Lespsychologues estiment qu'il n'existe pas de mensonge avant 7 ans. L'enfant aime fabuler et cette fonction est essentielle dans son dĂ©veloppement psychique. Certains mensonges sont rĂ©ellement des crĂ©ations artistiques. L'enfant est alors un acteur qui se met dans la peau d’un personnage. Le mensonge peut aussi servir Ă  minimiser une
N’est-ce pas la question des politiques qui s’occupent des choses sĂ©rieuses les clameurs de la foule pour ne pas entendre la parole de NSJC Je suis venu rendre tĂ©moignage Ă  la VĂ©ritĂ© ». Si la vĂ©ritĂ© n’existe pas alors tout est permis
rien ne peut s’opposer Ă  l’arbitraire du plus fort ! Jean Ousset dans son livre Pour qu’Il rĂšgne » rĂ©pond de façon lumineuse. Voici un extrait tirĂ© de cet ouvrage aux pages 24 et suivantes L’ENNEMI IRREDUCTIBLE LE LIBERALISME traduire RELATIVISME» Jean, 18, 38 Pilate lui dit Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? » Ayant dit cela, il sortit de nouveau Ă  la rencontre des Juifs, et il leur dĂ©clara Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » » Dans les perspectives de ce rĂšgne de vĂ©ritĂ©, de ce rĂšgne de l’enseignement de l’Eglise, le grand, l’irrĂ©ductible ennemi est le relativisme, puisque c’est lĂ  une erreur qui s’en prend Ă  la notion mĂȘme de vĂ©ritĂ© et qui, en quelque sorte, la dissout
 Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ©, pour un libĂ©ral relativiste ? Quid est Veritas ? » On le voit, c’est spontanĂ©ment que la formule de Pilate monte aux lĂšvres dĂšs que l’on Ă©voque le relativiste. Et, avec l’orgueil bien connu de cette ignorance qui se prend pour une certitude, Pilate n’attendra mĂȘme pas la rĂ©ponse de JĂ©sus. Et Pilate de s’écrier Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? Et, disant cela, il sortit de nouveau vers les Juifs
 » JĂ©sus, dĂšs lors, gardera le silence. La vĂ©ritĂ©, en effet, ne se manifeste pas Ă  ceux qui, par principe, refusent de croire mĂȘme Ă  sa possibilitĂ©. Elle exige ce minimum d’humilitĂ© que devrait impliquer la conscience de l’ignorance. Aussi, quand, plus tard, Pilate reviendra vers JĂ©sus, saint Jean nous dit qu’il ne lui sera fait aucune rĂ©ponse. Quid est veritas ?
 » Depuis vingt siĂšcles, la formule n’a pas changĂ©. Quid est veritas ?
 » Ce qui signifie Encore un qui y croit ! Encore un illuminĂ©, un pauvre fou ! Un pauvre fou. Tout Ă  l’heure, en effet, c’est la robe blanche des fous qu’HĂ©rode fera jeter sur JĂ©sus. HĂ©rode et Pilate se rĂ©concilieront lĂ -dessus
 Tous deux sont relativistes. HĂ©rode, c’est le relativisme crapulard de la dĂ©bauche ; Pilate, c’est le relativisme des gens corrects et qui aiment se laver les mains » respecter les formes. Pilate, c’est le relativisme des gens rĂ©putĂ©s honnĂȘtes. Pilate, c’est le chrĂ©tien-relativiste qui, au fond, cherche Ă  sauver JĂ©sus, mais qui commence par le faire flageller avant de l’envoyer Ă  la mort, devant le tumulte croissant que sa dĂ©magogie autant que son manque de caractĂšre n’auront pas su arrĂȘter. En fait et jusqu’à la fin des temps, JĂ©sus continue Ă  ĂȘtre torturĂ©, ridiculisĂ©, mis Ă  mort, de Pilate en HĂ©rode et d’HĂ©rode en Pilate
 On le conçoit, Pilate est un homme » engagĂ© » ! En plein dans l’action ! Et qui a tout autre chose Ă  faire que d’écouter un doctrinaire ! Iterum exivit »  Iterum » de nouveau. Car, il y Ă©tait dĂ©jĂ , bien sĂ»r ! Il s’est lancĂ© depuis longtemps ! Avant d’agir, il n’a pas perdu son temps Ă  rĂ©flĂ©chir aux responsabilitĂ©s, pourtant redoutables, de sa fonction. Voyons ! On ne refuse pas semblable situation ! Pilate se retourne de nouveau, vers le problĂšme concret du moment. Vers ces Juifs qui sont lĂ , sous le balcon, et qui crient
 VoilĂ  ce qui est autrement important que les propos de ce JĂ©sus. VoilĂ  ce qui prime tout. Mais, et c’est lĂ  son pĂ©chĂ©, sans avoir pris la peine d’attendre et d’entendre la rĂ©ponse et les directives du Seigneur. Un peu plus tard, lorsque, dans son dĂ©lire, la foule rĂ©clamera la mort de JĂ©sus, le dernier argument, qui est aussi l’explication suprĂȘme, sera lancĂ© Ă  Pilate quia Filium Dei se fecit
 parce qu’il s’est fait Fils de Dieu
 » Fils de Dieu ! VoilĂ  la clef de toutes ces Ă©nigmes sur lesquelles Pilate bute depuis un long moment
 Cette fois, il veut savoir D’oĂč es-tu ?
 » Autrement dit Qui es-tu ? Mais d’oĂč viens-tu, homme extraordinaire ? Dis-moi quel est ton mystĂšre afin que je comprenne, enfin. JĂ©sus garde le silence. AprĂšs tout ce qu’Il a dit, aprĂšs cette flagellation que Pilate vient d’ordonner, la VĂ©ritĂ© n’a pas Ă  rĂ©pondre Ă  de telles injonctions. Devant le silence de ce prisonnier inouĂŻ, la crainte de Pilate dĂ©cuple. Il a peur, comme tous les faibles. Et, comme tous les faibles qui ont peur, il va non, certes, faire sentir sa puissance Ă  cette foule hurlante en donnant l’ordre aux soldats de la disperser. Non ! Il va crĂąner » devant cet homme enchaĂźnĂ© et apparemment impuissant. Il va menacer le Juste au nom de ce qu’il croit ĂȘtre son autoritĂ© » Cette fois, JĂ©sus va rĂ©pondre et, prĂ©cisĂ©ment, par respect pour cette autoritĂ© » de Pilate, qui est l’autoritĂ© mĂȘme du pouvoir civil. JĂ©sus va rĂ©pondre comme il a rĂ©pondu au Grand PrĂȘtre invoquant le nom de Dieu vivant ». Pouvoir spirituel et pouvoir temporel notre Seigneur a voulu nous laisser cet exemple de parfaite soumission aux deux pouvoirs instituĂ©s par Dieu. Tu ne me parles pas ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te crucifier et pouvoir de te relĂącher ? » Et JĂ©sus de rĂ©pondre Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait Ă©tĂ© donnĂ© d’en haut ». Tu n’aurais
 » toi
, Pilate
 C’est-Ă -dire toi, homme politique quelconque investi d’une parcelle d’autorité , qui que tu sois simple fonctionnaire, juge, dĂ©putĂ©, ministre, gouverneur, prince ou roi
, tu n’aurais aucun pouvoir si tu ne l’avais reçu d’en haut, c’est-Ă -dire de Dieu, c’est-Ă -dire de Moi. Et, puisque ton pouvoir est un pouvoir politique, juridique, social, le seul fait que je vienne d’affirmer que ce pouvoir vient de Moi prouve, sans contestation possible, que la royautĂ© que je revendique, bien que n’étant pas de ce monde, s’exerce quand mĂȘme sur lui, sur les individus comme sur les nations. Et cela parce que je me dis Fils de Dieu ». DĂ©sormais, la leçon est complĂšte qu’à travers Pilate, JĂ©sus a voulu adresser aux politiques de tous les temps. Explication suprĂȘme qui couronne et confirme tout ce qui a Ă©tĂ© dit. A suivre Le service de la royautĂ© sociale du Christ » est-il facultatif ? Pour se former et agir Ă  l’école de Jean Ousset, lire Pour qu’il RĂšgne », ouvrage historique de ceux qui veulent agir Ă  contre courant » comme nous y invite le Pape François.
