Ăąme sƓur devaient ĂȘtre multipliĂ©es par mille et encore plus prĂ©sente. Peut-ĂȘtre mĂȘme en viendrait-il Ă  ne plus vouloir la quitter ou la laisser quelques minutes sans surveillance. Un peu comme dans un hĂŽpital. Soudainement, la blonde se sentit prisonniĂšre. PrisonniĂšre de sa vie, prisonniĂšre des autres. PrisonniĂšre d’elle-mĂȘme et de ces peurs qu’elle offrait aux autres. Apportait-elle seulement une seule chose de bien ? Un frisson d’horreur glissa sur sa nuque alors qu’elle ne trouvait aucune rĂ©ponse Ă  cette question. Secouant alors la tĂȘte pour ne plus penser Ă  tout cela, pour ne plus se laisser torturĂ©e et dĂ©vorĂ©e de l’intĂ©rieure, la demoiselle reprit conscience de la rĂ©alitĂ©. Il n’avait pas rĂ©pondu. AprĂšs tout, elle n’avait pas vraiment besoin de mĂ©dicaments et elle refusait qu’il s’en aille. Il fallait alors changer de sujet, aborder autre chose mais son cerveau lui faisait dĂ©faut refusant de lui donner ne serait-ce qu’une seule bonne idĂ©e. Un soupir glissa entre ses lĂšvres alors qu’elle passait une main dans ses cheveux. Elle se redressait et elle dĂ©cidait de dĂ©vier la conversation soudainement juste en croisant son regard. C’était mieux d’autant plus qu’une idĂ©e venait de la prendre. Brian. Ça pouvait crĂ©er une dispute ou autre chose mais ça l’occuperait suffisamment pour ne plus penser Ă  cette foutue salle de bain et Ă  ces foutus mĂ©dicaments. Elle lançait toute la vĂ©ritĂ©, vite et sans rien omettre. Vite pour ĂȘtre dĂ©barrassĂ©e. Sans rien omettre pour ĂȘtre sincĂšre avec lui. La blonde avait beau mentir tout le temps et Ă  tout le monde sur elle-mĂȘme, elle refusait de mentir sur ses faits et gestes et encore moins Ă  celui qu’elle aimait par-dessus tout. Sans rĂ©flĂ©chir, elle construisait les phrases comme ça. Elle hĂ©bergeait Brian qui Ă©tait son colocataire donc mais par-dessus tout son fournisseur de drogue et elle couchait avec lui. C’était dit, c’était fait. Comme prise de peur, la jeune fille dĂ©posa un rapide baiser sur les lĂšvres de celui qu’elle aimait avant de se mettre front contre front Ă  attendre le verdict, Ă  attendre de savoir ce qu’elle avait gĂąchĂ© la peur s’emparant d’elle, la panique la tuant, la peur dĂ©vorant chaque partie de son ĂȘtre la forçant Ă  ressentir cette douleur. Il mettait longtemps Ă  rĂ©agir, trop longtemps. C’était foutu, perdu. Elle Ă©tait morte. Morte. C’en Ă©tait fini. Elle avait mal, elle avait peur. Bam ! La rĂ©action venait. Soudainement, brutalement, violement, plus de contact mon dieu, tu me manques dĂ©jĂ  et il s’exclamait trop fort quasiment proche du cri. Elle venait de dire qu’elle hĂ©bergeait son dealer. Il n’avait pas entendu ou quoi ? S’étant reculĂ©e, sans mĂȘme vraiment savoir pourquoi mĂȘme si elle se doutait que la peur y Ă©tait pour grand chose, la blonde acquiesça une premiĂšre fois tentant dĂšs lors de se justifier sans rĂ©flĂ©chir et sans plus n’est pas souvent lĂ  mais il avait besoin d’un
Elle parlait dans le vide et s’en rendit compte lorsqu’il sursauta quittant alors le lit en ajoutant autre chose. Elle devait se taire maintenant, c’était mille fois mieux et puis, de toute Ă©vidence, il ne l’écoutait pas, trop pris dans sa colĂšre, trop pris dans ce qu’il rĂ©alisait. La voix de Bambi la poussa Ă  sursauter alors. Elle ramenait ses genoux contre sa poitrine. Soudainement, la blondinette dĂ©sirait mettre ses mains sur ses oreilles et hurler trĂšs fort pour ne plus l’entendre, pour ne plus entendre ces mots qui l’écorchait Ă  vif, cette colĂšre et cette dĂ©ception qu’elle percevait. Elle avait mal, tellement mal. Pourquoi subir cela maintenant alors qu’ils pourraient ĂȘtre tranquillement dans le lit tous les deux et parfaitement serein ? Quelle idĂ©e avait-elle eut de parler de Brian. Certes, elle espĂ©rait dĂ©vier le sujet et c’était bel et bien chose faite mais maintenant elle s’était foutue dans une merde encore plus atroce. Peut-ĂȘtre aurait-elle mieux fait de se taire et de continuer, non pas Ă  mentir, mais Ă  simplement masquer la vĂ©ritĂ©. Peut-ĂȘtre mais elle n’avait pĂ»t s’y rĂ©soudre trop dĂ©sireuse de dire la vĂ©ritĂ© et de le dĂ©tourner d’autres idĂ©es. Stupide petite idiote. Elle qui ne voulait pas lui faire de mal, voilĂ  qu’elle le poussait Ă  s’énerver et Ă  s’inquiĂ©ter aussi d’autant plus qu’elle devait, sans aucun doute, le dĂ©cevoir. Elle en avait l’impression, elle le ressentait. A tort ou Ă  raison. Levant le regard de la couverture qu’elle Ă©tait en train de malmener sous l’énervement, la jeune fille l’observa un instant avant de vite baisser les yeux se reconcentrant sur la destruction de la couverture. C’était juste pour s’occuper, pour ne pas s’énerver, surtout pas contre lui. Elle n’en sentait pas la force mais n’en avait pas l’envie non plus. Lentement, la jeune fille reprit conscience de la rĂ©alitĂ© alors que la voix de son cher et tendre rĂ©sonnait Ă  nouveau, trop diffĂ©rente des accents qu’elle aimait entendre. Avait-elle aussi ? Qu’attendait-il pour finir ? La blonde avait follement envie de lui rĂ©pondre et de lui demander la suite mais elle se taisait simplement en restant concentrĂ©e sur la couverture. Couchait-elle avec lui ? Il Ă©tait passĂ© d’un passĂ© comme si cela remontait Ă  longtemps au prĂ©sent comme si c’était actuel. Le flou se faisait dĂšs lors dans l’esprit de la demoiselle qui ne savait dĂ©jĂ  plus Ă  quelle question elle devait rĂ©pondre. Enfin, en un sens, la rĂ©ponse Ă©tait la mĂȘme pour les deux questions et c’est pourquoi la blonde prĂ©fĂ©ra rester silencieuse. La derniĂšre fois qu’elle avait couchĂ©e avec Brian devait remonter Ă  moins d’une semaine trĂšs facilement mais c’était parfois mieux de taire la vĂ©ritĂ©. Oui, c’était mieux de ne rien dire. Au moins pour le moment parce qu’elle ne s’en sentait pas la force. Elle n’avait pas le courage d’affronter une autre attaque, un autre combat. Une autre Ă©niĂšme dispute. Elle voulait le silence et la tranquillitĂ©. Va t’en si tu veux juste crier et t’en prendre Ă  moi. Va t’en si tu n’es lĂ  que pour ça. D’autres le font dĂ©jĂ  trop souvent. » Les mots se formaient dans sa gorge mais demeuraient silencieux. Elle croisait le regard de son bien aimĂ© et un frisson la glaça lorsqu’elle vit la vĂ©ritĂ©. Il tuerait son colocataire, elle le sentait, elle le voyait. Il le tuerait purement et simplement. Bon, de toute façon, il y avait une trop faible probabilitĂ© que lui et Brian se rencontrent donc c’était rĂ©glĂ©. Pour le moment au moins. Soudain, il employa un certain genre de vocabulaire qu’elle ne lui avait jamais entendu. Baiser », depuis quand disait-il cela comme ça ? Ou, peut-ĂȘtre, n’employait-il ce vocabulaire que parce qu’il parlait de Brian. Oui, c’était certainement ça. Il lança alors une question, contrastant avec son ton menaçant pour devenir plus inquiet comme s’il s’attendait au pire. Se laissait-elle baiser contre de la drogue ? Ainsi, cette pensĂ©e avait traversĂ© l’esprit de Bambi. La trouvait-il dĂ©sespĂ©rĂ©e et droguĂ©e Ă  ce point ? Pensait-il qu’elle avait si peu d’honneur aprĂšs tout ce qui s’était passĂ© entre eux ? Un frisson la glaça tandis qu’elle ne savait plus que penser de tout cela. Le brouillard ne cessait de s’accentuer et de la pousser Ă  douter alors qu’elle rĂ©pliquait violement et fortement pour bien se faire ne suis pas non plus une dĂ©sespĂ©rĂ©e !C’était froid et mĂ©chant car jamais elle n’aurait pensĂ© que cette idĂ©e ait pĂ»t traverser l’esprit de celui qu’elle aimait. Elle n’aurait jamais pensĂ© qu’il puisse la prendre pour aussi faible, comme si elle pensait que son corps n’était qu’un morceau de viande qu’elle pouvait utiliser pour avoir ce qu’elle voulait. Elle avait de l’argent et, quand bien mĂȘme elle n’en aurait pas, la demoiselle ne s’amuserait pas Ă  jouer la pute pour obtenir de la drogue. Non, elle aimait avoir le pouvoir et ce n’était pas comme cela qu’elle l’aurait. C’était si stupide d’oser penser cela qu’elle en Ă©tait déçue. Pas de lui non. Déçue d’elle-mĂȘme et de cette image qu’elle semblait lui renvoyer. Il faisait les cents pas, elle restait immobile. Il lui faisait dos, elle le regardait en face. Sa voix brisa Ă  nouveau le silence tendu et terrifiant qui Ă©tait trop prĂ©sent. C’était pour cela qu’elle ne voulait pas qu’il retourne dans la salle de bain parce qu’elle avait le parfait matĂ©riel pour jouer au dealer et Ă  la droguĂ©e. MalgrĂ© elle, la jeune fille laissa un rire passer entre ses lĂšvres. Un rire amer et pourtant trop sincĂšre, trop rĂ©el. C’était encore plus stupide. Il devenait parano. Et, pourtant, quand bien mĂȘme elle savait cela, une vague de colĂšre la traversa. Il n’était pas content du tout et continuait de piĂ©tiner sur place alors qu’il se retournait d’un coup vers elle la poussant Ă  sursauter Ă  nouveau et Ă  reculer encore plus. Elle se cogna la tĂȘte contre le rebord de son lit mais n’y fit mĂȘme pas attention se concentrant sur ce qu’il disait. Savait-elle ce qu’elle risquait Ă  jouer avec ça ? Se retenant de rĂ©pliquer, elle continua d’écouter sagement. Il n’allait pas lui faire la morale sur la destruction de sa santĂ© mais si elle continuait Ă  l’hĂ©berger tiens il ne disait mĂȘme pas son prĂ©nom, marque de mĂ©pris et de profiter des avantages qu’offrait le fait d’avoir un dealer chez soi, elle allait tourner mal, se laisser entraĂźner dans le trip de Brian. Un mauvais trip, elle ne pouvait pas faire ça. Ça risquait de la mener dans une tombe ou pire en prison. Elle secouait la tĂȘte comme une bĂȘte enragĂ©e refusant d’entendre ce qu’il disait, refusant d’accepter ce qu’il disait. Le pire fut lorsqu’il parla de son pĂšre. Son pĂšre Ă©tait un monstre et lĂ  bas les gens Ă©taient pires et ce n’était pas sa place. Il n’avait pas le droit de parler de son pĂšre, personne n’en avait le droit. Personne hormis elle, personne hormis son pĂšre lui-mĂȘme. Sous la colĂšre, la blonde s’était levĂ©e, tanguant un instant, et venait de renverser la table de nuit avant de se rasseoir presque aussitĂŽt sur son lit parce qu’elle ne tenait pas debout, tremblante de colĂšre. Il pleurait, tendre instant, attendrissement faible mais profond qui remuait tout son corps, tout son cƓur. Elle n’aimait pas ça du tout et une larme silencieuse passa sur sa joue, marque de cette douleur interne, de cette peur sourde de le blesser. Il venait se rasseoir prĂšs d’elle et, malgrĂ© elle, elle reculait encore comme si elle voulait juste s’éloigner de lui, comme si elle avait peur qu’il s’énerve encore et qu’elle en fasse les frais. Stupide idĂ©e et elle le ressentit sitĂŽt qu’il prit la parole. Il l’aimait. Attendrie un instant, elle eut la folle envie de venir dans les bras de son chĂ©ri Oh mon dieu ! ça y est, elle a avouĂ© ĂȘtre en couple avec, enfin d’une certaine façon. Il y avait Ă©tĂ© en prison et ça n’était pas la joie. C’était triste et ça puait la mort. Il ne voulait pas qu’il lui arrive du mal. Un nouveau rire amer fut lancĂ© par la demoiselle qui se levait du lit et se rendait Ă  la place que Bambi avait occupĂ©e. C’était elle qui lui tournait le dos, elle qui marchait de long en large alors qu’elle rĂ©pondait enfin Ă  sa tirade avec toute la froideur et la colĂšre qu’elle avait jusqu’alors contenue ne voulant guĂšre le sais ce que je risque en jouant Ă  ça et c’est justement ce que je cherche !!! Je vais toujours plus loin dans le mĂȘme but, dans la mĂȘme idĂ©e. J’ai parfaitement conscience des risques que je prends ou de ce qui peut m’arriver. Je n’agis pas comme une petite sotte inconsciente. C’était mĂ©chant, encore et toujours. C’était froid. C’était Ă©loignĂ© comme si tout le climat avait changĂ©, comme si tout avait changĂ© en vĂ©ritĂ©. C’était la seconde dispute enfin si on pouvait appeler cela comme ça qu’ils avaient ce soir, cette nuit si bien que la jeune fille Ă©tait en train de se demander si ce n’était pas mieux qu’elle reste Ă  l’écart de lui parce qu’elle souffrait dĂ©jĂ . Pourtant, sans plus rĂ©flĂ©chir, sans plus attendre, elle hurlait alors. Je tourne dĂ©jĂ  mal !!! Elle pleurait elle aussi maintenant, sans comprendre pourquoi les larmes dĂ©valaient ses joues trop vite tandis qu’elle continuait de parler malgrĂ© les sanglots qui s’emparait d’elle. Je suis dĂ©jĂ  dans un mauvais trip et c’est quotidien ! La drogue et toutes ces autres merdes ça le stoppe quelques heures au moins, ça l’empĂȘche de me dĂ©truire. Une justification comme une autre sauf que ce n’était aucunement une excuse et, Ă©tant donnĂ© qu’il avait fouillĂ© son appartement, il devait dĂ©jĂ  le savoir alors elle n’avait pas besoin de se justifier plus sur cela. A bout de souffle, la blonde lĂącha alors comme pour le rassurer un tant soit peu. Ils ne me mettront pas en prison pas avec le passĂ© connu que j’ai, non ! Ils m’enfermeront plutĂŽt dans un hĂŽpital psychiatrique, Ă  ce qui parait je devrais y ĂȘtre depuis de nombreuses annĂ©es dĂ©jĂ . Je parie que lĂ -bas c’est encore pire que la prison. Mais, tu n’as pas Ă  t’en faire, je ne les laisserais pas m’enfermer jamais !!DĂ©terminĂ©e comme jamais dans cette derniĂšre phrase, la blonde donna un coup de pied contre le mur. Aie, aie, aie !! Stupide idĂ©e une nouvelle fois et elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-mĂȘme sur le coup, juste elle. Quelle affreuse idĂ©e. Cependant, cette colĂšre et cette souffrance qui montaient en elle avaient besoin d’ĂȘtre canalisĂ©es et c’était le seul moyen qu’elle avait trouvĂ© pour. Soupirant, elle passa une main dans ses cheveux, se dĂ©coiffant sans y faire attention. Ses doigts tremblaient, beaucoup trop, beaucoup trop vite et beaucoup trop fort. Ça lui en faisait mal parce qu’elle avait l’impression de crever sur place, de se dĂ©composer. Et cette douleur interne Ă©tait pire que tout. Secouant les mains, elle se rendit compte que ça ne changeait rien. Hop, direction l’armoire qu’elle ouvrit en moins de deux avant d’en sortir un joint et un briquet. Avec de nombreuses difficultĂ©s, la jeune fille parvint tout de mĂȘme Ă  allumer son bien qu’elle plaça vite entre ses lĂšvres tirant trop vite dessus comme si cela pouvait l’aider ou la calmer mĂȘme si ça ne semblait pas marcher. Marchant Ă  nouveau de long en large, la blonde essuya ses larmes du revers de la main. Le vertige l’a reprenait en marchant ainsi, en tournant de cette façon. Elle allait tomber, glisser, mourir. Elle avait peur. Peur de le perdre encore et encore. Peur qu’aprĂšs tous les mots qu’elle venait de prononcer, il ne veuille plus d’elle. Peur qu’il l’abandonne. Peur, trop peur. Simple petite victime. Petit pion dont il pouvait faire ce qu’il voulait. S’arrĂȘtant soudainement, Lena demeura de dos alors qu’elle lançait Ă  voix ma vie a toujours Ă©tĂ© ce mauvais trip !! Les cauchemars, les hallucinations, les situations dangereuses, l’hĂŽpital