LavĂ©ritĂ© est d'abord une Ă©vidence dans le sens oĂč elle est l'adĂ©quation d'un discours ou d'une reprĂ©sentation et d'un objet : on ne peut douter de ce que l'on voit. Par ailleurs, la vĂ©ritĂ© est toujours un jugement. On ne dira pas d'un arbre existant qu'il est vrai, mais qu'il est rĂ©el. À l'inverse, on dit qu'il est vrai qu'il s'agit

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Nest-ce pas la question des politiques qui s’occupent des choses sĂ©rieuses (les clameurs de la foule) pour ne pas entendre la parole de NSJC « Je suis venu rendre tĂ©moignage Ă  la VĂ©ritĂ© ». Si la vĂ©ritĂ© n’existe pas alors tout est permisrien ne peut s’opposer Ă  l’arbitraire du plus fort ! Jean Ousset dans son livre « Pour qu’Il []
Livres Les nations et les hommes ont besoin de mythes et de mensonges pour se construire. Ce qui ne veut pas dire que les livres soient des mensonges mĂȘme si, par dĂ©finition, une fiction est toujours un mensonge. C’est un mensonge qui touche Ă  la vĂ©ritĂ©. Paul Auster in La solitude du labyrinthe 1997. En dĂ©pit du bon sens, certains lecteurs attendent encore du roman une rĂ©vĂ©lation, pour ne pas dire une vĂ©ritĂ© qui doit s’entendre ici comme un principe certain qui met le doute en Ă©chec, tandis que d’autres, comme Paul Auster, portant pourtant un regard trĂšs professionnel sur la littĂ©rature d’imagination, continuent Ă  l’associer Ă  des contre-vĂ©ritĂ©s. La fiction ne serait-elle pas plutĂŽt un espace hermĂ©tique Ă  la vĂ©ritĂ© et au mensonge ? S’il existe bel et bien en anglais comme en français un lien de parentĂ© lexicale entre mensonge et littĂ©rature, deux mots qui se recoupent dans le vocable de fiction »[i], les Ă©crits ne peuvent ĂȘtre associĂ©s Ă  des menteries dans le genre romanesque, du moins sur un plan philosophique. Le bon sens voudrait que l’on se range Ă  l’opinion de Peter McCormick lorsqu’il dĂ©clare que l’art du conte, Ă  l’inverse du mensonge, se rĂ©sume Ă  faire semblant sans chercher Ă  tromper, Ă©tant plus proche de la comĂ©die que du faux serment ».[ii] Et ce professeur de philosophie d’ajouter L’écrivain de fiction [
] simule la rĂ©fĂ©rence parce que la nature des phrases fictionnelles est telle qu’il ne peut faire rĂ©fĂ©rence Ă  quoi que ce soit. L’écrivain qui s’exprime dans un rĂ©cit documentaire entend bien faire rĂ©fĂ©rence Ă  quelque chose ; par contraste, l’écrivain de fiction ne fait que simuler cette fonction rĂ©fĂ©rentielle ».[iii] Dans son explication, en faisant la distinction entre les catĂ©gories documentaire et fiction, McCormick sous-entend que la notion de vĂ©ritĂ© qui doit s’entendre ici comme le caractĂšre de ce qui s’accorde avec le sentiment de la rĂ©alitĂ© », in Le nouveau petit Robert est plus pertinente lorsqu’on traite d’un ouvrage documentaire que d’un rĂ©cit de fiction. Sans entrer dans des considĂ©rations linguistiques, Maurice Blanchot fait un constat similaire Ă  celui de McCormick, mais sur une tonalitĂ© plus poĂ©tique, et soutient que l’artiste n’appartient pas Ă  la vĂ©ritĂ©, parce que l’Ɠuvre est elle-mĂȘme ce qui Ă©chappe au mouvement du vrai, que toujours, par quelque cotĂ©, elle le rĂ©voque, se dĂ©robe Ă  la signification, dĂ©signant cette rĂ©gion oĂč rien ne demeure, oĂč ce qui a eu lieu n’a cependant pas eu lieu, oĂč ce qui recommence n’a encore jamais commencĂ©, lieu de l’indĂ©cision la plus dangereuse, de la confusion d’oĂč rien ne surgit [
]».[iv] Cette insistance sur la notion de vĂ©ritĂ© qui Ă©chappe Ă  l’espace littĂ©raire a Ă©tĂ© reprise par bien des thĂ©oriciens de la littĂ©rature dont Tzvetan Todorov pour qui les phrases qui composent le texte littĂ©raire ne sont pas plus fausses » qu’elles ne sont vraies ». [
] le texte littĂ©raire ne se soumet pas Ă  l’épreuve de vĂ©ritĂ©, [
] il n’est ni vrai ni faux, mais, prĂ©cisĂ©ment fictionnel ».[v] Le texte littĂ©raire est donc Ă  inscrire au chapitre de la fiction qui est le mode d’ĂȘtre du non-vrai ou du non-rĂ©el – par opposition au faux, au factice, Ă  la contrefaçon et Ă  la contrevĂ©ritĂ© qui sont antinomiques Ă  l’authenticitĂ©, Ă  la vĂ©ritĂ©. Par consĂ©quent, le lecteur n’a pas plus pour mission de chercher des vĂ©ritĂ©s dans le texte littĂ©raire que le romancier n’a de les enseigner. Parce qu’elle n’est pas rĂ©alitĂ©, l’Ɠuvre littĂ©raire peut Ă  loisir explorer le champ des possibilitĂ©s que le monde des vivants ne permet pas. L’Ɠuvre littĂ©raire nous propose un monde de possibles – et on rejoint ici la potentialitĂ© explorĂ©e par les oulipiens ! – mais elle ne saurait en aucun cas ĂȘtre un monde possible. Elle Ă©chappe au mouvement du vrai prĂ©cisĂ©ment parce que le romancier fait Ɠuvre d’imagination lorsqu’il affabule ses intrigues, une activitĂ© qui le conduit Ă  fabuler. Principe de VĂ©ritĂ© et principe de Confiance Pour Blanchot, Le roman est une Ɠuvre de mauvaise foi », Ă  double titre dira-t-on et de la part de celui qui Ă©crit, et de la part de celui qui lit, qui se tiennent tous les deux dans l’espace ambigu de l’imaginaire ».[vi] C’est peu ou prou ce que rĂ©sume Umberto Eco en Ă©voquant les recherches de John Searle[vii] qui elles font Ă©chos aux propos de Blanchot un discours qui perdure depuis plus d’un siĂšcle si l’on remonte jusqu’à Coleridge et sa suspension volontaire d’incrĂ©dulitĂ© ! Au bout du compte, ce que rĂ©vĂšle cette relation contractuelle bilatĂ©rale que les thĂ©oriciens appellent pacte fictionnel » dans laquelle l’écrivain donne le change et le lecteur accepte la duperie de plein grĂ©, c’est la distinction fondamentale entre le monde rĂ©el » et les mondes narratifs », le premier Ă©tant gouvernĂ© par le principe de VĂ©ritĂ© Truth » tandis que les seconds sont rĂ©gis par le principe de Confiance Trust ».[viii] Dans un autre livre, SĂ©miotique et philosophie du langage 1988, Umberto Eco remarque que la mĂ©taphore ne dit jamais la vĂ©ritĂ© puisqu’elle transgresse l’ordre de la rĂ©alitĂ© et procĂšde Ă  une remise en ordre poĂ©tique du monde. Sur un mode analogique, on pourrait s’autoriser un parallĂšle avec le roman, qui comme la mĂ©taphore, produit une image rĂ©sultant d’une construction verbale. Ce que dit Eco dans SĂ©miotique et philosophie du langage est donc, mutatis mutandis, applicable au statut de la fiction le roman ne dit jamais la vĂ©ritĂ© puisqu’il transgresse l’ordre de la rĂ©alitĂ© et procĂšde Ă  une remise en ordre poĂ©tique du monde. De l’aveu gĂ©nĂ©ral, faire des entorses Ă  la vĂ©ritĂ© est contraire Ă  la dĂ©ontologie d’un historien et qui Ă©tudiera le roman historique se rendra compte des rivalitĂ©s et des Ăąpres disputes qui font de la littĂ©rature et du rĂ©cit historique deux exercices de style qui ont chacun leurs spĂ©cificitĂ©s. Il serait donc judicieux de mener une Ă©tude d’envergure sur le roman historique et la quĂȘte de vĂ©ritĂ©, en examinant les polĂ©miques qui ont agitĂ© historiens et romanciers. Dans un mĂȘme esprit, on gagnerait Ă  analyser un certain nombre de litiges identitaires et de supercheries littĂ©raires afin de savoir si l’on doit tenir les auteurs responsables de leurs entorses qui entravent une prĂ©tendue quĂȘte de vĂ©ritĂ© » ou si les lecteurs se rendent coupables d’un procĂšs d’intention en soutenant implicitement l’existence d’une dimension alĂ©thique »[ix] dans l’espace de la fiction. D’autres questions en dĂ©couleront ces indĂ©licatesses portent-elles Ă  consĂ©quence dans l’espace de la fiction ou n’entament-elles que l’éthique de l’écrivain ? Et la plus importante des interrogations dans quelle mesure ces supercheries parviennent-elles Ă  nous renseigner sur le statut de la fiction ? A la lumiĂšre de ces rĂ©flexions, on s’aperçoit qu’il y a quelque incongruitĂ© pour le lecteur ou le romancier Ă  vouloir se lancer dans une quĂȘte de vĂ©ritĂ© au sein d’un espace qui ne le permet pas. D’oĂč ce fait bien commode qu’en littĂ©rature nul romancier ne puisse ĂȘtre coupable d’ignorance. Pour reprendre l’heureuse formulation de Christine Angot dans Une partie du cƓur 2004 Le mot chaise n’avait plus quatre pieds, il n’en avait plus qu’un en littĂ©rature. Ceux qui lui donnaient quatre pieds c’était leur affaire, l’écrivain n’en Ă©tait pas responsable. C’était bien pourquoi la responsabilitĂ© de l’écrivain n’existait pas. Et la culpabilitĂ© encore moins ». Notice biographique Essayiste bilingue, auteur de fiction et chercheur en littĂ©rature, Jean-François Vernay a signĂ© plusieurs rĂ©flexions littĂ©raires, toutes disponibles en langue anglaise. La sĂ©duction de la fiction qui vient de paraĂźtre aux Ă©ditions Hermann est son quatriĂšme essai par lequel il apporte sa contribution au champ des Ă©tudes littĂ©raires cognitives. [i] Terme qui dans son acception dĂ©suĂšte dĂ©note un mensonge » et qui dans le langage contemporain dĂ©signe une crĂ©ation de l’imagination, en littĂ©rature », similitude que l’on retrouve en anglais avec le dĂ©nombrable fictions » et l’indĂ©nombrable fiction». [ii] McCormick, Fictions and Feelings », Fictions, Philosophies and the Problems of Poetics Ithaca/London Cornell UP, 1988, 138. [iii] McCormick, Id. [iv] M. Blanchot, L’espace littĂ©raire Paris Gallimard, 1955, 318. [v] T. Todorov, La Notion de littĂ©rature Paris Le Seuil, 1987, 13. [vi] M. Blanchot, La Part du feu Paris Gallimard, 1949, 189 citĂ© in D. Hurezanu, Ibid., 53. [vii] Le lecteur doit savoir qu’un rĂ©cit est une histoire imaginaire, sans penser pour autant que l’auteur dit des mensonges. Simplement, comme l’a dit Searle, l’auteur feint de faire une affirmation vraie. Nous acceptons le pacte fictionnel et nous feignons de penser que ce qu’il nous raconte est rĂ©ellement arrivé». J. Searle, The Logical Status of Fictional Discourse » New Literary History 14 1975, citĂ© in U. Eco, 1996, 81. [viii] U. Eco, Six promenades dans les bois du roman et d’ailleurs Paris Grasset & Fasquelle, 1996, 95-6. [ix] Dans l’acception que lui donne Roland Barthes dans Qu’est-ce que la critique ? » 1963, Ă  savoir qui relĂšve de la vĂ©ritĂ© ». Jean-François Vernay Imprimer cet article Commentaires Rienn’est plus fourbe et trompeur que la vĂ©ritĂ©. Pourquoi ? Parce que la vĂ©ritĂ© n’existe pas. Ce que nous croyons savoir n’est en fait que le fruit d’une construction mentale dont le seul but est de conforter nos certitudes dĂ©jĂ  acquises. DĂ©monstration dans cette vidĂ©o aussi Ă©tonnante que drĂŽle et instructive. Question Y a-t-il une vĂ©ritĂ© absolue / universelle ? RĂ©ponse Pour comprendre s’il y a une vĂ©ritĂ© absolue / universelle, commençons par dĂ©finir ce qu’est la vĂ©ritĂ©. D’aprĂšs le dictionnaire, il s’agit de la conformitĂ© aux faits ou Ă  la rĂ©alitĂ© ; une affirmation prouvĂ©e ou acceptĂ©e comme vraie ». Certaines personnes affirment que la vĂ©ritĂ© n’existe pas, mais qu’il n’y a que des perceptions et opinions. D’autres dĂ©fendent au contraire qu’il doit y avoir une vĂ©ritĂ© absolue. Une position est qu’il n’y a pas d’absolus qui dĂ©finissent la vĂ©ritĂ©. Ses partisans croient que tout est relatif et que la vĂ©ritĂ© n’existe donc pas rĂ©ellement. De ce fait, il n’y a en fin de compte pas d’absolus moraux ni aucune autoritĂ© pour dĂ©cider si une action est positive ou nĂ©gative, bonne ou mauvaise. On aboutit donc Ă  une Ă©thique de situation », l’idĂ©e selon laquelle le bien et le mal dĂ©pendent de la situation. Rien n’est juste ni faux, mais ce qui semble juste Ă  un moment donnĂ© et dans une situation donnĂ©e l’est. Une telle Ă©thique de situation produit une mentalitĂ© et un mode de vie subjectifs, axĂ©s autour du sentiment, aux effets dĂ©vastateurs sur la sociĂ©tĂ© et les personnes. C’est le post-modernisme, qui ouvre la voie Ă  une sociĂ©tĂ© dans laquelle toutes les valeurs, croyances, modes de vie et vĂ©ritĂ©s ont la mĂȘme validitĂ©. La position opposĂ©e est qu’il y a des vĂ©ritĂ©s et normes absolues, qui dĂ©finissent ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Par consĂ©quent, nos actes peuvent ĂȘtre jugĂ©s bons ou mauvais en fonction de ces normes absolues. S’il n’y avait ni vĂ©ritĂ©, ni normes absolues, ce serait le chaos. Prenons la loi de la gravitĂ©, par exemple si elle n’était pas absolue, nous ne serions pas certains de pouvoir nous tenir debout ou de nous asseoir Ă  un endroit donnĂ© avant d’avoir essayĂ©. Ou encore, si 2+2 ne faisaient pas toujours 4, les effets sur la civilisation seraient dĂ©sastreux. Les lois scientifiques et physiques n’auraient plus de sens et le commerce serait impossible. Quelle pagaille ce serait ! Heureusement, 2+2=4. La vĂ©ritĂ© absolue existe et elle peut ĂȘtre dĂ©couverte et comprise. L’affirmation-mĂȘme qu’il n’existe pas de vĂ©ritĂ© absolue est illogique. Pourtant, aujourd’hui, il en est beaucoup qui adhĂšrent Ă  un relativisme culturel niant toute vĂ©ritĂ© absolue. Une bonne question Ă  poser Ă  ceux qui prĂ©tendent qu’il n’y a pas de vĂ©ritĂ© absolue est En ĂȘtes-vous absolument certain ? » S’ils rĂ©pondent oui, il s’agit d’une affirmation absolue, qui implique donc l’existence de vĂ©ritĂ©s absolues. Cela revient Ă  dire que l’absence de vĂ©ritĂ© absolue est la seule et unique vĂ©ritĂ© absolue. L’idĂ©e selon laquelle il n’y a aucune vĂ©ritĂ© absolue et universelle pose aussi d’autres problĂšmes logiques, en plus de la contradiction interne. D’abord l’homme, ayant un esprit fini et une connaissance limitĂ©e, ne peut logiquement faire d’affirmation nĂ©gative absolue. Par exemple, on ne peut en toute logique affirmer qu’il n’existe pas de Dieu mĂȘme si beaucoup de personnes le font, car pour cela, il faudrait dĂ©tenir une connaissance absolue de l’univers entier, d’un de ses confins Ă  l’autre. À partir de lĂ , la seule affirmation rationnelle possible serait Avec ma connaissance limitĂ©e, je ne crois pas qu’il y ait de Dieu. » Un autre problĂšme est que la nĂ©gation de toute vĂ©ritĂ© absolue / universelle ne correspond pas Ă  ce que notre conscience, notre expĂ©rience et notre observation du monde rĂ©el nous rĂ©vĂšle. Si la vĂ©ritĂ© absolue n’existe pas, alors rien n’est fondamentalement bon ou mauvais. Ce qui est bon » pour vous ne l’est pas forcĂ©ment pour moi. Si ce relativisme semble sĂ©duisant de prime abord, il implique que n’importe qui fixe ses propres rĂšgles de vie et fasse ce qui lui semble bon. À partir de lĂ , il est inĂ©vitable que les rĂšgles des uns entrent en conflit avec celles des autres. Que se passerait-il, par exemple, si je dĂ©crĂ©tais juste » en ce qui me concerne de ne pas respecter les feux tricolores, mĂȘme quand ils sont rouges ? Je mettrais en danger la vie d’autrui. Ou encore, je pourrais estimer juste de vous voler, mais vous ne seriez pas d’accord. Nos notions du bien et du mal seraient clairement en dĂ©saccord. S’il n’y avait ni vĂ©ritĂ© absolue, ni normes morales valables pour tous, alors on ne pourrait ĂȘtre sĂ»r de rien. Tout un chacun serait libre de faire ce qu’il veut tuer, violer, voler, mentir, tricher, etc., sans personne pour le condamner. Il n’y aurait ni gouvernement, ni lois, ni justice, puisqu’on ne pourrait pas