 Tout le temps !! Alors pour ne pas qu’il m’arrive du mal, c’est dĂ©jĂ  trop tard. J’en suis au stade oĂč je me demande plutĂŽt quand est-ce que le mal que je subis me tuera. Oh, oh. Erreur. Ce qu’elle venait de dire ne ferait que grandir l’inquiĂ©tude de son amour. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Et, pourtant, voilĂ  qu’elle venait de faire une longue tirade dans laquelle elle pouvait lui donner plus d’inquiĂ©tude et lui faire du mal en raison du ton et des mots qu’elle employait. VoilĂ  que maintenant la culpabilitĂ© se mettait en place. A croire que c’était vraiment la fĂȘte. Tirant encore deux ou trois fois sur son joint, la blonde finit par l’écraser dans un des cendriers de la piĂšce. Il y en avait un peu partout dans toute la piĂšce car, aprĂšs tout, Lena en installait toujours des nouveaux vu qu’elle en avait marre de les changer de place ou de se dĂ©placer. Se dĂ©testant, se culpabilisant, la rebelle revenait vers son ĂȘtre aimĂ© lentement comme si elle Ă©tait une coupable et qu’il risquait de vouloir la punir. TĂȘte baissĂ©e, mains jointes, allure lente. Oui, rĂ©ellement comme une coupable. Doucement. Il ne rĂ©agissait pas. Elle s’asseyait Ă  cĂŽtĂ© de lui et hĂ©sitait. Ses doigts tremblaient beaucoup trop et elle n’osait pas le toucher, elle n’osait rien faire et rien dire. Pourtant, elle ne pourrait pas rester Ă©ternellement immobile. A quoi cela servirait ? Sans plus attendre, la demoiselle glissa ses doigts sous le menton de Bambi avant de tourner le visage de son cher et tendre vers elle. Esquissant un sourire se voulant rassurant et doux, Lena s’approchait doucement du visage de son amour, de son unique amour comme si elle avait peur qu’il la rejette. Tout Ă©tait possible. DĂ©posant un baiser sur chaque joue de son ange, Lena vint ensuite s’emparer des lĂšvres du trentenaire. Un baiser passionnĂ© et pourtant si proche du dĂ©sespoir comme si elle avait peur de le perdre. Ça la rongeait toute entiĂšre. Les lĂšvres de la blonde glissĂšrent jusqu’à l’oreille de son ange oĂč elle t’aime
 Je t’aime tellement
 S’il te plaĂźt, ne parlons plus de cela, oublions celaLa jeune rebelle mordilla le lobe de l’oreille de Bambi avant de faire le chemin en sens inverse. Elle dĂ©posa divers baiser sur le visage de Bambi. Sa joue, sa mĂąchoire, son menton avant de venir Ă  nouveau s’emparer des lĂšvres de son bien aimĂ© tandis qu’elle s’allongeait sur le lit l’entraĂźnant avec elle. Juste oublier tout cela, rester juste ensemble. Unis et heureux. Juste eux deux...C’est toi et moi contre le monde. Quant tu me dis que tu m’aimes, tu me fais une promesse
Mais je suis que tu finiras par partir et je me retrouvais alors seule Ă  nouveau avec pour seul ami ces dĂ©mons qui m’habitent jours et m’abandonne pas, ne me pousse pas dans le feu, ne me laisse pas seule
Tiens ta promesse
 Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Mer 18 Jan - 017 Il aurait pu en rester lĂ . Ne rien dire, se taire comme il savait le faire lorsqu'il le devait, lorsqu'il rĂ©flĂ©chissait avant de n'ouvrir la bouche et de laisser filer des paroles non rĂ©flĂ©chies. Comme il avait fini par le faire pendant ses longues annĂ©es de prison, des annĂ©es de bouche close. A qui aurait-il parlĂ© ? Personne ne venait le voir, du moins presque personne. Il n'en pouvait plus de proclamer son innocence, et il n'avait que faire qu'on le juge stupide d'avoir acceptĂ© de rentrer dans le jeu de bandits sans scrupules. Il s'Ă©tait senti souillĂ©, et il avait abandonnĂ© le fait de montrer son innocence. Un monstre aux yeus de l'humanitĂ©, un monstre aux yeux de lui-mĂȘme, et cela non pour les mĂȘmes raisons. Bambi savait ce qui faisait de lui rĂ©ellement un monstre, et ce n'Ă©tait certainement pas ce viol imaginaire, cette invention sortant de la bouche d'une jeune femme sans scrupules ou dĂ©sespĂ©rĂ©e d'attirer un jour l'attention sur sa pauvre petite vie minable. Mais il ne valait pas mieux que cela. Non, et il le comprenait. VoilĂ  ce qui l'avait pousser Ă  traĂźner ses passions dans le plus profond de son cƓur, de sa mĂ©moire, de son Ăąme. Regarder Lena, la voir avec les yeux de l'amour, il n'avait pu l'oser, jusqu'Ă  ce que cette sensation de mourir loin d'elle ne devienne trop grande. Dans ce bar, quelques heures auparavant, il s'en Ă©tait rendu compte, l'observant se mouvoir. Elle Ă©tait cette flamme qui le poussait Ă  vivre, Ă  respirer, Ă  manger chaque jour et Ă  se lever en souriant chaque matin. Il l'aimait. Il l'aimait tant. Tellement. Il l'avait toujours su, dĂšs leur premiĂšre nuit dans les bras l'un de l'autre, mais il avait prĂ©fĂ©rĂ© tenter de l'oublier, et ce afin de ne pas la dĂ©truire, de ne pas la blesser. Et elle Ă©tait jeune....Si jeune. Il se faisait vieux. Cinq annĂ©es plus tĂŽt, son avocat l'avait vu, il avait vu son innocence et sa sentimentalitĂ©. Il l'avait compris. Bien compris. Il le savait, il le connaissait, ce jeune homme aux yeux clairs qu'il avait su encadrer et rĂ©conforter comme il le pouvait depuis son adolescence. Mr Rainsley avait Ă©tĂ© un vĂ©ritable pĂšre, le pĂšre qu'il n'avait jamais eu, et qu'il n'Ă©tait pas parvenu Ă  connaĂźtre dans sa famille d'accueil. Jamais il ne s'Ă©tait senti chez lui. Sauf dans le bureau de son avocat et tuteur. Mais ce fait n'avait aucunement permis Ă  notre jeune homme de bouger, de retrouver la foi et d'aller vers l'avant, avec cette force de battant qu'il avait toujours possĂ©der et qu'il avait brandit de nombreuses fois durant son adolescence, dans la fougue de la pleine jeunesse, de la sortie de l'enfance. Baisser les bras. Baisser les bras et attendre ce que l'avenir pourrait bien lui rĂ©server. S'asseoir sur ce lit de prison, jeter un Ɠil inattentif vers la porte close et si intimidante, enfiler sa combinaison orange, ignorer son codĂ©tenu d'un geste de la main et soupirer. Des yeux sans espoir. Un regard vague. Une lueur bien loin d'ĂȘtre brĂ»lante, ardente comme les feux des volcans, plutĂŽt proche de la plus froide des glaces de la planĂšte. On ne jugeait jamais deux fois, surtout les innocents. Il aurait pu continuer de battre du poing contre la table de la vie, de se dĂ©truire les cordes vocales, mĂȘme face Ă  son propre Ă©cho, mais les interlocuteurs ne seraient pas lĂ . Personne ne serait lĂ . Bambi ne pouvait plus que regarder les annĂ©es dĂ©filer et attendre. Se complaire dans la solitude qu'il avait finit par accepter, mĂȘme si son codĂ©tenu avait Ă©tĂ© un point central dans sa force et dans son monde, cette pointe de vie dans la mort. EspĂ©rer qu'il serait encore vivant lorsqu'il sortirait de ce lieu clos. Et encore, que serait-il devenu ? Heureusement, la victime-mĂȘme, l'accusatrice qui l'avait fourrĂ© lĂ  pour bien plus longtemps qu'il ne l'aurait dĂ», a dĂ©cidĂ© de retirer sa plainte. Ce que le destin pouvait bien ĂȘtre hilarant des fois, Ă  nous jouer des tours, comme s'il aimait nous faire souffrir, nous pousser Ă  bout. Il doit y avoir quelque chose derriĂšre ce mystĂšre des Moires, qui, l'oeil Ă©tincelant, rient de voir les mortels crouler sous la douleur. Elles dĂ©cident parfois de les faire rebondir, mais cela certainement dans l'unique but de mieux les descendre alors qu'ils dĂ©ploient enfin leurs ailes. Bambi n'y croyait pas. Ou n'y croyait plus. Le bonheur Ă©ternel, cela ne peut exister. Et pourtant, il en avait trĂšs envie. Tellement. Il avait trĂšs envie qu'auprĂšs de Lena, la vie devienne Ă©ternelle, longue, pleine de rĂ©pits et de sourires, de baisers et de caresses. Une vie des plus heureuses. Un bonheur sans fin malgrĂ© chacune des peines et des douleurs que le couple pourrait rencontrer -Oui, il s'agissait Ă  prĂ©sent d'un couple plus ou moins de maniĂšre officielle. Ce mĂȘme bonheur auquel il ne croyait plus. Mais quelque chose en lui brillait encore, une lueur intense qui, malgrĂ© ses tentatives, se refusait Ă  s'Ă©teindre. Et dĂšs que le trentenaire posait son regard azurĂ© sur la belle et charmante Lena, il le ressentait encore plus fortement, comme si cette force surnaturelle devenait soudainement encore plus scintillante, plus luisante, voire aveuglante. Mais il avait bougĂ©, il avait mĂȘme fini par crier. Oh le silence, ce que le silence pouvait manquer en cet instant. Un peu de rĂ©pit dans ce monde oĂč le bruit envahissait sans cesse nos tympans. Un peu de calme dans ce cauchemar de dĂ©nigrement et d'anxiĂ©tĂ©, dans cette tourmente de hurlements incessants. Mais rien n'avait pu y faire. Il aurait pu se baisser tout contre elle, l'embrasser langoureusement et lui souffler dans le creux de l'oreille que ce n'Ă©tait pas grave, qu'il n'y avait rien de mal dans le fait d'hĂ©berger quelqu'un ou mĂȘme de partager sa couche. Mais voilĂ , les sentiments Ă©taient trop prĂ©sents et bien trop puissants. Il ne pouvait accepter de l'imaginer vivre avec celui qui, consciemment ou inconsciemment, Ă©tait son plus grand bourreau. Un bourreau voulu et acceptĂ©, mais un bourreau tout de mĂȘme. Il avait fini par Ă©clater, par briser le contact si doux qui les rĂ©unissait jusqu'Ă  prĂ©sent. Pauvre fou ! Il l'aimait et il osait l'insulter. Car, qu'Ă©tait-ce donc que ses cris, si ce n'Ă©tait de vĂ©ritables injures ? Il avait osĂ© croire que la demoiselle pouvait Ă©changer son corps contre de la drogue, contre une minable petite dose. Il avait eu peur de le penser, il avait eu peur de le demander, mais il y avait pensĂ©, et il l'avait demandĂ©. Il avait osĂ© croire qu'elle pouvait bien le faire, donner ce petits corps si formidable Ă  cet...cet enfoirĂ©, il n'y avait pas d'autre mot pour qualifier ce Brian. Ce corps qu'il aimait tant... Il avait osĂ© le croire souillĂ© par... la prostitution. Oui c'Ă©tait cela. Autant qu'il la traite de pute, cela aurait Ă©tĂ© plus vite. Mais jamais il n'aurait pu utiliser un mot tel que celui-ci pour la dĂ©signer. Elle Ă©tait son cƓur, son ange, son amour. Il la respectait. Plus que tout. Il avait honte, honte de lui. Elle lui rĂ©pondit. Elle n'Ă©tait tout de mĂȘme pas dĂ©sespĂ©rĂ©e, qu'elle disait. Certes. Elle ne l'Ă©tait pas et l'Ă©tait en mĂȘme temps. Il le sentait. Toujours Ă  cause de cette liaison si forte, si belle, si intense entre eux, entre leurs Ăąmes, qui leur permettait de comprendre ce que l'autre pouvait bien ressentir. Et Ă  cet instant, dans l'esprit de Lena, il comprit qu'elle ressentait une lourde dĂ©ception. Mais il ne pouvait percevoir si c'Ă©tait Ă  son Ă©gard ou vis-Ă -vis d'elle-mĂȘme. Mais, dans tous les cas, il s'en mordait les doigts. Il aurait dĂ» ĂȘtre plus tendre, plus attentif. Il aurait dĂ» cacher sa jalousie et parler plus calmement. N'Ă©tait-il pas lĂ  pour la rassurer, la protĂ©ger ? Un peu tout de mĂȘme ! Et lĂ , il faisait exactement le contraire ! Au lieu de l'Ă©couter et de la conseiller fermement, il faisait prĂŽner ses idĂ©es et ses rĂ©flexions au premier plan ! Lena avait beau ne pas vouloir paraĂźtre une Ăąme faible et fĂ©brile, mais elle Ă©tait fragile. Si fragile. Et sa coquille venait d'exploser car elle se leva d'un coup. D'un coup flagrant. Il sentait la colĂšre monter en elle, et venir traverser la moindre parcelle de son corps, alors qu'il levait un regard dĂ©sespĂ©rĂ© vers elle. La colĂšre avait Ă©tĂ© remplacĂ©e par une tristesse et une inquiĂ©tude grandissante en ce qui le concernait. Mais pour son interlocutrice, ce n'Ă©tait visiblement que le dĂ©but. Une deuxiĂšme dispute dans la soirĂ©e, cela en faisait de trop. Lena ouvrit la bouche, elle commença Ă  crier. A crier fortement. Elle ne s'en rendait peut-ĂȘtre pas compte, mais elle Ă©tait froide, elle Ă©tait si subitement tellement Ă©loignĂ©e de lui. Bambi avait l'impression qu'elle parlait Ă  un Ă©tranger, ou pire encore, Ă  quelqu'un qui lui voulait du mal. Il l'avait dĂ©jĂ  remarquĂ© Ă  la maniĂšre dont elle s'Ă©tait Ă©cartĂ©, comme si elle avait pensĂ© qu'il voulait lui faire du mal. La frapper. Quelle idĂ©e ! Il ne l'aurait jamais touchĂ©e que dans l'unique but de la caresser. Avait-il l'air tellement d'un monstre fou furieux lorsque la colĂšre prenait possession de son ĂȘtre ? Que voyait-elle en lui ? Il aurait aimĂ© qu'elle le lui dise, qu'elle rĂ©torque Ă  ce propos, mais elle ne fit que rĂ©pondre Ă  ce qu'il avait avancĂ© plus tĂŽt. Et c'Ă©tait absolument machiavĂ©lique dans le sens que Bambi se sentit soudainement littĂ©ralement Ă©crasĂ©, telle une pauvre petite larve. Plus elle se lançait dans ses aveux, plus il se sentait comme un petit ĂȘtre dĂ©bile que l'on pouvait Ă©craser d'un simple coup de pied, piĂ©tiner comme s'il n'existait mĂȘme pas. C'Ă©tait la seule sensation alors que son visage prenait une toute autre couleur. La pĂąleur envahissait le moindre de ses traits et ses pommettes plutĂŽt Ă©clatantes devinrent comme fades, perdant l'Ă©clat naturel de son teint. Pauvre petit animal. Il avait agressĂ© et il se sentait agressĂ©. Mais ce n'Ă©tait pas vraiment la façon dont Lena le traitait Ă  prĂ©sent avec cette immense froideur qui le blessait le plus, mais c'Ă©tait ses paroles. Au fur et Ă  mesure qu'elle dĂ©versait les mots avec vĂ©hĂ©mence, il comprit des choses qu'il aurait prĂ©fĂ©rĂ© ne jamais savoir. Lena n'Ă©tait en fait que prise dans un plongeon long et lent vers le suicide. Un suicide dĂ©cidĂ© depuis longtemps, mais mis en Ɠuvre de façon Ă  ne pas ĂȘtre aussi brutale que ce qu'il aurait pu ĂȘtre. Une mort lente avec agonie. Elle s'infligeait cette souffrance, elle avait dĂ©cidĂ© de l'infliger. Ainsi, la premiĂšre fois qu'elle avait pris de la drogue, ce n'Ă©tait pas pour le fun, comme la plupart des nouveaux consommateurs, ou pour tester de nouvelles impressions, mais bien dans l'optique d'en devenir dĂ©pendante et d'en mourir. Cependant, elle se laissait le temps de vivre. N'Ă©tait-ce pas la preuve qu'elle tenait un tant soit peu Ă  sa vie, aussi pitoyable et triste puisse-t-elle ĂȘtre ? Bambi, alors qu'il souffrait d'entendre tant de dĂ©sespoir dans les mots de sa chĂšre et tendre, il ne put s'empĂȘcher de se sentir des ailes dans le dos. Il comprenait Ă  prĂ©sent pourquoi et comment il avait pu se retrouver sur la route de vie de la demoiselle, pourquoi il Ă©tait parvenu Ă  lui avouer son amour ainsi que le moindre instant de sa vie. Il Ă©tait lĂ  pour lui montrer qu'elle devait vivre, qu'elle ne devait pas attendre de se laisser encore et encore entraĂźner dans ce mauvais trip. Il se devait de le lui faire comprendre. Il devait devenir le tremplin auquel elle tiendrait pour finalement comprendre qu'elle avait une vie en dehors de celle de son pĂšre, qu'elle n'Ă©tait pas ce monstre qu'elle imaginait, que le goĂ»t du sang et de la violence ne se transmettait pas de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Ce n'Ă©tait pas fut dans un tendre mouvement, malgrĂ© la colĂšre qu'il pouvait lire dans les yeux de son interlocutrice qu'il se tenta Ă  souffler quelques mots Lena, je...Je suis... » DĂ©solĂ© de t'avoir hurlĂ© dessus. VoilĂ  ce qu'il voulait dire. Et il n'y parvenait mĂȘme pas. Les mots restaient enfermĂ©s dans la prison buccale que reprĂ©sentait sa propre gorge. Alors autant ne pas espĂ©rer pouvoir en affirmer bien plus. Et l'hĂŽpital psychiatrique. Pourquoi disait-elle cela ? Elle n'Ă©tait pas folle, non, c'Ă©tait certain. Notre brave jeune homme savait reconnaĂźtre un fou. Il en avait Ă©tĂ© un, enfant, figĂ© dans un mutisme et bafouant la moindre autoritĂ©. Lena Ă©tait saine d'esprit, il pouvait en mettre sa main Ă  couper, au feu, il pouvait le jurer devant une cour au risque de passer pour un menteur, ce qu'il ne serait pas. Elle souffrait, et elle souffrait tant qu'elle finissait par ressentir le besoin extrĂȘme et puissant de se mutiler, de se shooter. En soi, elle Ă©tait un peu comme lui. Exactement comme lui. A son humble avis, pourquoi passait-il son temps Ă  se satisfaire dans les plaisirs faciles et bestiaux ? Parce qu'il ne voyait pas d'autre voie. Il souffrait lui aussi, il souffrait d'avoir Ă©tĂ© ce qu'il avait Ă©tĂ©, d'avoir gĂąchĂ© sa vie en somme, d'en avoir fait une destinĂ©e dans bonheur. Il n'avait pas espoir qu'un jour les choses repartent Ă  zĂ©ro. A part depuis qu'il venait de rencontrer Lena. Et il espĂ©rait fortement que cela soit la mĂȘme chose de son cĂŽtĂ©. Elle Ă©tai si jeune, elle pouvait partir du bon pied, ce n'Ă©tait pas trop tard, voilĂ  bien une expression que personne n'apprĂ©cie entendre. Bambi, lorsqu'il fut condamnĂ©, avait su comprendre Ă  quelle point il aurait mieux fait de guider sa vie vers un tout autre chemin. A quel point il aurait dĂ» saisir la chance qu'on lui donnait avec sa formation de plombier et son nouveau statut. Ce chemin aurait Ă©tĂ© semĂ© d'embĂ»ches, tout comme celui qu'il avait traversĂ©, mais certainement aurait-il mieux rĂ©ussi son existence. Car il devenait lamentable. Ce n'Ă©tait qu'un alcoolique fumeur qui n'Ă©tait mĂȘme pas capable de profiter de ses talents. Il savait jouer du piano comme un virtuose et il n'en profitait guĂšre. Pourtant, il avait plaisir lorsqu'il posait ses doigts contre les touches du clavier si fines et si agrĂ©ables. Mais il n'osait pas le montrer au grand jour. C'Ă©tait son petit jardin secret oĂč seuls quelques intimes avaient eu le grand honneur et privilĂšge de pĂ©nĂ©trer. Ce n'Ă©tait pas donnĂ© Ă  tout le monde. Pour le moment, mĂȘme Lena n'en savait rien. Et notre trentenaire ne saurait dire si elle l'apprendrait un jour. Le piano Ă©tait pour lui un Ă©chappatoire sur lequel il aimait se jeter lorsqu'il se trouvait seul, lorsqu'il avait besoin de tout Ă©vacuer ou mĂȘme de surpasser sa solitude, au contraire. Pas sĂ»r qu'il n'y en ait jamais un dans les parages. Autant dire que le cher ex-dĂ©tenu n'avait pas les moyens de se procurer un tel instrument... Ce devait ĂȘtre le seul bĂ©nĂ©fice prĂ©sent dans la prison qui lui manquait parfois, voire mĂȘme souvent. Mais il Ă©tait bien trop fier pour se l'avouer. Jusqu'Ă  ce qu'il soit trop tard pour cela aussi. La vie n'est qu'une longue liste d'attente. On attend toujours quelque chose. Ce quelque chose finit par arriver et on recommence Ă  attendre autre chose. Bref, peut-ĂȘtre bien que l'on ne vit pas, mais que l'on ne fait que patienter de vivre. Trop tard. Il Ă©tait trop tard pour dire quelque chose, pour rĂ©pondre. Alors Bambi se contentait de se taire, de se figer dans le mĂȘme genre de mutisme que celui qu'il avait eu durant sa lourde enfance. Il avait posĂ© un regard sur Lena, osant enfin lui faire face de nouveau. Il avait tellement peur. Peur de la perdre. Et cette crainte ne faisait que surgir encore bien plus virulente Ă  chaque seconde, qui semblaient alors dĂ©filer Ă  une vitesse Ă©clair. Il avait envie de hurler tant il avait mal, mal au cƓur, mal partout. Et si elle ne lui pardonnait pas ? Et si elle n'acceptait pas d'aimer un homme qui se permettait de telles remarques Ă  son sujet, qui se permettait de l'aider alors qu'elle ne demandait rien ? Mais que deviendrait sa vie s'il ne pouvait ĂȘtre Ă  ses cĂŽtĂ©s ? Lena Ă©tait sa nouvelle raison de vivre ! La plus grande raison de vivre qu'il n'avait jamais croisĂ©e. Un brin d'air frais, de renouveau. C'Ă©tait la femme de sa vie. La flamme qui dansait dans ses yeux, son regard autrefois si vide. Et soudain, soudain, elle l'embrassait. D'abord cette tendresse intense dans le cou, qu'il en frĂ©mit, son cƓur prenant le temps de changer le nombre de battements qu'il Ă©mettait pas minute. Puis sur le menton, et enfin, elle se saisit de ses lĂšvres. Il se laissa mener. Il se laissa entraĂźner dans sa chute contre le lit. Ce mĂȘme lit oĂč il avait dĂ©jĂ  fait l'amour quelques temps plus tĂŽt. C'Ă©tait comme s'il Ă©tait totalement Ă  elle, un vulgaire objet, une marionnette qu'elle menait Ă  la baguette. Il aurait dĂ» la repousser peut-ĂȘtre, afin de continuer la discussion, afin de lui dire plus clairement ce qu'il pensait de la situation et comment ils pourraient tous deux la rĂ©gler. Il n'allait pas laisser passer le fait que sa copine couche avec un dealer....Surtout s'il lui prenait un jour l'envie de recommencer. Mais pas ce soir. Cette soirĂ©e Ă©tait la leur. Ils avaient tous deux attendu de pouvoir pleinement profiter de la peau de l'autre, de la chaleur de l'autre. C'Ă©tait ce dont ils rĂȘvaient depuis des jours dans leurs rĂȘves les plus fous et les plus intimes. Il ne pouvait pas se permette de gĂącher ce moment. Pas maintenant. Pour elle, pour Lena. Elle ne voulait mĂȘme plus ses fichus mĂ©dicaments qui Ă©taient la cause premiĂšre de leur nouvelle dispute... Elle ne voulait plus que lui. Et lui, il ne voulait plus qu'elle. Autant remettre au lendemain les choses les plus fĂącheuses. Je suis d'accord, mon ange...Ne parlons plus des choses qui fĂąchent...Je ...Je m'excuse de m'ĂȘtre emportĂ©...Je...Je crois que je t'aime tellementt que je suis totalement jaloux, ça me rend stupide. je....je ...» finit-il par dĂ©clarer entre deux baisers. Puis il s'empara avidement des lĂšvres de la demoiselle, laissant ses mains vagabonder sur son corps. plus un mot, pas la peine de continuer et de lui dire qu'il avait Ă©tĂ© blessĂ© par ce que la jeune femme lui avait lancĂ©. Celles-ci remontaient le long du torse de la jeune femme, avant de ne se faufiler sous sa chemise. Ces bouts de tissu qui sĂ©parait leur peau l'une de l'autre. Leurs souffles se mĂȘlaient alors que Bambi continuait dans son Ă©lan. Mais soudain, quelque chose le retĂźnt. Et si... Et si ce n'Ă©tait pas ce que sa belle dĂ©sirait lĂ , dĂšs Ă  prĂ©sent ? Lui, il le voulait, mais peut-ĂȘtre qu'elle ne se lançait Ă  l'eau simplement pour ne pas le perdre, pour ne pas que leur belle histoire s'arrĂȘte avant de n'avoir pu totalement commencĂ©. Elle devait trĂšs certainement possĂ©der la mĂȘme crainte que la sienne... Et pourtant. Il l'aimait tant. Il cessa soudain ses caresses, mais resta allongĂ© auprĂšs de Lena, la regardant droit dans les yeux. Un air tendre s'affichant sur son visage, alors qu'ils Ă©taient Ă  quelques millimĂštres des lĂšvres de son Ăąme sƓur. C'est...C'est vraiment ce que tu veux ? Tu veux...de moi?»Il ne voulait pas la forcer. Il voulait qu'elle l'aime autant qu'il l'aime. S'il-te-plaĂźt, mon amour, dis oui. Dis-moi oui et je serais Ă  toi pour la nuit, mais aussi pour toujours. Lena Wates Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 10/10/2010 ▌MESSAGES 4276 ▌AGE DU PERSO 23 ▌ADRESSE 5117 Rose Avenue 401, Queens ▌CÉLÉBRITÉ Emily Browning ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Mer 1 FĂ©v - 2329 Cris. Une opinion exprimĂ©e Ă  haute voix pour protester. Un hurlement qui ne laissait plus aucuns silences possibles et qui entraĂźnait trop de choses dans sa suite. Il criait, il hurlait, il usait sa voix si fort, si agressivement. Si diffĂ©remment. Il marchait en faisant ces va et viens incessants qui mettaient les nerfs de la blonde encore plus Ă  cran. Elle ne savait comment rĂ©agir au dĂ©part, elle ne savait comment se comporter. Se mĂȘler corps et Ăąme dans la dispute ou au contraire relativiser pour Ă©viter une nouvelle crise. Il y avait dĂ©jĂ  eu cette mini-crise au bar qui finalement les avait conduits lĂ  tous les deux et la blondinette ne voulait pas qu’une nouvelle dispute Ă©clate. Elle avait la folle envie de mettre ses mains sur ses oreilles pour faire taire les cris de son amour. Elle ne le supportait pas ou peut-ĂȘtre plus. C’était trop dur Ă  subir. Ces reproches, ces insinuations, ces insultes parce qu’elle Ă©tait ce qu’elle Ă©tait. Elle avait simplement Ă©tĂ© sincĂšre parce qu’elle n’était pas une menteuse
 Enfin sauf dans de nombreux cas mais cela la concernait elle et elle seule. Elle protĂ©geait sa vie, ses secrets et son enfer. Ce n’était pas vĂ©ritablement des mensonges, c’était plutĂŽt des omissions volontaires ou des changements de sujets trop vite fait. Non, elle ne mentait pas vraiment et, mĂȘme si certains considĂ©raient qu’elle mentait, on pouvait dire que le reste du temps la jeune fille Ă©tait absolument sincĂšre. Pire encore, elle avait ce fou besoin d’ĂȘtre sincĂšre, de ne pas mentir surtout pas aux gens qu’elle Ă©tait et c’était bien souvent pourquoi elle s’attirait de nombreux ennuis ou de nombreuses disputes comme avec Bambi actuellement. A vrai dire, se ramener chez un ami avec des blessures sur le visage attirait Ă©videment des questions et elle disait la vĂ©ritĂ©, venir complĂštement dĂ©foncĂ©e et Ă  l’ouest Ă©tait la mĂȘme chose. LĂ , il n’y avait rien de tel, rien de pressant ou de vĂ©ritablement important. Il y avait juste une question qui remontait Ă  plusieurs minutes dĂ©jĂ , une question qu’elle avait laissĂ©e en suspens mais sur laquelle elle ne parvenait plus Ă  garder le silence sur cette question. Brian, Brian. Qui Ă©tait-il ? S’entendait-elle bien avec lui ? Un frisson parcourut l’échine de la blonde au rappel de ces questions qui avaient tout dĂ©clenchĂ©es Ă  cause de cette foutue erreur qu’elle avait commise en parlant de Brian. Pauvre petite sotte. Elle avait lĂąchĂ© la vĂ©ritĂ© et il avait Ă©clatĂ© purement et simplement. Mais, au lieu de se contenter de l’histoire fĂącheuse sur Brian, tout avait dĂ©rapĂ© comme s’il avait gardĂ© trop de choses en lui, trop de choses Ă  reprocher et Ă  dire le plus vite possible et le plus bruyamment possible pour que cela reste dans la mĂ©moire, ancrĂ©e dans le cƓur et que cela fasse souffrir autant que possible. Oui, la dispute avait Ă©clatĂ© encore et ne cessait de s’envenimer. Stop. Soudainement, une idĂ©e traversa l’esprit de la blonde, une angoisse en toute vĂ©ritĂ©. Et si ça n’était que ça ? Oui, si au fond, les jours Ă©taient comme ce soir, que c’était incessant et qu’ils n’y pouvaient rien du tout. Et si leur histoire, leur couple n’existait que comme ça. Quelques moments de paix et de tendresse, quelques moments purement sentimentaux et humains tandis que le reste serait beaucoup trop dĂ©lirant, trop inhumain et douloureux ? Une larme silencieuse et quasi-invisible coula sur sa joue Ă  cette pensĂ©e. Elle ne tiendrait pas longtemps si ce n’était que ça. Elle ne pourrait pas, elle n’en avait pas la force suffisante. Si tout n’était que cris, reproches et disputes, comment allaient-ils survivre ? Comment allaient-ils tenir ensemble ? Peut-ĂȘtre que le destin s’était trompĂ©, peut-ĂȘtre que le destin leur avait juste jouĂ© un mauvais tour et fait croire Ă  quelque chose de totalement faux ? Peut-ĂȘtre qu’ils n’étaient pas fait pour ĂȘtre ensemble. Tous ces sentiments n’étaient peut-ĂȘtre qu’illusoires. Une vague de doute s’empara de la belle alors qu’elle fermait les yeux comme si elle espĂ©rait que toutes ces pensĂ©es nĂ©fastes s’effacent aussi facilement. NON, NON, NON ! Elle avait envie de crier, envie d’hurler que tout Ă©tait juste sa faute, qu’elle Ă©tait nĂ©faste et que tant qu’elle le serait, les disputes demeureraient. Tout Ă©tait de sa faute, trop de sa faute. Comment s’en sortir ? Le pouvait-elle seulement ? Le pouvaient-ils ? HĂ©sitation. Questionnements. Lecture. Les cris revenaient dans son champ auditif. La colĂšre, la douleur, la souffrance, les mots, ce venin. Tout reprenait sa place vĂ©ritable, sa place d’avant ce petit arrĂȘt pour ce questionnement intĂ©rieur et cette rĂ©flexion qui Ă©tait devenue trop importante. Les cris revenaient Ă  ses oreilles en mĂȘme temps que l’atmosphĂšre de la dispute. Cette dispute stupide et pourtant existentielle, essentielle car elle devait avoir lieu. Ils ne pouvaient pas y Ă©chapper. Au dĂ©part, le sujet Ă©tait bien clair Brian et ce n’était que de la jalousie. Cela elle pouvait l’accepter et le comprendre, mĂȘme trouver cela assez mignon au fond car ça prouvait qu’il tenait vraiment Ă  elle, mais tout finissait par dĂ©raper. Trop vite, trop rĂ©ellement, trop affreusement si bien qu’elle voulait juste se couvrir les oreilles et hurler plus fort pour le faire taire. A cause de la drogue, Ă  cause de Brian, Ă  cause de toute cette vie qu’elle menait, Ă  cause de ce qu’elle Ă©tait, Ă  cause d’elle, de cette Lena qui la dĂ©finissait, qui la composait. Il insinuait des choses qui la mettait hors d’elle, des choses qu’elle n’aurait jamais cru entendre sortir de la bouche de l’ĂȘtre qu’elle aimait. Elle ne pouvait plus se contrĂŽler, elle ne pouvait plus accepter ou mĂȘme rĂ©flĂ©chir Ă  la façon dont il convenait de se comporter. Oh, non ! Il n’avait pas le droit d’aller aussi loin, il n’avait pas le droit de la faire souffrir Ă  ce point ! Elle n’avait pas hĂ©sitĂ© se jetant corps et Ăąme dans cette dispute, hurlant comme il le fallait pour se faire entendre et comprendre. Elle s’était Ă©loignĂ©e, elle Ă©tait devenue froide comme la pierre. DiffĂ©rente, tellement diffĂ©rente comme s’il n’était plus que son ennemi. AprĂšs tout, c’était ce qu’il Ă©tait devenu lorsqu’il avait osĂ© insinuer de telles insultes Ă  l’égard de la blondinette. C’en Ă©tait trop, pour elle, pour ce qu’elle Ă©tait capable d’accepter ou d’endurer. Elle se dĂ©fendait simplement et mĂȘme si cela signifiait faire souffrir ou mĂȘme encore pousser plus loin dans l’agonie, dans l’inquiĂ©tude. Faire culpabiliser car elle n’était pas la coupable de toute cette dispute. Certes, elle en Ă©tait le sujet principal mais ça n’avait guĂšre Ă©tĂ© son dĂ©sir de lancer ce dĂ©bat et de se faire du mal ainsi Ă  nu. Non, certainement pas. MalgrĂ© elle, elle se lançait. Elle devenait cette bĂȘte froide et distante, ce monstre qui sommeillait en elle et qui prenait malin plaisir Ă  faire du mal Ă  d’autres, juste pour qu’ils sachent ce que cela faisait. Elle parlait d’un sujet dangereux sans rĂ©ellement s’en rendre compte, elle avouait tellement de choses, trop de choses qu’elle aurait sans aucun doutes dĂ»t garder sous silence pour permettre Ă  Bambi de vivre en paix et de ne pas savoir ce plan qu’elle avait mis au point depuis trop longtemps si ce n’était pas depuis toujours, ce programme qu’elle suivait et dont une seule et unique issue Ă©tait possible la mort, sa mort lente. Petite idiote. Elle voulait s’enflammer, le faire culpabiliser, lui faire du mal et au final elle commettait une horrible erreur en osant avouer ces choses qu’elle gardait sous silence, ces choses beaucoup trop confidentielle. Elle avait tout programmĂ©, tout calculĂ©, mĂȘme sa propre mort. Cette agonie qu’elle s’imposait. Elle calculait chaque pilule qu’elle avalait, chaque goutte d’alcool qu’elle prenait, chaque cigarette qu’elle consommait, chaque dose de drogue qu’elle s’enfilait. Elle calculait chaque blessure qu’elle s’infligeait, chaque coupure sur sa peau avait une histoire. Elle calculait tout d’une certaine façon. Elle avait acceptĂ© de plonger dans cet enfer, dans ce dĂ©dale alors qu’elle savait parfaitement qu’elle ne s’en tirerait jamais. C’était bien le but. Se faire souffrir, mourir dans cette agonie parce que c’était tellement mieux que de mourir d’un seul coup. Elle mĂ©ritait cette souffrance car elle n’était que ce monstre, que