mĂȘme dĂ©terminer que la majoritĂ© a le droit de dĂ©terminer et d’imposer ses normes Ă  la minoritĂ©. Un monde sans absolus serait le monde le plus horrible qu’on puisse s’imaginer. D’un point de vue spirituel, on aboutit Ă  une confusion religieuse il n’y a aucune seule vraie religion et il n’est pas possible de se mettre en rĂšgle avec Dieu. Toutes les religions seraient donc fausses, puisqu’elles ont toutes des revendications absolues sur la vie aprĂšs la mort. Il n’est pas rare aujourd’hui de trouver des gens qui tiennent deux religions diamĂ©tralement opposĂ©es pour Ă©galement vraies », mĂȘme si elles affirment toutes deux ĂȘtre le chemin exclusif vers le ciel tout en enseignant des vĂ©ritĂ©s » totalement opposĂ©es. Ceux qui ne croient pas en une vĂ©ritĂ© absolue ignorent ces revendications et adhĂšrent Ă  un universalisme tolĂ©rant qui affirme que toutes les religions se valent et qu’elles mĂšnent toutes au ciel. Les partisans de cette vision du monde s’opposent avec vĂ©hĂ©mence aux chrĂ©tiens Ă©vangĂ©liques qui croient que, comme le dit la Bible, JĂ©sus est le chemin, la vĂ©ritĂ© et la vie », qu’il est la manifestation ultime de la vĂ©ritĂ© et le seul chemin qui mĂšne au ciel Jean La tolĂ©rance est devenue la vertu cardinale de notre sociĂ©tĂ© post-moderne, le seul absolu. Par consĂ©quent, l’intolĂ©rance est le seul mal. Toute croyance dogmatique, surtout en une vĂ©ritĂ© absolue, est considĂ©rĂ©e comme intolĂ©rante, le pĂ©chĂ© ultime. Ceux qui nient l’existence de toute vĂ©ritĂ© absolue disent souvent que chacun peut croire ce qu’il veut, tant qu’il n’essaie pas d’imposer ses croyances aux autres. Mais cette position est en elle-mĂȘme une croyance absolue, que ceux qui la dĂ©fendent essaient clairement d’imposer aux autres. Ils dĂ©finissent une norme comportementale et insistent que tous la suivent, violant ainsi leurs propres principes par une nouvelle auto-contradiction. Ceux qui dĂ©fendent cette position ne veulent tout simplement pas ĂȘtre tenus pour responsables de leurs actes. S’il y a une vĂ©ritĂ© absolue, il y a des valeurs morales absolues, et nous sommes donc tenus Ă  les respecter. La nĂ©gation de toute vĂ©ritĂ© absolue / universelle et le relativisme culturel qui en dĂ©coule sont la consĂ©quence logique de l’adhĂ©sion de la sociĂ©tĂ© Ă  la thĂ©orie de l’évolution comme explication de l’origine de la vie. Si l’évolution naturaliste est vraie, alors la vie n’a pas de sens, nous n’avons aucune raison d’ĂȘtre et il n’y a pas de valeurs morales absolues. DĂšs lors, l’homme est libre de mener sa vie comme il l’entend et n’est responsable d’aucun de ses actes. Pourtant, quelle que soit la virulence avec laquelle les hommes pĂ©cheurs nient l’existence de Dieu et de la vĂ©ritĂ© absolue, ils ne s’en tiendront pas moins tous un jour en jugement devant lui. La Bible dĂ©clare car ce que l’on peut connaĂźtre de Dieu est Ă©vident pour eux, puisque Dieu le leur a fait connaĂźtre. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance Ă©ternelle et sa divinitĂ©, se voient depuis la crĂ©ation du monde, elles se comprennent par ce qu’il a fait. Ils sont donc inexcusables, puisque tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donnĂ© la gloire qu’il mĂ©ritait en tant que Dieu et ne lui ont pas montrĂ© de reconnaissance ; au contraire, ils se sont Ă©garĂ©s dans leurs raisonnements et leur cƓur sans intelligence a Ă©tĂ© plongĂ© dans les tĂ©nĂšbres. Ils se vantent d’ĂȘtre sages, mais ils sont devenus fous. » Romains Y a-t-il des preuves de l’existence d’une vĂ©ritĂ© absolue ? Oui. Il y a d’abord la conscience humaine, qui nous dit que le monde devrait fonctionner d’une certaine maniĂšre, que certaines choses sont bonnes et d’autres mauvaises. Elle nous convainc que la souffrance, la famine, le viol, la souffrance et la mĂ©chancetĂ© sont des choses mauvaises, mais que l’amour, la gĂ©nĂ©rositĂ©, la compassion et la paix sont de bonnes choses auxquelles nous devons aspirer, et ce universellement, Ă  toutes les Ă©poques et dans toutes les cultures. La Bible dĂ©crit le rĂŽle de la conscience humaine en Romains Quand des non-Juifs qui n’ont pas la loi font naturellement ce que prescrit la loi, ils se tiennent lieu de loi Ă  eux-mĂȘmes, bien qu’ils n’aient pas la loi. Ils montrent que l’Ɠuvre de la loi est Ă©crite dans leur cƓur, car leur conscience en rend tĂ©moignage et leurs pensĂ©es les accusent et les dĂ©fendent tour Ă  tour. C’est ce qui paraĂźtra le jour oĂč, conformĂ©ment Ă  l’Évangile que je prĂȘche, Dieu jugera par JĂ©sus-Christ le comportement secret des hommes. » La seconde preuve de l’existence d’une vĂ©ritĂ© absolue est la science. Il s’agit tout simplement de la poursuite de la connaissance, de l’étude de ce que nous savons et de la quĂȘte d’un plus grand savoir. Or donc, toute recherche scientifique est forcĂ©ment fondĂ©e sur la croyance en des vĂ©ritĂ©s objectives dans ce monde, qui peuvent ĂȘtre dĂ©couvertes et prouvĂ©es. Sans absolus, qu’y aurait-il Ă  Ă©tudier ? Comment saurions-nous que les dĂ©couvertes scientifiques sont vraies ? En fait, les lois mĂȘmes de la science se fondent sur l’existence d’une vĂ©ritĂ© absolue. La troisiĂšme preuve de l’existence d’une vĂ©ritĂ© absolue / universelle est la religion. Toutes les religions du monde visent Ă  dĂ©finir la vie et Ă  lui donner un sens. Elles naissent de l’aspiration de l’homme Ă  quelque chose de plus que la simple existence. Par la religion, l’homme cherche Dieu, un espoir pour l’avenir, le pardon des pĂ©chĂ©s, la paix au milieu de ses luttes et des rĂ©ponses Ă  ses interrogations les plus profondes. La religion est la preuve que l’humanitĂ© n’est pas qu’un animal Ă©voluĂ©, mais qu’il a Ă©tĂ© créé avec un dessein plus Ă©levĂ© par un CrĂ©ateur personnel qui a mis en lui le dĂ©sir de le connaĂźtre. Or, s’il y a un CrĂ©ateur, alors il devient la norme de la vĂ©ritĂ© absolue et c’est son autoritĂ© qui l’établit. Heureusement pour nous, ce CrĂ©ateur existe et il nous a rĂ©vĂ©lĂ© sa vĂ©ritĂ© par sa Parole, la Bible. La connaissance de la vĂ©ritĂ© absolue / universelle n’est possible que par une relation personnelle avec celui qui affirme ĂȘtre la VĂ©ritĂ© JĂ©sus-Christ. JĂ©sus a dĂ©clarĂ© ĂȘtre le seul chemin, la seule vĂ©ritĂ© et la seule vie Jean Le fait que la vĂ©ritĂ© absolue existe nous dirige vers la vĂ©ritĂ© de l’existence d’un Dieu souverain, qui a créé les cieux et la terre et qui s’est rĂ©vĂ©lĂ© Ă  nous afin que nous le connaissions personnellement par son Fils JĂ©sus-Christ. C’est la vĂ©ritĂ© absolue. English Retour Ă  la page d'accueil en français Y a-t-il une vĂ©ritĂ© absolue / universelle ? Onpeut mĂȘme dĂ©montrer qu’il n’existe pas. Ce qui existe, c’est une infinitĂ© non totalisable de mondes qui, chacun, Ă  sa maniĂšre, rĂ©unissent et permettent de situer des multiplicitĂ©s
Dans le DeutĂ©ronome nous voyons la joie de la loi » la loi non pas comme une entrave, comme quelque chose qui nous ĂŽte la libertĂ©, mais comme un cadeau et un don. Quand les autres peuples se tourneront vers ce grand peuple, c’est ce que nous dit MoĂŻse, alors ils diront Quel peuple sage ! Ils admireront la sagesse de ce peuple, l’équitĂ© de la loi et la proximitĂ© de Dieu qui est Ă  ses cĂŽtĂ©s et qui lui rĂ©pond quand il est appelĂ©. Telle est l’humble joie d’IsraĂ«l recevoir un don de Dieu. Cela est diffĂ©rent du triomphalisme, de l’orgueil pour ce qui vient de soi-mĂȘme IsraĂ«l n’est pas orgueilleux de sa propre loi, comme Rome pouvait l’ĂȘtre du droit romain comme un don Ă  l’humanitĂ©, comme peut-ĂȘtre la France l’est du Code NapolĂ©on », comme la Prusse du Preussisches Landrecht », etc. — des Ɠuvres du droit que nous reconnaissons. Mais IsraĂ«l le sait cette Loi il ne l’a pas faite lui-mĂȘme, elle n’est pas le fruit de son gĂ©nie, elle est un don. Dieu lui a montrĂ© ce qu’est le droit. Dieu lui a donnĂ© la sagesse. La Loi est la sagesse. La sagesse est l’art d’ĂȘtre des hommes, l’art de pouvoir bien vivre et de pouvoir bien mourir. Et l’on ne peut bien vivre et mourir que lorsqu’on a reçu la vĂ©ritĂ© et quand la vĂ©ritĂ© nous indique le chemin. Etre reconnaissants pour le don que nous n’avons pas inventĂ©, mais qui nous a Ă©tĂ© offert en don, et vivre dans la sagesse ; apprendre, grĂące au don de Dieu, Ă  ĂȘtre des hommes de maniĂšre droite. L’Évangile nous montre cependant qu’il existe Ă©galement un danger — comme il est dit dans le DeutĂ©ronome n’ajoute rien, n’enlĂšve rien ». Il nous enseigne que, avec le passage du temps, au don de Dieu se sont ajoutĂ©es des supplĂ©ments, des Ɠuvres, des coutumes humaines, qui en se dĂ©veloppant cachent ce qui est propre Ă  la sagesse donnĂ©e par Dieu, devenant ainsi un vĂ©ritable joug qu’il faut briser, ou bien qui conduisent Ă  l’orgueil c’est nous qui l’avons inventĂ© ! Nous lisons dans la Lettre de Jacques Vous ĂȘtes engendrĂ©s au moyen d’une parole de vĂ©ritĂ© », qui de nous oserait jouir de la vĂ©ritĂ© qui nous a Ă©tĂ© donnĂ©e ? Une question vient immĂ©diatement Ă  l’esprit mais comment peut-on dĂ©tenir la vĂ©ritĂ© ? C’est de l’intolĂ©rance ! L’idĂ©e de vĂ©ritĂ© et d’intolĂ©rance aujourd’hui ont pratiquement fusionnĂ© entre elles, et ainsi nous n’osons plus du tout croire Ă  la vĂ©ritĂ© ou parler de la vĂ©ritĂ©. Elle semble ĂȘtre lointaine, elle semble quelque chose auquel il vaut mieux ne pas avoir recours. Personne ne peut dire je dĂ©tiens la vĂ©ritĂ© — telle est l’objection qui nous anime — et, en effet, personne ne peut dĂ©tenir la vĂ©ritĂ©. C’est la vĂ©ritĂ© qui nous possĂšde, elle est quelque chose de vivant ! Elle ne nous appartient pas, mais nous somme saisis par elle. Ce n’est que si nous nous laissons guider et animer par elle, que nous restons en elle, ce n’est que si nous sommes avec elle et en elle, pĂšlerins de la vĂ©ritĂ©, qu’elle est alors en nous et pour nous. Je pense que nous devons apprendre Ă  nouveau cette maniĂšre de ne pas dĂ©tenir la vĂ©ritĂ© ». De mĂȘme que personne ne peut dire j’ai des enfants — ils ne nous appartiennent pas, ils sont un don, et comme don de Dieu ils nous sont donnĂ©s pour une tĂąche — ainsi nous ne pouvons pas dire je dĂ©tiens la vĂ©ritĂ©, mais la vĂ©ritĂ© est venue vers nous et nous pousse. Nous devons apprendre Ă  nous laisser animer par elle, Ă  nous laisser conduire par elle. Et alors elle brillera Ă  nouveau si elle-mĂȘme nous conduit et nous compĂ©nĂštre. Benoit XVI, le 2 septembre 2012 – HomĂ©lie de la Messe Voir toutes les questions
Maisdouchez bien vite vos espoirs en la matiĂšre et gardez en tĂȘte que personne ne dĂ©tient jamais totalement la vĂ©ritĂ©. Vous gagnerez du temps pour mieux apprendre Ă  penser par vous-mĂȘme. Vous devez aussi comprendre que beaucoup de personnes qui passent leur journĂ©e Ă  vouloir se faire Ă©couter, Ă  “transmettre” n’ont pas toujours
La vĂ©ritĂ© est l'adĂ©quation entre la pensĂ©e et la rĂ©alitĂ©. La mĂ©thode pour l'Ă©tablir est la dĂ©monstration. Toutefois, il faut se demander si la vĂ©ritĂ© est unique et quelle est sa valeur. IDĂ©finition de la vĂ©ritĂ© La vĂ©ritĂ© est d'abord une Ă©vidence dans le sens oĂč elle est l'adĂ©quation d'un discours ou d'une reprĂ©sentation et d'un objet on ne peut douter de ce que l'on voit. Par ailleurs, la vĂ©ritĂ© est toujours un jugement. On ne dira pas d'un arbre existant qu'il est vrai, mais qu'il est rĂ©el. À l'inverse, on dit qu'il est vrai qu'il s'agit d'un chĂȘne dans ce cas, c'est bien le jugement sur l'arbre qui peut ĂȘtre vrai ou faux. On remarque que le faux est tout ce qui ne correspond pas au vrai L'erreur est l'absence du vrai. L'indice le plus certain de l'erreur est la contradiction, comme l'explique Leibniz on ne peut soutenir que quelque chose est blanc et noir "en mĂȘme temps et sous le mĂȘme rapport". L'impĂ©ratif de non-contradiction dĂ©coule du principe d'identitĂ© du rĂ©el Ă  lui-mĂȘme une pomme est une pomme, un homme est un homme, et le vrai doit demeurer le vrai. Le mensonge est la dissimulation du vrai. L'illusion trompe, elle donne une fausse image du vrai. Dans les trois cas de l'erreur, du mensonge et de l'illusion, le jugement faux s'oppose au jugement vrai. Enfin, la vĂ©ritĂ© se reconnaĂźt Ă  la certitude qui l'accompagne lorsque l'on Ă©nonce une vĂ©ritĂ©, on est sĂ»r de soi. Cependant, si la certitude accompagne la vĂ©ritĂ©, elle ne la constitue pas. En effet, on pourrait simplement manquer de raisons de douter d'une illusion. On peut confondre un serpent avec une corde. On ne "doute pas" alors, au sens fort du mot, qu'il s'agit bien d'une corde. Toutefois, si le serpent bouge ou si l'on se rapproche, on rĂ©alise alors qu'il s'agit d'un serpent, quand bien mĂȘme on Ă©tait persuadĂ© du contraire. Ainsi, la certitude n'est pas seulement l'absence du doute, mais la claire conscience du vrai. La vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre une Ă©vidence, un jugement ou une certitude, mais on se rend compte qu'il faut une preuve pour dĂ©finir le vrai. Il faut faire appel Ă  un raisonnement. IILa dĂ©monstration pour Ă©tablir la vĂ©ritĂ© ALe rĂŽle de la dĂ©monstration Pour s'assurer de la vĂ©ritĂ© de ce que l'on pense, il importe de pouvoir justifier ce que l'on dit. En ce sens, la dĂ©monstration peut jouer le rĂŽle de modĂšle dans l'Ă©laboration de la vĂ©ritĂ©. Au sens large, la notion de dĂ©monstration se rapporte Ă  tout type de preuve qu'une personne peut fournir pour appuyer ce qu'elle avance. Elle peut donc avoir le sens de justification. Dans Essais de ThĂ©odicĂ©e justification de Dieu, Leibniz dĂ©veloppe une immense dĂ©monstration dans le domaine thĂ©ologique c'est-Ă -dire, dans les religions monothĂ©istes, relatif Ă  Dieu. Si, par exemple, on dit "Dieu est bon", on doit aussi prouver que ce que Dieu choisit de crĂ©er est le "meilleur". Ainsi, il faut prouver que Dieu existe ce que fait le philosophe et qu'il choisit toujours le bien. On se heurte alors au problĂšme du mal pourquoi Dieu permet-il Ă  l'homme de faire de mauvais choix ? Avec la dĂ©monstration, l'argumentation rebondit toujours. BLes diffĂ©rents types de dĂ©monstrations Dans un raisonnement inductif, c'est-Ă -dire dans une induction, on part d'observations pour Ă©tablir une conclusion dont la vĂ©ritĂ© est probable. Par exemple, si l'on dit que tous les corbeaux observĂ©s jusqu'Ă  prĂ©sent sont noirs, on en tire la conclusion que tous les corbeaux sont noirs. Cette conclusion n'est que probable il se peut qu'un jour on rencontre un corbeau blanc. La dĂ©duction suit le cheminement inverse partant de prĂ©misses gĂ©nĂ©rales, elle les applique Ă  un cas particulier. Ainsi, dans une dĂ©duction, si les prĂ©misses sont vraies, alors la conclusion est nĂ©cessairement vraie. Ce qui diffĂ©rencie l'induction de la dĂ©duction, c'est donc le lien Ă©tabli entre les prĂ©misses c'est-Ă -dire la proposition admise sur laquelle on base le raisonnement et la conclusion. Aristote a dĂ©fini le syllogisme comme le modĂšle du raisonnement dĂ©monstratif. Le syllogisme est un raisonnement formel qui Ă©tablit