cette horreur qui se reflĂ©tait dans le miroir. Elle devait mourir dans cette souffrance quotidienne et elle s’était lancĂ© dans ce jeu tournant incessamment la roue et attendant le moment oĂč la mort viendrait enfin la dĂ©livrer de ce jeu qui semblait sans fin. Relevant les yeux, elle prĂȘta enfin attention Ă  son interlocuteur, Ă  celui contre qui elle s’acharnait pour lui faire le mal qu’il lui avait dĂ©jĂ  fait. Pourtant, elle Ă©tait allĂ©e trop loin, tellement loin. Elle voyait l’inquiĂ©tude sur les traits de Bambi, elle voyait cette surprise et cette peur et elle s’en mordait les doigts intĂ©rieurement car elle avait lĂąchĂ© quelque chose qu’elle n’aurait jamais dĂ»t dire. Elle Ă©tait stupide, incontrĂŽlable. Les mots Ă©taient passĂ©s entre ses lĂšvres comme s’il s’agissait d’un simple venin qu’elle voulait Ă©vacuer et lancer dans la direction de son cher et tendre alors qu’elle n’aurait jamais dĂ». Monstre. Elle sursauta en entendant ce mot dans sa tĂȘte mais fut bien vite ramenĂ©e sur terre lorsque la voix de Bambi lui parvint vaguement, comme dans un immense brouillard, comme s’ils ne pouvaient plus s’atteindre et plus se comprendre. Il tentait de souffler quelques mots. Son prĂ©nom et une phrase non achevĂ©e alors elle continuait sans y prĂȘter plus d’attention, sans mĂȘme cesser son manĂšge car elle avait encore des choses Ă  dire. Elle ne finirait pas en prison mais dans un hĂŽpital psychiatrique. Elle en Ă©tait persuadĂ©e, comme si c’était Ă©crit, comme s’il s’agissait d’une vĂ©ritĂ© qu’on ne pouvait pas contourner. C’était un fait et ce n’était pas discutable. C’était comme cela et on n’y pouvait rien. Oui, elle le pensait et elle avait dĂ©jĂ  eu l’occasion de voir qu’elle Ă©tait bien la seule Ă  penser de telle chose comme si elle imaginait tout. AprĂšs tout, en ayant des hallucinations comme elle, on pouvait bien se douter qu’elle finirait par se sentir comme folle. Absolument. Totalement. Elle demeurait loin mais cessait les cris. Il restait trop silencieux. Soudainement, le silence prenait trop de place dans leur bulle, autour d’eux. Trop vide, trop silencieux, trop Ă©loignĂ©s comme si c’était dĂ©jĂ  la fin, que tout s’achevait maintenant. Et si c’était le cas ? C’est juste toi et moi et pourtant j’ai l’impression que tout s’effondre maintenant. Je me rattache Ă  ce mince filet d’espoir que tu restes ici et je tente de respirer. » Fermer les yeux, respirer, se calmer, arrĂȘter de marcher, reprendre le dessus, effacer la colĂšre, se calmer. Le dĂ©sespoir la prenait autant que la peur. Cette peur absolue et violente, beaucoup trop violente et trop rĂ©elle. Cette peur qu’elle ne pouvait guĂšre supporter. Tout avait Ă©tĂ© si vite que la blonde ne savait plus exactement comment elle en Ă©tait venue Ă  avouer tout cela et Ă  balancer tout cela en plein visage de celui qu’elle aimait. C’était comme si, soudainement, le monstre avait pris le dessus sur elle. PrĂȘt Ă  la remplacer et Ă  jouer ce rĂŽle qu’il devait jouer. PrĂȘt Ă  tout dĂ©truire et Ă  faire souffrir. PrĂȘt Ă  la faire devenir celle qu’elle devait ĂȘtre Ă  cause du sang qui coulait dans ses veines et de son programme gĂ©nĂ©tique. Elle Ă©tait comme son pĂšre et elle Ă©tait obligĂ©e de devenir ce monstre, elle n’avait pas le choix et elle ne l’avait jamais rĂ©ellement eut. Un frisson glissa sur sa peau alors qu’elle secouait la tĂȘte pour tenter d’oublier cette horreur qu’était la situation prĂ©sente. Elle venait de commettre des bĂȘtises, de trop grosses bĂȘtises. Sous la colĂšre, sous l’énervement suite aux insinuations de l’ĂȘtre qu’elle aimait, elle s’était laissĂ©e possĂ©der par ce dĂ©mon qui sommeillait en elle. Ce dĂ©mon qu’elle s’efforçait de taire ou de rendre invisible quand bien mĂȘme elle savait que c’était inutile car il reviendrait un jour ou l’autre. Ce dĂ©mon qu’elle tentait de fuir en se rapprochant sans cesse de la mort, en programmant cette lente et violente descente aux Enfers. Tout Ă©tait calculĂ©. Cette agonie Ă©tait lĂ  pour la faire mourir, certes, mais elle Ă©tait lĂ  avant tout pour la faire mourir en Ă©tant juste Lena Wates et pas Lena, la fille de son pĂšre avec ce mĂȘme monstre. Elle espĂ©rait qu’à force de pilules, d’alcool, de cigarettes, de drogues ou de coupures, elle finirait par tuer ce monstre, ce titan. Oui ce n’était qu’un espoir fou, ce n’était pas comme ça qu’elle parviendrait Ă  s’en sortir ou Ă  se dĂ©barrasser de ce qui la hantait incessamment. On lui avait dit d’aller parler avec un psychologue, d’en consulter un. On lui avait dit qu’ainsi tout irait mieux. Et, pourtant, dĂšs qu’elle s’était retrouvĂ©e en face de ce professionnel inconnu, la blondinette n’avait rien pĂ»t dire. Rien du tout. Pas un mot n’était sorti de ses lĂšvres enfin pas un mot intĂ©ressant. Oui, elle avait parlĂ© pour demander des prĂ©cisions sur le mĂ©tier aprĂšs tout, elle Ă©tudiait en psychologie, elle avait parlĂ© en questionnant le professionnel et sa propre vie avait Ă©tĂ© laissĂ©e de cĂŽtĂ©. Mais ce n’était pas ça qui importait sur le moment, ce n’était pas ce dont on parlait mĂȘme si ça revenait Ă  parler de ce qu’elle venait de dire et qu’elle aurait dĂ»t garder secret. Bambi. C’était le seul qui importait pour l’instant, le seul Ă  qui elle devait s’intĂ©resser. Le seul qu’elle risquait de perdre trop rapidement, trop facilement Ă  cause de ses propres actes et de tout ce qu’elle faisait. Elle avait pris un risque en osant trop parler, en osant trop avouĂ©. Mais cela Ă©tait-il rĂ©ellement voulu ou n’était-ce qu’un coup du destin pour leur dire qu’ils ne devaient pas ĂȘtre ensembles car chaque jour les disputes seraient lĂ , toujours plus violentes, toujours plus douloureuses. Et si c’était le cas ? S’ils n’étaient pas faits pour ĂȘtre ensemble ? S’en sortirait-elle ? Parviendrait-elle Ă  simplement le laisser partir sans chercher Ă  le retenir ? Non, bien sĂ»r que non ! DĂšs lors qu’elle avait posĂ© ses yeux sur lui, elle savait qu’elle ne pourrait jamais parvenir Ă  se passer de cet ĂȘtre que d’autres voyaient comme un simple homme sorti de prison. Elle le voyait comme la personne qu’elle aimait, l’homme parfait si l’on pouvait dire et quand bien mĂȘme il commettait des erreurs avec ces insinuations qu’il n’aurait jamais dĂ»t faire. Elle l’aimait et ne pourrait pas le laisser partir ni mĂȘme s’en sortir s’il n’était plus prĂšs d’elle. Un frisson la parcourut alors qu’elle se rendait compte de l’ampleur de la situation. Une premiĂšre dispute avait eu lieu au bar, ce bar oĂč ils s’étaient rencontrĂ©s et avaient jouĂ© au chat et Ă  la souris pendant quelques temps avant de s’abandonner l’un Ă  l’autre ici-mĂȘme. Dans cette chambre oĂč une seconde dispute Ă©clatait. C’était comme s’ils pouvaient passer un sublime moment dans un endroit et que le moment suivant serait un simple enfer. Des moments magiques au bar puis cette dispute horrible, ce corps Ă  corps dans la chambre, cette naissance de l’amour puis cette dispute. Tout partait mal, tout semblait mal partir. C’était comme si le destin tentait de dire qu’au fond ils ne devraient pas ĂȘtre ensemble tout comme le destin avait conduit Lena Ă  ĂȘtre ce qu’elle Ă©tait aujourd’hui. Pourtant, elle le voulait, elle voulait partager sa vie avec le trentenaire
 Au moins aussi longtemps qu’elle parviendrait Ă  le garder prĂšs d’elle, aussi longtemps qu’elle rĂ©ussirait Ă  se battre contre le destin, aussi longtemps qu’un seul pion resterait sur l’échiquier. Mais, tout pouvait s’arrĂȘter sans prĂ©venir et du jour au lendemain. La dispute Ă©tait lĂ , rĂ©elle, concrĂšte et violente. La souffrance apparaissait et la distance s’imposait. Et si elle venait Ă  le perdre maintenant ? Et si aprĂšs s’ĂȘtre amusĂ©e Ă  lui faire le mĂȘme mal qu’il lui avait fait, elle le perdait ? C’était fort possible, tellement trop. Son pion pouvait tomber Ă  n’importe quel moment sur le coup. La partie pouvait s’arrĂȘter et le destin pouvait gagner les sĂ©parant ainsi Ă  jamais. La jeune fille frĂ©mit Ă  cette pensĂ©e, Ă  l’idĂ©e qu’il pouvait s’en aller sans mĂȘme se retourner, la laissant lĂ  toute seule ici, dans cette chambre oĂč ils s’étaient offerts l’un Ă  l’autre, dans cette chambre oĂč ils s’étaient condamnĂ©s sans mĂȘme le savoir. Tout pouvait finir lĂ  oĂč tout avait rĂ©ellement commencĂ©. Un frisson la parcourut. Pourquoi cette dispute avait eu lieu ? Tout se passait tellement bien avant et il avait fallu que ces cris viennent tout gĂącher. La dispute risquait d’entraĂźner la fin et le dĂ©part de celui qu’elle aimait. Elle l’aurait mĂ©ritĂ© aprĂšs tout car c’était ce qu’elle avait cherchĂ© en un sens et de façon totalement inconsciente au fond. Ce n’était pas ce qu’elle voulait rĂ©ellement mais c’était ce que sa tĂȘte lui rĂ©pĂ©tait incessamment comme la poussant Ă  mettre fin Ă  tout cela, comme l’obligeant Ă  lui faire du mal pour le dĂ©truire et ainsi le faire partir car c’était la seule façon de le pousser Ă  la quitter. Le faire souffrir. Oui, elle en Ă©tait carrĂ©ment venue Ă  cela sans mĂȘme comprendre ses propres actes. Secouant la tĂȘte comme pour chasser ces pensĂ©es de sa tĂȘte, la blondinette poussa un lĂ©ger soupir d’exaspĂ©ration. Il fallait arrĂȘter de rĂ©flĂ©chir et agir pour gagner la partie, pour le garder prĂšs d’elle. Proche du dĂ©sespoir, la peur rongeant chaque partie de son ĂȘtre, la blondinette Ă©tait revenue vers lui lentement, doucement comme une coupable qui faisait ses premiers pas en terre ennemie. AprĂšs tout, elle ignorait comment il pouvait rĂ©agir aprĂšs les mots qu’elle venait de prononcer, aprĂšs le comportement qu’elle venait d’avoir parce qu’elle avait Ă©tĂ© trop loin, tellement loin qu’elle aurait mĂ©ritĂ© une bonne claque. Toujours aussi prudente, la jeune fille s’assit au cĂŽtĂ© de celui qu’elle aimait. Elle l’observa un instant comme jugeant son Ă©tat et la situation, comme calculant les risques et la façon dont elle devait se comporter. Elle devait le garder prĂšs d’elle, elle devait tout faire pour partager encore du temps aux cĂŽtĂ©s de son cher et tendre. Alors, elle se lançait sans plus rĂ©flĂ©chir, sans plus calculer. S’il ne voulait pas, il n’aurait qu’à la rejeter et elle comprendrait que le destin avait gagnĂ©. Elle s’empara des lĂšvres de celui qu’elle aimait avant de prononcer ces quelques mots Ă  l’oreille de son cher et tendre. Ne plus parler de cela, oublier cela. C’était Ă  la limite d’une supplication comme si c’était essentiel. Pour elle, pour lui, pour eux. Oublier tout par pitiĂ© et ne plus en parler. Au moins ce soir, au moins cette nuit, au moins le temps d’un instant. Puis, elle s’allongeait sur le lit l’entraĂźnant avec elle, ne quittant plus ces lĂšvres alors que le dĂ©sespoir demeurait dans le baiser qu’elle lui donnait, comme si elle avait peur qu’il disparaisse, qu’il la rejette ou qu’il s’en aille. Il Ă©tait d’accord. Mon ange »  Ça sonnait tellement bien. Ne plus parler des choses qui fĂąchent. Il s’excusait de s’ĂȘtre emportĂ©. Il l’aimait tellement qu’il Ă©tait totalement jaloux et ça le rendait stupide. Il fallait qu’elle rĂ©ponde Ă  cela comme mĂȘme. Alors, lentement, elle se mit Ă  murmurer. Tu n’es guĂšre stupide mon amour
. Et
.. Ta jalousie te rend rĂ©ellement trĂšs craquant enfin tant que ça ne part pas vers d’autres choses
C’était murmurĂ© simplement et rapidement comme si c’était un supplice de quitter les lĂšvres de son amour, comme si elle se forçait Ă  lui rĂ©pondre et Ă  quitter ce contact qu’elle avait avec lui. Oui ce n’était qu’une torture surtout Ă  cet instant oĂč tout Ă©tait trop incertain, surtout Ă  ce moment oĂč il pouvait disparaĂźtre en quelques secondes. Elle avait peur, si peur qu’elle refusait de perdre un seul instant et quitter les lĂšvres de celui qu’elle aimait Ă©tait ce genre de torture qu’elle ne pouvait pas supporter d’autant plus si c’était la derniĂšre fois qu’elle avait l’occasion de l’embrasser. Tout Ă©tait trop incertain aprĂšs ces cris et cette violence, cette souffrance et cette engueulade. Elle ne voulait pas le perdre mais, si ça devait arriver, mieux valait qu’elle soit prĂ©parĂ©e, non ? Oui, elle aurait sans doute mieux fait d’accepter de cesser de l’embrasser et de parler rapidement et pas simplement en entrecoupant sa phrase laissant du temps pour l’embrasser. Oui, elle n’avait pas tout dit Ă  la suite, elle avait pris son temps comme si elle pouvait gagner quelques secondes en plus Ă  chaque fois, comme si elle pouvait rĂ©ussir Ă  le retenir encore plus. Stupide illusion. Elle avait lancĂ© ces murmures parce qu’elle voulait rĂ©pondre, parce qu’elle dĂ©sirait lui dire cela. Ce n’était pas pour gagner du temps ou quoique ça soit qu’elle avait dit ces mots-lĂ . Certes, inconsciemment, la blonde savait parfaitement qu’elle gagnait du temps de cette façon. Elle savait qu’ainsi elle pouvait retarder l’échĂ©ance mais ce n’était pas sa motivation principale. Ces murmures Ă©taient lancĂ©s entre chaque baiser car elle refusait de quitter les lĂšvres de son cher et tendre trop longtemps de peur qu’il lui Ă©chappe, qu’il s’échappe, qu’il s’enfuit, qu’il la laisse lĂ  aprĂšs qu’elle l’ai fait tant souffrir. Et, dans cette situation, elle serait la seule Ă  payer les pots cassĂ©s, la seule Ă  devoir s’y faire car ça sera le choix de celui qu’elle aimait et que jamais, oh non jamais, elle lui demanderait de rester avec elle car elle n’en avait pas le droit. Elle n’avait pas le droit de l’obliger Ă  se condamner de cette maniĂšre et au cĂŽtĂ© de la blonde. Elle n’avait pas le droit de le contraindre Ă  rester alors qu’elle savait parfaitement ce qui pourrait en rĂ©sulter. Lena n’avait pas Ă  forcer Bambi Ă  rester ici, prĂšs d’elle car il risquait trop et qu’elle savait qu’il serait plus Ă  l’abri loin d’elle. Oh oui, elle le savait mais elle ne le forcerait pas Ă  la quitter non plus. C’était hors de question. Elle en Ă©tait incapable. Alors qu’elle continuait Ă  l’embrasser, elle savait qu’elle aurait dĂ»t tout arrĂȘter. Ce baiser, ce rapprochement c’était surtout pour faire taire la dispute qui s’engageaient, c’était pour le savoir ici encore quelques minutes, quelques secondes. C’était un besoin trop important, une illusion nĂ©cessaire pour se dire que tout irait totalement et absolument bien. Pourtant, la rebelle savait. Elle savait qu’elle risquait de le perdre aprĂšs lui avoir avouĂ© tant de choses qui faisaient aussi mal. Elle connaissait les rĂšgles, elle connaissait les risques. Pauvre petite idiote. Elle aurait mieux fait de prendre le courage de le faire pour se prĂ©parer Ă  cette sĂ©paration qui pouvait arriver, qui devait arriver ou du moins qui aurait dĂ»t arriver. Et pourtant, elle n’avait rien fait, elle n’avait pas cherchĂ© Ă  prendre le dessus ou Ă  se sĂ©parer de lui. Oh non ! Elle ne pouvait accepter ou imaginer que la fin sonnait maintenant et il Ă©tait tout simplement impossible qu’elle accepte cela. Elle refusait de s’éloigner de lui car elle avait trop peur de le perdre encore. La fin ne pouvait pas arriver aussi vite, aussi tĂŽt. Cela faisait trop peu de temps qu’ils Ă©taient ensembles, rĂ©unis, Ă  pouvoir simplement vivre et ĂȘtre heureux comme ils l’avaient, sans doute, tous deux espĂ©rĂ© secrĂštement. Ça ne pouvait pas se passer comme ça, ça ne pouvait pas arriver, ça ne pouvait pas s’arrĂȘter maintenant. Non, pas encore. C’était trop rapide. Ils avaient le droit d’en profiter, ils avaient le droit d’ĂȘtre heureux. Ou peut-ĂȘtre pas ? Un frisson parcourut la colonne vertĂ©brale de la demoiselle lorsque la vĂ©ritĂ© la frappa. Elle n’avait jamais eu le droit au bonheur et peut-ĂȘtre que cela continuerait de cette maniĂšre, peut-ĂȘtre que c’était la fin et qu’avec Bambi ça ne pouvait pas durer parce que ça ne serait pas normal, pas possible, pas rĂ©el. Du moins pas dans la vie de la jeune fille. Son ventre se tordait sous ces pensĂ©es qui lui faisaient mal au cƓur. Comment imaginer la fin avant le vĂ©ritable dĂ©but ? Cela Ă©tait-il seulement possible ? Elle ne savait pas rĂ©ellement, elle n’avait guĂšre envie de savoir ou de comprendre. Non, inutile de perdre du temps sur ce genre de rĂ©flexion. Profiter du temps qui leur Ă©tĂ© accordĂ©, profiter du temps oĂč ils pouvaient ĂȘtre ensembles. Oui, profiter de la moindre petite seconde comme si c’était la derniĂšre. Se reculant, elle lui sourit tendrement et amoureusement. Vous savez ce genre de sourire que seul un couple peut partager, ce genre de sourire digne d’une rĂ©elle complicitĂ© et d’un amour sans Ă©gal. Ce genre de sourire qui fait bader toutes les personnes cĂ©libataires Ă  cĂŽtĂ©. Ce genre de sourire beaucoup trop magique et magnifique. Ce genre de sourire unique que l’on finit tous par rechercher Ă  un moment ou un autre. Puis ils repartaient dans ce corps Ă  corps, dans cette redĂ©couverte, dans ce partage. Leurs lĂšvres se redĂ©couvrant avec plaisir et chaleur, avec envie et amour, avec dĂ©sespoir et envie. Les doigts de Bambi sur son corps, elle frĂ©missait d’avance, son cƓur battait plus fort comme s’il devenait incontrĂŽlable, seul maĂźtre de tout. Puis, il y eut ces doigts qui se faufiler sous sa chemise et rencontrer sa peau. Ce contact qu’elle retrouvait avec beaucoup de plaisir. Il lui avait manquait mais ce n’était pas seulement le contact qui avait manquĂ© Ă  la blonde, c’était aussi la prĂ©sence de Bambi, les doigts de Bambi, les lĂšvres de Bambi, l’amour de Bambi. Elle ne trouvait pas les mĂȘmes choses avec d’autres, il y en avait des plus fortes et des toutes minables Ă  cĂŽtĂ© de celle-ci. Les frissons couvraient sa peau, son cƓur battait tellement vite qu’elle avait peur de faire un arrĂȘt cardiaque, sa respiration lui Ă©chappait et elle n’était plus que feu et dĂ©sir. Elle le voulait et c’était la seule chose qui comptait. Peu importait la fin annoncĂ©e auparavant, peu importait la dispute ou tout ce qu’elle avait pĂ»t dire. Il n’y avait plus que Bambi, plus qu’eux qui comptaient rĂ©ellement. Une dose de bonheur Ă  l’état pur sans avoir besoin de pilules, de lame, d’alcool ou de clope. Juste un homme particulier. Sa dose de bonheur. Mais, rien ne durait puisque soudain, il n’y eut plus de caresses, plus de baiser. Rien, rien du tout. Le vide. Le nĂ©ant. La peur reprenait le dessus lui nouant les entrailles. Etait-ce la fin maintenant ? Elle ouvrit les yeux pour observer son cher et tendre. Il avait l’air prĂ©occupĂ©, beaucoup trop prĂ©occupĂ©, beaucoup plus qu’il ne devrait l’ĂȘtre en cet instant. Peut-ĂȘtre voulait-il relancer la dispute une nouvelle fois ? Peut-ĂȘtre voulait-il reprendre le cours normal des choses ? Yeux dans les yeux. Elle paniquait silencieusement dans l’attente qu’il brise cette bulle de silence les encadrant. La dispute allait-elle revenir ? Elle y aurait crut, elle y croyait encore mais il semblait pourtant si tendre. Il Ă©tait si proche d’elle, trop proche d’elle qu’elle aurait pĂ»t le tenter de ne pas dire ce qui le prĂ©occuper. Elle aurait pĂ»t tenter de l’embrasser et de mettre fin Ă  cette oppression, et pourtant elle ne faisait rien du tout. Immobile, de marbre, silencieuse. Elle attendait car c’était son devoir, c’était ce qu’elle devait faire. Elle le savait. Puis soudainement, il parla brisant cette attente instable, brisant cette horreur totale. La question la surprit et pourtant la soulagea tellement en mĂȘme temps qu’elle eut l’impression de se dĂ©barrasser d’un immense poids. Etait-ce vraiment ce qu’elle voulait ? C’était stupide comme question, ridicule, tellement trop. Voulait-elle de lui ? Deux questions stupides en trop peu de temps. Que cherchait-il vraiment Ă  savoir ? Peut-ĂȘtre qu’il pensait qu’elle s’était mise Ă  l’embrasser pour faire cesser toutes disputes, ce qui Ă©tait un tant soit peu vrai, mais aussi parce qu’elle refusait de le perdre. Et, si elle refusait de le perdre, cela signifiait bien qu’elle le voulait, non ? Joueuse et amusĂ©e, la blonde dĂ©cida de rester dans ce domaine pour lui rĂ©pondre. Le jeu et l’amusement. Purement et simplement. Totalement sĂ©rieuse en apparence, la blonde prit la parole en murmurant de cette façon amusĂ©e et joyeuse. Oserais-tu en douter
 ? AmusĂ©e, la demoiselle glissa ses doigts vers la chemise de Bambi et dĂ©boutonna un bouton alors qu’elle approchait ses lĂšvres de l’oreille de son cher et tendre pour y susurrer. Bien sĂ»r que c’est vraiment ce que je veux
 Mordillant le lobe de l’oreille de son amour, la blonde prit un lĂ©ger recul pour faire face Ă  celui qu’elle aimait. Elle laissait son souffle caresser la peau de celui dont elle Ă©tait tombĂ©e amoureuse alors qu’elle dĂ©boutonnait un autre bouton toujours aussi lentement, toujours aussi amusĂ©e. Yeux dans les yeux, la blondinette murmura alors. Je veux de toi
Elle esquissa un sourire, amusĂ©e, joueuse, enfantine ; alors que ses doigts glissaient le long du visage de son Ăąme sƓur comme si elle avait besoin de le rassurer tout en se rassurant et en sachant ainsi que c’était bien lui, qu’il Ă©tait bien lĂ , qu’ils Ă©taient bien lĂ  tous les deux, ensembles et rĂ©unis. Ils Ă©taient si proches, tellement trop pourtant le cƓur de la blonde avait cessĂ© de s’acharner autant contre sa peau comme s’il acceptait de lui laisser un rĂ©pit maintenant qu’elle Ă©tait rassurĂ©e et que la situation avait pris une tournure plus sĂ©rieuse et moins amoureuse, d’une certaine façon enfin c’était surtout moins enflammĂ©, moins physique. Fermant les yeux, la demoiselle laissait ses doigts glisser sur le visage de Bambi avant de venir vers la chemise de son amour qu’elle dĂ©boutonna tout aussi lentement qu’auparavant comme si elle s’amusait encore Ă  jouer avec lui, comme si elle n’était encore qu’une enfant. Au fond, c’était bel et bien ce qu’elle Ă©tait. Une simple gamine, une simple petite gamine qui agissait bien trop souvent comme tel alors qu’elle Ă©tait sensĂ©e ĂȘtre une adulte maintenant. Elle Ă©tait sensĂ©e ĂȘtre une fille responsable et totalement sĂ©rieuse et pourtant elle en Ă©tait tellement loin. Elle n’était sĂ©rieuse que lors des trafics qu’elle faisait, que lorsqu’elle avait besoin de jouer la personne dure et froide dont elle donnait l’imagine. Elle n’était guĂšre responsable, oh non jamais ! Elle n’arrivait mĂȘme pas Ă  ĂȘtre responsable sur sa propre consommation et elle mettait simplement sa vie en danger. Le pire c’est qu’elle en avait affreusement conscience et pourtant elle ne faisait rien pour changer, elle demeurait la mĂȘme cette petite gamine simplement. Elle se comportĂ©e comme une enfant avec un trĂšs grand nombre de personne parce que l’enfance rimait avec cette insouciance rĂ©elle, on pouvait tout faire sans rien savoir, on pouvait tout tenter sans se soucier de la suite parce qu’on Ă©tait enfant et qu’on avait le droit aux erreurs. C’était tellement plus simple d’agir de cette fois, tellement moins stressant et oppressant que la blonde prĂ©fĂ©rait mille fois cette façon. Et, elle se mettait Ă  jouer cette gamine avec Bambi maintenant, elle se mettait Ă  jouer cette partie d’elle en Ă©tant si amusĂ©e, si taquine et joueuse, si enfantine. Seul l’instant prĂ©sent comptait, seul lui, seul eux. Plus rien d’autres ne comptait et surtout pas les consĂ©quences. On verrait cela bien plus tard et autant se concentrer sur la situation prĂ©sente alors qu’elle dĂ©boutonnait encore la chemise de son amour. Une fois le vĂȘtement entiĂšrement dĂ©boutĂ©, la jeune fille garda les yeux fermĂ©s et laissa ses doigts se promener sur le torse de celui qu’elle aimait. C’était comme si elle enregistrait mentalement tout le corps de l’ĂȘtre en face d’elle, comme si elle avait besoin de cette image mentale car elle avait peur qu’il s’efface, qu’il disparaisse et elle souhaitait le garder prĂšs d’elle ou au moins garder cette illusion. Puis, soudainement, elle ouvrit de nouveau les yeux offrant un sourire Ă  Bambi. Ce sourire malin et espiĂšgle, amoureux et pourtant tellement trop enfantin. Ce sourire qui lui appartenait et qu’elle offrait rarement. Une personne avait dĂ»t le voir plein de fois. Wayne. Oui, il devait bel et bien ĂȘtre le seul. Un frisson glissa sur la peau de la jeune fille Ă  cette pensĂ©e. Ne pas s’encombrer l’esprit, ne pas chercher plus loin. Revenant sur la situation actuelle, la demoiselle se redressa lĂ©gĂšrement pour venir Ă  nouveau capturer les lĂšvres de l’homme qu’elle aimait. Elle avait rĂ©pondu Ă  la question qu’il lui avait posĂ© alors tout pouvait reprendre sa place maintenant, non ? Bien sĂ»r que oui. Sans plus attendre, Lena se mit alors Ă  embrasser Bambi comme prĂ©cĂ©dent. Il y avait moins de dĂ©sespoir mais la peur, l’envie, la souffrance, le besoin, la chaleur, tout ça demeurait bien lĂ . AncrĂ©s. Juste lui et elle. Juste elle et lui. Juste eux. Ils crĂ©aient leur monde, leur petit paradis, leur coin bien tranquille alors que le silence s’installait pour laisser les corps parler Ă  prĂ©sent. Les doigts de la blonde se promenaient toujours le long du corps du trentenaire alors qu’elle se laissait Ă  nouveau tomber sur le lit en entraĂźnant Bambi. Son cƓur s’emballait, sa respiration Ă©tait saccadĂ©e, elle avait chaud, trop chaud. Elle frĂ©missait, elle frissonnait alors que son ventre se tordait sous la peur qui demeurait, la peur qu’il disparaisse quand bien mĂȘme elle avait donnĂ© ces rĂ©ponses. Oui, elle le dĂ©sirait. Oui, elle le voulait vraiment. Oui, oui et encore oui. Plus rien ne pourrait les sĂ©parer. Du moins c’était ce qu’elle croyait jusqu’à ce que
.Tu lui feras du mal Lena, tu vas le dĂ©truire encore plus. Tu es bien trop mauvaise, tu ne le mĂ©rites pas. LibĂšre-le au lieu de le voix. Elle connaissait cette voix, ce son, cette façon de dire les mots, de lancer ce venin. C’était son pĂšre. Elle s’arrĂȘta un instant, presque trop soudainement comme si quelque chose clochait, se reculant pour mettre un terme au baiser. Parcourant la piĂšce des yeux, la blonde laissa un soupir glisser entre ses lĂšvres faisant retomber toute la pression soudainement. Elle croyait qu’il Ă©tait lĂ , elle croyait qu’il Ă©tait en train de les regarder et qu’il venait tout saccager Ă  nouveau, qu’il venait les sĂ©parer. Peut-ĂȘtre n’aurait-elle jamais dĂ»t penser que rien ne le sĂ©parerais. C’était stupide en soi et elle en avait la preuve vivante en entendant cette voix rĂ©sonnait. Elle Ă©tait la seule Ă  l’avoir entendue, c’était obligĂ©. Bambi ne semblait pas comprendre ce qui se passait et elle prĂ©fĂ©rait ne rien dire sinon elle passerait simplement pour une pauvre petite folle qu’on devait enfermer, c’était surement ce qu’elle Ă©tait. Non, tout allait bien, tout irait bien. Ce n’était qu’une voix, qu’une foutue hallucination en plus. Ça n’avait aucunes importances, elle ne devait pas y faire attention, elle ne devait plus y faire attention. Elle devait s’en sortir, faire un effort, ne pas laisser cette peur, ce sang lui faire tout ce mal. Elle devait rĂ©ussir, elle devait tenir et passer au dessus de cela. Dans sa tĂȘte, la blonde rĂ©pondait en silence qu’elle ne le dĂ©truirait jamais, qu’elle ne le blesserait jamais parce qu’elle l’aimait et qu’elle dĂ©sirait simplement le voir heureux. Oui, c’était silencieux. C’était un combat absolu qui dĂ©chirait son Ăąme, qui torturait son cƓur la poussant Ă  tous ces actes, Ă  toute cette destruction programmĂ©e, cette mort. Secouant la tĂȘte comme pour signifier Ă  son ange que ce n’était rien, que ça allait, Lena emprisonna une nouvelle fois les lĂšvres de son cƓur. Se concentrer sur ce contact, se concentrer sur cette chaleur, sur cette envie, sur ces frissons. Se concentrer sur cet amour, se concentrer sur lui, se concentrer sur eux, se concentrer sur 
.Pauvre petite sotte ! Tu veux le tuer ou quoi ?Encore. Son pĂšre. La voix Ă©tait plus forte, plus violente, plus rĂ©elle. Ça rĂ©sonnait trop, ça faisait trop mal alors elle en venait Ă  se prendre la tĂȘte entre les mains. Les mains dĂ©posĂ©es sur ses oreilles comme pour faire taire cette voix qui surgissait en elle, qui la dĂ©truisait intĂ©rieurement et violemment. Ça ne pouvait pas durer, elle ne pouvait pas laisser cela durer tout de mĂȘme. La confrontation approchait alors qu’elle voyait son pĂšre se matĂ©rialiser debout non loin. Il Ă©tait toujours aussi pĂąle qu’avant, il avait toujours ces cernes sous les yeux et ce regard triste, Ă©teint et mort. Il aurait pĂ»t sembler beaucoup moins mĂ©chant sur le coup mais c’était tout le contraire, il semblait encore plus Ă  ĂȘtre l’homme qui allait fuir. Elle sentait le regard de son pĂšre sur elle-mĂȘme, ce regard de dĂ©ception et de dĂ©solation lorsqu’on se rend compte que ce n’est pas ce qu’on voulait ou qu’au contraire ce n’est pas suffisamment Ă  la hauteur des attentes. Il avait ce rictus accrochĂ© aux lĂšvres, ce foutu rictus qu’il avait eu en annonçant avoir tuĂ© sa femme, elle l’avait vu sur les photos. Inconsciemment, la blonde avait tout omis et mĂȘme la prĂ©sence de Bambi. Elle tremblait en fixant son pĂšre mort en face d’elle. Elle tremblait en fixant, pour Bambi, le vide total alors qu’il n’apparaissait qu’à elle seule. Pauvre petite sotte, pauvre petite victime. Elle Ă©tait en position de faiblesse, dominĂ©e. Elle Ă©tait celle qu’il martyrisait depuis toujours, depuis sa naissance. Son pĂšre l’avait plongĂ© dans ce dĂ©dale, inconsciemment certes mais il l’avait fait et elle se retrouvait lĂ , sans espoir, Ă  rechercher la mort et Ă  aller toujours plus prĂšs. Elle se retrouvait lĂ  Ă  tout fuir, surtout cet attachement et cet amour de peur de devenir comme lui. Elle devait lui faire face. Elle devait se battre ou au moins essayer. Elle repoussait Bambi lentement et pourtant trop violemment alors qu’elle s’affolait, qu’elle tremblait. Elle se levait et faisait face Ă  son pĂšre, mort. Il rĂ©pĂ©tait les mĂȘmes mots comme s’il s’agissait d’une hymne, l’hymne de la joie. Ce foutu sourire, ce regard, cette voix, ces mots. Elle avait l’impression d’ĂȘtre folle, de devenir dingue alors qu’elle portait ses mains Ă  sa tĂȘte comme sous la folle envie d’arracher les cheveux. Et il continuait de chantonner, gaiement, se foutant d’elle, la poussant au bord. Elle secouait la tĂȘte nĂ©gativement tant pour rĂ©pondre Ă  la question que pour effacer l’hallucination dont elle Ă©tait victime. Ce n’était pas possible. Et il continuait Ă  piailler autour d’elle, Ă  la faire souffrir alors sans plus rĂ©flĂ©chir, sans mĂȘme s’en rendre compte, la demoiselle rĂ©pondait Ă  voix haute, hurlant presque, suppliante, comme