une conclusion nĂ©cessaire dĂ©duite Ă  partir des prĂ©misses. Un syllogisme se fait en trois Ă©tapes une prĂ©misse majeure, une prĂ©misse mineure, et une conclusion qui se dĂ©duit des deux prĂ©misses. La formule suivante est un syllogisme classique tous les hommes sont mortels prĂ©misse majeure ; or, Socrate est un homme prĂ©misse mineure ; donc Socrate est mortel conclusion. La notion de dĂ©monstration connaĂźt aussi un usage plus restreint il s'agit de la dĂ©monstration telle qu'elle est pratiquĂ©e dans les mathĂ©matiques. La dĂ©monstration mathĂ©matique est une forme de raisonnement caractĂ©risĂ©e par le fait qu'elle se prĂ©sente comme un systĂšme dont toutes les propositions sont dĂ©montrĂ©es et cohĂ©rentes entre elles. Plus prĂ©cisĂ©ment, la dĂ©monstration est une forme de raisonnement qui tire des conclusions Ă  partir de prĂ©misses points de dĂ©part du raisonnement selon des modalitĂ©s strictes. Les rĂ©sultats de la dĂ©monstration sont nĂ©cessaires ils ont Ă©tĂ© prouvĂ©s Ă  l'intĂ©rieur du systĂšme. CLes limites de la dĂ©monstration 1Les limites de la dĂ©duction et de l'induction Le syllogisme peut ĂȘtre dĂ©tournĂ© pour constituer des faux raisonnements les sophismes et les paralogismes. Ce sont des raisonnements qui ont l'apparence de la validitĂ© mais qui ne sont en fait pas valides logiquement. Les prĂ©misses sont vraies, mais la conclusion ne l'est pas. Sophisme Le sophisme est un raisonnement qui, partant de prĂ©misses vraies et obĂ©issant aux rĂšgles de la logique, aboutit Ă  une conclusion la piĂšce RhinocĂ©ros d'EugĂšne Ionesco, un sophisme cĂ©lĂšbre dans lequel le logicien dit au vieux monsieur "Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat." Paralogisme Le paralogisme, lui, est un raisonnement dont le dĂ©part est faux mais qui apparaĂźt comme rigoureux."Tous les chats ont cinq pattes. Gros-Minou est un chat. Donc Gros-Minou a cinq pattes." 2Les axiomes mathĂ©matiques Axiome Un axiome dĂ©signe une vĂ©ritĂ© indĂ©montrable qui doit ĂȘtre admise comme vraie. Les axiomes constituent la limite de la dĂ©monstration ils ne peuvent pas ĂȘtre dĂ©montrĂ©s. RenĂ© Descartes souligne que les axiomes sont immĂ©diatement connus par l'esprit leur vĂ©ritĂ© se voit d'elle-mĂȘme. Ce sont donc des Ă©vidences, des "intuitions". On parle ici d'intuition intellectuelle, c'est-Ă -dire l'acte par lequel l'esprit saisit immĂ©diatement, sans intermĂ©diaire, le vrai. Comme saisie immĂ©diate du vrai, l'intuition n'a besoin ni d'ĂȘtre dĂ©montrĂ©e ni d'ĂȘtre prouvĂ©e par l'expĂ©rience. On ne voit pas comment on pourrait dĂ©montrer les axiomes eux-mĂȘmes, Ă©tant donnĂ© que les axiomes sont les principes les plus Ă©lĂ©mentaires d'une thĂ©orie. Qu'est-ce qui permet alors d'affirmer la vĂ©ritĂ© des axiomes si on ne peut pas les dĂ©montrer ?En tant que principes les plus Ă©lĂ©mentaires d'une thĂ©orie, les axiomes n'ont pas Ă  ĂȘtredĂ©montrĂ©s. Il importe de dĂ©terminer ce qui permet d'en affirmer la vĂ©ritĂ©. Pour cela, on peut s'appuyer sur les deux ordres de connaissance de Blaise Pascal. Dans les PensĂ©es, Pascal assure qu'il est possible de distinguer deux ordres de connaissance la voie de la raison et la voie du cƓur le cƓur fournit les premiers principes, et la raison dĂ©montre par la suite des propositions Ă  partir d'eux. Ces deux modes d'accĂšs au vrai garantissent la certitude. 3La relativitĂ© Une vĂ©ritĂ© peut n'ĂȘtre vraie ou juste que dans un certain cadre. Il faut tenir compte de la relativitĂ©, c'est-Ă -dire la dĂ©pendance de l'ensemble des Ă©noncĂ©s Ă  l'Ă©gard d'un systĂšme d'axiomes donnĂ©. L'histoire des mathĂ©matiques montre que ces premiers principes qui semblaient Ă©vidents en eux-mĂȘmes se sont rĂ©vĂ©lĂ©s partiellement faux. L'idĂ©e que "le tout est plus grand que la partie" semble Ă©vidente. En rĂ©alitĂ©, dans le cas d'une partie infinie d'un ensemble infini, cela n'est pas vrai. De la mĂȘme maniĂšre, les axiomes de la gĂ©omĂ©trie euclidienne ne sont plus absolus. La gĂ©omĂ©trie euclidienne part du postulat que par un point extĂ©rieur Ă  une droite, on peut faire passer une unique parallĂšle Ă  cette droite ». Toutefois Selon la gĂ©omĂ©trie de Riemann, par un point extĂ©rieur Ă  une droite, on ne peut faire passer aucune parallĂšle Ă  cette droite. Selon la gĂ©omĂ©trie de Lobatchevski, par un point extĂ©rieur Ă  une droite, on peut faire passer une infinitĂ© de parallĂšles Ă  cette droite. Cette dĂ©couverte de la dĂ©pendance des vĂ©ritĂ©s mathĂ©matiques Ă  leur cadre thĂ©orique donne lieu au dĂ©veloppement de divers systĂšmes axiomatiques. Ainsi, on considĂšre qu'une vĂ©ritĂ© dĂ©montrĂ©e ne l'est qu'Ă  l'intĂ©rieur du systĂšme thĂ©orique particulier au sein duquel elle est insĂ©rĂ©e. Le choix du cadre thĂ©orique ne dĂ©pendra plus dĂšs lors de son caractĂšre vrai ou faux, mais de sa pertinence ou de son utilitĂ© quant Ă  ce qui est Ă  dĂ©montrer. C'est ce que souligne le mathĂ©maticien PoincarĂ©. Une gĂ©omĂ©trie ne peut pas ĂȘtre plus vraie qu'une autre ; elle peut seulement ĂȘtre plus Science et l'HypothĂšse, prĂ©f. Jules Vuillemin, Paris, Ă©d. Flammarion, coll. "Champs sciences" 2014Ce qui explique que l'on retienne un cadre thĂ©orique valide plutĂŽt qu'un autre n'est pas qu'il est plus vrai, mais qu'il est plus commode - c'est-Ă -dire plus pertinent, plus existe des limites pour dĂ©montrer la vĂ©ritĂ©, et puisque la relativitĂ© existe mĂȘme en mathĂ©matiques, on peut se demander s'il n'y a pas plusieurs vĂ©ritĂ©s et quelle valeur on peut donner Ă  la vĂ©ritĂ©. IIILes degrĂ©s, types et valeurs de la vĂ©ritĂ© ALa pluralitĂ© de la vĂ©ritĂ© 1Les degrĂ©s de la vĂ©ritĂ© Il existe diffĂ©rents degrĂ©s de de la raison pure, Kritik der reinen Vernunft, trad. A. Tremesaygues et C. Pacaud, Paris, Ă©d. PUF 2012 Kant propose donc de faire une distinction entre L'opinion dans ce cas, le sujet sait que son jugement est insuffisant objectivement et subjectivement. La foi dans ce cas, le sujet sait que son jugement est insuffisant objectivement mais suffisant subjectivement. Et enfin le savoir dans ce cas, le sujet sait que son jugement est suffisant objectivement et subjectivement. 2Les vĂ©ritĂ©s de raison et les vĂ©ritĂ©s de fait Il est aussi possible de distinguer diffĂ©rents types de vĂ©ritĂ©s, selon ce Ă  quoi elles se rapportent. Leibniz propose ainsi une distinction entre les vĂ©ritĂ©s de raison et les vĂ©ritĂ©s de faits Dans les "vĂ©ritĂ©s de raison", la vĂ©ritĂ© se dit d'un Ă©noncĂ© qui est vrai en lui-mĂȘme, par les relations logiques entre ses termes. On y accĂšde donc par la dĂ©monstration. Les vĂ©ritĂ©s de raison sont nĂ©cessaires leur opposĂ© est impossible. Dans les "vĂ©ritĂ©s de fait", la vĂ©ritĂ© se dit d'un Ă©noncĂ© qui est vrai car il correspond au rĂ©el qu'il dĂ©crit. On y accĂšde donc par l'expĂ©rience. Les vĂ©ritĂ©s de fait sont contingentes, c'est-Ă -dire qu'elles pourraient ne pas ĂȘtre, ou ĂȘtre autrement leur opposĂ© est donc possible. Contingent Est contingent ce qui pourrait ne pas ĂȘtre, ou ĂȘtre autrement. Ce qui est contingent s'oppose Ă  ce qui est nĂ©cessaire, c'est-Ă -dire qui ne peut pas ne pas ĂȘtre. BLes diffĂ©rentes valeurs donnĂ©es Ă  la vĂ©ritĂ© 1Le vrai comme efficacitĂ© Pour le philosophe pragmatique William James, le vrai a une valeur d'efficacitĂ©. On peut dĂ©terminer la valeur d'une dĂ©couverte et savoir si elle est proche de la vĂ©ritĂ© en fonction de l'efficacitĂ© qu'ont ses rĂ©sultats sur le monde. 