une ne veux pas lui faire de mal, je le jure ! Je ne veux pas le tuer, je ne veux pas le condamner !Il riait, il se fichait d’elle et de ce qu’elle disait. Il n’en avait rien Ă  faire car il savait qu’elle savait qu’elle disait un mensonge, que ça ne pouvait pas ĂȘtre vrai. Elle savait que, quand bien mĂȘme elle ne le voulait pas, elle finirait par dĂ©truire Bambi, par lui faire du mal et peut-ĂȘtre mĂȘme par le tuer. Elle le condamnerait si ce n’était pas dĂ©jĂ  fait. Un frisson glissa sur sa peau. Il le savait. Elle le savait et pourtant venait Ă  affirmer le contraire juste pour tenir tĂȘte Ă  son pĂšre, juste pour le pousser Ă  partir. Et il riait encore, il se moquait d’elle et de ce qu’elle Ă©tait. Ce rire rĂ©sonnait Ă  ses oreilles, encore une fois. Il avait hantĂ© ses nuits. Il hantait ces cauchemars. Secouant la tĂȘte, Lena reculait, elle le fuyait, elle se fuyait, elle fuyait mĂȘme Bambi alors qu’elle continuait sa marche arriĂšre heurtant un meuble dans sa prĂ©cipitation. Il avançait vers elle et le mur rencontrait le dos de la blonde. Elle cessa de respirer, fermant les yeux et plantant ses ongles dans sa main comme si cela pouvait tout effacer. Elle espĂ©rait, elle espĂ©rait. Son cƓur battait trop vite, elle avait mal, trop mal mais ce n’était pas la douleur physique qu’elle s’infligeait qui la heurtait. C’était cette douleur interne qui la bouffait lentement et violement. Elle rouvrait les yeux et il Ă©tait toujours lĂ . Il parlait Ă  es stupide. Ce que tu veux ne compte pas, c’est en toi, c’est ce que tu es et tu va lui faire subir tout cela Ă  moins de le rejeter tout de suite ou, mieux encore, de t’effacer Lena, tu sais comment faire. Prendre un peu trop de pilules, une balle dans la tĂȘte. La mort c’est bien ce que tu veux le plus ! Elle secouait la tĂȘte nĂ©gativement refusant d’entendre ce qu’il avait Ă  dire, refusant ce qu’il lui disait, refusant cette vĂ©ritĂ©. Stupide elle Ă©tait prĂȘte Ă  le concĂ©der et Ă  donner raison Ă  son pĂšre sur ce point au moins. Oui. Tout ce qu’il disait Ă©tait vrai, elle le savait inconsciemment mais il Ă©tait hors de question qu’elle l’avoue devant son pĂšre, il Ă©tait hors de question qu’elle s’abaisse et ose dire qu’il avait raison. Pourtant, il le savait. Elle avait beau secouer la tĂȘte comme une malade, il rigolait encore et encore en connaissant toute la vĂ©ritĂ© aussi bien qu’elle. Il savait tout, elle savait tout. Il avait raison, elle ne pouvait mentir. Elle Ă©tait incapable de rĂ©pondre, incapable de se rebeller, incapable de gagner. Faible petite sotte. La peur la faisait souffrir alors qu’elle se laissait tomber sur le sol. Ramenant ses genoux contre sa poitrine, elle murmura alors lentement tandis que les larmes affluaient le long de ses joues et qu’elle tremblait encore de tous ses membres. PitiĂ© laisse-moi
Le rire demeurait toujours lĂ , rĂ©sonnant sans cesse. Il Ă©tait toujours lĂ . Elle prononçait ces mots et il demeurait. Mais, au fond Ă  qui s’adressait-elle ? S’adressait-elle Ă  elle-mĂȘme, Ă  son pĂšre ou encore Ă  Bambi ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus, peut-ĂȘtre mĂȘme ne le saurait-elle jamais ? Les trois solutions paraissaient assez stupides et surtout les deux premiĂšres. Comment pouvait-elle demander Ă  elle-mĂȘme de se laisser ? Ce n’était pas normal Ă  moins d’ĂȘtre skyzophrene, ce qu’elle n’était pas ou du moins pas encore, peut-ĂȘtre qu’un jour, elle finirait par se transformer en une sorte de Gollum. Si elle s’adressait Ă  elle-mĂȘme, ça serait plutĂŽt sa façon de dire qu’elle dĂ©sirait que les hallucinations la dĂ©sertent et la laissent enfin vivre en paix. Oui, certainement. Si elle s’adressait Ă  son pĂšre, cela demeurait trop stupide puisque demander cela Ă  un mort n’avait aucun intĂ©rĂȘt. Et si elle s’adressait Ă  Bambi ? Cela serait moins stupide et plus probable. Suite aux mots de son pĂšre, elle pouvait balancer cela Ă  l’encontre de celui qu’elle aimait simplement pour l’obliger Ă  partir, pour l’obliger Ă  la fuir. Oui, c’était fort possible et pourtant elle ne voulait pas y croire, elle ne pouvait pas y croire car ce n’était guĂšre ce qu’elle voulait. Elle l’avait mĂȘme dit quelques minutes auparavant, elle avait dit qu’elle le voulait alors ça ne pouvait pas ĂȘtre destinĂ© Ă  Bambi. Tout allait si bien et pourtant voilĂ  que tout se renversait encore. Lorsque ce n’était pas une dispute, c’était un mort qui apparaissait. Allaient-ils seulement pouvoir ĂȘtre ensemble ? L’avenir semblait trop incertain et aucunes rĂ©ponses ne venaient Ă  cette question, non plus aucune. Y avait-il encore un quelconque espoir ? Ce n’était mĂȘme pas sĂ»r
 I feel like I'm hanging by a threadIt's a long way down I've been trying to breathe But I'm fighting for air I'm at an all time low with no place to go But you're always there When everything falls apart Robin Matthews Empire State of Mind ▌INSCRIT LE 16/10/2009 ▌MESSAGES 6042 ▌AGE DU PERSO 32 ▌ADRESSE UC ▌CÉLÉBRITÉ Chris Pine ▌SMALL IDENTITY PHOTO Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Dim 26 FĂ©v - 2321 Demander la permission. Bambi se sentait obligĂ© de demander la permission, de demander l'accord de la demoiselle avant de ne se glisser dans un faux pas. Il n'avait pas le droit de lui faire de mal. Et puis, il voulait savoir, savoir si vraiment elle avait envie de lui comme il avait envie d'elle. Jamais il n'oserait douter de son amour, mais c'Ă©tait plus fort que lui il devait tout savoir, il devait ĂȘtre certain. Il avait toujours fonctionnĂ© ainsi Ă©limination des doutes. Le meilleur moyen de ne pas se retrouver dans une situation peu avantageuse et franchement dĂ©sagrĂ©able. Pourtant, mĂȘme ainsi, il avait terminĂ© en prison, derriĂšre des barreaux qu'il avait rĂȘvĂ© de briser des nuits durant. Comme quoi, on ne peut mĂȘme pas se faire confiance Ă  soi-mĂȘme. Et Bambi n'Ă©chappait pas Ă  la rĂšgle, il ne se faisait pas confiance. Mais Ă  Lena, si. A prĂ©sent qu'il se rendait pleinement compte des sentiments qu'il ressentait Ă  son attention, il ne pouvait plus douter d'elle. Tant pis si leur histoire les entraĂźnait tous deux vers une mauvaise voie...Enfin, si Lena acceptait de vivre cette histoire. Jusque-lĂ , il avait senti toutes les questions qu'elle se posait intĂ©rieurement. Des questions muettes et pourtant tellement emplies de sens. Bambi l'observa quelques instants, aprĂšs s'ĂȘtre calmĂ©. Les battements de son cƓur restaient tout autant irrĂ©guliers qu'auparavant, mais il y avait quelque chose de nouveau... Il n'y avait plus ce poids sur sa poitrine, comme si son cƓur allait lui Ă©chapper, comme s'il lui Ă©tait Ă©tranger. Il avait eu tellement mal en entendant Lena lui balancer tant de monstruositĂ©s. C'Ă©tait si dur, si sĂ©vĂšre...peut-ĂȘtre mĂȘme bien injuste. Bambi n'avait pas de chance. Et jamais il n'aurait de justice. Il tombait amoureux de la fille la plus merveilleuse du monde et celle-ci lui avouait vouloir mourir. Ce que le destin peut ĂȘtre mesquin ! Poussant un soupir trĂšs lĂ©ger, se remettant soudainement en question, le trentenaire avait l'impression que tout s'effondrait. Il Ă©tait lĂ , au coin du lit, auprĂšs de celle qu'il aimait, mais il ne parvenait plus Ă  se sentir pleinement conscient. Ce qu'il avait osĂ© sous-entendre Ă  propos de Lena Ă©tait trop violent. Il aurait pu la traiter de prostituĂ©e, ce serait quasiment la mĂȘme chose. Et il n'en avait pas le droit, il ne l'avait jamais eu et ne l'aurait jamais, d'autant plus que c'Ă©tait absolument faux. Et il le savait trĂšs bien. La crainte de la perdre lui emplissait le cƓur, les poumons, le corps entier, entraĂźnant comme une sorte d'asphyxie. Bambi s'Ă©tait excusĂ©, il avait demandĂ© pardon Ă  la demoiselle, pour avoir Ă©tĂ© si stupide... Il aurait dĂ» se contrĂŽler. Soudain, un baiser. Elle l'embrassait doucement et tendrement contre les lĂšvres. C'Ă©tait si bon... Il avait besoin de cela, il avait tout simplement et tout bonnement besoin de la jeune femme Ă  ses cĂŽtĂ©s. C'Ă©tait l'un des meilleurs moments. Il fallait terminĂ© les disputes. Terminer. Elle avait rĂ©pondu entre deux baisers, d'une maniĂšre rapide. Tant mieux... le trentenaire avait impĂ©rativement besoin de ses lĂšvres. Oh oui, ses douces lĂšvres rosĂ©es au goĂ»t de miel. Puis, un sourire. Un sourire tellement magnifique que Bambi en fondit littĂ©ralement. Jamais encore le visage de Lena n'avait si illuminĂ©, si parfait. Un sourire amoureux et tendre, un de ces sourires que l'on offre qu'Ă  trĂšs peu de monde...A une seule personne l'ĂȘtre cher, l'Ăąme soeur. L'ex-dĂ©tenu le lui renvoya, comme si elle Ă©tait face Ă  un miroir. Il posa sur elle un regard si pure, un regard tellement empli d'amour. Des yeux qui ne pouvaient pas mentir...Il la dĂ©vorait comme l'ĂȘtre le plus cher au monde, comme si elle Ă©tait une Ɠuvre d'art. Et c'Ă©tait ce qu'elle Ă©tait Ă  ses yeux...La perle. Vous savez, lorsque vous cherchez quelque chose et que vous tombez soudain sur autre chose, totalement opposĂ©, mais vous savez qu'il s'agit en vĂ©ritĂ© de ce dont vous aviez toujours rĂȘvĂ©. C'Ă©tait ce qui Ă©tait en train de se produire pour Bambi. Lena la perle. Ensuite, ce murmure. Ce murmure qu'il voulait tellement entendre. Je veux de toi...Elle avait pris un ton amusĂ©, mais dans le regard de la blondinette, il comprenait qu'elle ne jouait pas. Enfin, d'une certaine maniĂšre, elle s'amusait, oui, mais elle Ă©tait sĂ©rieuse. L'amour si brĂ»lant et si prĂ©sent quelques minutes auparavant ,alors que le trentenaire avait laissĂ© ses mains glisser Ă  la redĂ©couverte du corps de son interlocutrice, Ă©tait encore bien prĂ©sent. Et si intense. Une intensitĂ© nouvelle, peut-ĂȘtre un peu moins folle et vibrante que les minutes ayant dĂ©filĂ© plus tĂŽt, mais non nĂ©gligeable. Bambi lui, la regardait toujours avec le regard de l'amour, lui souriant doucement, avant de happer ses lĂšvres. A chaque fois que leurs lĂšvres se collaient l'une contre l'autre, il frĂ©missait, comme s'il s'agissait de son tout premier baiser, lui qui avait derniĂšrement couchĂ© chaque nuit avec une femme diffĂ©rente. Mais Lena n'Ă©tait aucunement une croix supplĂ©mentaire sur sa liste. C'Ă©tait la femme avec laquelle il projetait de vivre. Comme un couple. Oui, comme deux personnes qui s'aiment, et dĂ©cident un jour de fonder une famille. Avoir des enfants n'Ă©tait Ă©videmment pas encore Ă  l'ordre du jour, mais il ne doutait pas qu'un jour, cela viendrait. C'Ă©tait obligĂ©. Leur communion Ă©tait si parfaite, si intense, si belle, si joyeuse, si profonde, si tout ! Je t'aime... » souffla-t-il encore une fois, dans un murmure on ne peut plus romantique, alors qu'il sentait les doigts de la jeune femme dĂ©boutonner sa chemise. Comme dans un jeu, un large suspens. Elle y allait trĂšs lentement, dĂ©faisant chacun des boutons Ă  une vitesse proche de celle d'un escargot, mais c'Ă©tait si..excitant. Il fallait prendre le temps, le temps de se redĂ©couvrir, le temps de se remĂ©morer. Elle avait fermĂ© les yeux, lui aussi. Il frĂ©missait sous ses doigts. Doucement, il commença Ă  retirer le T-shirt qu'elle pensait, jusqu'Ă  ce qu'elle se retrouve avec son soutien-gorge pour unique parure. Il n'ouvrit pas les yeux pour autant, il se laissa simplement mener. Les deux jeunes gens retombĂšrent sur le lit, et les caresses reprirent. Leurs lĂšvres ne faisaient que se toucher, s'embrasser, s'aimer. C'Ă©tait si bon. Si fort. Encore des baisers, toujours des baisers. Et cette sensation de solitude Ă  chaque fois qu'ils s'Ă©cartaient afin de reprendre leur respiration. Oh Lena, je t'en supplie ne me laisse pas, reste, ne disparaĂźt pas. Il avait tellement envie d'elle qu'il sentait dĂ©jĂ  le plaisir l'envahir. De simples caresses et pourtant si puissantes. BientĂŽt, il s'offrirait Ă  elle, elle s'offrirait Ă  lui. Ce serait le bonheur. Leur bonheur. L'amour Ă©tait si parfait que rien ni personne ne pouvait le dĂ©faire. Jamais. Les forces extĂ©rieures ne dĂ©truirait pas leur bulle...Des baisers encore et encore. Sur sa bouche, sur son cou.... Puis, Bambi laissa ses lĂšvres dĂ©vier et se poser contre sa poitrine, tendrement, puis contre son nombril. Ses mains passĂšrent dans son dos afin de dĂ©tacher son soutien-gorge. Toujours Ă  l'aveuglette... mais ne pas voir lui faisait tellement de bien. C'Ă©tait encore plus pur et plus fort. Il avait juste besoin de sentir sa chaleur, d'imaginer son corps, ou plutĂŽt de l'inscrire dans sa mĂ©moire, de le ressortir de ses rĂȘves, de le revoir tel qu'il Ă©tait leur premiĂšre nuit passĂ©e ensemble. L'aimer. L'aimer encore et toujours Ă  l'en faire fondre de plaisir. C'Ă©tait tout le mal qu'il lui souhaitait. Il sentait dĂ©jĂ  le corps de Lena se raidir sous ses caresses, comme prĂȘte Ă  s'offrir alors qu'il laissait ses doigts jouer un peu avec les fermetures de soutien-gorge situĂ©es dans le dos de la demoiselle. Doucement. Tendrement. Des gestes en douceur, en tendresse. Puis il revĂźnt encore happer ses lĂšvres, amoureusement, langoureusement, lorsque soudain... Lena s'Ă©carta. C'Ă©tait si brutal, si soudain. Bambi ouvrit les yeux, posant un regard Ă©tonnĂ© sur sa partenaire. Que se passait-il ? Elle avait l'air effrayĂ©e, inquiĂšte ? Allait-il trop fort, trop vite ? Avait-il fait quelque chose de mal ? Lui avait-il fait du mal sans mĂȘme s'en rendre compte ? Il fut tout d'abord persuadĂ© qu'il Ă©tait la cause de cette interruption soudaine et vivement brĂ»lante, mais la demoiselle posa un regard sur l'ensemble de la piĂšce, ce qui lui laissa croire qu'il s'agissait d'autre chose. Mais qu'est-ce qui avait bien pu la dĂ©tourner de leur office ? Par quoi venait-elle d'ĂȘtre attirĂ©e, d'ĂȘtre attristĂ©e ? Elle avait beau ne formuler aucun mot, ne rien lui dire ni ne lui montrer, il comprenait. Quelque chose s'Ă©tait produit, lĂ , tout de suite, quelque chose qu'il n'avait pas pu voir ou entendre, mais quelque chose qui tourmentait sa compagne », son cƓur, son ange. Il s'apprĂȘtait Ă  dire n'importe, Ă  la rassurer, mais elle fut plus rapide. Elle s'empara alors de ses lĂšvres avec une nouvelle fougue. Une fougue torride, mais tellement Ă©trange... On aurait dit qu'elle tentait par ce geste de fuir un danger. Elle fuyait et Bambi le ressentait...Elle fuyait....Elle hĂ©sitait. Elle ne savait plus quoi faire, elle Ă©tait perdu. Elle le voulait Ă  prĂ©sent, lui, pour se sauver. Il pouvait le faire. Reposant doucement ses doigts contre le corps de la demoiselle, le trentenaire entama de nouvelles caresses, de nouveau baisers, espĂ©rant ainsi mettre un terme Ă  l'inquiĂ©tude qui hantait l'esprit de sa partenaire. Mais il n'y parvenait pas. Il sentait qu'elle n'Ă©tait plus aussi Ă  l'aise, qu'elle se battait pour retrouver leur complicitĂ© des Ăąmes. Un lien venait de se dĂ©truire, et c'Ă©tait intensĂ©ment douloureux. Bambi ressentait toute cette souffrance. Il y avait de la haine dans les parages, une haine incontestable qui venait empiĂ©ter sur leur terrain, brouiller leur amour naissant et pourtant si ancrĂ© en eux. Les battements du cƓur de Bambi ne firent qu'amplifier au fil des secondes qui dĂ©filaient, et son organe vital s'arrĂȘta mĂȘme un instant de battre lorsque son interlocutrice charnelle le repoussa vivement. C'Ă©tait si soudain et inexpliquĂ© que le pauvre resta un instant immobile, ne sachant plus comment rĂ©agir. Elle venait de poser ses mains contre ses oreilles et semblait souffrir de plus en plus. Etait-ce de sa faute ? Qu'avait-il fait ? Comment pouvait-il arranger les choses ? Il souffrait, presque autant que souffrait son amour. Lena paraissait tant hurler intĂ©rieurement, tant tempĂȘter contre quelque chose... Calme-toi mon ange... » souffla-t-il simplement. Mais elle ne l'Ă©coutait pas, elle l'ignorait. Il n'osait mĂȘme plus la toucher de peur qu'elle le repousse ou pire, qu'elle le frappe. Elle ne semblait plus ĂȘtre dans ce monde, dans leur monde, le monde qui Ă©tait en train de monter vers le paradis. Le paradis constituĂ© de leurs caresses, de leur amour. Subitement, elle s'Ă©tait levĂ©, elle avait hurlĂ©. Bambi ne parvenait pas Ă  comprendre. Pourtant, quelques heures plus tĂŽt, chacun lisait en l'autre comme dans un livre ouvert, comprenant la moindre de ses craintes et ressentant la moindre de ses envies. Mais ce lien Ă©tait Ă  prĂ©sent rompu, dĂ©truit. Quelque chose venait de le piĂ©tiner. Bambi n'avait pas saisi le sens des paroles de la blondinette, il ne parvenait pas du tout Ă  saisir quoi que ce soit. Les yeux Ă©carquillĂ©s, il restait immobile, s'asseyant sur le lit, Ă  la regarder reculer. Elle reculait de plus en plus vite, heurtant un meuble. A cet instant, il se jeta Ă  ses cĂŽtĂ©s, la saisissant doucement par la main. Tendrement. Il lui caressa la joue alors que le dos de son ange heurtait brutalement le mur. Je t'en supplie, Lena, dis-moi ce qui ne va pas.... » dĂ©clara-t-il, totalement apeurĂ©. Elle venait de s'enfoncer les ongles dans la main. Elle se faisait du mal. Encore cette douleur physique. Encore cette envie morbide. Ce ne pouvait qu'ĂȘtre cela. Il avait envie de l'implorer, mais elle ne l'Ă©coutait pas. Elle n'Ă©tait plus lĂ . Ils n'Ă©taient plus ensemble dans ce lit Ă  rĂȘver de ce qu'ils allaient faire quelques secondes plus tard. Non. La rĂ©alitĂ© de la situation Ă©tait brutalement sanglante, brutalement terrifiante et douloureuse. Bambi la tenait de plus en plus fort par la main, comme si le fait de compresser celle-ci permettrait Ă  son interlocutrice de revenir parmi leur rĂ©alitĂ©. La rĂ©alitĂ© lumineuse qu'ils avaient rĂȘvĂ© de s'offrir quelques minutes plus tĂŽt. Cette rĂ©alitĂ© qu'ils avaient eu l'impression de pouvoir mĂ©ritĂ©. Mais c'Ă©tait faux. Faux. Absolument faux. Mais cela n'avait aucun effet. Elle ne le voyait plus, il n'Ă©tait plus lĂ  Ă  ses yeux. Il n'existait plus. Elle fixait simplement de nouveau le vide, terrifiĂ©e et abasourdie. TĂ©tanisĂ©e. Lena ! » s'exclama finalement Bambi dans le tout dernier des dĂ©sespoirs. Il avait hurlĂ© son prĂ©nom, l'appelant Ă  lui. Complainte de dĂ©tresse, envie de vivre. Il fallait qu'elle revienne. Il le fallait car il ne pouvait tout simplement pas vivre sans elle. Il le savait, il venait de se contraindre Ă  une vie de solitude. Car dĂšs lors que Lena ne serait pas Ă  ses cĂŽtĂ©s Ă  un moment prĂ©cis, cet instant pourra s'apparenter Ă  un moment de pleine solitude, Ă  un moment de vide intense. Lena Ă©tait devenu sa raison de respirer, sa raison de se battre, et de changer. Il devait se relever, vraiment. Il ne savait plus quoi faire, ni que dire, il Ă©tait perdu, peut-ĂȘtre encore plus qu'elle ne pouvait l'ĂȘtre en cet instant, lĂ  oĂč elle se trouvait, alors que ses yeux vagabondaient dans la piĂšce. Son cerveau fonctionnait au ralenti alors qu'il essayait de rĂ©tablir la connexion. Si seulement cela pouvait ĂȘtre plus simple ! Il cherchait Ă  lui parler, Ă  rentrer de nouveau en contact, afin de la comprendre Ă  nouveau, comme avant. Il fallait qu'il sache, sinon il ne pourrait pas l'aider ! Et il n'avait pas le droit de la laisser dans cet Ă©tat ! Jamais. Il devait la dĂ©livrer de ses dĂ©mons, la sauver, la faire fuir, mais la faire fuir une bonne fois pour toutes. Il devait la tenir par la main jusqu'Ă  ce qu'elle parvienne Ă  traverser le couloir qui la sauverait, la rue qui la sĂ©parait du bien-ĂȘtre absolu. C'Ă©tait son devoir. Sauver son ange. Maintenant. Tout de suite. Son cƓur battait de plus en plus vite alors qu'il rĂ©flĂ©chissait. Mais jamais il n'avait Ă©tĂ© autant dĂ©concentrĂ©. La panique l'envahissait presque. C'Ă©tait stupide, il devait se contrĂŽler, lui qui avait toujours possĂ©dĂ© un sang-froid en or !Alors qu'elle se laissa tomber contre le sol, une demande, une supplication marquant ses traits, Bambi lĂącha soudainement sa main. Électrochoc. Douleur. Souffrance. Haine. Des images lui traversĂšrent l'esprit. Il crut mĂȘme en mourir. Jamais encore il n'avait souffert Ă  un tel point, mĂȘme lorsque certains prisonniers avait jugĂ© bon de lui faire la peau dans sa cellule. Non jamais. C'Ă©tait psychologiquement intenable. Bambi lança de nombreux regards vers les diffĂ©rents espaces que comprenait la petite chambre. Il cherchait. Il cherchait d'oĂč venait le mal. Mais il ne voyait rien. Il ne comprenait plus. Aide-moi, Lena, je t'en supplie, aide-moi Ă  savoir.... » finit-il par murmurer. Mais rien y fit. Lena s'Ă©tait recroquevillĂ©e, comme une pauvre gosse amoindrie et battue. Elle souffrait trop, elle mourrait. C'Ă©tait une fleur qui fanait peu Ă  peu, mais Ă  une vitesse exponentielle, face Ă  tant de soleil et de brĂ»lures insoutenables. Il devrait la sauver tout seul. Elle ne l'aiderait pas Ă  traverser le couloir avec elle. Ce long couloir blanc dans lequel Bambi se trouvait plongĂ© et que l'on pouvait facilement comparer Ă  celui d'un hĂŽpital. L'hĂŽpital psychiatrique dont elle avait si peur. Il fallait le briser. Il le fallait. Il ne pouvait pas la laisser ! JAMAIS ! LĂ  encore elle ne l'avait pas Ă©coutĂ©...peut-ĂȘtre ne l'avait-elle mĂȘme pas entendu. Trop loin. Si loin. Trop loin pour qu'ils puissent se comprendre, elle venait de traverser une autre Ăšre. Une larme perlait le long de la joue de notre trentenaire. Pourquoi les choses ne pouvaient-elle pas ĂȘtre bien plus simples ? Pourquoi n'avait-il pas le droit au bonheur ? Pourquoi tous deux n'avaient-ils pas droit Ă  un bonheur si longtemps et tant de fois rĂ©clamĂ© silencieusement. PitiĂ©, laissez-moi... Bambi ne crut pas un instant que cela lui Ă©tait adressĂ©, mais ces paroles prononcĂ©es Ă  demi-vois rĂ©sonnait dans sa tĂȘte avec vĂ©hĂ©mence. Oh oui, laissez-lĂ , qui que vous soyez, quoi que vous soyez, laissez-lĂ  en paix. S'il pouvait se tuer Ă  cet instant pour la sauver, il le ferait. Il se donnerait la mort, lĂ , de suite, avec n'importe quel moyen qu'il trouverait bon. Du moment que le rĂ©sultat serait lĂ , tout pouvait bien aller. Mais le fait que Bambi ne meurt n'arrangerait pas la situation, bien au contraire, cela affaiblirait encore plus la pauvre Ă©tudiante. Trop de couleurs Ă©taient dĂ©jĂ  supportĂ©es par ses frĂȘles Ă©paules. Bambi se pencha aux cĂŽtĂ©s de son ange, posant une main tendrement contre sa joue, la regardant, tentant de happer son regard. Mais elle le regardait comme s'il n'Ă©tait constituĂ© que de vide. Il souffrait encore plus. C'Ă©tait vraiment trop dur. Son corps en tremblait. Et subitement, le flash. Il comprit. Il comprit ce qu'il n'avait pas su voir quelques temps plus tĂŽt. Une seule chose au monde pouvait mettre la demoiselle dans un Ă©tat pareil son pĂšre. C'Ă©tait lui. Ce monstre, ce monstre qui revenait la hanter par pur plaisir. Bambi fronça les sourcils. Ce monstre devait disparaĂźtre, il n'avait pas le droit de faire tant de mal Ă  Lena. Il fallait tuer le monstre. Le tuer Ă  tout jamais. C'est lui qui devait fuir, et non Lena. Il fallait qu'elle comprenne. Elle ne serait jamais comme lui, jamais. Ce n'Ă©tait tout bonnement pas pensable dans sa situation. Elle Ă©tait un ange, il n'Ă©tait qu'une simple et pur dĂ©mon. Finalement, il dĂ©posa un baiser chaste aux coins des lĂšvres de la belle, assise Ă  terre et toujours autant terrifiĂ©e. Doucement et tendrement, il lui caressa la joue, comme si cela pouvait arranger bien des choses. Jamais tu ne seras comme lui, jamais. Il ne te fera plus aucun mal. Il ne te tourmentera plus, je te le promets. » murmura-t-il ensuite calmement, reprenant peu Ă  peu le contrĂŽle de son ĂȘtre. Il donna ensuite un coup net contre le mur se trouvant au dos de la blonde, comme pour se donner du courage, comme s'il venait de dĂ©cider de combattre. De la vaillance, du courage, il lui en faudrait. Il lui en faudrait contre un fantĂŽme. Se relevant, le cƓur battant, et les mains moites, le trentenaire fit face Ă  la silhouette. La silhouette du diable qui terrifiait tant Lena. Il ne pouvait pas voir son visage, il ne pouvait pas l'imaginer, il savait juste qu'il se trouvait lĂ . Il en Ă©tait certain. LĂ . LĂ  se trouvait la cause du dĂ©sarroi de celle qu'il aimait tant. Il fallait dĂ©truire, rendre Ă  nĂ©ant ce quelque chose, ce dĂ©mon sorti de partout et de nulle part. Se jetant sur les tiroirs, le trentenaire fouilla Ă  tĂątons et pendant quelques secondes, qui lui parurent une Ă©ternitĂ©, un objet qui pourrait l'arranger. Vrai dire, il n'avait aucune idĂ©e de ce qu'il pouvait bien faire. Jamais encore il ne s'Ă©tait battu contre un fantĂŽme, ni mĂȘme contre quelque chose d'invisible. C'Ă©tait nouveau et cela ressemblait grandement Ă  une montagne infranchissable. Mais il devait la dĂ©placer, il le devait. Pour Lena. Pour son ange. Sans elle, il allait mourir. Si elle mourait, il mourait aussi. En lui avouant ses sentiments, il avait dĂ©crĂ©tĂ© qu'il veillerait Ă  tout jamais sur elle, bien qu'elle ne veuille pas qu'on la prenne pour un ĂȘtre fragile et grelottant. A prĂ©sent, ils Ă©taient liĂ©s, Ă  tout jamais, que leur histoire dure ou non. Deux ĂȘtres enchaĂźnĂ©s. Mais enchaĂźnĂ©s avec amour. Ce n'Ă©tait pas une prison que cet amour. Au contraire. Finalement, il sentit quelque chose de froid entrer au contact de la peau de ses doigts, alors qu'il continuait ses recherches dans l'un des tiroirs prĂ©sents dans la chambre. En le palpant, il comprit rapidement de quoi il s'agissait. C'Ă©tait ce dont il avait besoin. Oui. Une arme. Un flingue. Son cƓur battait de plus en plus vite, de plus en plus fort. Il avait l'impression que bientĂŽt, il ferait une crise cardiaque. Bambi pouvait sentir encore la prĂ©sence si froide et dĂ©sagrĂ©able du fantĂŽme dans son dos. Boum. Boum. Son cƓur faisait des siennes. Boum. Concentre-toi. Boum. Sauve-la. Boum. Il est temps. Boum. Extirpe-la de ce qui la ronge. Boum. Elle mĂ©rite mieux. Va en enfer et restes-y ! » un hurlement. Un hurlement Ă  l'attention du monstre. Il le voyait maintenant. Il entendait ce rire. Le diable riait de lui. Il riait de le voir se battre ainsi. BOUM. Il riait de le voir lui faire face, lui, ce petit ĂȘtre fĂ©brile, cet humain sans importance qui n'aurait jamais le courage de tirer, d'aller jusqu'au bout. Cet imbĂ©cile qui se battait contre des fantĂŽmes. Ce fou. Ce pauvre fou. Ce pauvre fou qui s'enchaĂźnait Ă  la douleur pour sauver celle qu'il aimait. Boum. Il se retournait. BOUM, il avait tirĂ©, d'un coup, il venait de tirer. Le coup de feu Ă©tait parti Ă  une vitesse spectaculaire, sans mĂȘme qu'il n'ait pu se rendre compte de ce qu'il Ă©tait en train de faire. Ses gestes avaient Ă©tĂ© rapides et prĂ©cis. Des gestes d'expert. Un comportement anormal. Une force inexpliquĂ©e. Puis cette douleur qui lui arrachait les cĂŽtes si subitement alors que son dos heurtait le mur violemment. Le tir l'avait envoyĂ© en arriĂšre, comme un simple ballon gonflable auquel un enfant aurait donnĂ© un petit coup de main ou de pied. Il avait valdinguĂ© comme une petit cerf-volant emportĂ© par le vent. L'arme toujours entre les mains, il lança un regard Ă  Lena. Elle semblait reprendre ses esprits. Ce devait ĂȘtre le tir. L'entendre l'avait fait revenir. Un petit sourire Ă  son attention soudainement. Un simple sourire. Comme pour lui souhaiter la bienvenue. Mais aussi un sourire de vainqueur. Ils y Ă©taient arrivĂ©s. Il venait de traverser le couloir pour ne plus y revenir. Plus jamais. Et Ă  prĂ©sent, Bambi voyait du sang, du sang partout. Partout. A qui appartenait-il ? Pas Ă  Lena, espĂ©rait-il silencieusement ! Jetant un Ɠil sur la demoiselle afin de s'assurer qu'elle n'avait absolument rien, qu'elle Ă©tait tout autant saine que sauve. Et il ne vit rien. Aucune tache, rien. Elle allait bien, Dieu merci. Mais alors d'oĂč venait ce sang si prĂ©sent. D'oĂč ? Avait-il des hallucinations. Et cette douleur dans le dos...et Ă  la tĂȘte ? Qu'avait-il fait ? OĂč Ă©tait le fantĂŽme ? Le fantĂŽme saignait lui aussi. De partout. Il agonisait. Il agonisait comme il le mĂ©ritait. Il devait mourir. T'as vu, Lena ? Je te l'avais dit, je l'ai tuĂ© ? S'il revient je le tuerais encore. Mais il ne viendra plus. Il te fera plus jamais rien de mal. Jamais il ne te tourmentera, jamais tu ne seras comme lui... Jamais... » souffla-t-il fĂ©brilement Ă  l'attention de l'Ă©tudiante. Elle l'Ă©coutait Ă  prĂ©sent, il en Ă©tait certain. C'Ă©tait ses traits de visage qui le lui signifiait. Elle n'avait plus cette vision de jeune fille perdue, mais elle semblait inquiĂšte. Elle regardait Bambi et semblait inquiĂšte. Bambi n'Ă©tait pas indemne. Un mal de crĂąne atroce lui arracha soudainement un cri de douleur. Un cri puissant qui lui dĂ©crocha presque les cordes vocales. Douleur de gorge, douleur de tĂȘte. Il toussa Ă  de nombreuses reprises. Puis il s'aperçut qu'il saignait de la main droite. Celle oĂč il s'Ă©tait blessĂ© quelques temps plus tĂŽt avec un bout de verre brisĂ©. Saignait-il rĂ©ellement ou Ă©tait-ce encore une hallucination ? Il dĂ©lirait. Il dĂ©lirait. Il crut voir Lena s'approcher de lui, se pencher sur lui. Mais il ne savait pas si c'Ă©tait rĂ©el. Tout ce qu'il vit par la suite, c'Ă©tait un immense trou noir dans lequel il sombra. Il ne sentait plus son corps, il ne sentait plus rien en vĂ©ritĂ©, pas mĂȘme ses propres pensĂ©es. Un bourdonnement lui envahit les oreilles et il se sentit dĂ©coller. Serait-il en train de mourir ? Le prix pour tuer le fantĂŽme du pĂšre de Lena Ă©tait-il la mort ? Devait-il le payer ? Il Ă©tait prĂȘt Ă  le faire si c'Ă©tait l'unique solution. Il voulait le payer Ă  la place de la femme qu'il aimait, de la femme qui mĂ©ritait de vivre bien plus que quiconque vivant sur cette planĂšte. Sa main serra soudain celle de quelqu'un d'autre. Celle de Lena. Elle la serra avec une force extraordinaire, avant qu'il ne finisse par perdre tout son tonus musculaire et par la lĂącher. Il venait de perdre connaissance. Contenu sponsorisĂ© Empire State of Mind Sujet Re GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena GĂ©omĂ©trie euclidienne Lena Page 1 sur 2Aller Ă  la page 1, 2 Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumNEW YORK CITY LIFE Archives Corbeille Bac de recyclage
Maisles mammifĂšres ne sont pas les seuls Ă  avoir cette position de sommeil unique. Les flamants roses dorment Ă©galement debout. C’est parce qu’ils vivent sur des salines caustiques, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’endroits confortables pour s’allonger. Et d’autres oiseaux peuvent dormir debout lorsqu’ils sont perchĂ©s sur.