2La position sceptique sur la vĂ©ritĂ© Pour les sceptiques, la pensĂ©e humaine n'est pas capable de dĂ©terminer une vĂ©ritĂ© avec certitude. Scepticisme Le scepticisme du grec skepsis, "examen" est une doctrine philosophique selon laquelle la pensĂ©e humaine ne peut dĂ©terminer aucune vĂ©ritĂ© avec certitude. Les sceptiques proposent deux arguments majeurs Le premier argument affirme que l'homme n'a affaire qu'Ă  des apparences, c'est-Ă -dire des phĂ©nomĂšnes sensibles. La consĂ©quence est que l'on ne peut affirmer de vĂ©ritĂ© ou de faussetĂ© concernant les choses. On peut seulement dĂ©crire la façon dont elles apparaissent ou dont elles nous affectent. Le second argument affirme qu'Ă  chaque thĂšse il est possible d'opposer une thĂšse contraire Ă©quivalente, sans possĂ©der les moyens de trancher en faveur de l'une ou de l'autre. La consĂ©quence est qu'il est impossible de ne rien affirmer avec certitude. 3L'interdiction de mentir Pour Emmanuel Kant, la vĂ©ritĂ©, au-delĂ  de la science qui est une construction, est une valeur morale qui interdit de mentir mĂȘme Ă  un assassin qui cherche la victime qu'il veut tuer. En effet, la vĂ©ritĂ© morale n'admet aucune exception, elle reflĂšte la rigueur de la raison pratique, qui recherche la mĂȘme rigueur, la mĂȘme universalitĂ©, que la raison en gĂ©nĂ©ral. Dans le domaine thĂ©orique la connaissance, la raison pure est facteur d'illusion, comme par exemple en mĂ©taphysique. Dans le domaine pratique la morale, il est indispensable qu'elle soit pure, dĂ©sintĂ©ressĂ©e, comme dans l'exemple proposĂ©. 4Le droit de mentir Contre la vĂ©ritĂ© comme valeur morale, on trouve "le droit de mentir par humanitĂ©" de Benjamin Constant on ne doit pas dire la vĂ©ritĂ© sur son Ă©tat Ă  un mourant, sauf s'il l' rĂ©actions politiques, Paris, Ă©d. Hachette Livre BNF, coll. "Sciences sociales" 2013Pour Constant, la vĂ©ritĂ© est certes un devoir, mais celui-ci ne doit pas ĂȘtre appliquĂ© sans considĂ©ration pour les circonstances particuliĂšres dans lesquelles on se trouve. Ici, puisqu'il s'agit de nuire Ă  un individu, Benjamin Constant souligne que l'on n'a pas de devoir de vĂ©ritĂ© envers la personne qui veut nuire Ă  autrui. 5La vĂ©ritĂ© comme illusion Enfin, la vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre perçue comme n'Ă©tant qu'une illusion qui n'a pas de valeur. On peut penser que la vĂ©ritĂ© n'est qu'une illusion, inventĂ©e par la mĂ©taphysique et la religion dans le but de se consoler. Friedrich Nietzsche propose ainsi de concevoir la vĂ©ritĂ© comme une consolation nĂ©cessaire. En fait, la vĂ©ritĂ© ne serait qu'une invention de la mĂ©taphysique et de la religion. Les hommes, las de souffrir et incapables d'agir, se rĂ©fugieraient dans une croyance rassurante celle d'un monde immuable permanent, qui correspond au monde des IdĂ©es chez Platon ou Ă  "l'autre monde" de la religion. La vĂ©ritĂ© serait donc une "nĂ©cessitĂ© vitale". Nietzsche critique cette vĂ©ritĂ© qui rassure mais qui maintient en quelque sorte dans l'illusion. Il ne faut pas vouloir la vĂ©ritĂ©, il faut au contraire assumer l'absence de vĂ©ritĂ© car il n'y a ni vĂ©ritĂ© ni mensonge. Il y a uniquement la vie. Ce n'est pas parce que la vĂ©ritĂ© "sauve" qu'elle est vraie.
Cest prĂ©cisĂ©ment le genre d’argument que l’on retrouve chez Lewis : un athĂ©e peut ĂȘtre convaincu que Dieu n’existe pas essentiellement parce qu’il a peur qu’il existe et dĂ©sire par-dessus tout qu’il n’existe pas. Nietzsche, la « preuve de force » et la « preuve de vĂ©ritĂ© » de la foi. 16 Comme le reconnaĂźt clairement Nietzsche lui-mĂȘme, le christianisme n’a Affirmer que chacun a sa vĂ©ritĂ© propre induit qu'il y a une infinitĂ© de vĂ©ritĂ©s. Mais dans ce cas, les vĂ©ritĂ©s considĂ©rĂ©es comme universelles ne le seraient pas, car chaque personne pourrait admettre que cette vĂ©ritĂ© n'est pas la sienne. Comment peut-on considĂ©rer que chacun a sa vĂ©ritĂ© et admettre cependant qu'il n'y a qu'une vĂ©ritĂ© propre Ă  tous? Chaque personne est diffĂ©rente et il semble donc logique d'admettre que chacune d'elle ait sa vĂ©ritĂ© propre. Mais certaines vĂ©ritĂ©s sont indiscutables ce qui inclut qu'elles sont universelles et donc commune Ă  chacun de nous. Mais peut ĂȘtre que si nous considĂ©rons une rĂ©alitĂ© donnĂ©e la vĂ©ritĂ© y est alors diffĂ©rente et toute interprĂ©tation est alors propre Ă  chaque cas. I. Admettre tout comme vrai amĂšne fatalement Ă  des contradictions La premiĂšre rĂ©ponse qui nous vient Ă  l'esprit est qu'il y a autant de vĂ©ritĂ©s que de personnes une premiĂšre solution est d'admettre que notre monde est constituĂ© d'une multitude de personnes toutes aussi diffĂ©rentes que possible les unes des autres, et donc par consĂ©quent qu'il semble logique qu'elles puissent chacune avoir une vĂ©ritĂ© diffĂ©rente. Comment la diversitĂ© des hommes inclut une vĂ©ritĂ© propre Ă  chacun? Et admettre qu'il n'y a qu'une seule vĂ©ritĂ© ne serait pas une Ă©troitesse d'esprit et considĂ©rĂ©e comme de l'intolĂ©rance? Mais accepter chaque vĂ©ritĂ© inclut une opposition Ă  un certain moment entre plusieurs d'entre elles, dans ce cas atteindrait-on la limite entre la vĂ©ritĂ© et la faussetĂ©? La diffĂ©rence des hommes inclut une multitude de vĂ©ritĂ©s, chaque personne est diffĂ©rente, a son propre vĂ©cu, sa propre identitĂ© et donc sa perception de la rĂ©alitĂ© cf Protagoras l'homme est la mesure de toute chose », un sophiste qui appuie cette thĂšse. Moi qui est mon propre caractĂšre et est vĂ©cu ma vie avec mes propres expĂ©riences ne peut pas considĂ©rer vrai les mĂȘmes choses que mon voisin de palier. Par exemple, l'Ă©ducation que j'ai reçu est diffĂ©rente de celui-ci et donc pour chacun de nous apparaĂźtra une vĂ©ritĂ© propre sur l'Ă©ducation des enfants. Et les exemples sont illimitĂ©s! Prenons un enfant qui a Ă©tĂ© bercĂ© dans la musique depuis sa plus tendre enfance et un autre qui au contraire n'en a que peu ou pas Ă©coutĂ©, le premier aura une sensibilitĂ© Ă  la musique et des facilitĂ©s dans ce domaine alors que le second aura du mal Ă  pĂ©nĂ©trer dans ce monde inconnu pour lui. Ces deux enfants ont chacun leur propre expĂ©rience et vĂ©ritĂ© Ă  ce sujet et il est bien normal de penser cela vu le bagage de chacun. C'est une forme de tolĂ©rance que d'admettre les idĂ©es des autres et notre monde prĂŽne celle-ci donc logiquement il faut admettre toutes ces vĂ©ritĂ©s si l'on veut respecter nos convictions. Prenons le sujet Ă©pineux qu'est la religion. En France, par exemple, la laĂŻcitĂ© est de mise. Pour certains il est vrai que Dieu existe, pour les athĂ©es c'est le contraire. Les deux types de personnes se reconnaissent sans pour autant changer d'avis sur leur position ni essayer de soumettre l'autre. Si on considĂ©rait qu'il n'y avait qu'une seule et unique vĂ©ritĂ©, on ne permettrait pas au gens d'avoir la libertĂ© de choisir. On leur imposerait une vĂ©ritĂ© qui serait celle d'un autre. Alors qui dĂ©ciderait qui est celui Ă  qui appartient cette vĂ©ritĂ©? Pourquoi privilĂ©gier cette vĂ©ritĂ© Ă  une autre? Cependant admettre toute les vĂ©ritĂ©s inclut des contradictions dans celles-ci. Si Monsieur X affirme qu'une plante est verte grĂące Ă  la chlorophylle et que Monsieur Y affirme que la couleur de ce vĂ©gĂ©tal n'a rien Ă  voir avec cet Ă©lĂ©ment un problĂšme se créé. Nous avons admis que toutes les vĂ©ritĂ©s sont bonnes mais si deux vĂ©ritĂ©s sont opposĂ©es ceci sous-entend que l'une des deux est fausse. On peut alors se rendre compte qu'admettre que toutes les vĂ©ritĂ©s sont bonnes n'est