ï»żComme la plus grande partie des mammifĂšres herbivores, les chevaux ne se caractĂ©risent pas par leur capacitĂ© Ă  faire la grasse matinĂ©e, toutefois, les caractĂ©ristiques de leur court sommeil sont en tout point semblables aux autres. Un repos de qualitĂ© est primordial afin de favoriser un correct dĂ©veloppement physique et mental ainsi qu'un corps en bonne santĂ©. Vous pouvez ĂȘtre sĂ»rs qu'un ĂȘtre vivant privĂ© de ses heures de repos tombera malade et finira trĂšs certainement par ce nouvel article de PlanĂšteAnimal, nous allons dĂ©couvrir ensemble comment dorment les cheveux ! Est-ce que les chevaux dorment debout ou est-ce qu'ils se couchent pour dormir ? DĂ©couvrez les rĂ©ponses Ă  vos questions dans la suite de notre nouvel article Comment dorment les chevaux ! Index Physiologie du sommeil Comment dorment les chevaux ? Combien de temps dort un cheval ? Comment doit ĂȘtre l'Ă©curie d'un cheval ? Comment enrichir l'environnement de mon cheval afin de favoriser son repos ? Physiologie du sommeil Dans le passĂ©, dormir Ă©tait considĂ©rĂ© comme un "Ă©tat de conscience" dĂ©fini comme une pĂ©riode d'immobilitĂ© durant laquelle les individus ne rĂ©pondaient pas aux stimulus, cet Ă©tat n'Ă©tait donc pas traitĂ© comme un comportement et ne faisait pas non plus partie des recherches Ă©thologiques liĂ©es Ă  une espĂšce. Il est aussi important de ne pas confondre le repos et le sommeil car on peut trĂšs bien ĂȘtre en train de se reposer sans de rĂ©aliser des Ă©tudes sur le sommeil du cheval on utilise la mĂȘme mĂ©thodologie qu'avec les ĂȘtres humains. Sont mesurĂ©s trois paramĂštres, on utilise un Ă©lectroencĂ©phalogramme qui mesura l'activitĂ© cĂ©rĂ©brale, un Ă©lectro-oculogramme qui sera le tĂ©moin du mouvement de nos yeux et un Ă©lectromyogramme qui mesura la tension dĂ©nombre deux types de sommeils, le sommeil Ă  ondes lentes ou non REM et le sommeil paradoxal ou sommeil Ă  ondes lentes ou non REM se caractĂ©rise par des ondes lentes et est composĂ© de 4 phases qui se chevauchent durant toute la nuit Phase 1 ou "l'endormissement" c'est la premiĂšre phase du sommeil, cette phase n'apparaĂźt pas seulement lorsqu'un animal commence Ă  s'endormir mais elle peut apparaĂźtre tout au long de la nuit, en fonction de la profondeur du sommeil. Cette phase est caractĂ©risĂ©e par l'apparition dans le cerveau de ce qu'on appelle des ondes alfas. Le moindre bruit peut rĂ©veiller l'animal, il y a des traces d'activitĂ© musculaire et les yeux commencent Ă  se tourner vers le 2 ou "le sommeil lĂ©ger" le sommeil commence Ă  ĂȘtre profond, l'activitĂ© cĂ©rĂ©brale et musculaire diminue. Apparaissent les ondes thĂȘtas, plus lentes que les ondes alphas et annonciatrices de l'apparition des spindles ainsi que des complexes K. Cet ensemble d'ondes provoquent un sommeil plus profond. Les complexes K sont comme un genre de radar que met en place notre cerveau afin de dĂ©tecter n'importe quel mouvement qui pourrait se produire autour de nous pendant qu'on est en train de 3 et 4, "sommeil Ă  ondes deltas ou sommeil profond" durant ces phases prĂ©dominent les ondes deltas ou les ondes lentes qui correspondent au sommeil profond. L'activitĂ© cĂ©rĂ©brale se voit rĂ©duite mais le tonus musculaire augmente. C'est la phase durant laquelle le corps se repose et rĂ©cupĂšre rĂ©ellement. C'est aussi durant cette phase du sommeil que le plus de terreurs nocturnes et/ou de somnambulismes se sommeil paradoxal ou sommeil REM Le plus caractĂ©ristique de cette phase sont les mouvements oculaires rapides ou rapid eye movements en anglais original. De plus, se produit une atonie musculaire du cou vers le bas, c'est Ă  dire que les muscles squelettiques sont complĂštement dĂ©tendus et qu'augmente l'activitĂ© cĂ©rĂ©brale. On croit que cette phase sert afin de consolider les souvenirs et les apprentissages survenus durant la journĂ©e, ainsi, pour les animaux en pleine croissance, cette phase leur sert pour avoir un bon dĂ©veloppement cĂ©rĂ©bral. Comment dorment les chevaux ? Comme c'est le cas pour tous les animaux, un changement de routine et une augmentation du stress peuvent interrompre le cours naturel des phases de sommeil du cheval, ce qui a bien Ă©videmment de lourdes rĂ©percussions sur le quotidien de l' du coup, comment dorment les chevaux ?Un cheval peut dormir debout ou allongĂ©, mais il peut seulement entrer en phase REM quand il s'allonge car comme nous l'avons vu ensemble, cette phase est caractĂ©risĂ©e par une atonie musculaire du cou vers le bas, du coup, un cheval ne pourrait pas entrer en phase REM debout car si il le faisait, il que nous savons comment dorment les chevaux, voyons ensemble combien de temps dort un cheval! Combien de temps dort un cheval ? Le cheval, comme beaucoup d'autres animaux qui peuvent dormir debout, est un animal de proie. C'est Ă  dire qu'au cours de son histoire Ă©volutive, les chevaux ont dĂ» apprendre Ă  survivre Ă  de multiples prĂ©dateurs et c'est pour cette raison qu'ils ont dĂ©veloppĂ© cette technique leur permettant de dormir debout car ils sont moins vulnĂ©rables dans cette position qu'Ă©tendu sur le sol, Ă  la merci de leurs combien de temps dort un cheval ? Toujours dans cet esprit de survie de l'espĂšce, le cheval dort trĂšs peu afin d'ĂȘtre le moins de temps vulnĂ©rable aux fĂ©roces prĂ©dateurs ! Un cheval dort en moyenne moins de 3 heures par jour ! Comment doit ĂȘtre l'Ă©curie d'un cheval ? Une Ă©curie d'un cheval de taille standard ne doit pas faire moins de 3,5 x 3 mĂštres, avec une hauteur dĂ©passant obligatoirement les 2,3 mĂštres. Afin de construire un lit idĂ©al qui permettra Ă  notre cheval de bien se reposer et qui satisfera tous ses besoins, il faudra que vous utilisiez de la paille. Cependant, certains hĂŽpitaux Ă©questres prĂ©fĂšrent utiliser d'autres matĂ©riaux non comestibles, qui n'accumulent pas de poussiĂšres et qui sont plus absorbants. Étant donnĂ© que pour certaines maladies, la consommation de grandes quantitĂ©s de paille peut finir par provoquer des coliques. De plus, l'utilisation de la paille dans la construction d'un lit douillĂ© pour son cheval n'est pas conseillĂ© pour les chevaux atteints de problĂšmes la suite de notre article Comment dorment les chevaux nous vous proposons quelques trucs et astuces afin que vous puissiez enrichir l'environnement de votre cheval pour favoriser son repos. Comment enrichir l'environnement de mon cheval afin de favoriser son repos ? Si les conditions physiques et de santĂ© d'un cheval le permettent, un cheval ne doit pas passer beaucoup d'heures Ă  l'intĂ©rieur de son box. Marcher et brouter dans le champs sont deux activitĂ©s qui enrichissent Ă©normĂ©ment la vie de ces animaux et qui rĂ©duisent la possibilitĂ© qu'apparaissent des comportements non dĂ©sirĂ©s tels que des stĂ©rĂ©otypies. En plus, ces activitĂ©s favorisent la bonne santĂ© digestive des chevaux car elles rĂ©duisent le risque que vos chevaux souffrent de problĂšmes digestifs gĂ©nĂ©rĂ©s par le manque de autre maniĂšre d'enrichir l'environnement de la zone de repos d'un cheval est en y mettant des jouets, un des jouets les plus utilisĂ©s sont les indĂ©trĂŽnables balles ! Si l'Ă©table dans laquelle vit votre cheval est assez grande, il pourra la faire rouler sur le sol et la pourchasser ! Vous pouvez aussi la suspendre afin de que votre cheval la frappe ou si sa diĂšte le permet, vous pouvez la remplir d'une succulente friandise afin de le stimuler aussi physiquement que mentalement !Bien entendu, un environnement tranquille avec une tempĂ©rature adĂ©quate, libre de tout stress acoustique ou visuel est crucial pour que votre cheval puisse bien se reposer ! Si vous souhaitez lire plus d'articles semblables Ă  Comment dorment les chevaux ?, nous vous recommandons de consulter la section CuriositĂ©s du monde animal. Bibliographie Clarke, A. 2017. Environmental enrichment for the resting horse. Equine Health, 34 1 – A. 1986. Rest Behavior. Veterinary Clinics of North America, 2 3 591 – 2015. Anexo 1. FisiologĂ­a del sueño. CaracterĂ­sticas del sueño. Disponible en G. R., SĂžndergaard, E., and Ladewig, J. 2004. The Influence of Bedding on the Time Horses Spend Recumbent. Scientific Papers, 24 4 153 – 158.
Ilsdorment debout, ce qui permet aux muscles locomoteurs ou posturaux de produire de la chaleur. Ils se couchent peu, souvent en milieu de journĂ©e, quand il fait moins froid. Il est ainsi possible de dĂ©gager les caractĂ©ristiques des chevaux plus adaptĂ©s au froid Les chevaux plus adaptĂ©s au froid sont plus lourds et plus compacts, avec des extrĂ©mitĂ©s plus courtes, des poils Les expressions françaises dĂ©cortiquĂ©es explications sur l'origine, signification, exemples, traductions histoire incroyable ; scĂ©nario absurde ; rĂ©cit invraisemblable ; propos illogique ; histoire invraisemblable Ă  laquelle il n'est pas raisonnable de croire ; histoire sans queue ni tĂȘte ; histoire fantaisiste ; conte de fĂ©es ; invention ; histoire abracadabrante Origine et dĂ©finition A part lorsqu'ils sont en apesanteur mais ils sont plutĂŽt rares, ceux qui essayent de s'endormir debout savent qu'ils courent Ă  une catastrophe suivie d'un rĂ©veil gĂ©nĂ©ralement brutal et douloureux puisqu'accompagnĂ© d'au moins une ou deux bosses. Cette expression est la plupart du temps associĂ©e Ă  une histoire ou un conte. Une histoire Ă  dormir debout est quelque chose de tellement invraisemblable que son auditeur finit par s'en dĂ©sintĂ©resser complĂštement au point que ses sens ne sont plus du tout en Ă©veil... et qu'il s'endort. Cette explication est une histoire Ă  dormir debout. En effet, Ă  part pour quelqu'un qui souffre de narcolepsie , rares sont ceux qui sont si brutalement pris par le sommeil en Ă©coutant des sornettes qu'ils n'ont pas le temps de s'asseoir ou se coucher avant de s'endormir ; mais c'est pourtant bien l'idĂ©e qu'elle vĂ©hicule. Cette expression existe depuis le XVIIe siĂšcle avec le mĂȘme sens qu'aujourd'hui. Mais Ă  cette Ă©poque, on avait aussi des "souliers Ă  dormir debout" avec cette fois une autre signification, puisqu'ils dĂ©signaient des souliers Ă  semelle trĂšs large, donc supposĂ©s capable de retenir quelqu'un qui s'endormirait debout. Exemples Ce n'est rien, mais une histoire Ă  dormir debout, Microsoft a dĂ©clarĂ©. C'est une histoire Ă  dormir debout, mais ça va intĂ©resser les journaux. Le genre d'histoire Ă  dormir debout que tu avais l'habitude de raconter Ă  l'institution avant qu'ils ne te soignent. Les dĂ©buts secrets de l'industrie du divertissement amĂ©ricain Une histoire Ă  dormir debout sur la façon dont le prĂ©sident William Howard Taft a commencĂ© l'industrie amĂ©ricaine du divertissement 2005 Comment dit-on ailleurs ? Langue Expression Ă©quivalente Traduction littĂ©rale Allemand MĂ€rchen .....! histoire invraisemblable, conte de fĂ©e Anglais ~shaggy-dog story histoire de chien hirsute Anglais a cock and bull story une histoire de coq et de taureau Anglais tall tale grand conte Arabe Tunisie mokhek ouqef ton cerveau s’arr Espagnol Argentine sin pies ni cabeza sans pieds ni tĂȘte Espagnol Argentine sin ton ni son sans aucune logique Espagnol Argentine soporĂ­fico soporifique Espagnol Espagne contar una milonga interprĂ©ter une milonga Espagnol Espagne El cuento de la buena pipa Le conte de la bonne pipe Espagnol Espagne un cuento chino un conte chinois Espagnol Panama una de vaqueros un western Gallois yn wirion bost aussi stupide qu'un poteau Hongrois dajkamese conte de nourrice HĂ©breu ŚžŚąŚ©Ś™Ś™Ś” maassiya pratique Italien una storia che non sta nĂ© in cielo nĂ© in terra une histoire qui n'existe ni au ciel ni sur cette terre Italien da non crederci c'est Ă  ne pas y croire NĂ©erlandais Fabeltjes .....! Une fable, un mythe, une histoire inventĂ©e NĂ©erlandais niet-te-geloven juste incroyable NĂ©erlandais indianenverhaal une histoire indiens NĂ©erlandais om bij in slaap te vallen au point de s'endormir NĂ©erlandais verhaal histoire NĂ©erlandais een uit zijn duim gezogen verhaal une histoire / un racontar sucĂ© de son pouce, une histoire invraisemblable Portugais Portugal conversa pra boi dormir parole de boeuf endormi Portugais Portugal histĂłria pra boi dormir histoire pour boeuf dormir Portugais Portugal conversa fiada bavardage Portugais Portugal conversa mole bavardage Portugais BrĂ©sil histĂłria para boi dormir histoire pour endormir des boeufs Roumain poveste cu nouă neveste ßi un cal sur histoire avec neuf Ă©pouses et un cheval gris Roumain poveßti pescăreßti racontards de pĂȘcheur Roumain tromboane des trombons Roumain asta e o poveste de adormit copiii cÂŽest une histoire Ă  endormir les enfants Roumain asta e povestea cu cocoßul roßu! cÂŽest lÂŽhistoire du coq rouge Ajouter une traduction Si vous souhaitez savoir comment on dit histoire Ă  dormir debout » en anglais, en espagnol, en portugais, en italien ou en allemand, cliquez ici. Ci-dessus vous trouverez des propositions de traduction soumises par notre communautĂ© d'utilisateurs et non vĂ©rifiĂ©es par notre Ă©quipe. En Ă©tant enregistrĂ©, vous pourrez Ă©galement en ajouter vous-mĂȘme. En cas d'erreur, signalez-les nous dans le formulaire de contact. i6Rg.
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