peut ĂȘtre pas une bonne chose. Et admettre que chacun Ă  sa vĂ©ritĂ© est imposer sa vĂ©ritĂ© aux autres alors que c'est justement ce que veulent dĂ©noncer les sophistes. Nous nous rendons donc compte que cette thĂšse est en elle mĂȘme contradictoire, alors comment dĂ©fendre une telle opinion? II. Certaines vĂ©ritĂ©s ne sont cependant pas vraies pour tout le monde La solution pourrait alors ĂȘtre le fait qu'une seule et unique vĂ©ritĂ© existe. Comment la vĂ©ritĂ© surmonte la diversitĂ© des hommes pour se faire universelle? Les vĂ©ritĂ©s propres ne seraient-elles pas une simple opinion? Cela signifie-t-il alors que nous ne sommes soumis qu'Ă  une unique vĂ©ritĂ©? Certaines vĂ©ritĂ©s sont considĂ©rĂ©es comme universelles. Par exemple, tout le monde est d'accord pour dire le soleil se lĂšve Ă  l'est et se couche Ă  l'ouest. Que l'on soit africain, amĂ©ricain, petit, grand, excentrique ou Ă©gocentrique on admet toujours que le soleil apparaĂźt Ă  l'est le matin pour disparaĂźtre Ă  l'ouest le soir. En mathĂ©matiques, le carrĂ© de 4 sera toujours 16 et cela envers et malgrĂ© tout. Si on laisse l'opportunitĂ© aux gens de dĂ©terminer ce qui est vrai ou faux comment sauront nous ce qui l'est ou pas? Notre monde n'aura plus aucune base. Tout serait basĂ© sur le scepticisme cf Pyrrhon, chaque vĂ©ritĂ© pourrait ĂȘtre rĂ©futĂ©e par une autre. Le monde serait alors dans la plus totale confusion. Mais ces vĂ©ritĂ©s particuliĂšres dĂ©pendraient donc de la personne. Cela n'induirait-il pas que ce que nous pensons ĂȘtre une vĂ©ritĂ© n'est en faite qu'une opinion? Je pense qu'il est vrai que faire son devoir de philosophie en derniĂšre minute aide Ă  ĂȘtre concentrĂ© sur celui-ci et Ă  ĂȘtre plus motivĂ©. Mais en fait cette vĂ©ritĂ© semble m'ĂȘtre propre car d'autres diront le contraire. N'est-ce donc pas une opinion personnelle si cette vĂ©ritĂ© m'est particuliĂšre? Ainsi une opinion ne peut pas ĂȘtre une vĂ©ritĂ© puisqu'elle n'est valable que dans certains cas. Mais considĂ©rer qu'une seule vĂ©ritĂ© nous rĂ©git semble tout de mĂȘme Ă©trange. Comment une seule et unique vĂ©ritĂ© peut rĂ©genter la vie de milliard de personnes si diffĂ©rentes. Peut ĂȘtre pouvons nous considĂ©rer des vĂ©ritĂ©s propres Ă  des groupes de personnes regroupant les mĂȘmes critĂšres. Chez les Ă©cologistes, il est vrai que dĂ©fendre notre planĂšte est une prioritĂ© mais ceux qui ne pensent qu'au rendement et Ă  l'argent n'auront pas les mĂȘmes prioritĂ©s, eux seront basĂ©s sur le profit avant tout. Chaque vĂ©ritĂ© est bonne car elles dĂ©finissent chacune un groupe de personnes diffĂ©rent et donc nous pouvons les admettre toutes les deux. Nous pouvons donc constater que malgrĂ© des vĂ©ritĂ©s universelles, il faut considĂ©rer des vĂ©ritĂ©s plus propres aux individus car certaines vĂ©ritĂ©s ne sont pas vraies pour tout le monde. III. Le partage d'une vĂ©ritĂ© dĂ©pend du contexte dans lequel on se place Finalement aprĂšs avoir admis les deux hypothĂšses prĂ©cĂ©dentes et vu leurs limites, on peut considĂ©rer de maniĂšre rationnelle que puisque chacun perçoit le monde qui l'entoure Ă  sa maniĂšre la vĂ©ritĂ© dĂ©pend de la rĂ©alitĂ© considĂ©rĂ©e. En quoi peut-on admettre qu'il n'y a pas vĂ©ritĂ© propre Ă  chacun? Et comment Ă  l'inverse pouvons nous admettre qu'il n'y a pas de vĂ©ritĂ© unique? Puisque chaque personne est diffĂ©rente et qu'elle perçoit le monde qui l'entoure selon ses propres critĂšres, peut-on affirmer qu'il y a Ă  la fois une vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale et d'autres spĂ©cifiques Ă  une certaine rĂ©alitĂ©? La vĂ©ritĂ© ne peut pas ĂȘtre propre Ă  chacun car certaines vĂ©ritĂ©s sont universelles. Si on laissait le loisir Ă  chacun de choisir si oui ou non il est d'accord avec telle ou telle vĂ©ritĂ© celle-ci n'aurait plus aucune valeur! En mathĂ©matiques, il est prouvĂ© que la somme des angles d'un triangle est Ă©gale Ă  180° dans tous les cas. Si on pouvait contester ce thĂ©orĂšme tout ce qui en dĂ©coule serait aussitĂŽt remis en cause. Et il en est de mĂȘme pour toutes les vĂ©ritĂ©s. Admettre que chacun possĂšde sa vĂ©ritĂ© est admettre qu'il n'y a aucune vĂ©ritĂ© universelle, ce qui semble impossible Ă  accepter. Mais revient le problĂšme des contradictions et des paradoxes. Accepter toutes les vĂ©ritĂ©s signifie que nous acceptons des vĂ©ritĂ©s contraires, ce qui est aberrant. Comment admettre A et non-A en mĂȘme temps? Et si l'on revient Ă  la thĂšse mĂȘme, admettre Ă  chacun sa vĂ©ritĂ© » signifie que l'on impose sa vĂ©ritĂ© aux autres. Avec tous ces Ă©lĂ©ments, il semble donc impossible d'accepter la thĂšse sophiste selon laquelle chacun possĂšde sa vĂ©ritĂ©. Mais accepter qu'il n'y ait qu'une unique vĂ©ritĂ© ne semble pas non plus une bonne solution. Le sang humain contient des globules rouges et blancs, mais il existe des personnes qui sont dĂ©pourvus de globules blancs. Cependant ils sont humains et leur sang l'est aussi. Ceci signifie donc que mĂȘme si une vĂ©ritĂ© est gĂ©nĂ©rale une exception peut exister et donc du coup cette vĂ©ritĂ© qui semblait universelle ne l'est plus. Donc il est vrai de dire que certaines vĂ©ritĂ©s ne le sont pas pour tous. La grammaire de la langue française est aussi faite de beaucoup de rĂšgles comportant des exceptions. Nous pouvons donc concĂ©der que mĂȘme les plus grandes vĂ©ritĂ©s peuvent ĂȘtre devenir fausses dans certains cas. Donc il n'y a pas qu'une seule vĂ©ritĂ©. Chaque ĂȘtre humain est diffĂ©rent et ces diffĂ©rences lui permettent d'apprĂ©hender le monde qui l'entoure selon ses propres critĂšres, il vit dans sa rĂ©alitĂ©. N'est-ce justement pas cette rĂ©alitĂ© qui dĂ©termine nos vĂ©ritĂ©s? Par exemple, les libanais ont vĂ©cu une guerre cet Ă©tĂ©, ils savent ce qu'est la guerre rĂ©ellement. Nous ne pouvons que nous l'imaginer, et encore si on prend cette peine. Ils savent ce que c'est d'avoir la crainte de ne pas passer la nuit et de voir leurs proches dĂ©cĂ©der brutalement. Cet Ă©tĂ© c'est cela leur rĂ©alitĂ©. Pour nous, europĂ©ens, c'Ă©tait les vacances et il faisait chaud. Comment pouvons nous admettre que nous avons les mĂȘmes vĂ©ritĂ©s que des personnes dans des situations diffĂ©rentes? Il faut tout de mĂȘme savoir que pour chaque rĂ©alitĂ© existe des vĂ©ritĂ©s communes. Ce qui signifie qu'il y a tout de mĂȘme des vĂ©ritĂ©s universelles mĂȘme s'il y en a aussi des particuliĂšres. Les unes complĂštent les autres. Pour revenir Ă  la guerre du Liban, libanais et europĂ©ens savaient qu'il y avait cette guerre et qu'il y avait des morts. MĂȘme si ce n'Ă©tait pas du ressort de notre expĂ©rience pour nous, tous sont d'accord pour affirmer cela. Et nous pouvons aussi le dĂ©montrer dans beaucoup d'autres situations. Conclusion Pour rĂ©pondre au problĂšme de savoir si la vĂ©ritĂ© Ă©tait gĂ©nĂ©rale ou particuliĂšre, nous avons du montrer comment celle-ci pouvait ĂȘtre particuliĂšre Ă  chacun grĂące Ă  sa propre expĂ©rience. Mais en admettant cette hypothĂšse des contradictions se crĂ©ent et donc nous nous sommes penchĂ© sur l'hypothĂšse qu'il n'y a qu'une unique vĂ©ritĂ©. Cependant lĂ  aussi des limites se dĂ©voilent. Finalement, nous avons dĂ©terminĂ© que c'est la rĂ©alitĂ© considĂ©rĂ©e qui dĂ©termine la nature des vĂ©ritĂ©s Ă  prendre en compte. C'est donc cette possibilitĂ© que nous avons retenu, ce n'est donc pas la pluralitĂ© de la vĂ©ritĂ© qui est remise en cause mais bien la rĂ©alitĂ© qui la dĂ©termine. Y6Lp.
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